Le FMI publie ses prévisions mondiales, Georgieva maintenue à sa tête

Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI (Photo, AFP).
Kristalina Georgieva, Directrice générale du FMI (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 12 octobre 2021

Le FMI publie ses prévisions mondiales, Georgieva maintenue à sa tête

  • La question du maintien de Mme Georgieva à sa tête était posée, depuis la publication, d'une enquête du cabinet d'avocats l’accusant d'avoir manipulé un rapport pour favoriser la Chine
  • Cette annonce a lieu alors que le FMI et la Banque mondiale ont entamé lundi leurs réunions d'automne avec en toile de fond la question de leur intégrité

WASHINGTON: Le Fonds monétaire international (FMI) publie mardi ses prévisions de croissance mondiale, au lendemain de l'annonce du maintien de la Bulgare Kristalina Georgieva à son poste de Directrice générale, après des semaines d'investigation éprouvantes.

La publication du rapport du FMI sur les perspectives économiques mondiales est attendu à 13H00 GMT.

La question du maintien de Mme Georgieva, 68 ans, à sa tête était posée, depuis la publication, le 16 septembre, des conclusions d'une enquête du cabinet d'avocats WilmerHale, menée à la demande du comité d'éthique de la Banque Mondiale. 

La dirigeante était accusée d'avoir manipulé un rapport pour favoriser la Chine, des faits qu'elle a toujours niés.

"Le Conseil d'administration a estimé que les informations présentées au cours de son examen n'ont pas démontré de manière concluante que la directrice générale a joué un rôle inapproprié concernant le rapport +Doing Business 2018+ lorsqu'elle était directrice générale de la Banque mondiale", selon un communiqué du FMI. 

"Après examen de l'ensemble des éléments de preuve présentés, le Directoire réaffirme sa pleine confiance dans le leadership et la capacité de la Directrice Générale à continuer à s'acquitter efficacement de ses fonctions", ajoute le texte.

Cette annonce a lieu alors que le FMI et la Banque mondiale ont entamé lundi leurs réunions d'automne avec en toile de fond la question de leur intégrité.  

Les instances dirigeantes ajoutent qu'elles ont confiance "dans l'engagement" de Mme Georgieva "à maintenir les meilleures normes de gouvernance et d'intégrité au FMI".

Le Conseil d'administration prévoit toutefois de se réunir à l'avenir "pour examiner d'éventuelles mesures supplémentaires visant à garantir la solidité" de l'institution en la matière.

La patronne du FMI, une image d'intégrité écornée par le scandale

Reconnaissable à sa coupe garçonne, elle était la seule candidate à la tête du FMI qui est traditionnellement aux mains d'un Européen tandis que la Banque mondiale est dirigée par un Américain, selon un partage hérité de la création des deux institutions de Bretton Woods.

Le FMI avait toutefois dû changer ses statuts pour pouvoir entériner sa nomination puisque Mme Georgieva dépassait la limite d'âge, alors fixée à 65 ans.

Elle avait auparavant effectué l'essentiel de sa carrière à la Banque mondiale jusqu'à en devenir sa directrice générale en 2017.

Native de Sofia, où elle enseigna l'économie durant 26 ans, elle s'était forgé une expertise dans les questions liées à l'environnement en multipliant les fonctions dans les domaines du développement durable et des questions agricoles notamment.

Au FMI, elle a affiché ses grandes priorités: la lutte contre les inégalités, l'intégration des femmes dans l'économie et surtout la lutte contre le changement climatique.

Elle avait pris les rênes de cette institution dans une économie mondiale fragilisée par les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine.

Mais elle était loin d'imaginer que quelques mois plus tard, la planète, malade du Covid-19, allait plonger dans une récession historique.

Celle qui est décrite par ses partisans comme l'une des personnes "les plus intègres" n'imaginait pas non plus être sous le feu de graves accusations.

«Episode difficile»

De son côté, Mme Georgieva a souligné que cette affaire a été "un épisode difficile sur le plan personnel" tout en réaffirmant que les faits étaient "infondés". 

"Alors que le FMI se réunit cette semaine, je suis honorée de diriger une équipe aussi talentueuse qui travaille sans relâche pour relever les plus grands défis du monde, de la lutte contre le Covid-19 à la lutte contre le changement climatique et la lutte contre les inégalités économiques", a-t-elle également réagi.

Cette affaire a profondément divisé les 24 membres du Conseil d'administration.

Si la France, le Royaume-Uni et plus largement l'Europe ont fait part de leur soutien à Mme Georgieva, les Etats-Unis se sont montrés plus réticents à renouveler leur confiance.

Dans un communiqué séparé, la secrétaire américaine au Trésor Janet Yellen a souligné que sa priorité était "de préserver l'intégrité et la crédibilité de la Banque mondiale et du FMI".

Pour autant, le Trésor a estimé qu'"en l'absence de preuves directes supplémentaires concernant le rôle de la directrice générale, il n'y a pas de base pour un changement de direction". 

Le FMI a précisé avoir mené un examen "complet" et "objectif" de cette affaire, se réunissant huit fois au total.

Lors d'une réunion avec le conseil, Mme Georgieva avait déploré "des inexactitudes et hypothèses erronées formulées par les auteurs du rapport".

Elle avait parallèlement reçu le soutien d'anciens responsables de la Banque mondiale et d'économistes réputés dont Joseph Stiglitz, lauréat du prix Nobel.

Le Trésor a prévenu lundi soir qu'il évaluera "tout fait nouveau". 

Washington estime aussi que "des mesures proactives doivent être prises pour renforcer l'intégrité et la crédibilité des données au FMI".

De son côté, le Conseil d'administration du FMI a souligné qu'une enquête de la Banque mondiale sur une éventuelle faute professionnelle de salariés dans l'affaire du rapport Doing Business était "en cours".

Mme Georgieva avait pris la tête du Fonds le 1er octobre 2019, en remplacement de la Française Christine Lagarde, nommée à la tête de la Banque centrale européenne.

Elle était alors la seule candidate à ce poste.

Selon un partage des rôles hérité de la création des institutions de Bretton Woods, le Fonds est traditionnellement dirigé par un Européen tandis que la Banque mondiale est aux mains d'un Américain, actuellement David Malpass.

En 2019, les instances du FMI avaient toutefois dû changer les statuts pour pouvoir entériner la nomination de Mme Georgieva qui dépassait la limite d'âge, alors fixée à 65 ans.


l'Arabie saoudite fait progresser ses objectifs en matière d'émissions nettes zéro

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public. (Dossier)
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  • L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.
  • L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060.

RIYAD : Plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone à haute intégrité devraient être délivrés d'ici 2030 dans le cadre d'un accord visant à soutenir les ambitions de l'Arabie saoudite en matière d'émissions nettes zéro.

L'accord à long terme a été signé entre ENOWA - la filiale de NEOM spécialisée dans l'énergie et l'eau - et la Voluntary Carbon Market Co, une unité du Fonds d'investissement public.

Selon l'agence de presse saoudienne, les crédits proviendront de projets d'action climatique mondiaux, principalement dans les pays du Sud, et le premier lot devrait être livré par l'intermédiaire de la plateforme de marché en décembre.

Cet accord est une étape clé dans les efforts du Royaume pour construire un marché volontaire du carbone évolutif, et permettra à ENOWA de compenser ses émissions actuelles tout en développant une infrastructure renouvelable pour alimenter les futurs secteurs et projets de NEOM.

L'accord contribue également à l'objectif plus large de l'Arabie saoudite de parvenir à des émissions nettes nulles d'ici 2060 grâce au développement d'une infrastructure robuste d'échange de carbone axée sur des crédits de haute qualité et un impact significatif sur le climat.

"L'accord à long terme avec ENOWA vise à faciliter la fourniture de plus de 30 millions de tonnes de crédits carbone d'ici à 2030. Il représente une étape clé dans le parcours du Royaume pour stimuler la croissance des marchés volontaires mondiaux du carbone", a déclaré Riham El-Gizy, PDG de la Voluntary Carbon Market Co.

"Alors qu'ENOWA développe un système avancé d'énergie renouvelable et propre pour alimenter les secteurs et les projets de NEOM, cet accord l'aidera à compenser ses émissions actuelles et à jeter les bases d'une infrastructure d'énergie propre à long terme", a-t-elle ajouté.

VCM, qui a été créé en octobre 2022 par le PIF et le Saudi Tadawul Group, est détenu à 80 % par le fonds souverain. Il exploite un écosystème complet qui comprend un fonds d'investissement pour les projets d'atténuation du changement climatique, une plateforme d'échange de crédits carbone et des services de conseil pour soutenir les réductions d'émissions.

Le marché mondial du carbone volontaire devrait connaître une forte expansion, passant d'un montant estimé à 2 milliards de dollars en 2020 à environ 250 milliards de dollars d'ici à 2050.

M. El-Gizy a souligné que l'accord soutenait également les projets climatiques dans les pays du Sud en fournissant des garanties de financement essentielles, aidant ainsi les développeurs à planifier avec plus de certitude.

"Pour parvenir à des émissions nettes nulles au niveau mondial, les projets respectueux du climat qui réduisent ou éliminent le carbone de l'atmosphère ont non seulement besoin de financement, mais aussi d'une crédibilité accrue", a-t-elle déclaré.

Jens Madrian, directeur général par intérim d'ENOWA, a souligné l'importance du partenariat pour les objectifs de durabilité de NEOM.

"ENOWA s'efforce de répondre aux besoins énergétiques de NEOM de manière durable. Au cours des deux dernières années, nous avons acquis des crédits carbone à haute intégrité lors des ventes aux enchères du marché volontaire du carbone, et nous sommes heureux d'être la première entreprise du Royaume à signer un accord à long terme et à grande échelle avec le marché", a-t-il déclaré.

Le VCM a lancé la première plateforme d'échange volontaire de crédits carbone d'Arabie saoudite le 12 novembre 2024. Le système offre des transactions sécurisées, des outils de découverte des prix et un accès aux données des projets de crédits carbone, constituant ainsi l'épine dorsale de l'entrée du Royaume sur le marché mondial.

Intégrée aux registres internationaux, la plateforme prend également en charge l'infrastructure conforme à la charia et comprend des fonctions telles que les enchères, les demandes de cotation et les échanges de gré à gré. Un marché au comptant devrait être lancé en 2025.

ENOWA a déjà participé à des ventes aux enchères de crédits carbone organisées en Arabie saoudite en 2022 et au Kenya en 2023. Ces efforts s'inscrivent dans les objectifs plus larges de NEOM, à savoir la construction d'un modèle urbain durable, la promotion de la diversification économique et l'amélioration de la qualité de vie. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com 


L'Arabie saoudite ajoute deux nouveaux services maritimes, étendant ainsi sa couverture à 19 destinations

L'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux. (Getty via AN )
L'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux. (Getty via AN )
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  • Mawani, a annoncé le lancement du service maritime IM2 au port islamique de Jeddah, exploité par Emirates Line et Wan Hai, marquant ainsi le 22ᵉ service ajouté depuis le début de l'année 2025.
  • Avec une capacité de traitement de 2 800 équivalents vingt pieds, ce service relie Djeddah à trois grands ports internationaux : Mundra en Inde, Alexandrie en Égypte et Mersin en Turquie.

DJEDDAH : La connectivité entre les ports saoudiens devrait s'améliorer grâce à l'ajout de deux nouveaux services maritimes, qui permettront au Royaume de commercer avec 19 destinations mondiales supplémentaires.

L'Autorité portuaire saoudienne, connue sous le nom de Mawani, a annoncé le lancement du service maritime IM2 au port islamique de Jeddah, exploité par Emirates Line et Wan Hai, marquant ainsi le 22ᵉ service ajouté depuis le début de l'année 2025.

Avec une capacité de traitement de 2 800 équivalents vingt pieds, ce service relie Djeddah à trois grands ports internationaux : Mundra en Inde, Alexandrie en Égypte et Mersin en Turquie.

Ces développements s'inscrivent dans le cadre des efforts continus de Mawani pour améliorer le classement de l'Arabie saoudite dans les indicateurs de performance mondiaux, soutenir les flux d'exportation nationaux conformément à la stratégie nationale de transport et de logistique, et consolider le rôle du Royaume en tant que plaque tournante logistique essentielle reliant l'Asie, l'Afrique et l'Europe. 

Dans un communiqué, Mawani a déclaré : « Ce service contribuera à renforcer la compétitivité des ports saoudiens, à faciliter le commerce mondial, à ouvrir de nouvelles opportunités commerciales et à améliorer l'efficacité opérationnelle du port islamique de Djeddah. »

Cette annonce fait suite au lancement, la veille, du service « Chinook Clanga » par Mediterranean Shipping Co. au port King Abdulaziz de Dammam et au port de Jubail. La nouvelle route relie les ports orientaux de l'Arabie saoudite à 16 destinations régionales et mondiales.

Initialement annoncé en mars, le service MSC renforce les liens entre le golfe Persique et des ports clés tels que le port Khalifa Bin Salman à Bahreïn, le port Hamad au Qatar, le port de Nhava Sheva en Inde, le port de Colombo au Sri Lanka et Singapour.

Elle relie également Vung Tau et Haiphong au Vietnam, ainsi que Nansha, Yantian, Ningbo, Shanghai, Qingdao en Chine, Busan en Corée du Sud, Seattle aux États-Unis, et Vancouver et Prince Rupert au Canada. 

Conformément à la Vision 2030, l'Arabie saoudite accélère ses efforts pour devenir l'un des dix premiers pôles logistiques mondiaux, le secteur maritime jouant un rôle central dans cette démarche.

Dans le cadre de sa stratégie nationale de transport et de logistique, le royaume vise également à faire passer la contribution du secteur au produit intérieur brut de 6 à 10 % d'ici 2030.

En 2024, les ports saoudiens ont traité plus de 320 millions de tonnes de marchandises, enregistrant une hausse de 14,45 % par rapport à l'année précédente. Selon Mawani, les exportations de conteneurs ont augmenté de 8,86 %, dépassant les 2,8 millions d'EVP.

Mawani a également lancé plusieurs initiatives en 2024, notamment de nouvelles zones logistiques au port islamique de Djeddah et au port King Abdulaziz de Dammam, soutenues par 2,9 milliards de riyals saoudiens (773 millions de dollars) d'investissements privés.

Ces initiatives s'inscrivent dans le cadre d'un plan plus large de 10 milliards de riyals saoudiens visant à développer 18 parcs logistiques à l'échelle nationale.


Le pétrole reste soumis à une implication américaine directe dans le conflit entre Israël et l'Iran

Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 49 cents, soit 0,7 %, à 69,28 dollars le baril à 9h30, heure saoudienne. Shutterstock
Les contrats à terme sur le Brent ont reculé de 49 cents, soit 0,7 %, à 69,28 dollars le baril à 9h30, heure saoudienne. Shutterstock
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  • Les cours de l'or noir ont légèrement reculé lundi, malgré l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran. En effet, les frappes israéliennes
  • Le fait que le conflit ne se soit pas encore élargi à d'autres pays favorise également l'attentisme du marché. 

LONDRES : Les cours de l'or noir ont légèrement reculé lundi, malgré l'intensification du conflit entre Israël et l'Iran. En effet, les frappes israéliennes n'ont pas ralenti les exportations de pétrole de Téhéran et les États-Unis n'ont pas encore directement intervenu.

Vers 9 h 15 GMT (11 h 15 à Paris), le prix du baril de Brent de la mer du Nord, pour livraison en août, perdait 0,93 %, à 73,54 dollars.

Son équivalent américain, le baril de WTI, pour livraison en juillet, perdait 0,86 % à 72,35 dollars.

Le président américain Donald Trump, allié d'Israël, a appelé les deux pays belligérants à « trouver un accord », ajoutant qu'il était « possible » que les États-Unis s'impliquent dans le conflit, mais pas « à cet instant ».

« Les États-Unis ont le pouvoir et la volonté de contenir la situation », estime Janiv Shah, analyste chez Rystad Energy.

Le fait que le conflit ne se soit pas encore élargi à d'autres pays favorise également l'attentisme du marché. 

Un tel élargissement pourrait entraîner une réduction de l'offre de barils ou un blocage de l'approvisionnement, notamment en provenance du détroit d'Ormuz, par lequel transite près de 20 % de la production mondiale.

Toutefois, une attaque de drone israélien contre une raffinerie stratégique en Iran (le champ gazier de South Pars-North Dome) a provoqué samedi une « puissante explosion » et un incendie sur le site, dans le sud du pays.

Ce champ, partagé avec le Qatar, est la plus grande réserve de gaz connue au monde. Il fournit environ 70 % du gaz naturel consommé en Iran.

Dimanche, le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, a estimé que cette attaque visait à « élargir la guerre au-delà » de l'Iran, ajoutant que toute activité militaire dans le Golfe « pourrait impliquer toute la région, voire le monde entier ».

Pour le moment, Israël n'a pas ciblé « les installations d'exportation d'énergie de l'Iran », ce qui pourrait signifier que le pays respecte « le souhait de Donald Trump » de faire baisser les prix du pétrole, a souligné Bjarne Schieldrop, analyste chez SEB.

Le président Trump a répété à maintes reprises sa volonté de faire chuter les cours de l'or noir et « il serait très frustrant pour lui de voir Israël commencer à faire exploser les installations d'exportation de l'Iran », explique M. Schieldrop.