L’emploi des jeunes, cheval de bataille du gouvernement face à la pandémie

Selon les chiffres publiés par Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emploi chez les moins de 25 ans augmente (Photo, Pascal GUYOT/AFP).
Selon les chiffres publiés par Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emploi chez les moins de 25 ans augmente (Photo, Pascal GUYOT/AFP).
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Publié le Samedi 19 septembre 2020

L’emploi des jeunes, cheval de bataille du gouvernement face à la pandémie

  • Le plan "1 jeune, 1 solution" est destiné aux 750 000 jeunes, qui, en cette rentrée 2020, arrivent sur le marché du travail
  • L’enjeu est de ne pas maintenir la jeunesse dans la précarité

PARIS : Comment se faire une place sur le marché du travail lorsqu’on est jeune chômeur, avec ou sans qualification, ou encore fraîchement diplômé, dans un contexte de crise sanitaire et économique?

Selon les chiffres publiés par Pôle emploi, le nombre de demandeurs d’emploi chez les moins de 25 ans a augmenté de 35% entre le premier et le deuxième trimestre 2020. Des chiffres qui confirment la tendance: les jeunes sont parmi les plus touchés par la crise économique liée au coronavirus.

Ils étaient nombreux à visiter le salon de l’emploi Jeunes d’avenir, organisé au Paris Event Center, le 15 septembre. Étudiants, apprentis ou jeunes diplômés, ils expriment leurs craintes quant à un avenir professionnel incertain, dans ce contexte de crise inédite causée par la pandémie de Covid-19. Ils sont tous à l’affût d’opportunités de stages, de contrats d’apprentissage ou d’un premier emploi.

En effet, les jeunes multiplient l’envoi de candidatures dans l’espoir d’obtenir un accord pour valider une formation en alternance, notamment celles qui concernent les domaines les plus sinistrés par la crise sanitaire, comme les secteurs de la restauration, du tourisme, de l’hôtellerie, ou encore de la culture.

«Je postule depuis plus de quatre mois pour obtenir un stage afin de valider mon cursus de formation dans le domaine de la finance, mais je n’ai pas obtenu de réponses concrètes à ce jour. Au mieux, on me propose de reporter ma candidature de quelques mois, dans l’espoir d’avoir plus de visibilité sur l’évolution de la situation économique et sanitaire», nous confie Lynda, une étudiante de quatrième année en école de commerce.

Mesures du gouvernement, le plan 1 jeune, 1 solution

Baptisé «France Relance», le plan de relance économique du gouvernement, annoncé par le Premier ministre, Jean Castex, le 3 septembre dernier, ciblera de nombreuses filières économiques en difficulté, et favorisera aussi l’investissement dans les filières d’avenir, créatrices des emplois de demain, qui seront occupés, en partie, par les jeunes.

En effet, un plan d’aide de 6,5 milliards d’euros, sur deux ans, sera consacré à aider les jeunes à intégrer une formation, un stage ou un emploi. «Avec ce plan, nous soutenons, dès à présent, ces premières victimes de la crise que sont les jeunes et les demandeurs d’emploi, a annoncé le Premier ministre lors de la présentation du plan de relance. Nous investissons massivement dans la formation pour les métiers et les filières de demain: la transformation écologique, l’industrie innovante, et le numérique», a-t-il précisé.

De son côté, Élisabeth Borne, la ministre du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion, affirme que des aides à l’embauche, des formations accompagnement et des mesures financières seront proposées pour soutenir l’emploi des jeunes. «Nous mobiliserons tous les leviers pour trouver une solution adaptée à chaque situation et à chaque jeune», assure-t-elle.

Le plan 1 jeune, 1 solution est destiné, entre autres, aux 750 000 jeunes, qui, en cette rentrée 2020, arrivent sur le marché du travail. Selon le chef du gouvernement, cette mesure phare permettra la création de 450 000 embauches d’ici à janvier 2021, de 230 000 contrats d’apprentissage, de 100 000 contrats de professionnalisation, et de 100 000 places en service civique.

Des programmes d’insertion pour 300 000 jeunes en difficulté ou en décrochage scolaire sont aussi prévus, avec la mobilisation d’une enveloppe budgétaire de 1,3 milliard d’euros.

Selon les annonces du gouvernement, 60 000 contrats aidés dans le secteur marchand, et 200 000 places dans le cadre de formations qualifiantes, notamment dans les filières de l’écologie, du numérique et de la santé, seront créés dans le cadre de ce dispositif. Ainsi, 16 000 formations supplémentaires sont programmées pour former des jeunes dans la filière de santé, et plus particulièrement comme infirmiers et aides-soignants.

Le secteur du transport – vélo, métro, bus et autres modes de transports en commun –, par exemple, bénéficiera d’une enveloppe budgétaire de 1,2 milliard d’euros, ce qui générera des emplois pour la réalisation des travaux de l’ordre de 55 000 postes équivalent temps plein (ETP). «Les mesures annoncées vont aider à préserver des emplois menacés, voire permettre d’en créer de nouveaux», affirme Jean Castex.

«L’enjeu est de ne pas maintenir la jeunesse dans la précarité. Il est donc nécessaire de se projeter à plus long terme. Les mesures d’urgence ont leur utilité pour ne pas laisser les jeunes sans perspectives immédiates, aussi bien en termes d’emploi que de formation. Mais elles doivent permettre de déboucher sur un véritable emploi», commente, de son côté, le syndicat Force ouvrière (FO).

Encourager les entreprises à l’embauche des jeunes

Parmi les mesures phares qui favoriseraient l’emploi des jeunes de moins de 25 ans, en CDI ou en CDD, pour une rémunération jusqu’à deux Smic, l’État compte accorder une prime qui peut atteindre 4 000 euros, laquelle sera attribuée sous forme d’une compensation de charges, versée par l’Agence de service et de paiement.

Ce montant serait doublé pour les petites et moyennes entreprises (PME, TPE), qui emploieraient des jeunes dans les secteurs liés à la transition écologique. «Nous relancerons l’économie par l’écologie», avait annoncé Bruno Le Maire, ministre de l’Économie dans le Journal du dimanche (JDD). Sur 100 milliards d’euros prévus, 30 % devraient être consacrés à la cause écologique», a précisé le ministre.


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.