Les pro-Iran, grands perdants des élections en Irak selon les résultats préliminaires

Les partisans du mouvement du chef populiste chiite Moqtada al-Sadr célèbrent les résultats préliminaires des élections législatives en Irak, le 11 octobre 2021. (Reuters)
Les partisans du mouvement du chef populiste chiite Moqtada al-Sadr célèbrent les résultats préliminaires des élections législatives en Irak, le 11 octobre 2021. (Reuters)
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Publié le Mardi 12 octobre 2021

Les pro-Iran, grands perdants des élections en Irak selon les résultats préliminaires

  • Les résultats, publiés en ligne, montrent également que le bloc du chef populiste chiite Moqtada al-Sadr détient le plus grand nombre de sièges au Conseil des représentants
  • Aucun des blocs politiques concurrents ne semble en position de remporter la majorité au Conseil des représentants, ni, par conséquent, de nommer un Premier ministre

BAGDAD: Selon des résultats préliminaires publiés lundi dernier, la grande perdante des élections nationales du pays serait une alliance de candidats irakiens qui représentent des milices chiites soutenues par l’Iran.

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Les partisans du mouvement Imtidad célèbrent les résultats préliminaires des élections législatives irakiennes sur la place Al-Haboubi de Nassiriya, en Irak, le 11 octobre 2021. (Reuters)

Les résultats, publiés en ligne, montrent également que le bloc du chef populiste chiite Moqtada al-Sadr détient le plus grand nombre de sièges au Conseil des représentants et qu’il se retrouve en tête du classement dans plusieurs des dix-huit provinces irakiennes, dont la capitale du pays, Bagdad. Le mouvement d’Al-Sadr, leader non conformiste qui a dirigé un mouvement insurrectionnel contre les forces américaines après l’invasion de 2003, semble bénéficier d’un plus grand nombre de sièges au Conseil des représentants – qui en compte 329 au total –, passant de 54 en 2018 à plus de 70.

Avec 94% des bulletins de vote dépouillés, aucun des blocs politiques concurrents ne semble en position de remporter la majorité au Conseil des représentants ni, par conséquent, de nommer un Premier ministre. Mais, à la lumière des résultats, le bloc d’Al-Sadr sera en mesure de jouer un rôle de premier plan dans les négociations politiques destinées à trouver un candidat de compromis et à établir le programme politique des quatre prochaines années.

Les candidats d’Al-Sadr ont battu les candidats favoris de l’Iran, issus de l’Alliance Fatah. Ils sont arrivés en tête de liste, selon les résultats préliminaires.

L’Alliance Fatah, dirigée par le chef paramilitaire Hadi al-Ameri, est composée de plusieurs partis. Elle est affiliée aux Unités de mobilisation populaire, un groupe de coordination de milices chiites majoritairement pro-iraniennes, et a acquis sa réputation au cours de la guerre menée contre Daech, le groupe extrémiste sunnite. Elle comprend certaines factions de la ligne dure soutenues par l’Iran, comme la milice Asaïb Ahl al-Haq.

Si l’Alliance Fatah bénéficiait de 48 sièges en 2018, il était de difficile de savoir lundi dernier combien elle en avait perdu.

Le taux de participation particulièrement bas – 41% – constitue un record dans l’ère post-Saddam Hussein. Encore plus faible que le taux historique de 44% enregistré lors des élections de 2018, il révèle une méfiance généralisée à l’égard des dirigeants du pays et des résultats de ce vote.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, n’en a pas moins félicité le peuple irakien «pour la manière dont les élections se sont tenues». Il a appelé au calme lors de l’annonce des résultats et à la tenue de discussions politiques sur la formation d’un nouveau gouvernement dans «un environnement de paix, de sécurité et de tranquillité».

Les élections de ce week-end ont eu lieu des mois avant la date prévue, en guise de concession à un soulèvement populaire dirigé par des jeunes qui dénonçaient la corruption et la mauvaise gestion du pays. Mais ce vote se caractérise par une apathie globale et par le boycott d’un grand nombre de ces mêmes jeunes militants qui avaient envahi les rues de Bagdad et des provinces de la région sud de l’Irak à la fin de l’année 2019, appelant à des réformes radicales et à de nouvelles élections.

Des dizaines de milliers de personnes avaient manifesté entre fin 2019 et début 2020. Les forces de sécurité ont répliqué en tirant à balles réelles et en lançant des grenades lacrymogènes. En quelques mois seulement, plus de six cents personnes ont été tuées et des milliers d’autres blessées.

Bien que les autorités aient cédé et appelé à des élections anticipées, le nombre de morts et la répression brutale – en plus d’une série d’assassinats ciblés et de tentatives de meurtres – ont incité de nombreux manifestants à appeler par la suite au boycott du vote.

De nombreux jeunes militants qui avaient pris part aux manifestations de 2019 se sont également fermement opposés à l’influence oppressive de l’Iran dans la politique irakienne, y compris les milices armées qui rivalisent avec l’autorité de l’État. Beaucoup d’entre eux ont reproché aux milices d’avoir participé, aux côtés des forces de sécurité, à la répression brutale des manifestations, ce qui a pu contribuer aux piètres résultats du Fatah.

Al-Sadr, le leader nationaliste reconnaissable à son turban noir, est également proche de l’Iran, même s’il rejette publiquement son influence politique.

Cette élection est la sixième depuis la chute de Saddam Hussein après l’invasion de l’Irak par les États-Unis, en 2003. Beaucoup étaient sceptiques quant à la capacité des candidats indépendants du mouvement de protestation à rivaliser avec des partis et des politiciens bien établis – de nombreux d’entre eux étant soutenus par de puissantes milices armées.

Les résultats préliminaires montrent que plusieurs candidats indépendants ont réussi à faire leur entrée au Conseil des représentants, bien que, pour l’heure, le nombre de sièges ne soit pas connu.

On note une véritable réticence chez les jeunes Irakiens, le groupe démographique le plus important du pays, à se rendre aux urnes. Ils sont nombreux à penser que le système est protégé des réformes et que les élections ne servent qu’à favoriser l’arrivée au pouvoir des mêmes personnes et des mêmes partis responsables de la corruption et de la mauvaise gestion qui règnent en Irak depuis des décennies. Les conséquences sont les suivantes: des infrastructures en ruine, une pauvreté croissante et une hausse du taux de chômage.

En vertu des lois irakiennes, le parti qui remporte le plus de sièges peut choisir le prochain Premier ministre du pays, mais il est peu probable que l’une des coalitions concurrentes remporte une nette majorité. C’est un long processus qui nécessite des négociations de couloir pour choisir un Premier ministre de consensus et se mettre d’accord sur un nouveau gouvernement de coalition.

Le Premier ministre irakien, Moustafa al-Kazimi, a joué un rôle clé comme médiateur dans les crises de la région, en particulier entre les rivaux régionaux que sont l’Iran et l’Arabie saoudite. Beaucoup de personnes, dans la région et au-delà, attendent de voir s’il sera élu pour un deuxième mandat.

Le nouveau Conseil des représentants élira également le prochain président irakien.

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'écrivain Boualem Sansal ne se pourvoira pas en cassation en Algérie

L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal pose après avoir reçu le Grand Prix du Roman à l'Académie française à Paris, le 29 octobre 2015. (Photo de FRANCOIS GUILLOT / AFP)
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  • « D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.
  • Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

PARIS : L'écrivain franco-algérien Boualem Sansal, condamné à cinq ans de prison pour « atteinte à l'unité nationale » en Algérie, ne fera pas de pourvoi en cassation, a appris l'AFP de sources concordantes samedi.

« D'après nos informations, il ne fera pas de pourvoi en cassation », a d'abord assuré Noëlle Lenoir, présidente du comité de soutien international à l'écrivain franco-algérien, sur la station de radio publique française France Inter.

« Cela signifie que la condamnation est définitive. D'ailleurs, compte tenu de l'état de la justice en Algérie, il n'a aucune chance en cassation pour faire requalifier son infraction », a ajouté l'ancienne ministre.

Des proches de l'écrivain ont ensuite indiqué à l'AFP qu'il avait « renoncé à un recours ».

Sollicité par l'AFP, son avocat français, Me Pierre Cornut-Gentille, a refusé de faire tout commentaire.

Emprisonné depuis plus de sept mois, le romancier et essayiste de 80 ans a vu sa condamnation confirmée en appel mardi. Il dispose en principe de huit jours pour introduire un pourvoi en cassation.

Parmi les faits qui lui sont reprochés par la justice algérienne, figurent notamment des déclarations faites en octobre 2024 au média d'extrême droite français Frontières, dans lesquelles l'écrivain estimait que l'Algérie avait hérité de territoires appartenant jusque-là au Maroc sous la colonisation française.

Selon ses proches, M. Sansal, atteint d'un cancer de la prostate, ne figurait pas parmi les milliers de personnes graciées par la présidence algérienne vendredi, à la veille de la fête de l'indépendance du pays, et rien ne laissait présager une grâce imminente ce week-end.

Ses proches, qui précisent qu'il est « bien traité », espèrent néanmoins qu'il obtiendra une « grâce humanitaire à titre personnel ».

Noëlle Lenoir estime également qu'il ne faut pas s'attendre à une grâce à l'occasion de la fête de l'indépendance, même si elle a assuré à France Inter « garder l'espoir ». 

« Nous pensons qu'il sera libéré. Il est impossible que l'Algérie prenne la responsabilité de sa mort en prison », a-t-elle avancé.

L'écrivain fait l'objet d'une âpre lutte diplomatique entre l'Algérie et la France depuis son arrestation à son arrivée à Alger, le 16 novembre.


334 000 citoyens saoudiens ont reçu une formation à intelligence artificielle

Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
Le président de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a participé au Forum du secteur à but non lucratif sur l'éducation et la formation 2025 le 2 juillet, en compagnie du ministre de l'Éducation, Yousef Al-Benyan, et du vice-ministre de l'Environnement, de l'Eau et de l'Agriculture, Mansour Al-Mushaiti. (SPA)
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  • Lancé en septembre 2024, ce programme de formation s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.
  • Lors de la session plénière du Forum, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

RIYAD : Selon l'Autorité saoudienne des données et de l'intelligence artificielle, 334 000 citoyens saoudiens ont bénéficié d'un programme gouvernemental leur permettant d'acquérir des compétences en intelligence artificielle.

Intitulé « Un million de Saoudiens dans l'IA », il a été mis en place en septembre 2024 en partenariat avec le ministère de l'Éducation et le ministère des Ressources humaines et du Développement social.

Lors de la session plénière du Forum du secteur à but non lucratif dans l'éducation et la formation 2025, qui s'est tenue à Riyad le 2 juillet, le directeur de la SDAIA, Abdullah Alghamdi, a souligné les principales caractéristiques du programme.

Il a déclaré que les partenariats noués par l'autorité avec d'autres agences gouvernementales avaient permis au Royaume de se positionner au niveau mondial en matière d'autonomisation des femmes dans le domaine de l'IA et de sensibilisation de la communauté, a récemment rapporté l'Agence de presse saoudienne.

Lancée lors du Sommet mondial sur l'IA, l'initiative SAMAI s'adresse aux citoyens de tous âges et de tous horizons professionnels.

Il a également cité plusieurs initiatives nationales issues de cette collaboration, notamment l'Olympiade nationale de programmation et d'intelligence artificielle, ou concours ATHKA.

Plus de 260 000 élèves de collèges et de lycées y ont participé et 10 000 d'entre eux se sont qualifiés pour la finale, a-t-il ajouté.

Le directeur de la SDAIA a également cité le programme « Road to ATHKA », qui a formé plus de 570 000 élèves aux concepts de l'IA.

Une autre initiative, intitulée « Future Intelligence Programmers », a permis de former plus de 10 000 enseignants.

La SDAIA et le ministère de l'Éducation ont également créé le Centre d'excellence en éducation.

Il a été conçu pour « institutionnaliser l'intégration technologique dans le secteur de l'éducation, soutenir les initiatives tournées vers l'avenir et tirer parti de l'IA pour améliorer les résultats scolaires ». 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza : la Défense civile annonce 32 morts dans des raids et tirs israéliens

Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
Des Palestiniens inspectent les dégâts causés par une frappe israélienne dans le camp d'Al-Bureij, dans le centre de la bande de Gaza, le 4 juillet 2025. (Photo : Eyad BABA / AFP)
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  • Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.
  • Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

GAZA, TERRITOIRES PALESTINIENS : La Défense civile locale a fait état de 32 Palestiniens tués samedi dans la bande de Gaza, où Israël a étendu son offensive, près de 21 mois après le début de la guerre contre le mouvement islamiste Hamas.

Selon Mahmoud Bassal, porte-parole de l'organisation de premiers secours de Gaza, cinq personnes ont été tuées dans un raid aérien sur une école de Gaza-ville (nord), qui servait de refuge à des déplacés.

Une frappe nocturne à proximité d'une autre école de la ville a coûté la vie à trois Palestiniens et fait une dizaine de blessés, dont des enfants, a indiqué la même source.

Depuis le début de la guerre, déclenchée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, de nombreux Gazaouis déplacés par le conflit trouvent refuge dans des bâtiments scolaires, qui ont été à plusieurs reprises la cible d'attaques israéliennes.

Selon l'armée israélienne, ces attaques visent des combattants du Hamas qu'elle accuse de se cacher parmi les civils.

M. Bassal a également fait état de huit Palestiniens tués par des tirs de l'armée israélienne à proximité d'un centre de distribution d'aide humanitaire, dans le sud du territoire assiégé par Israël.

Quatre Palestiniens, membres d'une même famille, ont été tués par une frappe qui a touché leur tente dans le secteur d'Al-Mawassi, dans le sud de la bande de Gaza, d'après la même source.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré ne pas être en mesure de faire de commentaires sur des frappes en particulier, en l'absence de coordonnées géographiques précises.

Compte tenu des restrictions imposées par Israël aux médias et des difficultés d'accès au terrain à Gaza, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les affirmations de la Défense civile.

Vendredi soir, le Hamas a affirmé être prêt à engager « immédiatement » des négociations sur la mise en œuvre d'une proposition de cessez-le-feu parrainée par les États-Unis.

Un responsable gouvernemental israélien a indiqué à l'AFP qu'« aucune décision n'avait été prise à ce stade sur la question ».