Sarkozy témoin au procès des sondages de l'Elysée: que peut-il se passer ?

L'ancien président français, Nicolas Sarkozy. (Photo, AFP)
L'ancien président français, Nicolas Sarkozy. (Photo, AFP)
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Publié le Jeudi 21 octobre 2021

Sarkozy témoin au procès des sondages de l'Elysée: que peut-il se passer ?

  • «Les forces de l'ordre sont assez occupées, pas besoin de s'occuper de moi, j'ai toujours répondu aux convocations qui m'ont été faites»
  • En l'espèce, Nicolas Sarkozy pourrait de nouveau se prévaloir de l'immunité présidentielle garantie par la Constitution pour refuser de répondre à toutes, ou certaines, des questions

PARIS : Le tribunal correctionnel de Paris a ordonné mardi la comparution forcée de Nicolas Sarkozy comme témoin, le 2 novembre, au procès de ses anciens collaborateurs dans l'affaire des sondages de l'Elysée. Cette mesure suscite plusieurs questions: 

Ce type de décision est-il rare ? Dans un procès pénal, la loi autorise le parquet, la défense et les parties civiles à citer des témoins. 


S'ils ne se présentent pas, le tribunal peut ordonner "que ce témoin soit immédiatement amené devant lui par la force publique pour y être entendu, ou renvoyer l'affaire à une prochaine audience", selon l'article 439 du code de procédure pénale. 


C'est cette disposition qui a été utilisée mardi par le tribunal pour contraindre à témoigner l'ancien président de la République, cité par l'association Anticor mais qui avait fait savoir qu'il ne viendrait pas.


Cette mesure reste rare sur les centaines de milliers d'audiences qui se tiennent chaque année en France, indiquent des sources judiciaires. 


Elles sont d'autant plus exceptionnelles lors d'un procès correctionnel, où sont jugés les délits (jusqu'à dix ans d'emprisonnement). 


Le dossier des sondages de l'Elysée reste néanmoins unique, du fait de la qualité de l'intéressé: M. Sarkozy n'a jamais été poursuivi car il est protégé par l'immunité présidentielle garantie par la Constitution et il n'a en outre jamais été entendu comme témoin.


La question s'était posée pendant l'enquête: Anticor avait déjà sollicité en 2016 son audition, l'ancien chef de l'Etat avait refusé d'y déferrer mais le juge d'instruction avait alors estimé que l'y obliger serait "disproportionné".


A l'inverse, le tribunal a estimé mardi que l'audition de M. Sarkozy était "nécessaire à la manifestation de la vérité".


Selon une source judiciaire, l'intéressé ne peut faire appel de cette décision.

Nicolas Sarkozy va-t-il être amené au tribunal par les forces de l'ordre ?Silencieux depuis la veille, l'ancien président a suggéré mercredi qu'il se rendrait de lui-même au tribunal.


"Les forces de l'ordre sont assez occupées, pas besoin de s'occuper de moi, j'ai toujours répondu aux convocations qui m'ont été faites", a-t-il dit à la presse en marge d'une séance de dédicaces à Lyon.


"On sait parfaitement me trouver et donc n'alimentons pas le cirque médiatique, simplement restons calmes", a encore exhorté l'ancien président. "Il faut être plein de sang-froid, ne pas passionner, ne pas énerver les choses. Il y a une constitution, il y a des lois et il faut les respecter, c'est la seule chose que je demande".


En théorie, si Nicolas Sarkozy refuse de venir, des policiers ou gendarmes peuvent le chercher et l'escorter jusqu'à la salle d'audience.


Une telle éventuelle réquisition des forces de l'ordre serait réalisée par le tribunal lui-même et non par le ministère public, représenté ici par le Parquet national financier (PNF), selon une source judiciaire.


Lundi, le PNF n'a pas requis le recours à la force publique pour faire venir M. Sarkozy. Son représentant avait au contraire estimé que la décision du juge d'instruction en 2016 était une "position de bon sens et de sagesse" et s'en était remis à la décision du tribunal.


Lors du procès Bygmalion au printemps, Nicolas Sarkozy, cette fois prévenu, ne s'était présenté à l'audience que le seul jour de son interrogatoire: en tant que mis en cause, il pouvait en effet se faire représenter par ses avocats.


Au procès de l'affaire des "écoutes" en décembre 2020, où il était là aussi mis en cause, il était présent à toutes les audiences. 

A l'audience, peut-il invoquer un "droit au silence" ?Se taire est un droit des personnes placées en garde à vue, mises en examen ou prévenues, afin de ne pas s'auto-incriminer.


Pour un témoin, la loi prévoit que celui "qui ne comparaît pas ou qui refuse, soit de prêter serment, soit de faire sa déposition, peut être, sur réquisitions du ministère public, condamné par le tribunal" à une amende d'un montant maximum de 3.750 euros.


De façon générale, certains témoins peuvent refuser de répondre à certaines questions: un médecin peut par exemple invoquer le secret médical ou un journaliste le secret des sources.


En l'espèce, Nicolas Sarkozy pourrait de nouveau se prévaloir de l'immunité présidentielle garantie par la Constitution pour refuser de répondre à toutes, ou certaines, des questions.


Le budget de la Sécurité sociale et son débat sur les retraites suspendus au vote sur les "recettes"

Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
Le Premier ministre français Sébastien Lecornu (en bas) s'exprime lors d'un débat parlementaire sur le budget 2026 à l'Assemblée nationale, à Paris, le 31 octobre 2025. (AFP)
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  • Les députés doivent voter sur la partie « recettes » du budget de la Sécurité sociale, dont le rejet bloquerait l’examen de la suspension de la réforme des retraites prévue dans la partie « dépenses »
  • Malgré les divisions, le gouvernement appelle à la responsabilité pour éviter un blocage, tandis que les oppositions cherchent à peser sur le déficit et la répartition des recettes

PARIS: Le budget de la Sécurité sociale va-t-il poursuivre son chemin à l'Assemblée? Les députés doivent se prononcer, potentiellement samedi, sur sa partie "recettes" largement remaniée, et dont le rejet interromprait les débats avant même l'article-phare suspendant la réforme des retraites.

Signe de l'importance du moment, le ministère des Relations avec le Parlement a appelé les députés à adopter cette partie du texte pour que le débat "se poursuive" sur les dépenses, avant un vote sur l'ensemble du texte prévu mercredi, plutôt que d'envoyer dès ce week-end tout le projet de loi initial au Sénat. Laconique, et s'exprimant depuis le Mexique, Emmanuel Macron a tout de même répété ses vœux de "stabilité" pour le pays, en misant sur "la responsabilité de chacun" dans l'examen de ce budget.

La partie "dépenses" contient des "sujets de santé, de prévention, d'hôpital" et "la suspension de la réforme des retraites", rappelle le ministère.

Un message nécessairement adressé aux oppositions, mais qui peut aussi se lire comme un appel à la mobilisation de son propre camp, échaudé par certaines concessions à la gauche.

"On est loyal à un gouvernement qui fait n'importe quoi", s'est emporté anonymement cette semaine un député Renaissance.

L'opportunité d'aborder tous les sujets pèse à gauche: "on ne votera pas contre la partie recettes, ne serait-ce que parce qu'on veut qu'il y ait le débat sur la réforme des retraites", a expliqué à l'AFP Stéphane Peu, patron du groupe communiste, qui devrait s'abstenir.

Renaud Labaye, secrétaire général du groupe RN, pense que tous les groupes ont "intérêt à ce qu'on aborde les dépenses" car "ce n'est pas bon de laisser entendre aux Français que quand on parle de budget on ne parle que de fiscalité". Mais la décision sera actée par la patronne Marine Le Pen.

Le gouvernement espérera nécessairement une abstention des socialistes plutôt qu'un vote contre, alors que le PS, qui a obtenu sous la menace d'une censure l'annonce d'une suspension de la réforme des retraites, a un intérêt objectif à ce que les débats aillent jusqu'à cet article crucial.

- Quel déficit? -

Les oppositions, mais aussi une partie du camp gouvernemental, peuvent aussi se targuer d'avoir largement réécrit la partie recettes: exit la surtaxe sur les mutuelles, la cotisation patronale sur les tickets-restaurants ou la fin d'une exonération sur les salaires des apprentis.

Et la gauche a aussi fait adopter des amendements PS, LFI et communiste pour une hausse de CSG sur les revenus du patrimoine, et dégager 2,8 milliards de recettes en 2026. Le tout avec un avis favorable, quoique très froid, du gouvernement, qui n'a pas approuvé le dispositif mais veut qu'il reste sur la table pour la suite de la navette parlementaire.

"C'est la seule chose, pour l'instant, qu'ils ont cédée. Si les choses ne changent pas (...) ce sera un vote contre", estimait vendredi après-midi Hendrik Davi, du groupe écologiste, qui décidera samedi de sa position.

"J'aurais bien aimé qu'il y ait un petit peu plus de recettes", pointait aussi Jérôme Guedj (PS) vendredi, déçu du manque de soutien à certaines réductions d'exonérations patronales. "Il faut qu'on voit à la fin ce qu'il y a."

Plus d'impôts, moins de dépenses... Tous les groupes s'inquiètent à leur manière de la façon dont sera réduit le déficit de la Sécu. La copie du gouvernement prévoyait 17,5 milliards d'euros de déficit en 2026 (contre 23 milliards en 2025).

Mais le feu nourri des parlementaires contre plusieurs mesures-phares, comme le gel des retraites et des minima sociaux auquel le gouvernement entend renoncer, éloigne l'objectif.

"Il faudra nous assurer que, de manière absolue, le déficit de la sécurité sociale ne soit pas supérieur à 20 milliards d'euros", a insisté mercredi la ministre des Comptes publics Amélie de Montchalin.

Une alerte perçue comme une marge de manœuvre par certains à gauche, qui considèrent que le gouvernement de Sébastien Lecornu est effectivement prêt à renoncer à certaines mesures d'économies.


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.