Mort du dernier combattant français de la Seconde Guerre mondiale décoré par de Gaulle

Sur cette photo d'archive prise le 12 juillet 1972, le ministre français des Postes et Télécommunications et compagnon de la Libération Hubert Germain quitte la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris (Photo, AFP)
Sur cette photo d'archive prise le 12 juillet 1972, le ministre français des Postes et Télécommunications et compagnon de la Libération Hubert Germain quitte la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 12 octobre 2021

Mort du dernier combattant français de la Seconde Guerre mondiale décoré par de Gaulle

Sur cette photo d'archive prise le 12 juillet 1972, le ministre français des Postes et Télécommunications et compagnon de la Libération Hubert Germain quitte la réunion hebdomadaire du cabinet à l'Elysée à Paris (Photo, AFP)
  • Le président Emmanuel Macron présidera la cérémonie le 11 novembre à l'Arc de Triomphe et au Mont Valérien
  • Ancien député gaulliste et ministre sous la présidence de Georges Pompidou (1969-1974), ce résistant avait fêté le 6 août son 101e anniversaire

PARIS: Le dernier combattant français de la Seconde Guerre mondiale décoré par le général de Gaulle, Hubert Germain, est mort à l'âge de 101 ans, a annoncé mardi la ministre française des Armées Florence Parly. 

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Sur cette photo d'archive prise le 26 novembre 2020, Hubert Germain, le dernier résistant français de la Seconde Guerre mondiale, arrive pour assister à une cérémonie funéraire d'honneur pour le résistant de la Seconde Guerre mondiale Daniel Cordier à l'Hôtel des Invalides à Paris (Photo, AFP)

« Je voudrais d'abord vous informer du décès d'Hubert Germain, notre dernier compagnon vivant de la Libération (...) C'est un moment important de notre histoire », a affirmé Mme Parly au Sénat.  

Père des Forces françaises libres (FFL), Charles de Gaulle avait créé l'Ordre de la Libération en novembre 1940 pour « récompenser les personnes ou les collectivités militaires et civiles qui se seront signalées dans l'oeuvre de libération de la France et son empire ». 

Les derniers compagnons, distingués pour leur engagement de la première heure au sein de la France libre, ont disparu les uns après les autres au cours de la décennie passée.  

Seules 1 038 personnes, dont six femmes, ont reçu le titre de compagnon de la Libération. Hubert Germain doit être inhumé au Mont-Valérien, près de Paris, principal lieu d'exécution des résistants durant la Seconde Guerre mondiale devenu haut lieu de mémoire. 

Le président Emmanuel Macron présidera la cérémonie le 11 novembre à l'Arc de Triomphe et au Mont Valérien. 

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Ce document photo publié par le Musée de l'Ordre de la Libération et prise en juin 1943 à Tunis, montre le général français Charles de Gaulle, le capitaine Gabriel Brunet de Sairigne et le Lieutenant Hubert Germain pendant la campagne tunisienne (Photo, AFP)

Ancien député gaulliste et ministre sous la présidence de Georges Pompidou (1969-1974), ce résistant avait fêté le 6 août son 101e anniversaire. 

Fils d'un général des troupes coloniales, Hubert Germain passait le concours d'entrée de l'école navale de la ville Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, au moment de la débâcle de l'armée française face aux troupes allemandes au printemps 1940. « Au bout de cinq minutes, je me suis dit: ‘Mais qu'est-ce que tu fais là?’ », expliquait-il en 2018. « Je me suis levé en disant à l'examinateur: ‘Je pars faire la guerre’ ». 

Il embarque à Saint-Jean-de-Luz (sud-ouest), à bord d'un navire transportant des soldats polonais à destination de l'Angleterre et arrive à Londres le 24 juin 1940. Il intègre la Légion étrangère et combat en Syrie, en Libye où il est engagé dans les combats de Bir Hakeim, en Egypte, en Italie, en Provence, dans les Vosges et en Alsace.  

Il est blessé et décoré par le général de Gaulle fin juin 44 en Italie. 

Réactions politiques

- Emmanuel Macron, président de la République (sur Twitter): « Hubert Germain, le dernier des 1 038 Compagnons de la Libération, est mort. Le Mont Valérien accueillera le corps de ce résistant de la première heure, héros de Bir Hakeim et du Débarquement de Provence, qui reconquit notre liberté et reconstruisit notre patrie. » 

- Jean Castex, Premier ministre (sur Twitter): « En mémoire d'Hubert Germain et de tous ses compagnons qui sauvèrent l'honneur de leur patrie, la France s'incline respectueusement. Elle sait ce qu'elle leur doit. Plus que jamais, la flamme de la résistance française ne doit pas s'éteindre et ne s'éteindra pas. » 

- Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale (sur Twitter), rappelant qu'Hubert Germain avait été député de Paris: Acteur de notre histoire, Hubert Germain s'en est allé à 101 ans. Au nom de la représentation nationale, j'adresse mes condoléances attristées à sa famille. La flamme de la résistance ne s'éteindra jamais. » 

- Marine Le Pen, candidate du RN à la présidentielle (sur Twitter): « Hubert Germain s'est engagé pour la France libre à seulement vingt ans. Cette abnégation est un appel à ne jamais faiblir et à porter toujours haut la flamme de l'héroïsme. » 

- Xavier Bertrand, candidat à l'investiture de la droite pour l'élection présidentielle (sur Twitter): « Je m'incline devant la mémoire d'Hubert Germain. Il incarnait l'esprit de résistance, d'abnégation et de sacrifice au service de la France. Son exemple comme ceux des autres combattants de la France libre doivent continuer de nous inspirer. » 

- Michel Barnier, candidat à l'investiture de la droite pour l'élection présidentielle (sur Twitter): « Patriote et soldat, Compagnon de la Libération, parlementaire et ministre. Quelle vie que celle d’Hubert Germain. Quel exemple aussi! Respect et Honneur. » 

- Eric Ciotti, député LR et candidat à l'investiture de la droite pour l'élection présidentielle (sur Twitter): « Le grand et courageux Hubert Germain est mort. Héros de la libération, il avait débarqué en Provence pour libérer notre pays du joug nazi. Son visage sera éternellement celui de la France libre. » 

- Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France (sur Twitter): « Avec Hubert Germain s’éteint une génération de Français libres, courageux, prêts à tout pour défendre une certaine idée de la France. Pensée émue pour son départ et reconnaissance éternelle pour son engagement dans la France libre. Le trésor qu’ils nous lèguent est incommensurable. » 

- Fabien Roussel, candidat communiste à la présidentielle (sur Twitter): « Hubert Germain a été le dernier compagnon de la Libération a pouvoir nous rappeler l’essentiel: ce que fut l’esprit de la Résistance et la passion de la liberté. Nous saluons avec émotion ce qui fut l’engagement de toute une vie. »

- Rachid Temal, sénateur PS (sur Twitter): « ‘Aux grands hommes, la patrie reconnaissante’. Jamais la citation au fronton du Panthéon n’a été aussi adaptée. Je demande solennellement la panthéonisation d’Hubert Germain. Pensée à ses compagnons d’armes et à mes grands-pères qui ont combattu pour la France. » 


La défiance à l'égard de Macron et de Bayrou au plus haut, selon un sondage Paris, France

Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français François Bayrou et le président français Emmanuel Macron assistent à une réunion avec les élus de Nouvelle-Calédonie et les représentants de l'État au palais de l'Élysée, à Paris, le 12 juillet 2025. (AFP)
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  • La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat
  • Le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi

PARIS: La défiance à l'égard du président Emmanuel Macron s'est accrue en juillet pour atteindre le niveau le plus élevé de son second quinquennat, tandis que le Premier ministre François Bayrou a établi un nouveau record d'impopularité, selon un sondage Elabe pour Les Echos publié jeudi.

Près des trois quarts des Français interrogés (73%) affirment ne pas faire confiance au chef de l'Etat et la moitié (49%) va jusqu'à "ne pas lui faire du tout confiance", le niveau le plus élevé atteint de son second mandat, qu'il n'a dépassé qu'une seule fois depuis son arrivée à l'Elysée en 2017 au plus fort de la crise des gilets jaunes en décembre 2018.

Selon le sondage, seuls 21% des Français font confiance à Emmanuel Macron, soit un point de moins qu'en juin et 6 de perdus par rapport à mars.

Pour François Bayrou, qui a présenté à la mi-juillet les mesures d'économie prévues par le gouvernement dans son projet de budget pour l'année prochaine, la chute se poursuit avec seulement 12% des Français qui disent lui faire confiance, soit un nouveau record d'impopularité (-2 points).

La défiance à l'égard du chef du gouvernement a progressé, avec 80% des Français (+5 points en un mois) qui disent ne pas lui faire confiance et 56% qui affirment ne pas lui faire "du tout" confiance, soit un bond de 9 points depuis juin.

Au classement des personnalités, le RN Jordan Bardella conserve la première place avec 39% des Français (+3 points) qui ont une image positive de lui, devant l'ancien Premier ministre Edouard Philippe (37%) et Marine Le Pen (35%).

A gauche, le mieux classé est l'ancien président François Hollande qui s'installe en huitième position grâce à un bond de 6 points en un mois.

Sondage réalisé par internet les 29 et 30 juillet auprès d'un échantillon de 1.000 personnes représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. Marge d'erreur entre 1,4 et 3,1 points.


Accord EU-USA: Bayrou juge que la France a été "un peu seule"

Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
Le Premier ministre français, François Bayrou, s'adresse à la presse après une visite au siège de Tracfin, le service de lutte contre le blanchiment d'argent du ministère des Finances, à Montreuil, près de Paris, le 31 juillet 2025. (AFP)
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  • Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis
  • Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire"

PARIS: Le Premier ministre, François Bayrou, a jugé jeudi que la France avait été "un peu seule" dans la bataille commerciale face aux Etats-unis, en marge d'un déplacement dans les locaux de Tracfin, organisme de lutte contre la criminalité financière, à Montreuil (93).

Le chef du gouvernement, qui avait vivement critiqué lundi l'accord commercial conclu entre l'Union européenne et les Etats-Unis, déplorant une "soumission" de l'Europe, a estimé que ce n'était "pas la fin de l'histoire", et qu'il fallait "un processus encore pas totalement élucidé de ratification" de cet accord.

"Il y a à vérifier quelle est la portée exacte de ces accords, et les Etats auront d'une manière ou d'une autre leur mot à dire", a-t-il ajouté.

"Je sais que toutes les autorités françaises, et en particulier le président de la République (Emmanuel Macron), ont été ceux qui se sont battus le plus contre des concessions qu'on considérait comme excessives", a-t-il affirmé avant de s'interroger: "Est-ce que nous avons été un peu seuls? Oui".

"Est-ce qu'on a le sentiment qu'à l'intérieur de l'Union européenne, des forces politiques et économiques étaient plutôt sur une ligne de trouver des accommodements? Oui", a-t-il ajouté, en estimant que de son point de vue, "la voie pour l'Europe est une voie d'affirmation et de résistance quand il faut et de fierté le plus souvent possible".

La classe politique française a été unanime à dénoncer l'accord conclu entre le président américain, Donald Trump, et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, qui prévoit notamment une hausse de 15% des droits de douane sur les exportations européennes.

Le président Emmanuel Macron a déploré mercredi en Conseil des ministres que l'Union européenne n'ait pas été assez "crainte" dans ses négociations commerciales avec les Etats-Unis, affirmant que la France continuerait de faire montre "d'exigence et de fermeté" dans la suite des discussions.


Lille: enquête ouverte après les propos sur internet d'une étudiante gazaouie

L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
L'Institut d'études politiques (IEP) de Sciences Po à Lille. (AFP)
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  • Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie

LILLE: Le parquet de Lille a annoncé jeudi avoir ouvert une enquête pour apologie du terrorisme et apologie de crime contre l'humanité concernant les publications sur les réseaux sociaux d'une étudiante gazaouie, dont Sciences Po Lille a annulé l'inscription mercredi.

"Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme, apologie de crime contre l'humanité avec utilisation d'un service de communication au public en ligne", a écrit la procureure de la République de Lille, Carole Etienne, à l'AFP.

Des captures d'écran circulant sur les réseaux sociaux montrent qu'un compte, attribué à cette étudiante par des internautes et fermé depuis, a repartagé des messages appelant à tuer des juifs.

Elle a été désinscrite de l'Institut d'études politiques de Lille, où elle devait étudier à partir de septembre, en raison du contenu de certaines de ses publications qui "entre en contradiction frontale avec les valeurs portées par Sciences Po Lille", a indiqué l'établissement mercredi.

"Pourquoi on est passé à travers? Il y a quand même une question, il faut y répondre", a reconnu jeudi sur RMC François-Noël Buffet, ministre auprès du ministre de l'Intérieur.

"Il y aura des poursuites qui seront engagées et sur la base de ces éléments-là, elle est susceptible d'être renvoyée dans son pays, bien évidemment", a-t-il ajouté.

"Administrativement, semble-t-il, je suis très prudent, il n'y avait pas de difficulté particulière, sauf que sur les réseaux sociaux, voilà, on s'en est rendu compte", a-t-il ajouté, précisant que "les services des titres de séjour relèvent du ministère des Affaires étrangères".

Sollicité par l'AFP, Sciences Po Lille a expliqué avoir "accueilli cette étudiante sur proposition du consulat général de France à Jérusalem".

L'incident a fait largement réagir dans la classe politique, jusqu'au gouvernement.

"Une étudiante gazaouie tenant des propos antisémites n'a rien à faire en France", a réagi sur X le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Noël Barrot. Il a indiqué avoir "demandé à ce qu'une enquête interne soit diligentée pour que cela ne puisse en aucun cas se reproduire".

Le ministre de l'Intérieur, Bruno Retailleau, a souligné sur le même réseau social avoir "demandé de faire fermer ce compte haineux", et a martelé que "les propagandistes du Hamas n'ont rien à faire dans notre pays".