Hala Ghatasheh: l’architecture comme moyen de communication

L'hybridité est au cœur de la vision de Hala Ghatasheh. (Fournie)
L'hybridité est au cœur de la vision de Hala Ghatasheh. (Fournie)
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Publié le Mercredi 27 octobre 2021

Hala Ghatasheh: l’architecture comme moyen de communication

  • L’objectif de cette créatrice est de rendre l’architecture plus engageante en recourant à de technologies immersives
  • Hala Ghatasheh a récemment travaillé dans la conception de la scénographie de deux pavillons de l’Exposition 2020 de Dubaï

PARIS: Le royaume de Jordanie regorge de jeunes talents singuliers et créatifs. C’est pourquoi l’entreprise sociale Empowering through a lancé au mois d’août dernier la plate-forme Design in Jordan, qui met en lumière des designers à succès. Si les profils de ces créateurs sont très variés, l’un d’eux se révèle particulièrement polyvalent: celui de Hala Ghatasheh, qui a récemment travaillé dans la conception de la scénographie de deux pavillons de l’Exposition 2020 de Dubaï. Arab news en français s’est entretenu avec elle.

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Portrait de Hala Ghatasheh. (Fournie)

Media architect

Hala Ghatasheh est une media architect. Il n’y a pas d’équivalent de ce terme en français. Pour mieux comprendre les spécificités de cette spécialisation, il faut se rendre outre-Rhin, et plus précisément à l’université du Bauhaus de Weimar, d’où Hala est sortie diplômée. C’est là qu’elle a découvert cet univers si particulier. Sa scolarité, effectuée à l’université germano-jordanienne (GJU) d’Amman, en Jordanie, comprenait une année d’échange scolaire en Allemagne, ce qui lui a permis de ne pas se sentir trop dépaysée en Allemagne. 

Qu’est-ce donc que la media architecture? «C’est une intégration des médias et de la technologie au sein de l’architecture – autrement dit, le fait d’utiliser l’architecture comme un moyen de communication, y compris par le biais de projections visuelles, afin de raconter à chaque fois une histoire», explique Hala Ghatasheh.

C’est ainsi qu’elle a commencé à expérimenter et à opérer une sorte de mélange entre le monde physique et le monde digital. Son objectif est de rendre l’architecture plus engageante en recourant à de technologies immersives. Ainsi, Hala Ghatasheh aime se mettre en scène dans le cadre de performances artistiques réalisées en direct à l’occasion desquelles elle met en place tout un environnement audiovisuel. Chaque performance est donc unique, surtout quand elle est basée sur l’improvisation. «Je ne suis pas musicienne, mais j’adore la musique. Plutôt que de jouer des notes, je joue avec le visuel que je crée. Je projette ce que je ressens. C’est un moyen d’expression très libre», nous confie celle qui a notamment collaboré, au mois de février 2020 à Cologne, au spectacle de la danseuse Margherita Dello Sbarba; elle était chargée du visuel et des projections en direct.

Cette architecte et artiste est toujours en quête d’expérimentation pour développer son approche interdisciplinaire. Ce qui compte pour elle, c’est de fusionner les arts. Elle a ainsi exposé à la Amman Design Week 2017 une collection de bijoux d’un genre bien particulier: Conceptual Jewerly Design est une série de pièces métalliques imprimées en 3D qui se caractérisent par une grande complexité géométrique et qui constituent le fruit de ses études sur le corps féminin. Ces pièces font immerger la forme naturelle du corps tout en se fondant en lui.

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Expérimentation et fusion. (Fournie)

Abstraction géométrique

Au sein de cette collection, la Jordanie occupe une place à part. Une pièce intitulée Iris Black Lamp a particulièrement retenu l’attention. L’iris noir est la fleur nationale de Jordanie et l’un des emblèmes de ce royaume. Hala Ghatasheh a donc voulu célébrer la beauté de son pays en utilisant une forme qui découle d’une abstraction géométrique de l’iris noir. «Je trouve généralement de l’inspiration dans mon environnement proche, que ce soit la nature ou le paysage urbain. Dans mon travail, j’aime revenir, à chaque fois, à l’architecture. J’ai pris l’iris comme une fleur, pas seulement pour sa forme, mais aussi pour ses fonctions, notamment la floraison. L’installation s’ouvre et créée dès lors différentes atmosphères.» 

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Iris Black Lamp. (Fournie)

Hala Ghatasheh utilise ainsi l’architecture pour mettre en scène et raconter une histoire. Elle a travaillé au sein de l’agence Facts and Fiction dans la mise en place de la scénographie des Pavillons de la Belgique et de la Jordanie de l’Exposition universelle 2020 de Dubaï. «Le visiteur est le personnage central. Nous avons conçu à son intention différentes expériences et, pour chacune d’entre elles, le visiteur doit entreprendre un voyage et écrire sa propre histoire. C’est un espace sensoriel dans lequel le visiteur interagit avec son environnement et y contribue, tout en faisant appel à ses sens. Cela permet à chaque visiteur de s’approprier sa propre expérience et de se créer ses propres souvenirs.» 

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Visiteurs au Pavillon belge. (Fournie)

La vision architecturale de Hala Ghatasheh continue à se développer, y compris en Jordanie. L’artiste a ainsi été l’architecte de la maison de vacances jordanienne, caractérisée par son osmose avec l’environnement grâce à «une composition minimale de pierres jordaniennes locales, d'acier, de lumière et de nature».

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Simplicité et harmonie. (Fournie)

Son potentiel est énorme, ce qui explique le fait qu’elle ait été sélectionnée dans le programme Future Females du prestigieux Arts Directors Clubs, qui s’est déroulé au mois de septembre 2021 à Hambourg. Ce programme a pour objectif de guider les femmes qui seront les futurs leaders du secteur créatif, un domaine où les femmes sont vraiment sous-représentées dans les postes de direction. Que ce soit en Allemagne ou en Jordanie, Hala Ghatasheh continue à écrire sa propre histoire, celle d’une femme qui amenée à devenir un chef de file et un modèle à suivre.


Le « Roi Lion » prend vie avec l'orchestre d'Ithra à Dhahran

Ithra a fait appel à un orchestre complet pour interpréter la musique du "Roi Lion" de Hans Zimmer, récompensée par un Oscar, tandis que le film était diffusé sur grand écran. (Photo Fournie)
Ithra a fait appel à un orchestre complet pour interpréter la musique du "Roi Lion" de Hans Zimmer, récompensée par un Oscar, tandis que le film était diffusé sur grand écran. (Photo Fournie)
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  • Le film préféré des familles fait partie de la série "Disney en concert" d'Ithra, tout comme "Frozen".
  • L'orchestre a joué ces parties musicales, insufflant une nouvelle vie aux scènes sans enterrer l'essence de l'original nostalgique.

DHAHRAN : Près de trois décennies après avoir captivé le public du monde entier, "Le Roi Lion" de Disney a ébloui les nouvelles et les anciennes générations au King Abdulaziz Center for World Culture, ou Ithra, à Dhahran cette semaine, en offrant une chance de regarder le film à nouveau avec un orchestre en direct.

"Nous espérons que ce film vous donnera la chair de poule et vous fera pleurer", a déclaré le chef d'orchestre Erik Ochsner avant le spectacle. "Il s'agit d'une représentation en direct, et nous vous prions donc de bien vouloir l'apprécier en direct

"Les enfants ont vu le film plusieurs fois ; nous avons tous vu le film plusieurs fois. (Fourni)
"Les enfants ont vu le film plusieurs fois ; nous avons tous vu le film plusieurs fois. (Photo Fournie)

Comme elle l'a fait lors d'expériences précédentes, telles que les présentations en direct de plusieurs films "Harry Potter" en 2019 et 2022, Ithra a fait appel à un orchestre complet pour interpréter la partition oscarisée de Hans Zimmer pendant que le film d'animation était diffusé en arrière-plan sur un grand écran.

Pour cette expérience, le film a été dépouillé de sa musique, tandis que tous les sons originaux, y compris les dialogues et les chansons, sont restés intacts. L'orchestre a joué ces parties musicales, insufflant une nouvelle vie aux scènes sans enterrer l'essence de l'original nostalgique.

Les spectateurs ont applaudi et chanté lorsque l'air populaire "Hakuna Matata" a retenti.

Sorti en 1994, "Le Roi Lion" est rapidement devenu l'un des films les plus emblématiques de Disney, célébré pour sa narration puissante, ses personnages mémorables et sa bande-son entraînante. 

Les spectateurs ont applaudi et chanté lorsque l'air populaire "Hakuna Matata" a retenti. (Fourni)
Les spectateurs ont applaudi et chanté lorsque l'air populaire "Hakuna Matata" a retenti. (Photo Fournie)

Le film d'animation suit Simba, un jeune prince lion qui traverse les épreuves de la perte, de la trahison et de la découverte de soi au cours de son voyage pour reprendre la place qui lui revient dans le royaume des animaux.

À Ithra, cet arc émotionnel a été renforcé par le son riche et résonnant de l'orchestre symphonique en direct, transformant chaque moment - qu'il soit turbulent ou triomphant - en une expérience inoubliable. 

Ithra a fait appel à un orchestre complet pour interpréter la musique du "Roi Lion" de Hans Zimmer, récompensée par un Oscar, pendant que le film était diffusé sur grand écran. (Fourni)
Ithra a fait appel à un orchestre complet pour interpréter la musique du "Roi Lion" de Hans Zimmer, récompensée par un Oscar, pendant que le film était diffusé sur grand écran. (Photo Fournie)

L'orchestre symphonique d'État d'Arménie, sous la direction artistique de Sergey Smbatyan, s'est joint à Ochsner.

Connu pour son style chargé d'émotion et sa sonorité raffinée, l'orchestre s'est forgé une réputation d'ambassadeur culturel de l'Arménie, se produisant régulièrement dans les grandes salles de concert du monde entier, y compris à Ithra.

"Les enfants ont vu le film plusieurs fois ; nous l'avons tous vu plusieurs fois. Et nous avons pensé que ce serait bien de le voir avec un orchestre en direct", a déclaré Ahmad Hassan, membre du public, à Arab News pendant l'entracte de 20 minutes.

Hassan avait amené sa famille élargie, y compris ses deux enfants.

"C'est l'un de mes films préférés", a déclaré Tia, la fille de M. Hassan, âgée de neuf ans, à Arab News. Elle a levé le pouce du spectacle.

Son frère Bakr, âgé de 12 ans, a déclaré qu'il avait regardé le film "au moins cinq fois" - la première fois quand il avait deux ou trois ans - mais qu'il était enthousiasmé par cette nouvelle façon d'apprécier l'histoire.

"J'aime bien la série pour l'instant. C'est vraiment bien. Pourquoi ? Parce qu'on voit comment la musique est faite au lieu de la voir sortir du haut-parleur", a-t-il déclaré.

"Après avoir regardé l'émission, j'aimerais jouer du piano", a ajouté Tia.

Le concert fait partie de la série de symphonies cinématographiques d'Ithra, qui comprend également une présentation prochaine de "Frozen" de Disney, donnant aux familles l'occasion de revivre leurs films préférés d'une toute nouvelle manière.

Les billets sont vendus au prix de SR200 (53 dollars), et chaque représentation de Disney-Ithra ne durera que deux jours.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


La récolte estivale de Médine permet à Abu Zuhair de commercialiser ses citrons

Outre la culture commerciale, de nombreuses personnes cultivent les citrons Abu Zuhair chez eux pour leur parfum. (SPA)
Outre la culture commerciale, de nombreuses personnes cultivent les citrons Abu Zuhair chez eux pour leur parfum. (SPA)
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  • La récolte, qui s'étend de juin à août, coïncide avec la saison des rhutabs (dattes semi-mûres)
  • Ces deux fruits sont vendus sur le marché central de Médine.

MEDINE : La récolte des citrons verts Abu Zuhair, l'un des principaux agrumes cultivés dans cette ville, bat désormais son plein.

Les citronniers poussent dans toute la province, notamment dans des endroits comme Abyar Al-Mashi, Abyar Ali, Asira et Al-Ula, où ils prospèrent dans un sol argileux et un climat sec, selon l'agence de presse saoudienne. 

La plupart des citrons cultivés à Médine sont vendus localement, mais certains sont expédiés à La Mecque, Riyad et Al-Ahsa. (SPA)
La plupart des citrons cultivés à Médine sont vendus localement, mais certains sont expédiés à La Mecque, Riyad et Al-Ahsa. (SPA)

La récolte, qui s'étend de juin à août, coïncide avec la saison des rutabs (dattes semi-mûres), et les deux fruits sont vendus sur le marché central de Médine.

Les citrons sont vendus par lots de 2 à 25 kg lors d'enchères quotidiennes qui se tiennent de 5 h à 11 h.

Un vendeur du marché central a déclaré que les citrons d'Abu Zuhair, plus petits et plus verts que les variétés importées, étaient parfaits pour les jus de fruits et la cuisine, et se mariaient bien avec de nombreux plats chauds et salades.

Vers la fin de la saison, les citrons commencent à jaunir et à sécher, puis sont utilisés pour la conservation au vinaigre.

Les fruits sont également une bonne source de vitamine C, ce qui renforce le système immunitaire. (SPA)
Les fruits sont également une bonne source de vitamine C, ce qui renforce le système immunitaire. (SPA)

Un autre vendeur a déclaré que les feuilles du citronnier, appelées « nawami », pouvaient être ajoutées au thé et à d'autres boissons froides.

Outre la récolte commerciale, de nombreuses personnes cultivent des citrons Abu Zuhair chez elles pour leur parfum. Les citrons Abu Zuhair sont également une bonne source de vitamine C et renforcent le système immunitaire.

La plupart des citrons cultivés à Médine sont vendus localement, mais certains sont expédiés à La Mecque, Riyad et Al-Ahsa. En raison de leur faible production, ils ne sont jamais exportés. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


National Geographic Al-Arabiya explore l'héritage nomade, l'archéologie numérique et la faune sauvage

L'enquête centrale de ce numéro, intitulée « Notre faune malmenée », invite les lecteurs à reconsidérer les créatures les plus méconnues de la nature. (Photo Fournie)
L'enquête centrale de ce numéro, intitulée « Notre faune malmenée », invite les lecteurs à reconsidérer les créatures les plus méconnues de la nature. (Photo Fournie)
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  • Le dernier numéro examine l'évolution des relations entre l'humanité et l'environnement.
  • L'article « Les nouveaux archéologues » dresse le portrait d'influenceurs des réseaux sociaux qui sont devenus des archéologues amateurs sur les rives de la Tamise, à Londres.

ABOU DHABI : le numéro de juillet de National Geographic Al Arabiya examine les interactions complexes entre l'humanité et les forces environnementales, tout en mettant en lumière des récits culturels exceptionnels et des mouvements sociaux mondiaux transformateurs.

Le 178e numéro du magazine s'ouvre sur un reportage approfondi consacré au plus grand groupe nomade d'Afrique : les Peuls, qui comptent quelque 20 millions de personnes traversant les vastes zones désertiques du continent. Ces Bédouins des temps modernes perpétuent les migrations ancestrales de leurs ancêtres avec leurs troupeaux, parcourant l'Afrique d'est en ouest dans une quête éternelle d'eau et de pâturages.

L'enquête examine la manière dont cette société pastorale ancestrale fait face aux défis du XXI^e siècle, tels que le changement climatique et les bouleversements sociaux, tout en s'efforçant de revaloriser le rôle des femmes au sein de leur culture pastorale profondément ancrée.

Un contrepoint saisissant émerge dans « The New Archaeologists », qui dresse le portrait d'un phénomène inattendu sur les rives de la Tamise, à Londres : des influenceurs des réseaux sociaux qui se sont reconvertis en archéologues amateurs. Ces chasseurs de trésors de l'ère numérique ont fait des découvertes remarquables, mais ont également suscité des débats animés sur les protocoles archéologiques appropriés. 

Cet article porte sur le conflit émergent entre la passion populaire pour les découvertes historiques et la méthodologie scientifique établie, à une époque où la technologie démocratise l'accès à l'exploration archéologique.

L'enquête centrale du numéro, intitulée « Our Maligned Wildlife » (Notre faune malmenée), invite les lecteurs à reconsidérer les créatures les plus méconnues de la nature. De la blairelle mellifère, réputée pour son odeur âcre et son caractère féroce, au vautour à petits yeux et au lémurien aye-aye à l'apparence négligée, cet article soutient que ces animaux « laids » jouent un rôle écologique crucial et que leurs prétendus défauts pourraient en réalité être des atouts évolutifs.

Les lecteurs sont ensuite invités à voyager dans la campagne transylvanienne de Roumanie, où les communautés agricoles traditionnelles perpétuent des pratiques ancestrales malgré la pression croissante de la modernisation.

Le magazine se termine par une rétrospective photographique marquant le 400^e anniversaire de la ville de New York, retraçant l'évolution remarquable de cette métropole, passée d'une petite colonie à une puissance mondiale débordante de vie et de renouveau. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com