Un tribunal belge confronté au calvaire d'un étudiant mort après un bizutage

Des amis et des proches de Sanda Dia arrivent au tribunal correctionnel de Hasselt, le 24 septembre 2021 (Photo, AFP)
Des amis et des proches de Sanda Dia arrivent au tribunal correctionnel de Hasselt, le 24 septembre 2021 (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 12 octobre 2021

Un tribunal belge confronté au calvaire d'un étudiant mort après un bizutage

Des amis et des proches de Sanda Dia arrivent au tribunal correctionnel de Hasselt, le 24 septembre 2021 (Photo, AFP)
  • Le médecin légiste Werner Jacobs a confirmé que le décès en 2018 de l'étudiant de 20 ans était dû à un œdème cérébral, consécutif à des teneurs en sodium anormalement élevées dans son corps, après l'absorption d'huile de poisson
  • Le drame a suscité l'émotion en Belgique où les baptêmes estudiantins sont une tradition bien ancrée, avec leurs soirées alcoolisées et leur lot de dérapages

HASSELT: Admis aux urgences en hypothermie et complètement déshydraté, Sanda Dia ne pouvait pas survivre à son bizutage, ont expliqué mardi des médecins à la barre du tribunal belge de Hasselt (nord-est), qui doit établir les responsabilités dans le décès de cet étudiant métis.  

Le médecin légiste Werner Jacobs a confirmé que le décès en 2018 de l'étudiant de 20 ans était dû à un œdème cérébral, consécutif à des teneurs en sodium anormalement élevées dans son corps, après l'absorption d'huile de poisson.  

« A un moment donné, il y a un point de non retour », a expliqué le Dr Niels Van Regenmortel, à propos de cette surdose de sodium. Ce praticien a examiné Sanda Dia après son admission aux soins intensifs de l'hôpital d'Anvers (nord).  

Le drame a suscité l'émotion en Belgique où les baptêmes estudiantins sont une tradition bien ancrée, avec leurs soirées alcoolisées et leur lot de dérapages.  

Il est toutefois rare qu'ils débouchent sur des procès comme c'est le cas dans cette affaire, qui vaut à 18 étudiants de la fraternité flamande Reuzegom (désormais dissoute) d'être jugés par le tribunal correctionnel de Hasselt.  

Le dossier, initialement traité à Anvers, a dû être dépaysé car l'un des prévenus est le fils d'un magistrat en poste dans la cité portuaire.  

Les 18 étudiants sont jugés, selon les cas, pour « traitements dégradants », « administration de substance nocive ayant entraîné la mort », « négligence coupable » voire « homicide involontaire ».  

Mardi, seuls quatre d'entre eux étaient présents au tribunal, souvent tête baissée, pour entendre l'exposé de trois médecins experts, qui constituait le coup d'envoi des débats.  

Le procès doit se poursuivre, après une interruption de plusieurs mois, fin avril 2022, avec le réquisitoire et les plaidoiries prévues sur plusieurs jours.  

Les 4 et 5 décembre 2018, Sanda Dia, un Anversois né de père mauritanien, avait dû subir avec deux autres étudiants une série d'épreuves lors d'un « baptême » pour intégrer cette fraternité bien implantée dans la très réputée université catholique de Louvain (KU Leuven).  

Le premier jour, il avait dû ingurgiter une grande quantité d'alcool sans pouvoir ensuite s'hydrater pour faire baisser son alcoolémie. Du scotch avait été collé sur tous les robinets de son appartement.  

« Froideur terrifiante »   

Le second jour, dans un chalet isolé en périphérie d'Anvers, il avait notamment dû avaler une préparation salée à base d'huile de poisson, puis séjourner dehors dans le froid dans un trou rempli d'eau glacée.  

Quand il est admis le 5 au soir aux urgences de l’hôpital de Malle, en périphérie d'Anvers, la température de son corps est tombée à 28,7 degrés, une hypothermie rendant « toute prise de sang impossible », a raconté à la barre le Dr Ignace Demeyer.  

Il est rapidement transféré dans une unité anversoise permettant le placement sous assistance respiratoire, mais les médecins ne parviennent pas à le réanimer. Son décès est constaté le 7 décembre.   

La concentration en sodium calculée en millimoles par litre (une unité de mesure utilisée en médecine) oscillait autour de 195, alors qu'elle ne devrait pas dépasser 144, a détaillé le Dr Van Regenmortel.  

Pour Me Sven Mary, avocat du père de Sanda Dia, les étudiants qui le bizutaient auraient dû cesser de lui faire boire le mélange salé alors que lui-même n'était « plus en état de pouvoir refuser quoi que ce soit ».  

« Sa conscience diminuée l'empêchait de réagir », a dit l'avocat après l'audience.  

Il a jugé les rapports des experts d' « une froideur terrifiante pour la famille » de la victime.  

En septembre 2020, un collectif antiraciste avait appelé à manifester à Louvain à la mémoire du jeune métis, présenté comme une victime du « racisme » et des pratiques « humiliantes » de Reuzegom.  

L'éventuelle connotation raciste qui constituerait une circonstance aggravante n'a toutefois pas été retenue dans la procédure judiciaire. 


Vatican: la cheminée sur la chapelle Sixtine installée en vue du conclave

Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai. (AFP)
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  • Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans
  • À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle

CITE DU VATICAN: Le Vatican a installé vendredi une cheminée au sommet de la chapelle Sixtine en vue du conclave qui débutera le 7 mai, a constaté une journaliste de l'AFP.

À l'issue de chaque session de vote des cardinaux réunis à l'intérieur de la chapelle, les bulletins sont brûlés dans un poêle. La cheminée, visible depuis la place Saint-Pierre, émet alors une fumée noire si aucun pape n'a été élu, ou une fumée blanche en cas d'élection, par ajout de produits chimiques.

Les cardinaux du monde entier ont été rappelés à Rome à la suite du décès du pape François, mort le 21 avril à l'âge de 88 ans.

Les 133 "Princes de l'Eglise" âgés de moins de 80 ans et donc habilités à élire son successeur - il y en a 135 mais deux se sont fait porter pâle - se réuniront à partir du 7 mai pour commencer à voter en secret, au cours d'un processus qui devrait durer plusieurs jours.

Le premier jour, ils voteront une fois, puis deux fois le matin et deux fois l'après-midi.

Pour qu'un cardinal soit élu, il doit obtenir la majorité des deux tiers requise, soit au moins 89 voix.

Si aucun candidat n'obtient suffisamment de voix lors du premier vote du matin, les cardinaux procéderont à un second vote, et ce n'est qu'à ce moment-là qu'il y aura de la fumée.

Il en va de même pour la session de l'après-midi : si un pape est élu lors du premier vote, il y aura de la fumée blanche, mais si ce n'est pas le cas, les cardinaux procéderont à un second vote sans brûler les bulletins.

Après trois journées sans résultat, le scrutin est interrompu pour une journée de prières. Puis d'autres séries de scrutins sont organisées jusqu'à l'élection définitive.


Washington condamne les violences contre les Druzes en Syrie

Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad al-Shaibani, rencontre d'autres diplomates au siège des Nations Unies à New York, le 29 avril 2025. (Getty Images via AFP)
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  • Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, de Bachar al-Assadr
  • Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont condamné jeudi les violences contre la communauté druze en Syrie, parlant d'actes "répréhensibles et inacceptables".

"Les violences récentes et la rhétorique incendiaire visant les membres de la communauté druze en Syrie sont répréhensibles et inacceptables", a déclaré Tammy Bruce, porte-parole du département d'Etat, dans un communiqué.

"Les autorités intérimaires doivent faire cesser les combats, tenir les auteurs de violences et de dommages aux civils responsables de leurs actes et assurer la sécurité de tous les Syriens", a-t-elle ajouté.

Le plus influent chef religieux druze en Syrie s'en est pris au pouvoir du président Ahmad al-Chareh jeudi, dénonçant une "campagne génocidaire" contre sa communauté, après que des affrontements confessionnels ont fait plus de 100 morts en début de semaine selon une ONG.

Les Etats-Unis ont confirmé par ailleurs jeudi avoir rencontré le chef de la diplomatie syrienne et ont appelé les autorités intérimaires à prendre des mesures contre le sectarisme, alors que la minorité druze est victime d'une flambée de violence.

Vendredi dernier, le ministre syrien des Affaires étrangères, Assaad al-Chaibani, a hissé le drapeau de son nouveau pays au siège des Nations unies, marquant ainsi un nouveau chapitre après le renversement, en décembre, du dirigeant de longue date Bachar al-Assad.

La porte-parole du département d'Etat a confirmé que des représentants américains avaient rencontré la délégation syrienne à New York mardi.

Elle a indiqué que les Etats-Unis ont exhorté les autorités post-Assad à "choisir des politiques qui renforcent la stabilité", sans fournir d'évaluation sur les progrès accomplis.

 


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.