Une vague de témoignages d'étudiantes droguées à leur insu inquiète au Royaume-Uni

Des gens assis à des tables à l'extérieur pour manger et boire dans des bars et restaurants rouverts, dans la rue du quartier de Soho à Londres, le 16 avril 2021, à la suite de la deuxième étape de la feuille de route du gouvernement sur le troisième verrouillage national de l'Angleterre.  (Niklas Halle'n/AFP)
Des gens assis à des tables à l'extérieur pour manger et boire dans des bars et restaurants rouverts, dans la rue du quartier de Soho à Londres, le 16 avril 2021, à la suite de la deuxième étape de la feuille de route du gouvernement sur le troisième verrouillage national de l'Angleterre. (Niklas Halle'n/AFP)
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Publié le Samedi 23 octobre 2021

Une vague de témoignages d'étudiantes droguées à leur insu inquiète au Royaume-Uni

  • Une vague de témoignages d'étudiantes droguées à leur insu inquiète au Royaume-Uni
  • Zara Owen, étudiante en première année, avait expliqué s'être réveillée après une soirée avec des souvenirs flous et une douleur aiguë dans la jambe, où elle avait repéré une piqûre

LONDRES : Après du GHB dans les boissons, les piqûres: une vague de témoignages d'étudiantes droguées à leur insu par des injections en boîte de nuit inquiète au Royaume-Uni, où la police a été saisie de plus de 100 cas et a procédé à de premières arrestations.

Cela fait des années qu'est connue la pratique qui consiste à introduire des drogues dans la boisson d'une victime. Mais ces derniers jours, de nombreuses jeunes femmes et quelques jeunes hommes ont dénoncé des agressions dans des bars ou boîtes de nuit à l'aide d'aiguilles hypodermiques, provoquant l'effroi au Royaume-Uni.

Les témoignages se sont multipliés après que deux étudiantes de l'Université de Nottingham ont pris la parole dans les médias britanniques, affichant leurs marques d'aiguilles et leurs ecchymoses sur la peau.

Zara Owen, étudiante en première année, avait expliqué s'être réveillée après une soirée avec des souvenirs flous et une douleur aiguë dans la jambe, où elle avait repéré une piqûre.

Sarah Buckle, en deuxième année, avait elle été emmenée à l'hôpital par ses amis après s'être brusquement effondrée lors d'une sortie nocturne. Elle a ensuite découvert sur sa main une ecchymose avec une marque sombre au centre, qu'elle a montrée à la chaîne télévisée Channel 4 News.

Depuis septembre, la police britannique a déclaré avoir reçu 140 rapports sur des incidents impliquant des boissons droguées et 24 impliquant des piqûres.

"Il est clair que ces rapports sont très préoccupants", a déclaré le chef de police adjoint Jason Harwin, responsable de la branche drogue au sein de la fédération (NPCC) qui coordonne les différents organismes policiers.

-Trois arrestations-

Selon lui, le NPCC travaille "à un rythme soutenu" pour "comprendre l'ampleur de cette délinquance", établir tout lien entre ces allégations et traduire les responsables en justice.

Vendredi, la police de Nottinghamshire, dans le nord de l'Angleterre, a annoncé avoir arrêté deux hommes dans le cadre de son enquête sur des incidents de "piqûres" survenus dans la ville.

Les jeunes gens, âgés de 18 et 19 ans, sont soupçonnés d'avoir planifié de droguer des personnes "avec l'intention de leur nuire, de les importuner ou de les blesser", ont indiqué les forces de l'ordre.

Dans la région voisine du Lincolnshire, la police a arrêté tôt dans la matinée un homme de 35 ans, soupçonné de posséder des drogues avec l'intention de les administrer, après avoir reçu l'aide du personnel d'une boîte de nuit. Mais sans que cela n'implique une aiguille.

Depuis le début du mois, la police du Nottinghamshire a reçu 15 signalements de "piqûre présumée par un objet pointu" de la part de 14 femmes et d'un homme, et 32 signalements en tout d'administration de drogues depuis début septembre.

Et cela concerne d'autres régions d'Angleterre. La police du Devon et des Cornouailles affirme enquêter sur "un incident au cours duquel une femme a été agressée avec une aiguille" dans une boîte de nuit d'Exeter. Un cas a aussi été rapporté dans les West Midlands.

-Boycott des bars-

Cette vague de dénonciations intervient quelques mois seulement après la mort très médiatisée de deux jeunes femmes dans les rues de la capitale, qui avait créé une émotion considérable au Royaume-Uni et relancé le débat sur la sécurité des femmes dans l'espace public.

Sarah Everard, une Londonienne de 33 ans, avait été attaquée en pleine rue puis tuée début mars par un policier tandis qu'elle rentrait chez elle. Sabina Nessa, enseignante de 28 ans, avait disparu le 17 septembre alors qu'elle sortait de chez elle pour se rendre à un bar situé à cinq minutes à pied. Son corps avait été retrouvé le lendemain dans un parc, caché sous un tas de feuilles.

Pour protester face à cette nouvelle atteinte à leur sécurité, les étudiantes et leurs camarades masculins préparent une série de boycotts des discothèques et bars, refusant de sortir un soir déterminé à l'avance dans chaque ville pour réclamer une meilleure protection.

Plus de 163.000 personnes ont ainsi signé une pétition demandant au gouvernement de rendre obligatoire la fouille minutieuse des clients à l'entrée des boîtes de nuit.

La commission parlementaire en charge des affaires intérieures a examiné mercredi les témoignages des victimes, sa présidente Yvette Cooper qualifiant ces attaques à l'aiguille de "crimes ignobles".


Trump a écrit au président israélien pour lui demander de gracier Netanyahu

Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence. (REUTERS)
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  • "Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël
  • "Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu

JERUSALEM: Le président américain, Donald Trump, a écrit à son homologue israélien, Isaac Herzog, pour lui demander d'accorder une grâce au Premier ministre Benjamin Netanyahu, poursuivi dans son pays pour corruption, a indiqué mercredi le bureau de la présidence.

M. Herzog a reçu "ce matin" une lettre de Donald Trump, "l'invitant à envisager d'accorder une grâce" à M. Netanyahu, détaille un communiqué du bureau présidentiel, qui précise que "toute personne souhaitant obtenir une grâce présidentielle doit présenter une demande officielle".

M. Netanyahu est poursuivi dans son pays pour corruption et est régulièrement entendu dans le cadre d'au moins trois procédures judiciaires, dans lesquels aucun jugement n'a encore été rendu.

"Le président Herzog tient le président Trump en très haute estime et continue d'exprimer sa profonde gratitude" pour son "soutien indéfectible" à Israël, "sa contribution considérable au retour des otages, à la refonte de la situation au Moyen-Orient et à Gaza en particulier, et à la garantie de la sécurité de l'Etat d'Israël", précise le communiqué.

Aussitôt plusieurs personnalités politiques israéliennes ont réagi.

"Monsieur le Président Herzog, écoutez le Président Trump", a écrit sur X le ministre d'extrême-droite Itamar Ben Gvir, tout en accusant la justice israélienne d'être biaisée à l'égard de M. Netanyahu.

Une députée également d'extrême-droite mais dans l'opposition, Yulia Malinovsky, du parti Israel Beitenou ("Israël est notre maison" en hébreu), a de son côté suggéré que le président américain faisait cette demande dans le cadre d'un accord avec M. Netanyahu sur des sujets relatifs au cessez-le-feu dans la bande de Gaza.

Quant au dirigeant de l'opposition, Yaïr Lapid, du parti centriste Yesh Atid ("il y a un futur", en hébreu), il a taclé M. Netanyahu en écrivan sur X: "rappel: la loi israélienne stipule que la première condition pour obtenir une grâce est l'aveu de culpabilité et l'expression de remords pour les actes commis".

Lors d'un discours au Parlement israélien le 13 octobre, M. Trump avait déjà suggéré qu'une grâce lui soit accordée.

"J'ai une idée. Monsieur le président (Isaac Herzog), pourquoi ne pas lui accorder une grâce? Ce passage n'était pas prévu dans le discours (...) Mais j'aime bien ce monsieur", avait dit le président américain dans son allocution, mettant en avant qu'il a été "l'un des plus grands" dirigeants "en temps de guerre".

 


Famine: l'ONU alerte sur «16 zones critiques» où la situation s'aggrave

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.  L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".  Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations. L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante". Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh. (AFP)
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  • Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue
  • "Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM

ROME: Des millions de personnes supplémentaires dans le monde pourraient être confrontées à la famine ou au risque de famine, ont averti mercredi les deux organes de l'ONU dédiés à l'alimentation et à l'agriculture, dans un contexte tendu par la limitation des financements.

Selon un rapport conjoint de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et du Programme alimentaire mondial (PAM), l'insécurité alimentaire aiguë à laquelle sont confrontées 16 zones critiques dans le monde s'accentue.

"Les conflits, les chocs économiques, les phénomènes météorologiques extrêmes et l'insuffisance critique des financements exacerbent des conditions déjà désastreuses", notent la FAO et le PAM, tous deux basés à Rome, dans un communiqué commun.

Haïti, le Mali, la Palestine, le Soudan du Sud, le Soudan et le Yémen figurent parmi les pays les plus touchés, "où les populations sont confrontées à un risque imminent de famine catastrophique", souligne le rapport des deux organisations.

L’Afghanistan, la République démocratique du Congo, la Birmanie, le Nigeria, la Somalie et la Syrie sont considérés quant à eux comme étant dans une situation "très préoccupante".

Les quatre autres zones critiques sont le Burkina Faso, le Tchad, le Kenya et la situation des réfugiés rohingyas au Bangladesh.

"Nous sommes au bord d'une catastrophe alimentaire totalement évitable qui menace de provoquer une famine généralisée dans de nombreux pays", a mis en garde Cindy McCain, directrice générale du PAM, citée dans le communiqué, ajoutant que "ne pas agir maintenant ne fera qu'aggraver l'instabilité".

Le financement de l'aide humanitaire est "dangereusement insuffisant", alerte également le rapport, précisant que sur les 29 milliards de dollars nécessaires pour venir en aide aux populations vulnérables, seuls 10,5 milliards ont été reçus, précipitant notamment l'aide alimentaire aux réfugiés "au bord de la rupture".

Le PAM indique avoir réduit son assistance aux réfugiés et aux personnes déplacées en raison des coupes budgétaires et suspendu les programmes d'alimentation scolaire dans certains pays.

La FAO prévient de son côté que les efforts pour protéger les moyens de subsistance agricoles sont menacés et alerte sur la nécessité d'un financement urgent pour les semences et les services de santé animale.

"La prévention de la famine n’est pas seulement un devoir moral – c’est un investissement judicieux pour la paix et la stabilité à long terme", a rappelé le directeur général de la FAO, Qu Dongyu.

 


UE: quatre pays bénéficiaires de l'aide à la répartition des migrants

Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
Des migrants, interceptés dans les eaux italiennes, débarquent après l'arrivée d'un navire transportant 49 migrants au port albanais de Shengjin, le 28 janvier 2025.(AFP)
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  • La Commission européenne propose de relocaliser au moins 30.000 demandeurs d’asile depuis l’Italie, l’Espagne, la Grèce et Chypre vers d’autres États membres pour alléger la pression migratoire sur ces pays
  • Les 27 pays de l’UE doivent désormais négocier : chaque État devra soit accueillir des migrants, soit verser 20.000 € par personne — un débat déjà tendu entre pays réticents

BRUXELLES: La Commission européenne a annoncé mardi que l'Italie, l'Espagne, la Grèce et Chypre devraient recevoir de l'aide pour répartir ailleurs au moins 30.000 demandeurs d'asile et ainsi alléger la "pression migratoire" pesant sur ces pays.

Cette annonce va ouvrir des négociations délicates entre les 27 États membres de l'Union européenne (UE), dont nombre d'entre eux se montrent réticents à l'idée d'en accueillir.

L'UE a adopté en 2024 une réforme de sa politique sur la migration et l'asile, qui va bientôt entrer en vigueur.

L'élément clé est un nouveau système de "solidarité" visant à aider les pays méditerranéens considérés par Bruxelles comme étant sous "pression migratoire".

Les autres pays devront soit accueillir une partie des demandeurs d'asile en provenance de ces pays, soit leur verser une aide financière de 20.000 euros par migrant.

Les États membres ont cherché à influencer la décision de la Commission, ce qui a retardé son annonce d'un mois.

"La Grèce et Chypre subissent une forte pression migratoire du fait du niveau disproportionné des arrivées au cours de l'année écoulée", a déclaré mardi la Commission dans un communiqué.

"L'Espagne et l'Italie subissent également une forte pression migratoire du fait d'un nombre disproportionné d'arrivées à la suite d'opérations de sauvetage et de recherche en mer durant la même période", a-t-elle ajouté.

Cette annonce servira de base aux négociations entre États membres sur le nombre supplémentaire de demandeurs d'asile que chacun est disposé à accueillir, ou le montant de l'aide financière qu'il est prêt à apporter.

Certains pays ont déjà assuré qu'ils n'accueilleraient personne dans le cadre de ce dispositif et qu'ils se limiteraient à verser de l'argent.

Au moins 30.000 migrants devront être "relocalisés" chaque année dans le cadre du nouveau système. Le nombre définitif reste à déterminer, et la décision de qui ira où doit être prise d'ici fin décembre.