Législatives en Irak: et maintenant, place aux négociations entre partis

Des Irakiens manifestent contre les résultats des élections législatives à Mossoul, dans le nord du pays, le 14 octobre 2021. (AFP)
Des Irakiens manifestent contre les résultats des élections législatives à Mossoul, dans le nord du pays, le 14 octobre 2021. (AFP)
Short Url
Publié le Mardi 19 octobre 2021

Législatives en Irak: et maintenant, place aux négociations entre partis

  • Les résultats définitifs du scrutin ne seront pas publiés avant plusieurs semaines, le temps pour la commission électorale d'examiner les recours en appel des candidats
  • La nouvelle loi électorale était censée favoriser les candidats indépendants, dans le sillage des revendications de la révolte populaire de 2019

BAGDAD: Les élections législatives anticipées du 10 octobre en Irak ont renforcé l'assise parlementaire du leader chiite Moqtada Sadr et marqué un fort recul de ses adversaires du Hachd al-Chaabi, anciens paramilitaires pro-Iran désormais engagés en politique.


Les résultats définitifs du scrutin, organisé pour apaiser la révolte née en 2019, ne seront pas publiés avant plusieurs semaines, le temps pour la commission électorale d'examiner les recours en appel des candidats.


Mais au vu des résultats préliminaires, aucun bloc n'a obtenu de mandat clair. Les nombreux partis vont se lancer dans de longues tractations pour former des coalitions et désigner un Premier ministre.

Quelles alliances? 

Tout l'enjeu est de savoir de quel côté les deux protagonistes --le courant sadriste et le Hachd al-Chaabi-- entendent faire pencher la balance.


Le chercheur Harith Hasan du Carnegie Middle East Center voit deux scénarios possibles.


Dans le premier cas, on assisterait à une "alliance chiite" entre Moqtada Sadr et le Hachd al-Chaabi. 


Cette option verrait Moqtada Sadr, fort de plus de 70 sièges sur les 329 que comptera le nouveau Parlement, "partager le pouvoir en acceptant un candidat de compromis au poste de Premier ministre et un accord sur certaines grandes lignes de réformes, dont l'avenir et la structure du Hachd al-Chaabi", selon l'expert.


La vitrine politique du Hachd, l'Alliance de la conquête, a vu son nombre de sièges fondre de deux tiers.


Une source au sein de l'Alliance a indiqué à l'AFP que certains de ses dirigeants "ont suggéré à un représentant du courant sadriste de conclure une alliance" avec elle ainsi que d'autres entités chiites.


Un deuxième scénario verrait Moqtada Sadr s'allier avec le chef du Parti démocratique du Kurdistan Massoud Barzani, l'influent leader sunnite Mohammed al-Halboussi et d'autres.


Mais ce scénario n'est possible que si Moqtada Sadr "ne plie pas devant la pression" du Hachd al-Chaabi, souligne Harith Hasan.


Il n'exclut pas "l'escalade vers un conflit armé", dans un pays où tous les acteurs politiques ou presque ont des liens avec des groupes armés.


Des responsables du Hachd ont qualifié les élections d'"escroquerie" et certains partisans ont durci le ton.


Malgré sa débâcle, l'Alliance de la conquête est en mesure d'augmenter ses troupes au Parlement grâce au jeu des alliances avec des partis minoritaires et des indépendants. Et en maintenant son partenariat avec l'ancien Premier ministre Nouri al-Maliki, dont la coalition, intitulée l'Alliance de l'Etat de droit, a créé la surprise en remportant une trentaine de sièges.

Quel Premier ministre? 

Aucun nom n'a encore émergé pour remplacer Moustafa al-Kazimi.


Le candidat victorieux sera une personnalité de "consensus", estime l'analyste Lahib Higel de l'International Crisis Group.


Si l'on passe les différentes options en revue, le nouveau pourrait tout aussi bien être... l'ancien.


 M. Kazimi "a de fortes chances de rester en poste", juge ainsi Harith Hasan.


En poste depuis mai 2020, il n'a pas de parti derrière lui et n'est pas député. Ce sont peut-être des atouts pour être reconduit, car cela permet aux partis de "se débarrasser d'une part de responsabilité", estime Lahib Higel.

Et l'Iran? 

La défaite dans les urnes de l'Alliance de la conquête, très proche de Téhéran, ne va pas nécessairement éroder l'influence de l'Iran en Irak.


"L'Iran a de l'influence en Irak depuis 2003", et la chute du dictateur Saddam Hussein dans le sillage de l'invasion américaine, souligne Lahib Higel, bien avant donc que l'Alliance n'entre au Parlement, en 2018.


A en croire Harith Hasan, l'intérêt de l'Iran pour son voisin est triple: "mettre fin à la présence militaire américaine (...), son soutien au Hachd al-Chaabi et préserver le marché irakien pour les produits iraniens".


Téhéran ne voit pas Moqtada Sadr "comme un ennemi mais (les Iraniens) sont conscients des dangers de le voir dominer la scène chiite".

Quid des indépendants? 

La nouvelle loi électorale était censée favoriser les candidats indépendants, dans le sillage des revendications de la révolte populaire de 2019.


Selon les résultats préliminaires, le petit parti "Imtidad" (Extension) a obtenu 9 sièges.


A moins d'être absorbé par les grands blocs politiques, il pourrait former un bloc d'une vingtaine d'autres députés indépendants et représenter "une opposition capable de faire pencher la balance lors du vote de certaines lois", estime Lahib Higel.


L’Arabie saoudite salue la décision des États-Unis de lever les sanctions contre la Syrie

L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
L'Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu de la loi César, affirmant que cette mesure favorisera la stabilité, la prospérité et le développement en Syrie. (AP)
Short Url
  • L’Arabie saoudite estime que la levée des sanctions américaines contre la Syrie soutiendra la stabilité et le développement du pay
  • Riyad salue le rôle des États-Unis et les mesures prises par Damas pour favoriser la reconstruction et le retour des déplacés

RIYAD : L’Arabie saoudite a salué la décision des États-Unis de lever les sanctions imposées à la République arabe syrienne en vertu du Caesar Act, estimant que cette mesure soutiendra la stabilité, la prospérité et le développement du pays, et contribuera à répondre aux aspirations du peuple syrien.

Dans un communiqué publié vendredi, le Royaume a salué le rôle positif joué par le président américain Donald Trump dans ce processus, depuis l’annonce faite lors de sa visite à Riyad en mai 2025 de la décision de lever l’ensemble des sanctions contre la Syrie, a rapporté l’Agence de presse saoudienne (SPA).

Le communiqué précise que le processus a abouti à la signature par le président Trump de la loi d’autorisation de la défense nationale pour l’exercice 2026, laquelle inclut l’abrogation du Caesar Act, a ajouté la SPA.

L’Arabie saoudite a également félicité les dirigeants, le gouvernement et le peuple syriens à l’occasion de la levée des sanctions, tout en exprimant sa reconnaissance pour les mesures prises par Damas afin de rétablir la stabilité dans l’ensemble du pays.

Le Royaume a souligné que ces efforts contribueront à créer des conditions favorables à la reconstruction de l’État syrien et de son économie, ainsi qu’à faciliter le retour des réfugiés et des personnes déplacées syriennes dans leurs foyers.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une fondation caritative saoudienne célèbre la Journée mondiale de la langue arabe avec l’UNESCO à Paris

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l'UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l'Arabie saoudite auprès de l'organisation, et Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation. (Fourni)
Short Url
  • Une célébration à l’UNESCO à Paris a mis en lumière le rôle mondial de la langue arabe et son apport au dialogue interculturel
  • Le partenariat entre l’UNESCO et la fondation saoudienne prévoit plusieurs projets clés pour renforcer la promotion de l’arabe

RIYAD : La fondation caritative Sultan bin Abdulaziz Al-Saud et l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) ont célébré cette semaine à Paris la Journée mondiale de la langue arabe lors d’un événement placé sous le thème : « Des voies innovantes pour l’arabe : politiques et pratiques pour un avenir linguistique plus inclusif ».

Organisée en collaboration avec la délégation permanente du Royaume auprès de l’UNESCO, la rencontre a réuni, selon les organisateurs, un groupe distingué de dirigeants internationaux, de décideurs politiques, d’experts, d’intellectuels et de spécialistes des affaires linguistiques et culturelles venus du monde entier, afin de souligner le rayonnement mondial de la langue arabe et son rôle central dans la promotion de la diversité culturelle et du dialogue entre les civilisations.

Parmi les participants figuraient Khaled Ahmed El-Enany, directeur général de l’UNESCO, Abdulelah Altokhais, délégué permanent de l’Arabie saoudite auprès de l’organisation, ainsi que Saleh Ibrahim Al-Kholaifi, directeur général de la fondation.

Dans son discours, El-Enany a mis en avant l’importance du partenariat entre l’UNESCO et la fondation, estimant qu’il permet à l’organisation d’élargir l’ampleur de ses ambitions. Plusieurs projets majeurs sont prévus dans le cadre de cette collaboration, a-t-il ajouté.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La Défense civile de Gaza annonce cinq morts dans une frappe israélienne sur un abri

Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Vue générale des maisons détruites dans le camp de Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 19 décembre 2025. (AFP)
Short Url
  • Une frappe israélienne a touché une école servant d’abri à Gaza, faisant cinq morts selon la Défense civile; l’armée israélienne dit avoir visé des « suspects » et enquête sur les victimes
  • Le cessez-le-feu du 10 octobre reste fragile, avec des accusations mutuelles de violations, tandis que des médiateurs internationaux poussent vers une nouvelle phase du plan de paix

Gaza, Territoires palestiniens: La Défense civile de la bande de Gaza a annoncé vendredi qu'une frappe israélienne sur une école transformée en abri pour personnes déplacées avait fait cinq morts, tandis que l'armée a affirmé avoir ouvert le feu sur des suspects.

Le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, a déclaré à l'AFP que cinq corps avaient été retrouvés après un bombardement israélien sur l'Ecole des martyrs de Gaza, utilisée comme abri dans le quartier de Tuffah, dans l'est de la ville de Gaza.

Interrogée par l'AFP, l'armée israélienne a déclaré que "pendant des opérations dans le secteur de la Ligne jaune dans le nord de la bande de Gaza, plusieurs individus suspects ont été repérés dans des structures de commandement à l'ouest de la Ligne jaune".

En vertu du cessez-le-feu entré en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas après deux ans de guerre, les forces israéliennes se sont retirées à l'est de cette ligne de démarcation.

L'armée a ajouté que des soldats avaient "tiré sur les individus suspects pour éliminer la menace" et dit être "au courant des allégations concernant des victimes", allégations qui sont "en cours d'examen".

L'armée "regrette tout dommage causé à des personnes non impliquées", a-t-elle ajouté.

Le cessez-le-feu dans le territoire palestinien, basé sur le plan du président américain Donald Trump, reste fragile et les deux camps s'accusent mutuellement de violations.

L'émissaire américain Steve Witkoff devait participer à une réunion vendredi à Miami, en Floride, avec des représentants de la Turquie, du Qatar et de l'Egypte, médiateurs et garants de la trêve.

Les médiateurs appellent à présent à accentuer les efforts pour passer à la prochaine phase du plan de paix, qui prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

"Notre population attend de ces pourparlers que les participants s'accordent pour mettre fin aux excès israéliens et stopper toutes les violations", a déclaré à l'AFP Bassem Naïm, membre du bureau politique du Hamas.

Le ministère de la Santé du gouvernement du Hamas a annoncé jeudi qu'au moins 395 Palestiniens avaient été tués par des tirs israéliens depuis l'entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Trois soldats israéliens ont également été tués dans le territoire depuis la trêve.

Israël attend encore le retour d'un dernier corps d'otage retenu à Gaza avant d'entamer les tractations sur la deuxième phase de l'accord.