JO-2024 de Paris: Macron veut «mettre le sport au coeur de la nation»

Le président français Emmanuel Macron lors d'un match de football dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire des "Variétés club de France", au stade Léo Lagrange de Poissy, en banlieue parisienne, le 14 octobre 2021. (Photo, AFP)
Le président français Emmanuel Macron lors d'un match de football dans le cadre de la célébration du cinquantième anniversaire des "Variétés club de France", au stade Léo Lagrange de Poissy, en banlieue parisienne, le 14 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 15 octobre 2021

JO-2024 de Paris: Macron veut «mettre le sport au coeur de la nation»

  • Un montant de 200 millions d'euros sera ainsi débloqué, dont 100 en 2022, a confirmé Macron
  • «L'objectif n'est pas simplement d'avoir des médailles, c'est de mettre le sport au coeur de la nation», en vue des JO «mais aussi après», a-t-il lancé

SAINT-DENIS: Avant de chausser lui-même les crampons dans l'après-midi, Emmanuel Macron a annoncé jeudi un "énorme coup d'accélérateur" pour "mettre le sport au coeur de la nation" d'ici aux JO-2024 de Paris avec la construction de 5 000 équipements de proximité.

Un montant de 200 millions d'euros sera ainsi débloqué, dont 100 en 2022, a confirmé le chef de l'Etat, toujours pas candidat déclaré à la présidentielle de 2022, mais qui multiplie ces dernières semaines les annonces d'investissements.

C'est d'ailleurs aux côtés de la candidate déclarée Anne Hidalgo, maire de Paris, et présidente de la Solideo (société de livraison des ouvrages olympiques), qu'il a aussi visité jeudi le chantier du village des athlètes en Seine-Saint-Denis, à l'ombre d'une quinzaine de grues dressées dans le quartier jouxtant le Carrefour Pleyel.  

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(Photo, AFP)

ll a "salué le travail d'équipe" et échangé avec plusieurs ouvriers de ce chantier qui s'étend sur plus de 50 hectares et doit s'achever en décembre 2023. 

Un peu plus tôt, depuis Tremblay-en-France et le département le plus pauvre de France, il a justement évoqué "un enjeu d'héritage" des JO en terme d'équipements. 

"L'objectif n'est pas simplement d'avoir des médailles, c'est de mettre le sport au coeur de la nation", en vue des JO "mais aussi après", a-t-il lancé, aux côtés de jeunes joueurs de basket 3X3.

Il mouillera lui-même le maillot dans l'après-midi à Poissy (Yvelines) en participant à un match de foot caritatif pour les 50 ans du Variétés Club de France, reçu ensuite à l'Elysée pour dîner.

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(Photo, AFP)

À ses côtés jeudi matin, l'ex-basketteur professionnel Tony Parker l'a prévenu: "C'est long 90 minutes". "On va voir s'ils me sortent !", a rétorqué le président, qui va "essayer de faire bonne figure" en tant que milieu droit.

Le match sera disputé face à l'équipe des soignants du centre hospitalier intercommunal de Poissy Saint-Germain-en-Laye et sa recette donnée à la Fondation Hôpitaux de Paris-Hôpitaux de France, présidée par Brigitte Macron.

«Un peu rattrapage»

En attendant, Emmanuel Macron a vanté un plan sport "bon pour la nation tout entière", qui va "donner un énorme coup d'accélérateur aux pratiques" d'ici à 2024. 

Seront ainsi construits, avec "au moins 50%" de financements apportés par l'Etat, 1 000 "citystade" (terrain multisports), 1 000 dojos et salles de sport de combat, 500 terrains de basket 3X3 pour en doper la pratique, 500 terrains de tennis padel, 500 skateparks, 200 sites sportifs mobiles comme des bassins, ou encore des équipements "innovants" utilisant le numérique. 

"Ce plan vient un peu tard, il aurait fallu l'initier dès 2018 dans l'optique d'un héritage sportif", a réagi le député Régis Juanico (Génération.s), qui trouve que "cela fait un peu rattrapage". 

Objectif de médailles

Interrogé par ailleurs sur les critiques concernant ses propos enjoignant les sportifs français au lendemain des JO de Tokyo à "faire beaucoup plus" en 2024 en termes de médailles, Emmanuel Macron a regretté "des commentaires journalistiques": "Je n'ai pas vu beaucoup de sportifs ébranlés par ce que j'avais dit", a-t-il assuré.

"On a tiré le bilan et remobilisé. C'est ce que font tous les coaches chaque jour avec leur équipe, c'est ça le sport de haut niveau", a-t-il défendu. La France n'a rapporté que 33 médailles olympiques de Tokyo, en deça du score de 42 obtenu à Rio.

Pour Paris, il avait évoqué mi-septembre, l'objectif de "Top 5" des nations, soit 70 médailles environ selon le classement de Tokyo.

Un objectif jugé très ambitieux par certains, comme la boxeuse Sarah Ourahmoune, vice-présidente du Comité national olympique et sportif français (CNOSF) et vice-championne olympique à Rio, pour qui ce doit plutôt être "50/60 médailles", avait-elle lâché mardi soir lors d'un débat à Sciences Po. 

Après sa visite du chantier du village des athlètes, le président a fait un saut au siège du comité d'organisation (Cojo). Dans l’atrium tout neuf et en bois, devant quelque 500 employés et partenaires, le président du Cojo, Tony Estanguet a estimé que les "1016 jours" qui restent avant les Jeux n’allaient "pas être un long fleuve tranquille". 

Pour l’instant,  "nous sommes au rendez-vous, il faut continuer" car "tout doit être parfait en 2024"  pour que ces "Jeux soient exemplaires", a renchéri Emmanuel Macron.


Un homme tué par balle à Marseille, le 3e en plein jour depuis début octobre

Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre. (AFP)
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  • La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie
  • Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu"

MARSEILLE: Un homme a été tué mardi par balle dans les quartiers Nord de Marseille, a-t-on appris de sources concordantes, troisième homicide en plein jour dans la deuxième ville de France depuis début octobre.

Interrogé par l'AFP, le parquet a fait état d'un mort, âgé entre 45 et 50 ans, et d'un blessé dans le quartier des Olives (13e arrondissement), sans pouvoir établir à ce stade de l'enquête un lien éventuel avec le trafic de drogue.

Marseille est régulièrement secouée par des "narchomicides" sur fond de trafic de stupéfiants et de guerre des gangs pour le contrôle des points de vente de drogue.

Les marins pompiers de Marseille sont intervenus vers 14H15 au quartier des Olives pour un homme "blessé par arme à feu". Une source policière indiquant ensuite à l'AFP qu'elle avait été "tuée par balle dans le 13e arrondissement".

La deuxième ville de France a enterré mardi Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic, abattu jeudi en début d'après-midi devant une pharmacie. Le 9 octobre, un homme avait été tué par balle en fin de matinée dans un quartier populaire du centre.

Selon un décompte de l'AFP, une quinzaine de personnes ont perdu la vie dans des narchomicides depuis le début de l'année dans les Bouches-du-Rhône.

Une criminalité qui ne cesse de franchir des paliers: si avant 2020/2021 les victimes étaient bien ancrées dans le narcobanditisme, depuis, les cibles sont devenues les petites mains du trafic, parfois mineures et touchées à l'aveugle sur des points de deal, faisant parfois des victimes collatérales.

Avec Mehdi Kessaci, un nouveau cap a été franchi selon les observateurs, ce jeune de 20 ans totalement étranger du trafic de drogue ayant été visé volontairement, peut-être pour intimider son frère Amine engagé dans la lutte contre le narcobanditisme, selon les premiers éléments de l'enquête.


Fleurs blanches et hommages de Marseillais à Mehdi Kessaci pour ses obsèques

Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
Cette capture d'écran réalisée le 14 novembre 2025 à partir d'une vidéo de l'AFP datée du 7 juillet 2024 montre Mehdi Kessaci, frère d'Amine Kessaci, fondateur de l'association Conscience et ancien candidat dans la 3e circonscription des Bouches-du-Rhône pour la coalition de gauche Nouveau Front Populaire (NFP).
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  • Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine
  • Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches

MARSEILLE: Les fleurs blanches commençaient à s'accumuler mardi au rond-point où a été abattu jeudi Mehdi Kessaci, en marge de ses obsèques attendues dans l'après-midi à Marseille, dans une ville traumatisée par ce nouveau cap franchi dans les violences liées au narcobanditisme.

Au milieu des gerbes trônent celle des Ecologistes, le parti d'Amine Kessaci, frère de Mehdi, qui selon les premières investigations, pourrait avoir été tué pour toucher et avertir Amine, militant engagé dans la lutte contre le narcobanditisme depuis l'assassinat d'un premier frère, Brahim.

Il y a également celle de Guy Benarroche, sénateur écologiste des Bouches-du-Rhône mais aussi de simples citoyens comme cette retraitée, présente avec un bouquet de roses blanches.

"Je suis venue pour Amine que j'ai bien connu car j'étais maîtresse dans la cité où il habitait avec sa famille. Je l'ai côtoyé ensuite lors de campagnes électorales et je trouve son engagement citoyen formidable", confie à l'AFP Christine Didon.

"Aujourd'hui, on ne peut plus s'en sortir grâce à l'école comme avant. Il y a une dégradation très rapide des conditions de vie, une pauvreté telle qu'il ne reste à certains que le trafic de drogue", ajoute-t-elle.

Mohamed Habib Errabia, 77 ans, est tout de suite descendu de chez lui jeudi quand il a entendu les coups de feu et ce matin il tenait à rendre hommage à ce jeune de 20 ans, victime innocente et totalement étrangère au trafic de drogue, selon les autorités. "On a des enfants, forcément on pense à eux. Qu'est-ce qui peut leur arriver ? On est pas à l'abri d'une balle perdue".

Les obsèques de Mehdi Kessaci se dérouleront mardi après-midi à Marseille sous forte surveillance policière. La famille, qui ne souhaite pas la présence de la presse, a annoncé qu'une marche blanche serait organisée ce week-end.

La police avait identifié des menaces sur Amine Kessaci et ce dernier était placé sous surveillance policière depuis plusieurs semaines. A la rentrée, il a publié un livre "Marseille, essuie tes larmes" (Le bruit du monde), sorte de longue lettre adressée à Brahim, tué avec deux autres jeunes hommes en 2020, dont les assassins présumés seront jugés prochainement.

Mardi matin, une réunion d'urgence à l'Elysée est par ailleurs organisée sur la lutte contre le narcobandistime qui a fait l'objet d'une loi en juin.

"Le narcotrafic est une peste, une lèpre, une venin qui court dans les veines du monde et l'empoisonne", écrit Amine Kessaci dans son livre. "On dit cartel, on dit baron, on dit empire. Moi je dis fosse commune, je dis cimetière, je dis clameur étouffée des mères qui pleurent leurs fils fauchés, des pères brisés par la poudre qui court, des enfants assassinés avant d'avoir su vivre".

 


France: une galerie du Louvre fermée au public en raison d'une «fragilité» de l'édifice

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables. (AFP)
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  • Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde
  • A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi

PARIS: Une des galeries du musée du Louvre à Paris sera fermée au public "par mesure de précaution" après qu'un audit a révélé la "particulière fragilité" de certaines poutres d'une des ailes du bâtiment, a annoncé lundi le musée dans un communiqué.

Abritant neuf salles dédiées à la céramique grecque antique, la galerie Campana sera fermée le temps que des "investigations" soient menées "sur la particulière fragilité de certaines poutres portant les planchers du deuxième étage de l'aile sud" du quadrilatère Sully, qui enserre la cour carrée du Louvre.

Il s'agit "d'évolutions récentes et imprévisibles", assure le musée le plus visité au monde. Contacté par l'AFP, un porte-parole de l'établissement n'a pas pu préciser quand cette décision prendrait effet ni pour combien de temps.

A l'appui de sa décision, le musée invoque les conclusions d'un rapport d'un bureau d'études techniques qui lui a été remis vendredi. Et assure avoir "immédiatement lancé une campagne complémentaire d'investigations" afin de déterminer les causes de la fragilité identifiée.

La galerie Campana est située sur la même aile sud du Louvre où un commando de malfaiteurs a réussi à s'introduire le 19 octobre, dérobant huit joyaux de la Couronne d'une valeur estimée à 88 millions d'euros. Les bijoux restent aujourd'hui introuvables.

En janvier 2025, la présidente du Louvre Laurence des Cars, sous pression depuis ce casse spectaculaire, avait alerté le ministère de la Culture de l'état de grande vétusté du musée parisien, évoquant notamment "la multiplication d'avaries dans des espaces parfois très dégradés".

Peu après cette alerte, le président Emmanuel Macron avait annoncé le lancement d'un vaste chantier de rénovation et de modernisation du Louvre, centré notamment sur le quadrilatère Sully. Des travaux initialement estimés à quelque 800 millions d'euros, et revus à la hausse dans un récent rapport de la Cour des comptes qui a évoqué au moins 1,15 milliard d'euros.