En mer, la nuit, avec les pêcheurs de Gaza sous blocus

Des pêcheurs palestiniens sur un convoi de bateaux au large de la côte de la ville de Gaza, le 22 septembre 2021. Forcés de rester près du rivage en raison des restrictions israéliennes sur les moteurs puissants, les hommes se plaignent de devoir chercher une prise dans des eaux peu profondes surexploitées. (Mahmud Hams/AFP)
Des pêcheurs palestiniens sur un convoi de bateaux au large de la côte de la ville de Gaza, le 22 septembre 2021. Forcés de rester près du rivage en raison des restrictions israéliennes sur les moteurs puissants, les hommes se plaignent de devoir chercher une prise dans des eaux peu profondes surexploitées. (Mahmud Hams/AFP)
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Publié le Dimanche 24 octobre 2021

En mer, la nuit, avec les pêcheurs de Gaza sous blocus

  • Depuis la prise de la bande de Gaza par les islamistes du Hamas en 2007, Israël impose un blocus à ce territoire palestinien de deux millions d'habitants au chômage endémique
  • En mer, ce blocus se traduit par une limitation de la zone de pêche

GAZA, Territoires palestiniens : Dès la sortie du port de Gaza, le long rafiot de Mohammed al-Nahal se met à craquer sur les eaux de la Méditerranée. A la barre, le jeune capitaine palestinien s'avance vers le soleil couchant pour une nouvelle nuit de pêche sous blocus israélien.

Sur le pont, les neuf membres d'équipage s'agrippent à des tiges de métal rouillé où s'étendent sur les filets de pêche, leur embarcation s'avançant sur une mer agitée en tractant cinq barques qui serviront plus tard d'étrange appât.

La pleine lune gonfle dans le ciel, le soleil s'évanouit sur l'horizon et de la mer, les lumières de Gaza commencent à se brouiller.

19H00. L'équipée est à environ trois milles (5,5 km) des côtes. Mohammed, sourire illuminant son visage mangé par une barbe broussailleuse, lance ses consignes: "Il faut laisser trois barques ici. Allez les gars!".

Youssef et d'autres détachent les barques pour les ancrer en mer et démarrer le bloc électrogène lié à des lampes, afin de créer un îlot de lumière pour attirer le poisson. Une fois l'opération terminée, le bateau, de 4 mètres sur 15, reprend sa route.

A bord, l'odeur de sardines des pêches passées se mêle à celle de la fumée du pot d'échappement de l'immense générateur dévorant quantité de diesel pour tirer l'embarcation, qui tangue sans déranger Mohammed obnubilé par sa pêche.

"Si nous pêchons 200 kilos de sardines, ce serait super. Mais on peut aussi revenir bredouille", lance le capitaine de 28 ans, qui craint, comme chaque nuit, des sorties en mer où le coût du diesel dépasse le prix de vente de la pêche.

- Une Volvo sur eau -

Depuis la prise de la bande de Gaza par les islamistes du Hamas en 2007, Israël impose un blocus à ce territoire palestinien de deux millions d'habitants au chômage endémique. En mer, ce blocus se traduit par une limitation de la zone de pêche.

Lorsque des roquettes ou des ballons incendiaires sont lancés depuis Gaza vers Israël, l'Etat hébreu riposte aussi en réduisant cette zone.

En cette nuit d'automne, plus de quatre mois après la dernière guerre entre Israël et le Hamas, la zone maritime est très étendue par rapport à d'habitude: 15 milles marins (environ 28 km).

Mais Mohammed et ses hommes ne s'aventurent pas plus loin que six milles (11 km). "Nous n'avons pas le bateau et le moteur pour aller plus loin, plus nous allons loin, plus nous payons pour le fioul sans garantie de prise", explique-t-il.

Pour les pêcheurs, le blocus ne se limite pas aux restrictions sur la zone de pêche, surveillée en mer et dans les airs par les forces israéliennes.

Moteurs, sonars, bateaux et pièces de rechange sont considérés comme du matériel à "double usage" par Israël qui en restreint l'accès à Gaza craignant qu'ils ne tombent entre les mains de contrebandiers d'armes.

Mais au royaume de la débrouille, les pêcheurs de Gaza sont rois. Mohammed, fils de pêcheur, a installé le moteur d'une Volvo dans la cale, pour permettre l'allumage de la génératrice qui tire le bateau et alimente les lampes.

21H00. Le bateau ralentit et l'équipage s'assoupit sur le pont. Youssef, 22 ans, reste éveillé: "Je vis de la pêche depuis que j'ai 14 ans. Tous les jours, quand la mer est ouverte, je sors pêcher (...) c'est la seule chose que je sais faire dans la vie".

 

"Mais avec le blocus, tous les bateaux pêchent dans la même zone alors il n'y a pas assez de poissons", soupire-t-il avant que l'équipage ne se réveille précipitamment.

"Yalla!". Minuit 55. D'un coup, les pêcheurs éteignent les lumières, sautent sur des barques et tendent en mer un filet pour entourer le banc de poissons attirés par les phares.

- Le Wall Street de Gaza - 

Dans la nuit opaque, Mohammed, Youssef et les autres tirent le filet en chantant: "voici le poisson, attrapez-le, car c'est mon poisson bien aimé".

Les sardines remontent à la surface, frétillantes. Le poisson est ensuite charrié dans une dizaine de bacs en plastique. Puis Mohammed reprend rapidement la barre. Direction le trio de barques avec leurs lampes allumées.

Sur place, la manœuvre reprend: éteindre les lumières, remonter le filet. Et là... un cri jubilatoire perce la nuit. La Méditerranée a livré des fruits que Mohammed n'attendait pas: une demi-tonne environ de poissons qui s'entasseront sur le pont.

Aux premières lueurs du jour, direction Gaza. Mohammed et les siens rentrent triomphants, mais épuisés, à l'heure où le port se réveille au rythme de la criée. Les grossistes assaillent alors le port en quête de prises destinées aux étals ou à l'exportation.

"55 shekels pour ce bac! Vendu", crie ce matin-là le commissaire des pêches, alpagué par les traders pendant que des gamins glanent des sardines tombées des bacs.

La demi-tonne de sardines de Mohammed s'envole en 90 secondes, pour environ 3.000 shekels (environ 800 euros). C'est plus que Mohammed n'avait espéré. Mais en comptant le diesel, la paie des pêcheurs, l'achat du matériel et les jours de non pêche, les profits restent limités.


Les clubs de la Saudi Pro League démentent toute discussion avec Mohamed Salah

Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
Les clubs de football saoudiens n'ont pas envisagé de négocier le transfert de l'attaquant égyptien de Liverpool Mohamed Salah vers la Ligue professionnelle saoudienne, ont déclaré mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat. (X/@FabrizioRomano)
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  • Un article d’Asharq Al-Awsat qualifie d’« rumeurs infondées » les insinuations médiatiques évoquant un possible départ de Salah vers le Royaume
  • Des sources affirment que les grands clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont jamais envisagé de contacter Salah, Liverpool ou son agent

RIYAD : Les clubs saoudiens n’ont à aucun moment envisagé de négocier le transfert de l’attaquant égyptien de Liverpool, Mohamed Salah, vers la Saudi Pro League, ont indiqué mercredi des sources officielles saoudiennes à Asharq Al-Awsat.

Des spéculations médiatiques au sujet de possibles discussions entre Salah et des clubs du Royaume ont émergé plus tôt cette semaine, après que le joueur a critiqué la direction du Liverpool Football Club et l’entraîneur Arne Slot.

Cependant, des sources saoudiennes ont rejeté ces affirmations, les qualifiant de « news promotionnelles » diffusées par l’agent de Salah et son entourage.

Les clubs de la Roshn Saudi League « n’ont entrepris aucune démarche » en ce sens, notamment en raison du contrat actuel de Salah, valable jusqu’à la mi-2027, ont ajouté les sources.

Selon elles, impliquer des clubs saoudiens est devenu une pratique courante chez plusieurs joueurs internationaux en conflit avec leurs clubs, afin d’augmenter leur valeur sur le marché ou de créer un intérêt artificiel.

Les clubs Al-Hilal, Al-Nassr, Al-Ittihad et Al-Ahli, ainsi qu’Al-Qadisiyah et NEOM, n’ont tenu aucune discussion et n’ont même pas envisagé de prendre contact avec Salah, Liverpool ou son agent, ont précisé les sources.

Asharq Al-Awsat a publié mardi un démenti officiel d’une source au sein d’Al-Hilal, qualifiant les informations de « rumeurs sans fondement ».

Le journal a également publié un démenti similaire provenant de sources internes à Al-Qadisiyah, qui ont confirmé que le club, propriété d'Aramco, n'avait aucune intention de recruter Salah.

Omar Maghrabi, PDG de la SPL, a déclaré mercredi lors de son discours au World Football Summit que Salah serait le bienvenu dans le championnat saoudien, mais que les clubs restent les parties responsables des négociations avec les joueurs.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Asharq Al-Awsat


Israël réaffirme que le Hamas «sera désarmé», face à la proposition d'un «gel»

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël. (AFP)
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  • Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien
  • "Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal

JERUSALEM: Le Hamas "sera désarmé" dans le cadre du plan Trump, a déclaré jeudi un responsable gouvernemental israélien, au lendemain de la proposition d'un dirigeant du mouvement islamiste palestinien de geler l'armement.

"Le groupe terroriste sera désarmé et Gaza sera démilitarisée", a affirmé le responsable sous couvert d'anonymat, en réponse à une question de l'AFP sur les déclarations de Khaled Mechaal dans un entretien mercredi à la chaîne qatarie Al Jazeera.

L'ancien numéro un du Hamas a proposé de geler l'armement du mouvement, en échange d'une trêve durable à Gaza, se disant ouvert à la présence d'une force internationale de maintien de la paix à la frontière du territoire palestinien avec Israël.

 

 


Oman et le Liban appellent à un retrait total d’Israël et exhortent à la fin des attaques

Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
Joseph Aoun et le sultan Haitham bin Tariq. (Fourni)
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  • Joseph Aoun et le sultan Haitham ben Tariq lancent un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais
  • Réaffirmation de la position arabe unifiée en faveur de la fin de l’occupation israélienne et de l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967

​​​​​​BEYROUTH : Le président libanais Joseph Aoun et son homologue omanais, le sultan Haitham ben Tariq, ont lancé mercredi un appel conjoint pour un arrêt immédiat des attaques israéliennes sur le territoire libanais et un retrait total de toutes les terres arabes occupées, avertissant que la poursuite des violations constitue une menace directe pour la stabilité régionale.

La déclaration a été faite lors d’un sommet de haut niveau à Mascate, où les deux dirigeants ont exprimé leur « profonde préoccupation face à l’agression israélienne en cours » et qualifié l’occupation de « violation flagrante » de la Résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU ainsi que d’autres résolutions internationales.

Les deux parties ont également exprimé leur soutien aux efforts internationaux visant à apaiser les tensions, stabiliser la situation sur le terrain, faciliter le retour des personnes déplacées et faire progresser la reconstruction post-conflit.

Aoun conduisait une délégation ministérielle libanaise à Oman, comprenant les ministres des affaires étrangères, de l’intérieur, de la défense, de la santé et de l’agriculture, pour des discussions avec des responsables omanais.

La déclaration commune a mis l'accent sur le renforcement des relations bilatérales et l'élargissement de la coopération dans des secteurs clés tels que la politique, l'économie, l'investissement, le secteur bancaire, le tourisme, les transports et la logistique.

Les deux parties ont appelé à engager rapidement les préparatifs pour tenir la première session du Comité mixte omano-libanais, coprésidé par les ministres des affaires étrangères à Mascate, et à poursuivre de nouveaux accords et mémorandums d’entente destinés à renforcer la collaboration dans le commerce, la culture et la science. La déclaration a également souligné la nécessité de dynamiser la participation du secteur privé dans les opportunités de développement partagé.

La partie omanaise a réaffirmé son plein soutien à la souveraineté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Liban, ainsi qu’au renforcement des institutions étatiques libanaises, en particulier l’armée et les forces de sécurité légitimes, et à l’appui apporté au pays dans ses réformes économiques, financières et administratives.

Les deux parties ont réaffirmé la position arabe unifiée appelant à mettre fin à l’occupation israélienne et à établir un État palestinien indépendant sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Elles ont également souligné l’importance de renforcer la solidarité arabe, de respecter la souveraineté des États et de promouvoir les principes de bon voisinage et de droit international.

La visite officielle d’Aoun à Oman s’inscrivait dans le rôle établi de Mascate en tant que médiateur régional et international. Lors de ses rencontres, Aoun a salué le statut diplomatique et l’approche du Sultanat, la qualifiant de « sage et responsable ».

Il a salué la politique étrangère d’Oman, fondée sur le dialogue, la médiation, l’équilibre et le bon voisinage, estimant qu’elle avait conféré au Sultanat « un statut distingué et un rôle pivot dans la promotion de la stabilité et la résolution des conflits par des moyens pacifiques ».

Aoun a déclaré qu’au Liban, « nous tenons cette approche sage en haute estime et accordons une grande valeur au soutien constant du Sultanat envers le Liban dans divers forums internationaux, ainsi qu’à son appui face aux défis qui se dressent devant nous ».

Pour sa part, le sultan Haitham ben Tariq a réaffirmé l’engagement continu d’Oman envers la stabilité du Liban et son suivi attentif des développements récents dans le pays.

Il a souligné la profondeur des relations entre les deux pays et l’importance de renforcer la coopération et la coordination bilatérales. Le sultan a également salué les contributions positives de la communauté libanaise à Oman.

En marge de la visite, le ministre libanais de l’intérieur Ahmed Al-Hajjar a tenu une réunion avec son homologue omanais, Hamoud ben Faisal Al-Busaidi, au palais Al-Alam à Mascate. Ils ont souligné le renforcement de la coopération conjointe, en particulier dans les domaines de la sécurité et du maintien de l’ordre.

Selon une déclaration conjointe, les discussions ont également porté sur les efforts du Liban pour consolider la sécurité interne et maintenir la stabilité.

Ont participé aux discussions élargies, côté omanais : Al-Busaidi ; Shihab ben Tariq Al-Saïd, vice-premier ministre chargé des affaires de défense ; Badr ben Hamad Al-Busaidi, ministre des affaires étrangères ; Hamad ben Saïd Al-Aufi, chef du cabinet privé ; Mahad ben Saïd Ba’owain, ministre du travail et chef de la mission d’honneur ; Saoud ben Hamoud Al-Habsi, ministre de l'Agriculture, de la Pêche et des Ressources hydriques ; et Hilal ben Ali Al-Sabti, ministre de la santé.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com