A l'écran ou dans un roman, la mémoire longtemps tue de l'immigration maghrébine

Lina Soualem, 31 ans et réalisatrice du documentaire « Leur Algérie » (Photo, AFP).
Lina Soualem, 31 ans et réalisatrice du documentaire « Leur Algérie » (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 20 octobre 2021

A l'écran ou dans un roman, la mémoire longtemps tue de l'immigration maghrébine

  • En France, enfants et petits-enfants d'immigrés algériens et marocains prennent la parole pour documenter, à partir de l'intime, la mémoire de cette immigration post-coloniale
  • En donnant la parole à ses grands-parents, «ces invisibles du récit national français, ces gens qui, pour survivre, ont dû rester discrets», Lina Soualem, parvient à relier son histoire personnelle à la grande histoire

PARIS: Mettre des mots sur des vies "marginalisées" pour rompre le silence de l'exil: en France, enfants et petits-enfants d'immigrés algériens et marocains prennent la parole pour documenter, à partir de l'intime, la mémoire souvent tue de cette immigration post-coloniale.

Sorti mi-octobre au cinéma, "Leur Algérie", documentaire de Lina Soualem, 31 ans, (fille de l'acteur Zinedine Soualem) explore le silence de ses grands-parents, Aïcha et Mabrouk, arrivés en France dans les années 50, qu'ils n'ont jamais quittée.

Car de leur vie, Lina Soualem ne sait rien. C'est cette faille mémorielle, également transmise à son père, qu'elle explore. Comme lorsqu'elle découvre à l'occasion du tournage du film, que son père, né en France, n'a obtenu la nationalité française que bien après ses 18 ans.

"On n'avait jamais parlé de ces questions parce que la norme, c'était le silence. Un silence qui se transmettait de génération en génération, comme si finalement la langue de l'exil était le silence", explique-t-elle à l'AFP.

«Sans colère»

En donnant la parole à ses grands-parents, "ces invisibles du récit national français, ces gens qui, pour survivre, ont dû rester discrets", Lina Soualem, parvient à relier son histoire personnelle à la grande histoire.

Faire entendre ces voix, c'est aussi ce qu'a voulu Lilia Hassaine avec son roman "Soleil Amer" (Gallimard), qui a été dans la première sélection du Goncourt. Cette fresque sur l'exil en France d'une famille algérienne dans les années 60 fait écho à sa propre histoire mais n'est pas une autofiction.

"J'avais envie de donner la parole à cette génération, la première à être venue en France car il n'y a rien sur elle. Des films et des livres sur la guerre d'Algérie, on en trouve, mais l'arrivée en France, c'est très peu documenté", soutient la journaliste, connue des habitués de l'émission "Quotidien". Elle dit avoir écrit "sans colère".

Ces dernières années, ont été publiés plusieurs ouvrages qui tentent de recueillir cette mémoire dont les derniers témoins s'éteignent peu à peu: "La Discrétion" (Plon, 2020) de Faïza Guène, "L'art de perdre" (Flammarion, Goncourt des lycéens 2017) d'Alice Zeniter, inspiré de la vie de ses grands-parents arrivés d'Algérie, "Le pays des autres" (Gallimard, 2020) de Leïla Slimani, sur la rencontre de sa grand-mère française avec son grand-père marocain, etc. 

La troisième génération

"On assiste à un vrai mouvement de libération de la parole de cette mémoire immigrée", décrypte auprès de l'AFP la chercheuse Salima Tenfiche. Une parole portée par les petits-enfants des premiers immigrés. 

"Pour la première génération, il fallait rester discret pour survivre. Pour la deuxième, témoin des sacrifices de ses parents, la question de la mémoire était secondaire. C'est la troisième génération, suffisamment proche mais aussi loin de cette histoire douloureuse, qui a réussi à s'emparer de cette question", détaille-t-elle.

Des récits portés par la troisième génération et... principalement par des femmes, actuellement.

Fin août, la sociologue Kaoutar Harchi publiait "Comme nous existons" (Actes Sud), qui raconte l'histoire de ses parents arrivés du Maroc en France, puis ses premières années de collège où elle fait l'expérience des inégalités et du racisme latent. Comme cette dédicace, que la jeune femme de 34 ans n'a jamais oubliée, d'une enseignante pour "(s)a petite Arabe".

Un récit qui la dépasse et dans lequel "beaucoup de personnes peuvent se retrouver", dit-elle.

"Ce qui est important, c'est que ces récits existent et vivent dans la société française car ils font bien partie de l'histoire française. Même si pendant longtemps, on a estimé qu'ils appartenaient à une histoire étrangère à celle de la France", estime la documentariste Lina Soualem. 


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.