DJEDDAH: Le facteur temps revêt une importance primordiale dans les affaires. Qu’une société de croisière décide de lancer sa première excursion en Arabie saoudite la même année qu’une pandémie mondiale était une décision risquée.
Mais rien ne semble ébranler la volonté de la célèbre compagnie MSC Croisières, dont le siège est à Genève. Elle a attendu que les restrictions en lien avec la pandémie de Covid-19 soient levées avant de prendre le large.
«Lorsque le secteur des croisières a été affecté, toutes les activités ont été suspendues», déclare Giuseppe Pane, directeur hôtelier de MSC Croisières, dans un entretien à Arab News. «MSC est la première compagnie à avoir repris les excursions en mer.»
C’est la première fois que MSC organise une croisière en Arabie saoudite, dans le cadre des initiatives du Royaume pour s’ouvrir au tourisme. Le MSC Bellissima, d’une longueur équivalente à plus de trois terrains de football, a entamé une série de voyages autour de la mer Rouge, du port islamique de Djeddah à Aqaba en Jordanie et à Safaga en Égypte, en juillet 2021.
MSC espérait faire sensation dans un monde post-pandémie, mais l’entreprise a également dû s’adapter aux restrictions affectant l’ensemble du secteur. Les navires de croisière ont tendance à faire escale dans différents ports et, à chaque fois, l’équipage et les passagers sont exposés à des situations et des protocoles différents.
«Ces protocoles sont source de nombreuses restrictions», dit M. Pane. «Ce que vous vivez lors d’un voyage de trois ou quatre jours n’est qu’un avant-goût de ce qu’est véritablement la croisière.»
Le port du masque, le statut vaccinal et la distanciation sociale sont des concepts quelque peu nouveaux pour le secteur international des croisières qui a véritablement pris son essor dans les années 1960.
Cependant, M. Pane soutient que l’entreprise MSC est l’exemple à suivre pour les autres compagnies de croisière qui ont souffert pendant la pandémie, car elle s’est rapidement adaptée aux protocoles approuvés par les différents gouvernements et ports.
Le meilleur exemple est le nombre de passagers qui peuvent monter à bord du MSC Bellissima. L’immense navire, construit en 2019, peut contenir jusqu’à quatre mille cinq cents passagers, mais en raison des restrictions liées à la pandémie de Covid-19, cette capacité a été réduite de moitié.
Le théâtre du navire de croisière peut généralement accueillir jusqu’à neuf cent soixante-quinze personnes, mais il y avait énormément de sièges vides pendant les spectacles et le même constat a été fait dans les nombreuses salles à manger.
En dépit de ces restrictions, M. Pane se dit satisfait des résultats de cette année, d’autant plus que la croisière dans le Royaume est une première.
«Je suis très touché de voir les enfants pleurer en quittant le navire. Cela signifie qu’ils ont apprécié l’aventure», souligne-t-il.
Le navire est également équipé d’un parc aquatique, d’un bowling, d’un simulateur de Formule 1, d’un club pour enfants, d’un cinéma et d’un centre commercial avec plus de deux cents marques.
Au cours d'une croisière de quatre jours, des comédiens saoudiens présentent deux spectacles interactifs, mêlant empreinte locale, émotions et rires.
Outre la pandémie, M. Pane affirme que MSC a fait face à des difficultés lors du lancement de la croisière dans le Royaume, parce que certains produits proposés ne correspondaient pas aux normes saoudiennes, notamment en ce qui concerne le divertissement, la nourriture et les boissons.
«Où que vous alliez dans le monde, les produits proposés doivent s’adapter aux goûts des clients», insiste-t-il.
M. Pane indique que MSC a tenu compte de la culture locale en planifiant les activités. Cela a pris du temps, mais les Saoudiens ont commencé à profiter des nouvelles options de divertissement proposées. Il indique que les invités étaient réticents à l’idée de prendre des cours de danse pendant les premières semaines. La timidité a fini par se dissiper et, au bout d’un moment, la piste de danse était pleine à craquer.
Pour s’adapter aux préférences des clients en matière de nourriture et de boissons, M. Pane précise que MSC a recruté une équipe de chefs saoudiens pour aider à concevoir un menu qui répondrait aux besoins de tous les clients.
L’entreprise a même embauché de nombreux employés du Royaume qui ont servi d’«ambassadeurs de croisière» pour faciliter la communication.
Plus tôt cette année, l’entreprise MSC s’est montrée ouverte à la formation des ressortissants saoudiens dans tous les domaines de l’industrie des croisières. Leur présence parmi le personnel est un véritable succès.
«L’équipe à bord du navire est fantastique», ajoute M. Pane.
«Ce qui me rend heureux, c’est que la plupart des invités expriment leur désir de revenir avec leurs familles et leurs amis. Cela veut dire que nous faisons du bon travail. Nous essayons toujours d’améliorer nos services.»
La dernière série de voyages du MSC Bellissima en Arabie saoudite s’est terminée mercredi. M. Pane annonce que les croisières de sept jours reprendront le 13 novembre et se poursuivront jusqu’au 26 mars 2022. Le navire naviguera dans les eaux d’Asie l’été prochain.
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com