LA MECQUE: Une coiffeuse pour enfants devient la première femme saoudienne à percer dans ce domaine, longtemps réservé aux hommes.
Wafaa Sakr est apparue dans une vidéo virale à l’intérieur d’un salon de coiffure pour hommes à Taïf. Elle nous explique qu’elle coiffe les enfants mais ne coupe pas les cheveux des hommes.
D’après elle, le salon, situé dans un centre commercial de Taïf, a été fermé pour non-renouvellement de sa licence. La municipalité a régularisé la situation, il rouvrira donc bientôt ses portes.
Avec sa longue expérience de coiffeuse, Wafaa Sakr connaît l’importance des soins pour les gens, en particulier pour les enfants «qui sont vraiment heureux quand ils découvrent leur nouvelle coupe de cheveux: le sourire qui se dessine sur leurs lèvres ne les quitte plus!»
Surnommée «la Barbière de Taïf», elle explique que son activité de femme barbier est un phénomène nouveau qui est parfois mal accueilli par une société habituée à voir les femmes travailler dans le public, en tant qu’enseignantes ou infirmières, par exemple.
Pour elle, la société saoudienne ne comprend pas encore que les femmes peuvent intervenir dans tous les domaines de manière compétente et efficace.
Wafaa poursuit: «Ma profession, que j’exerce depuis de nombreuses années, est pour moi un défi permanent!»
Ce travail est devenu une source de revenus, pour elle et sa famille. Wafaa a réussi à créer des looks tendance pour les jeunes garçons et filles, ce qui lui a valu la réputation de meilleure coiffeuse de Taïf.
«En tant que femme saoudienne, je suis heureuse et fière d’être entrée sur le marché du travail. Je n’ai pas attendu qu’un emploi se présente à ma porte. Tout le monde est capable de créer des emplois, de les développer et de les conserver, et c’est une profession honorable», ajoute-elle.
«Je continue à exercer cette profession en tant que salariée. Cependant, j’envisage de créer ma propre entreprise que je gèrerai moi-même à l’avenir. Si vous avez de l’ambition, personne ne pourra vous arrêter. Ce qui importe, c’est de faire des efforts pour atteindre ses objectifs et de ne pas baisser les bras.»
Mme Sakr révèle qu’elle n’est pas d’accord avec l’idée qu’il ne faut pas «forcer» les femmes saoudiennes à occuper certains emplois.
«Pourquoi pas? Les portes sont ouvertes dans tous les secteurs. Les gens ne doivent pas avoir honte de leur profession, tant qu’ils l’aiment et qu’elle génère un revenu», explique-t-elle.
Elle ajoute: «Il faut que certaines idées changent. Nous devons investir nos énergies et nos compétences dans cette période dramatique que nous traversons. La société n’a pas uniquement besoin d’ingénieurs, de médecins et de pilotes. Elle a besoin de toutes les composantes du marché du travail.»
«Le marché du travail rassemble des personnes différentes, de différentes races et de différentes coutumes. Ce sont elles qui construisent la société, de leurs propres mains, et en sont fières», conclut-elle.
Ce texte est la traduction d'un artilcle paru sur Arabnews.com







