LONDRES: L’envoyé spécial des États-Unis pour l’Iran, Robert Malley, a déclaré que les États-Unis espèrent que l’Iran reprendra sérieusement les négociations sur la limitation de son programme nucléaire en échange d’un allègement des sanctions, mais que Washington se préparait à tous les scénarios possibles.
Lors d’une conférence de presse en ligne à laquelle a assisté Arab News, M. Malley a expliqué que l’Iran a deux voies devant lui: un retour à la diplomatie et un réengagement dans les négociations, ou une rupture totale des négociations, l’Iran retardant les pourparlers à perpétuité ou formulant des exigences qui dépassent les paramètres des négociations.
«Les pays, qu’ils fassent partie du CCG (Conseil de coopération du Golfe) ou de l’E3 (France, Allemagne, Italie) ont deux voies clairement tracées devant eux», a affirmé M. Malley.
«Une voie dans laquelle l’Iran, les États-Unis et les autres parties du P5+1 prennent leurs responsabilités au sérieux pour trouver des solutions aux questions restées en suspens après le sixième cycle de négociations à Vienne (...) afin que l’Iran respecte les contraintes sur son programme nucléaire qu’il a acceptées à Vienne en 2016.» Il a ajouté que si l’Iran choisit cette voie, les États-Unis devront lever les sanctions économiques qui sont «incompatibles» avec l’accord de 2016.
«Il y a ensuite l’autre voie, à laquelle nous devons au moins nous préparer, souligne M. Malley. Il s’agit du cas où l’Iran choisit une autre direction et continue de retarder la reprise des pourparlers ou revient avec des exigences qui dépassent clairement les paramètres du PAGC (Plan d’action global commun). Nous sommes de plus en plus préoccupés par la voie choisie par l’Iran.»
«C’est à l’Iran de choisir la voie qu’il souhaite emprunter.»
«S’il en choisit la seconde, le président Biden et le secrétaire d’État Blinken ont tous deux déjà assuré que si la diplomatie échoue, nous avons d’autres outils et nous les utiliserons pour empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire», indique M. Malley.
L’envoyé n’a pas dévoilé les mesures exactes que Washington prendrait si l’Iran refusait de reprendre sérieusement les négociations, mais «nous devons être prêts à tout», a-t-il déclaré.
Il a expliqué que les États-Unis seraient toujours ouverts à la diplomatie avec l’Iran pour résoudre la fissure diplomatique qui existe depuis longtemps entre les deux États.
Toutefois, précise-t-il, « la fenêtre de négociation pour un retour au PAGC ne sera pas ouverte éternellement. Il ne s’agit cependant pas d’une horloge chronologique, mais d’une horloge technologique. À un moment donné, le PAGC sera érodé, parce que l’Iran aura réalisé des progrès irréversibles, et dans ce cas, il est impossible de ressusciter un cadavre. Mais nous n’en sommes pas encore là.»
Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com







