Biden remonte sur le ring, Trump multiplie les meetings

COVIID-19 s'impose cette année comme l'un des thèmes majeurs de campagne pour les deux candidats Trump et Biden  (Photo, AFP)
COVIID-19 s'impose cette année comme l'un des thèmes majeurs de campagne pour les deux candidats Trump et Biden (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 18 septembre 2020

Biden remonte sur le ring, Trump multiplie les meetings

  • « La première responsabilité d'un président est de protéger le peuple américain et il ne le fait pas », a lancé l'ancien vice-président Joe Biden
  • Fidèle au même angle d'attaque depuis plusieurs semaines, Donald Trump a dénoncé, depuis Washington, les « assauts » contre les forces de l'ordre d'une « gauche »

WASHINGTON : Joe Biden affronte jeudi soir sa première rencontre directe avec des citoyens depuis sa victoire à la primaire, lors d'une discussion télévisée qui lui offrira une nouvelle occasion d'éreinter Donald Trump sur sa gestion de la pandémie. 

C'est en bordure de sa ville natale de Scranton, dans l'Etat-clé de Pennsylvanie, que le candidat démocrate à la Maison Blanche remontera sur le ring des questions en direct, à moins de 50 jours de la présidentielle américaine du 3 novembre.  

Joe Biden, 77 ans, mène de loin dans les sondages nationaux, mais l'écart est plus serré et rien n'est fait dans une demi-douzaine d'Etat pivots, qui font en réalité les élections américaines en basculant d'un parti à l'autre. 

Connu pour ses gaffes, moqué par son rival républicain, qui le surnomme « Joe l'endormi », pour sa petite forme supposée, il sera scruté de près à l'heure de plus grande audience.

Pour l'ancien vice-président, à la vie marquée par les tragédies, les « town halls » sont aussi l'occasion de montrer son empathie, qui n'est pas le point fort de Donald Trump, 74 ans. 

Sauf qu'à cause de la pandémie, le format télévisé devrait offrir de curieuses scènes. Rassemblées en plein air sur un parking de la bourgade de Moosic, c'est en mode « drive-in » que quelque 100 personnes participeront à l'émission. 

Installées dans 35 voitures, elles feront face à la scène depuis laquelle Joe Biden répondra à leurs questions. Il s'agit de respecter les normes de distanciation physique, alors que les rassemblements sont limités à 250 personnes en Pennsylvanie.

C'est dans ce même Etat de l'Est américain, qu'il avait remporté de peu face à Hillary Clinton en 2016, que Donald Trump s'est prêté à l'exercice mardi, sur la chaîne ABC. 

Pendant 90 minutes en « prime time », il a répondu aux questions parfois sans ménagement du public et du journaliste. Et  à cette occasion affirmé qu'un vaccin contre le Covid-19 pourrait être disponible aux Etats-Unis d'ici un mois. 

Un calendrier mis en doute par son équipe d'experts et par Joe Biden, qui dit ne pas faire « confiance » au président. 

Avec près de 200.000 morts et plus de six millions de cas, la pandémie continue de frapper les Etats-Unis et a mis son économie à genoux.  Et Joe Biden a fait de la gestion de crise de son rival son grand argument de campagne.

« Education patriotique »

« La première responsabilité d'un président est de protéger le peuple américain et il ne le fait pas », a lancé l'ancien vice-président mardi, lors d'un discours télévisé devant une poignée de journalistes. 

Contrairement au milliardaire républicain, il respecte scrupuleusement les normes de distanciation physique. En brandissant cette consigne, l'équipe du démocrate n'a jusqu'ici pratiquement organisé aucune rencontre spontanée avec des électeurs, à l'exception de quelques interactions dans la rue. 

La pandémie éclipse tous les sujets de la campagne mais son impact sur l'économie n'est pas aussi désavantageux pour le milliardaire républicain que certains démocrates espéraient.

S'il est à la traîne sur les sondages, les électeurs continuent de lui faire plus confiance qu'à Joe Biden sur ce sujet. 

Fidèle au même angle d'attaque depuis plusieurs semaines, Donald Trump a dénoncé, depuis Washington, les « assauts » contre les forces de l'ordre d'une « gauche » qui met selon en lui en péril les fondements même de la démocratie américaine.

« Les émeutes et le chaos sont le résultat direct de décennies d'endoctrinement de la gauche dans nos écoles », a-t-il lancé, appelant à « rétablir l'éducation patriotique ».

Le milliardaire républicain devrait participer dans la soirée à un meeting en plein air devant des centaines de partisans survoltés dans le Wisconsin, un autre Etats-clé.

Après la Floride mardi, Joe Biden sera vendredi dans le Minnesota, un Etat que Donald Trump avait failli remporter en 2016 après des décennies de vote démocrate. 

Signe que ses électeurs sont cette fois très courtisés, le républicain y sera aussi, le même jour, avant la Caroline du Nord samedi et l'Ohio lundi. 

Leurs « lieutenants » ne sont pas en reste: le vice-président Mike Pence est attendu jeudi dans le New Hampshire et la candidate démocrate à la vice-présidence Kamala Harris se trouve aussi en Pennsylvanie, dans sa plus grande ville, Philadelphie. 


Nucléaire: Paris, Berlin et Londres exhortent Téhéran à négocier «au plus vite, sans préconditions»

 Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
Le président du Conseil européen António Costa, le Premier ministre japonais Shigeru Ishiba, le Premier ministre italien Giorgia Meloni, le président français Emmanuel Macron et le Premier ministre canadien Mark Carney arrivent pour une photo de famille lors du sommet du Groupe des Sept (G7) au Kananaskis Country Golf Course à Kananaskis, Alberta, Canada, le 16 juin 2025. (AFP)
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  • Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand
  • Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux"

PARIS: Les chefs de la diplomatie française, britannique et allemand ont "incité l'Iran à revenir au plus vite, sans préconditions, à la table des négociations" sur le programme nucléaire iranien, selon une source diplomatique française.

Jean-Noël Barrot, David Lammy et Johann Wadephul, qui se sont entretenus lundi soir avec la cheffe de la diplomatie de l'Union européenne Kaja Kallas, ont en outre "appelé l'Iran à éviter toute fuite en avant contre les intérêts occidentaux, toute extension régionale et toute escalade nucléaire" comme la non-coopération avec l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), la sortie du Traité sur la non-prolifération (TNP) ou le franchissement de seuils d'enrichissement, selon la même source.

Dans la nuit de lundi à mardi, le ministère iranien des Affaires étrangères avait fait état de l'appel entre le chef de la diplomatie iranienne et chef négociateur pour le nucléaire avec ses homologues français, britannique et allemand ainsi que Kaja Kallas.

Abbas Araghchi a estimé que les frappes israéliennes contre son pays "portent un coup" à la diplomatie.

"L'agression israélienne contre l'Iran en pleine négociation (sur le nucléaire avec les Etats-Unis, NDLR) porte un coup à la diplomatie", a-t-il déclaré.

La France, l'Allemagne et le Royaume Uni et l'UE sont membres avec la Chine et la Russie d'un accord sur le nucléaire conclu en 2015 et dont les Etats-Unis s'étaient unilatéralement retirés.

Paris, Berlin et Londres, qui forment le groupe E3, avaient entrepris des discussions avec Téhéran l'an passé pour tenter de trouver un nouvel accord sur le nucléaire.

Parallèlement, les Etats-Unis avaient entamé des négociations indirectes en début d'année qui butaient sur la question de l'enrichissement d'uranium iranien.

Un nouveau cycle de négociations devait avoir lieu la semaine dernière avant qu'Israël ne frappe l'Iran.

Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux, ainsi qu'Israël, considéré par des experts comme la seule puissance nucléaire au Moyen-Orient, accusent depuis longtemps la République islamique d'Iran de chercher à se doter de l'arme atomique, ce qu'elle a toujours nié.

Par ailleurs, des messages ont été passés par les ministres français, britannique et allemand à Israël "sur la nécessité de ne pas cibler les autorités, infrastructures et populations civiles", selon la source diplomatique française.

 


Les forces américaines restent «dans une posture défensive» au Moyen-Orient annonce la Maison Blanche

Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X. (AFP)
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  • "Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera"
  • "Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera"

WASHINGTON: Les forces américaines "sont dans une posture défensive" au Moyen-Orient "et cela n'a pas changé", a indiqué lundi un porte-parole de la Maison Blanche, Alex Pfeiffer, sur X.

"Nous défendrons les intérêts américains" dans la région, a-t-il ajouté, alors que le conflit entre Israël et l'Iran se poursuit pour la cinquième nuit consécutive.

"Ce que vous voyez en temps réel, c'est la paix par la force et l'Amérique d'abord. Nous sommes en position défensive dans la région, pour être forts, dans la poursuite d'un accord de paix, et nous espérons certainement que c'est ce qui se passera", a déclaré de son côté le ministre de la Défense, Pete Hegseth, interrogé sur la chaîne Fox News.

"Et le président (Donald) Trump l'a dit clairement, c'est sur la table. La question est de savoir si l'Iran l'acceptera", a-t-il ajouté.

Le président américain va écourter sa participation au sommet du G7 au Canada pour rentrer à Washington dans la soirée en raison de la situation au Moyen-Orient, a indiqué la Maison Blanche.

Ces déclarations sur la posture "défensive" des forces américaines surviennent alors que des informations diffusées par des médias israéliens ont fait état d'une supposée participation directe des Américains aux frappes contre l'Iran.

Entretemps, le porte-avions américain Nimitz, qui croisait en mer de Chine méridionale, a mis le cap à l'ouest et prend la direction du Moyen-Orient, a confirmé un responsable du Pentagone.

Il remonte actuellement le détroit de Malacca, entre l'île indonésienne de Sumatra et la Malaisie.

Des sites qui géolocalisent en temps réel les positions des avions dans le monde entier ont identifié pour leur part dans la nuit de dimanche à lundi le mouvement d'une trentaine d'avions ravitailleurs américains, qui ont décollé des Etats-Unis et se sont dirigés vers différentes bases militaires en Europe.

Israël, allié des Etats-Unis, a lancé vendredi une campagne aérienne massive d'une ampleur sans précédent contre l'Iran, en ciblant des centaines de sites militaires et nucléaires, avec l'objectif affiché de l'empêcher de se doter de l'arme nucléaire. L'Iran tire depuis des salves de missiles en riposte.

Le président américain a appelé sur son réseau Truth Social "tout le monde à évacuer Téhéran immédiatement".

"L'Iran aurait dû signer l'+accord+ quand je leur ai dit de signer. Quel dommage et quel gâchis de vies humaines. Pour le dire simplement, L'IRAN NE PEUT PAS AVOIR D'ARME NUCLEAIRE", a-t-il aussi écrit.

Les Etats-Unis aident déjà Israël à intercepter les missiles iraniens visant son territoire.

 

 


Conflit Israël-Iran: Trump quitte prématurément le G7

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  • Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants"
  • Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."

KANANASKIS: "A cause de ce qui se passe au Moyen-Orient, le président Trump va partir ce soir après le dîner" avec les autres dirigeants du sommet du G7 au Canada, un jour plus tôt que prévu, a annoncé lundi sa porte-parole Karoline Leavitt sur X.

Le président américain, dont le séjour dans les Rocheuses canadiennes devait se prolonger jusqu'à mardi en fin de journée et se conclure par une conférence de presse, "rentre à Washington pour s'occuper de nombreux sujets importants", a-t-elle déclaré par ailleurs dans un court communiqué.

Cette annonce vient peu après que Donald Trump a écrit sur son réseau Truth Social: "Tout le monde devrait évacuer Téhéran immédiatement."