La main sur le robinet, Poutine se pose en solution à la crise du gaz

Le président russe Vladimir Poutine avec le président-directeur général de BP Bernard Looney, le président-directeur général de Total Energies Patrick Pouyanne, le président du directoire de Daimler AG et Mercedes-Benz AG Ola Kallenius et le président-directeur général d'Exxon Mobil Corporation Darren Woods dans une vidéoconférence lors du Forum international de la Semaine de l'énergie russe à Moscou le 13 octobre 2021. (Photo, AFP)
Le président russe Vladimir Poutine avec le président-directeur général de BP Bernard Looney, le président-directeur général de Total Energies Patrick Pouyanne, le président du directoire de Daimler AG et Mercedes-Benz AG Ola Kallenius et le président-directeur général d'Exxon Mobil Corporation Darren Woods dans une vidéoconférence lors du Forum international de la Semaine de l'énergie russe à Moscou le 13 octobre 2021. (Photo, AFP)
Selon Poutine, le gaz est une source clé dans la quête de la neutralité carbone. Il a d'ailleurs annoncé cet objectif pour la Russie d'ici 2060 notamment grâce à l'or bleu dont l'empreinte est bien moindre que le charbon ou le pétrole... (Photo, AFP)
Selon Poutine, le gaz est une source clé dans la quête de la neutralité carbone. Il a d'ailleurs annoncé cet objectif pour la Russie d'ici 2060 notamment grâce à l'or bleu dont l'empreinte est bien moindre que le charbon ou le pétrole... (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 14 octobre 2021

La main sur le robinet, Poutine se pose en solution à la crise du gaz

  • Le président russe rejette toute responsabilité dans la flambée des prix du gaz, tout en faisant la leçon à ses clients, et rivaux géopolitiques, européens
  • Selon le chef du Kremlin, ce sont les Etats européens qui sont en faute car ils ont commis «l'erreur» de se «reposer sur la main invisible du marché»

MOSCOU : Rejetant toute responsabilité dans l'essor record des prix du gaz, Vladimir Poutine s'est positionné mercredi comme celui capable d'apporter une solution à la crise, tout en faisant la leçon à ses clients --et rivaux géopolitiques-- européens.

Participant à un forum énergétique à Moscou, le président russe s'est dit prêt à accroître ses livraisons d'or bleu.

"Si l'on nous demande d'augmenter encore, nous sommes prêts à augmenter encore. Nous augmenterons d'autant que nous le demanderons nos partenaires", a-t-il martelé.

Il a également souhaité "un mécanisme à long terme de stabilisation du marché de l'énergie ce qui est très important dans la situation difficile actuelle".

Selon lui, ce sont les Etats européens, auxquels la Russie fournit plus d'un tiers de leurs besoins en gaz, qui sont en faute.

Ils ont commis "l'erreur" de se "reposer sur la main invisible du marché" en tablant sur des achats au comptant plutôt que de multiplier les contrats de long terme avec Moscou ces dernières années.

L'UE cherche à diversifier ses fournisseurs et sources d'énergie, à la fois pour réduire son empreinte carbone que pour baisser sa dépendance à l'égard de Moscou.

Pourtant, selon M. Poutine, le gaz est une source clé dans la quête de la neutralité carbone. Il a d'ailleurs annoncé cet objectif pour la Russie d'ici 2060 notamment grâce à l'or bleu dont l'empreinte est bien moindre que le charbon ou le pétrole.

En outre, la Russie est un partenaire commercial "fiable" qui a respecté ses "obligations contractuelles", a-t-il dit.

Evoquant un niveau d'exportations record en 2021, il s'est dit toujours prêt "à discuter de mesures supplémentaires".

Si la Russie s'est dite disposée ces derniers jours à augmenter ses livraisons à l'Europe, elle semble vouloir le faire dans le cadre de nouveaux contrats à long terme que l'UE voit d'un mauvais oeil.

"S'il y a des demandes (supplémentaires de gaz, ndlr), cela pourra uniquement passer par de nouvelles conditions contractuelles", a ainsi estimé le ministre de l'Energie Nikolaï Choulguinov mercredi.

La crise énergétique actuelle, d'ampleur mondiale, est due notamment à l'accélération de la demande en raison de la reprise économique après les nombreuses restrictions liées à la pandémie de coronavirus.

Or un ensemble de facteurs a réduit l'offre, provoquant la flambée des prix, à des niveaux jamais vus.

En Europe, les stocks de gaz sont au plus bas, entamés par un hiver prolongé en 2020 et pas suffisamment remplis depuis. A cela s'ajoute un apport réduit d'énergies renouvelables, comme l'éolien pour des raisons météorologiques.

Dans ce contexte, les regards se sont tournés vers Moscou, des critiques accusant la Russie de profiter de la situation.

D'une part, selon ses détracteurs, la Russie n'a pas ouvert les vannes immédiatement afin de convaincre l'Europe de revenir aux contrats à long terme plutôt que de se fournir au comptant.

Deuxièmement, elle tenterait d'accélérer la mise en service du gazoduc Nord Stream 2, tube controversé, devant livrer directement du gaz en Allemagne, en attente du dernier feu vert du régulateur allemand. Cette procédure peut prendre des mois.

Selon ses opposants, l'Europe de l'Est en particulier, Nord Stream 2 va exposer le continent à l'arme énergétique russe en accroissant la dépendance européenne et en sacrifiant les intérêts de l'allié ukrainien, pays de transit traditionnel.

M. Poutine a rejeté une fois de plus l'argumentaire mercredi, relevant que le tube était "plus court" que les voies existantes, "moins cher" à exploiter" et "plus moderne" que les réseaux de gazoduc en service.

Pour lui comme pour la chancelière Angela Merkel, rappelle-t-il, ce tube est "un projet strictement économique" et n'a rien de politique.

Il a réaffirmé mercredi être disposé à maintenir ses capacités de transit via l'Ukraine au-delà du contrat actuel expirant en 2024.

Les droits de transit sont une source de devises importantes pour ce pays parmi les plus pauvres d'Europe, allié des Occidentaux et en conflit avec Moscou depuis 2014.


Transition énergétique: l'enveloppe des CEE passe à plus de 8 milliards d'euros en 2026

Une borne de recharge électrique de grande puissance lors de l'inauguration de la première station-service entièrement électrique de la nouvelle région Aquitaine par Total Energies, à Mérignac, près de l'aéroport de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 21 mai 2025. (AFP)
Une borne de recharge électrique de grande puissance lors de l'inauguration de la première station-service entièrement électrique de la nouvelle région Aquitaine par Total Energies, à Mérignac, près de l'aéroport de Bordeaux, dans le sud-ouest de la France, le 21 mai 2025. (AFP)
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  • Le budget des certificats d’économies d’énergie (CEE) augmentera d’environ 27 % en 2026, passant de 6 à plus de 8 milliards d’euros, pour soutenir la rénovation énergétique et la transition vers la mobilité électrique
  • Une partie du financement public de MaPrimeRénov’ et du Bonus écologique sera désormais assurée par les CEE

PARIS: L'enveloppe des "certificats d'économies d'énergie", un dispositif de financement privé qui octroie des aides pour passer à la voiture électrique ou rénover thermiquement son logement, va augmenter "d'environ 27%" en 2026 pour atteindre "plus de huit milliards d'euros", a indiqué vendredi la ministre de la Transition écologique Monique Barbut devant les députés.

Créé en 2005, ce dispositif reposant sur le principe du pollueur-payeur oblige les fournisseurs d'énergie à financer des actions de réduction de la consommation d'énergie et d'amélioration de l'efficacité énergétique.

En échange d'octroyer une subvention à un ménage ou à une entreprise pour remplacer une chaudière au fioul pour une pompe à chaleur, le fournisseur obtient un CEE. Tous les quatre ans, il doit justifier qu'il a atteint l'objectif de CEE fixé par l'Etat.

Soucieux de garder le cap du financement de la transition énergétique sans creuser davantage son budget, l'Etat se tourne vers ce dispositif qui repose sur des fonds privés. Les fournisseurs d'énergie répercutent en partie ces aides sur les factures ou le litre de carburant.

En plus des aides publiques, certaines opérations jusqu'à alors subventionnées sur les deniers de l'Etat "seront maintenant financées par les ressources issues des certificats d'économie d'énergie", l'effort porté par les CEE devant ainsi "augmenter globalement d'environ 27% et passer de six milliards d'euros en 2025 à plus de huit milliards en 2026", a confirmé la ministre Monique Barbut devant la commission du développement durable.

Elle a expliqué que cette augmentation profitera notamment au dispositif d'aides à la rénovation énergétique MaPrimeRénov' et à la mobilité électrique, pour le Bonus écologique à l'achat d'un véhicule et le Leasing social, "des dispositifs essentiels pour le pouvoir d'achat".

"Nous veillerons à leur utilisation optimale pour qu'ils s'adressent d'abord aux populations les plus vulnérables", a-t-elle ajouté.

Interrogé sur MaPrimeRénov', qui croule sous les demandes, le ministre délégué chargé de la Transition écologique Mathieu Lefèvre a souligné qu'"il n'y a pas de baisse des crédits" mais "un basculement d'une partie du financement" vers les CEE.

L'Agence nationale de l'habitat (Anah), qui distribue les aides MaPrimeRénov', disposera pour 2026 de 3,5 milliards d'euros de crédits, dont 1,5 milliard d'euros de l'Etat, un milliard d'euros de CEE, 700 millions d'euros de quotas carbone, complétés par la trésorerie de l'Anah, selon une source gouvernementale.

Très attendu des acteurs du secteur, le décret actant les modalités de la 6e période des CEE pour 2026-2030 doit être publié prochainement.


Majid Al Futtaim inaugure la première boutique Tartine et Chocolat au Dubai Mall

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  • Cette ouverture marque une nouvelle étape dans la stratégie de développement de la division Lifestyle de Majid Al Futtaim, qui poursuit l’élargissement de son portefeuille de marques internationales haut de gamme
  • À travers cette collaboration avec le Groupe Zannier, la maison mère de Tartine et Chocolat, le groupe renforce sa position sur le segment du lifestyle et confirme son ambition d’offrir aux familles de la région des expériences retail d’exception

DUBAI:  Majid Al Futtaim annonce son entrée sur le marché du prêt-à-porter pour enfants avec l’ouverture de la première boutique Tartine et Chocolat au Dubai Mall

Cette ouverture marque une nouvelle étape dans la stratégie de développement de la division Lifestyle de Majid Al Futtaim, qui poursuit l’élargissement de son portefeuille de marques internationales haut de gamme. À travers cette collaboration avec le Groupe Zannier, la maison mère de Tartine et Chocolat, le groupe renforce sa position sur le segment du lifestyle et confirme son ambition d’offrir aux familles de la région des expériences retail d’exception.

Fahed Ghanim, PDG de Majid Al Futtaim Lifestyle, déclare :
« L’arrivée de Tartine et Chocolat représente une évolution naturelle pour notre activité Lifestyle, en phase avec les aspirations de nos clients et leurs modes de vie. La marque incarne le savoir-faire, l’authenticité et la qualité durable qui caractérisent notre approche du commerce de détail. Accueillir cette maison française iconique dans la région nous permet de créer des liens profonds avec les familles et d’étendre notre univers lifestyle à une nouvelle génération. »

Fondée à Paris en 1977, Tartine et Chocolat illustre à la perfection le « Chic à la française ». La marque crée un univers délicat et raffiné pour les enfants, alliant héritage intemporel et modernité. La boutique du Dubai Mall, d’une superficie de 150 m², propose l’intégralité des collections : prêt-à-porter élégant, accessoires, articles de puériculture, peluches et cadeaux intemporels pour nouveau-nés, tout-petits et enfants plus âgés. Chaque pièce reflète la signature de la marque — confort, qualité et élégance discrète —, du quotidien aux grandes occasions.

Émilie Zannier, Présidente de Tartine et Chocolat, souligne :
« Nous sommes fiers de renforcer notre présence au Moyen-Orient grâce à ce partenariat avec Majid Al Futtaim, un acteur de référence dans le retail lifestyle et un partenaire de confiance pour les grandes marques internationales. Cette ouverture marque un nouveau chapitre pour notre maison, nous offrant l’opportunité de partager notre savoir-faire et notre héritage français à travers une expérience boutique exclusive. Nous avons hâte de grandir ensemble et d’inspirer les familles avec notre vision intemporelle de l’élégance et de la qualité. »

Située au deuxième étage du Dubai Mall, dans l’espace Kids Fashion, la boutique séduit par son intérieur apaisant inspiré de l’héritage parisien de la marque. En complément, elle présente une sélection exclusive de BONTON, autre marque française du Groupe Zannier, réputée pour son esprit ludique et son design contemporain. C’est la première fois que Tartine et Chocolat et BONTON sont réunies dans une même boutique, offrant aux familles une expérience unique alliant élégance intemporelle et créativité moderne.

Fort du succès de ce lancement, Majid Al Futtaim prévoit déjà l’ouverture d’une seconde boutique Tartine et Chocolat au Mall of the Emirates en 2026, témoignant de la forte demande régionale pour des expériences de mode enfantine haut de gamme.

Avec plus de 100 boutiques dans le monde, Tartine et Chocolat continue de faire rayonner l’élégance française et l’art de vivre pour enfants, en conjuguant tradition et modernité.


En pleine discussion budgétaire, Moody's rend son jugement sur la France

L'agence de notation Moody's rend vendredi son verdict saisonnier sur la France, avec sans doute une baisse de la note ou à tout le moins un abaissement de la perspective, avertissement à Paris. (AFP)
L'agence de notation Moody's rend vendredi son verdict saisonnier sur la France, avec sans doute une baisse de la note ou à tout le moins un abaissement de la perspective, avertissement à Paris. (AFP)
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  • Moody's sera la quatrième agence en un mois et demi à apprécier la note souveraine française. Les trois autres l'ont déjà abaissée d'un cran
  • La croissance est désormais attendue par le gouvernement français à 0,7% cette année et à 1% en 2026

PARIS: L'agence de notation Moody's rend vendredi son verdict saisonnier sur la France, avec sans doute une baisse de la note ou à tout le moins un abaissement de la perspective, avertissement à Paris.

Moody's sera la quatrième agence en un mois et demi à apprécier la note souveraine française. Les trois autres l'ont déjà abaissée d'un cran.

Fitch, le 12 septembre, a abaissé la note de AA- (dette de bonne qualité) à A+ (dette de qualité moyenne supérieure). S&P Global a fait de même vendredi dernier. Morningstar DBRS avait également abaissé la note française en septembre.

Toutes soulignent l'instabilité politique depuis la dissolution de l'Assemblée nationale en juin 2024, qui pèse sur les finances publiques et paralyse partiellement deux moteurs de croissance, la consommation des ménages et les investissements.

La croissance est désormais attendue par le gouvernement français à 0,7% cette année et à 1% en 2026.

Avec une note Aa3 assortie d'une perspective stable, Moody's est désormais un cran au-dessus de ses principales concurrentes, S&P et Fitch.

En avril, Moody's indiquait qu'un "retour en arrière sur les réformes telles que (...) la réforme des retraites", était un critère de baisse de la note.

Or, le gouvernement vient d'accorder à l'opposition une suspension de cette réforme pour espérer sauver son budget au Parlement - et éviter la censure.

"Ҫa ne va pas" 

De plus, les possibilités de croissance de l'économie française "se sont bien détériorées", soulève Eric Dor, directeur des études économiques à l'IESEG School of Management, depuis les dernières estimations de Moody's, qui pronostiquait en décembre dernier une croissance de 1% en 2025 et 1,4% en 2026.

"Nous avons le déficit public le plus élevé de la zone euro (5,4% du PIB prévu en 2025), la dette publique la plus importante en masse à près de 3.500 milliards d'euros, la troisième de la zone en pourcentage du PIB (derrière la Grèce et l'Italie) à 118% l'an prochain", a énuméré mercredi sur RTL Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes et président du Haut Conseil des finances publiques (HCFP).

"Ҫa ne va pas du tout", a-t-il dit, soulevant un risque de "problème de soutenabilité de la dette" française.

Il a aussi évoqué le "problème de crédibilité" de la France sur les marchés, où elle paye son argent "plus cher que l'Espagne, l'Irlande, la Grèce", trois pays en grande difficulté pendant la crise des "subprimes" de 2007-08 mais qui se sont bien relevés depuis.

Pour Paul Chollet, chef économiste de la salle des marchés du Crédit mutuel Arkéa, "les marchés traitent actuellement la dette française au niveau d'une note A ou A-".

M. Dor jugerait "assez logique" que Moody’s révise à la baisse la note de la France. Abaisser simplement la perspective "serait moins facile à expliquer" et maintenir note et perspective inchangées induirait pour Moody's "une forte perte de crédibilité", selon lui.

M. Chollet mise plutôt sur un simple abaissement de perspective, Moody's ayant sous les yeux, contrairement aux autres agences ces dernières semaines, "un gouvernement qui peut tenir quelque temps, (surtout) si un budget venait à être voté le 31 décembre".

Pierre Moscovici souligne que le déficit public doit l'an prochain être "très clairement en dessous de 5%" du PIB, pour tenir la trajectoire promise à Bruxelles d'un retour sous 3% en 2029.

Les premières discussions budgétaires s'en éloignent. La commission des Finances de l'Assemblée nationale a rejeté la partie recettes du projet de loi de Finances dans la nuit de mercredi à jeudi.

Mais, avant cela, elle avait allégé le texte de 7 milliards d'euros de fiscalité, obligeant à réduire d'autant la partie dépenses pour ne pas dégrader l'objectif gouvernemental d'un déficit public de 4,7% du PIB l'an prochain.

Ce rejet augure en outre de débats budgétaires difficiles pour le gouvernement dans l'hémicycle, à partir de vendredi.