Pour le vélo «made in Portugal», la pandémie, aubaine et défi

Les employés de la société InCycles Bike Group assemblent des vélos à l'usine d'Agueda le 15 octobre 2021. Le Portugal est devenu le champion européen de la fabrication de vélos conventionnels et électriques, selon Eurostat, avec plus de 2,5 millions de vélos produits en 2020. (Patricia de Melo Moreira / AFP)
Les employés de la société InCycles Bike Group assemblent des vélos à l'usine d'Agueda le 15 octobre 2021. Le Portugal est devenu le champion européen de la fabrication de vélos conventionnels et électriques, selon Eurostat, avec plus de 2,5 millions de vélos produits en 2020. (Patricia de Melo Moreira / AFP)
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Publié le Vendredi 22 octobre 2021

Pour le vélo «made in Portugal», la pandémie, aubaine et défi

  • Le cas de l'entreprise InCycles, un des fleurons du «cluster» de la bicyclette regroupé autour de la ville d'Agueda, témoigne de la «success story» d'une filière en plein essor
  • Ce «boom de commandes» a provoqué «un manque de pièces très important, avec des délais de livraison qui peuvent aller jusqu'à deux ou trois ans»

AGUEDA, Portugal :  «On a des commandes jusqu'à mi-2023, mais aura-t-on de quoi les remplir?», s'interroge le responsable export d'une usine d'assemblage de vélos du nord du Portugal, leader européen d'un secteur qui s'efforce d'accompagner l'explosion de la demande provoquée par la crise sanitaire.

Le cas de l'entreprise InCycles, un des fleurons du «cluster» de la bicyclette regroupé autour de la ville d'Agueda, témoigne de la «success story» d'une filière en plein essor mais qui, dans le même temps, souffre des perturbations dans la chaîne d'approvisionnement mondiale.

Avec la pandémie et ses confinements, «les gens se sont battus pour avoir des vélos, donc on en a vendu beaucoup», explique Filipe Mota au milieu des quatre lignes de montage où près de 200 travailleurs aux gestes précis assemblent des bicyclettes pour une quarantaine de marques.

Mais, précise-t-il à l'AFP, ce «boom de commandes» a provoqué «un manque de pièces très important, avec des délais de livraison qui peuvent aller jusqu'à deux ou trois ans» de la part des fournisseurs de composants, majoritairement asiatiques.

Quand cette entreprise a commencé à assembler les vélos en libre service d'Uber, sous l'enseigne Jump entre-temps reprise par Lime, son chiffre d'affaires a bondi: d'environ 3 millions d'euros en 2018 à quelque 50 millions d'euros en 2019.

Depuis, la pandémie de Covid-19 a provoqué une chute de ses recettes à environ 37 millions d'euros en 2020, un niveau auquel elles devraient stagner cette année.

- «Entreprises de pointe» -

«Si on avait les pièces, on aurait fait facilement 60 ou 70 millions d'euros», assure M. Mota en précisant que l'usine inaugurée l'an dernier pouvait assembler jusqu'à 250.000 vélos par an, mais bouclera 2021 à près de 140.000 unités.

D'après les prévisions des experts, ces problèmes logistiques devraient se résorber d'ici 2023 et le «cluster» portugais, comptant quelque 8.000 emplois directs, entend bien tirer son épingle du jeu.

Depuis que l'association nationale du secteur des deux roues, Abimota, a lancé en 2015 un programme d'internationalisation de la filière, ses exportations ont quasiment doublé, à 425 millions d'euros l'an dernier.

Cette année, malgré les difficultés d'approvisionnement, elles pourraient encore bondir de 30%, avance son secrétaire général, Gil Nadais.

«Nous avons ici plusieurs entreprises de pointe, parmi les meilleurs d'Europe ou du monde», dit-il en citant en exemple la première entreprise hors d'Asie à produire des cadres en carbone, la seule usine au monde à fabriquer des cadres en aluminium soudés par des robots ou encore le N.1 mondial des sièges pour enfants.

En 2020, le Portugal a produit 2,6 millions de bicyclettes, dont la quasi-totalité a été exportée, ce qui place le pays ibérique au premier rang européen devant l'Italie et l'Allemagne, selon Eurostat.

- Mesures anti-dumping -

Presque la moitié de ce volume est sorti des ateliers de la société RTE, fournisseur des magasins Décathlon et qui prévoit en janvier prochain d'agrandir son usine de Vila Nova de Gaia, près de Porto (nord), et d'en ouvrir une deuxième en Pologne.

Au-delà de la main-d'œuvre bon marché et d'un savoir-faire ancré dans l'histoire, la filière portugaise du vélo a profité des tarifs douaniers imposés par l'Union européenne aux bicyclettes importées de Chine.

«Sans les mesures anti-dumping, notre filière n'en serait pas là», reconnaît son Gil Nadais, en soulignant qu'au Portugal la production de vélos était repartie à la hausse avant même la pandémie, alors qu'elle reculait ailleurs en Europe.

D'après Kevin Mayne, responsable de l'association européenne du secteur «Cycling Industries Europe», ce marché devrait continuer à croître de 15% d'ici 2030, «soit 10 millions de vélos supplémentaires par an».

«Le prix moyen d'un vélo, l'utilisation du vélo ou la pénétration des vélos électriques sont meilleurs en Europe que partout ailleurs dans le monde», explique-t-il à l'AFP.

Par conséquent, «la filière portugaise et d'autres +clusters+ seront gagnants car davantage d'entreprises vont maintenant probablement décider que l'Europe représente un meilleur investissement à long terme».


Fin des restrictions dans l'espace aérien américain, retour à la normale attendu lundi

Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens. (AFP)
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  • Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend
  • Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas

WASHINGTON: Le régulateur américain de l'aviation (FAA) a annoncé dimanche soir mettre fin, à compter de lundi, aux réductions de vols décidées lors de la paralysie budgétaire pour pallier l'absence de contrôleurs aériens.

"Cela signifie que les opérations normales peuvent reprendre dans l'ensemble de l'espace aérien national" à partir de 6H00 lundi à Washington (10H00 GMT), a écrit la FAA dans un communiqué.

Le 7 novembre, une réduction de 10% des vols domestiques dans 40 des aéroports les plus fréquentés du pays avait été imposée face au manque de personnel dans les tours de contrôle. En pleine paralysie budgétaire, il était demandé à ces fonctionnaires de travailler sans être payé.

Plusieurs milliers de vols avaient été annulés avant que les restrictions ne soient allégées progressivement.

Malgré la fin du plus long "shutdown" de l'histoire des Etats-Unis mercredi, le seuil des réductions était encore fixé à 3% ce weekend. Mais la FAA a expliqué dimanche avoir observé des compagnies aériennes n'ayant pas respecté ces quotas.

Grâce à la fin de ces limitations, "nous pouvons désormais recentrer nos efforts sur le recrutement massif de contrôleurs et la mise en place du tout nouveau système de contrôle du trafic aérien", a dit le ministre américain des Transports Sean Duffy, cité dans le communiqué.

Le retour à la normale va intervenir juste avant les grands départs pour les festivités de Thanksgiving, rendez-vous familial incontournable des Américains le 27 novembre. Un record de passagers aériens est attendu


Royal Mansour Marrakech propulse le Maroc parmi l’élite mondiale de l’hôtellerie

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  • L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise
  • Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde

DUBAI:  Le Royal Mansour Marrakech confirme son statut d’icône de l’hospitalité de luxe en se hissant à la 13ᵉ place du classement mondial des World’s 50 Best Hotels 2025, dévoilé cette semaine à Londres. L’établissement marocain signe ainsi une progression spectaculaire de 25 places par rapport à 2024 et s’impose comme le meilleur hôtel d’Afrique, tout en décrochant le prestigieux prix de la Plus Forte Progression de l’année.

L’annonce a été faite lors d’une cérémonie rassemblant à Londres les plus grands acteurs de l’industrie du voyage et de l’hôtellerie, au cœur du site emblématique de l’Old Billingsgate sur les rives de la Tamise. Cette troisième édition du classement, couvrant six continents, met en lumière les expériences hôtelières les plus innovantes et inspirantes au monde.

Une reconnaissance mondiale pour le savoir-faire marocain

Conçu par 1 500 artisans marocains, le Royal Mansour Marrakech incarne la quintessence du raffinement et du patrimoine architectural du royaume. À deux pas de la médina, le palace s’étend à travers des jardins luxuriants et des riads privatifs, offrant à ses hôtes une immersion dans l’art de vivre marocain.

Son spa de 2 500 m², baigné de lumière naturelle, est une référence mondiale du bien-être, tandis que son offre gastronomique — signée par des chefs de renom tels que Hélène Darroze et Massimiliano Alajmo — positionne l’établissement au carrefour de la haute cuisine internationale et des traditions marocaines.

Pour Jean-Claude Messant, Directeur général de la Royal Mansour Collection, cette distinction « consacre la vision d’excellence et d’authenticité du groupe ». Il ajoute :« Être reconnu parmi les 15 meilleurs hôtels du monde est une immense fierté pour nos équipes et pour le Maroc. Ces prix reflètent la passion et la rigueur de nos collaborateurs, qui portent haut les valeurs de l’hospitalité marocaine sur la scène internationale. »

Le Maroc, acteur majeur du tourisme haut de gamme

Ce succès s’inscrit dans la dynamique de montée en gamme du secteur hôtelier marocain, qui attire de plus en plus d’investissements internationaux. Marrakech, déjà reconnue comme l’une des capitales mondiales du tourisme de luxe, renforce ainsi sa position face à des destinations emblématiques comme Paris, Dubaï ou Tokyo.

Selon les organisateurs de The World’s 50 Best Hotels, qui reposent sur les votes de 800 experts internationaux issus de l’industrie du voyage, le classement 2025 « illustre l’évolution des attentes des voyageurs vers des expériences culturelles fortes, authentiques et respectueuses du patrimoine local ».

Pour Emma Sleight, Directrice de contenu du classement,« Chaque hôtel de cette liste incarne une approche unique de l’hospitalité. Le Royal Mansour Marrakech, par sa singularité et son attachement à l’artisanat marocain, symbolise cette quête d’exception. »

Une vitrine du savoir-faire marocain à l’international

Avec cette triple distinction — 13ᵉ mondial, meilleur hôtel d’Afrique et plus forte progression — le Royal Mansour Marrakech s’impose comme un ambassadeur du tourisme de luxe marocain, contribuant à renforcer l’image du royaume sur la scène internationale.

Alors que le Maroc ambitionne de doubler ses recettes touristiques à l’horizon 2030, cette reconnaissance mondiale confirme que l’hôtellerie marocaine, entre tradition et innovation, s’impose comme un moteur stratégique de croissance économique et d’attractivité internationale.


France: la famille Saadé étend son empire, devient 2e actionnaire de Carrefour

 Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution. (AFP)
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  • Rodolphe Saadé remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024
  • Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée

PARIS: Après les médias et le cinéma, la grande distribution: Rodolphe Saadé, le PDG de l'armateur français CMA CGM, et sa famille se sont invités au capital de Carrefour, devenant le deuxième actionnaire du géant français de la distribution.

Carrefour a annoncé mercredi que la famille Saadé avait pris une participation de 4% - un investissement de quelque 400 millions d'euros - de son capital et que Rodolphe Saadé entrerait à son conseil d'administration dès le 1er décembre.

Il y remplacera Eduardo Rossi, qui représentait l'actionnaire Peninsula, holding de la famille du milliardaire brésilien Abilio Diniz décédé en février 2024.

Devenue première actionnaire de Carrefour en mars 2024, Peninsula était récemment repassée en deuxième position avec une participation de 8,5%, qu'elle a finalement cédée.

La société Galfa, détenue par la famille Moulin-Houzé - propriétaire des grands magasins Galeries Lafayette -, reste le premier actionnaire de Carrefour, à hauteur d'environ 9,5%.

"En intégrant son conseil d'administration, je souhaite (...) accompagner le développement du groupe dans la durée", a assuré le dirigeant franco-libanais, enrichi par l'explosion des profits du transport maritime pendant la crise sanitaire.

"L'engagement, la vision et l'expérience de Rodolphe Saadé apporteront une contribution majeure à notre gouvernance, au développement de notre groupe et à sa création de valeur", a commenté le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard.

Il s'agit de la première incursion de la famille Saadé dans la grande distribution. En mai, elle avait fait son entrée au capital du groupe de cinéma Pathé, avec pour ambition d'accélérer à l'international dans la production de films et de séries.

Rassurer les marchés 

Rodolphe Saadé a également racheté en 2022 le journal régional La Provence - basé à Marseille dans le sud de la France, où CMA CGM a son siège -, posant ainsi la première pierre d'un groupe de médias français qui compte depuis les journaux La Tribune et La Tribune Dimanche, mais aussi BFMTV, RMC et Brut.

Avec ce nouvel investissement patrimonial dans une multinationale française, qu'elle n'exclut pas de renforcer à l'avenir, la famille Saadé s'associe aussi à un groupe fort au Brésil, l'un des principaux marchés de Carrefour avec la France et l'Espagne.

En septembre 2024, CMA CGM avait annoncé l'acquisition du plus gros opérateur portuaire du pays, Santos Brasil.

"C'est un pays à très fort potentiel où la croissance est au rendez-vous", avait assuré Rodolphe Saadé pour justifier cet investissement, réalisé sur fonds propres.

De son côté, Carrefour va pouvoir rassurer les marchés quant à la stabilité de son actionnariat en compensant partiellement le départ de Peninsula, qui était attendu, quatre ans après celui du milliardaire français Bernard Arnault après 14 années de présence au capital.

En octobre, Carrefour a publié un chiffre d'affaires de 22,6 milliards d'euros pour le troisième trimestre, en recul de 1,5% car pénalisé par l'évolution des changes en Amérique latine. Mais les ventes du distributeur ont résisté à données comparables, notamment en France en dépit des "incertitudes politiques".

Dirigé depuis 2017 par Alexandre Bompard - dont le mandat a été renouvelé cet été pour trois ans après 2026 -, Carrefour a entamé une "revue de portefeuille" en début d'année pour dégager davantage de rentabilité, et requinquer un cours de Bourse mis sous pression l'an dernier.

Dévoilée cet été, la cession de Carrefour Italie doit être effective d'ici à la fin de l'année.

Carrefour fait également évoluer son modèle pour exploiter de plus en plus largement des magasins en franchise et en location-gérance, une variante de la franchise où le distributeur reste propriétaire du fonds de commerce.