L’Arabie saoudite de l’or noir à la mer Rouge, déconstruit des clichés bien ancrés

Au fil des pages, le diplomate décortique la restructuration économique et la construction d’une nation (Photo fournie)
Au fil des pages, le diplomate décortique la restructuration économique et la construction d’une nation (Photo fournie)
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Publié le Mercredi 27 octobre 2021

L’Arabie saoudite de l’or noir à la mer Rouge, déconstruit des clichés bien ancrés

  • L’ouvrage invite à mieux comprendre l’Arabie saoudite et sa manière singulière de se transformer
  • Il est trop tôt pour «dresser le bilan de la restructuration en cours», dans la mesure où il s’agit «d’une mission de longue haleine», estime dans son dernier livre Louis Blin, diplomate et historien français

PARIS: Diplomate français et historien, Louis Blin est indéniablement un grand connaisseur de l’Arabie saoudite. Il y a non seulement vécu et travaillé, mais possède aussi une profonde connaissance de l’Histoire de ce pays et de son évolution à travers les siècles. Blin est par ailleurs un homme de convictions, il aime connaître avant de juger, s’interroger et analyser avant de stigmatiser.

L’Arabie saoudite est l’un des pays les plus méconnus des Occidentaux

C’est pour cela que son récent ouvrage, L’Arabie saoudite: de l’or noir à la mer Rouge, publié aux éditions Eyrolles, est une incitation à découvrir le Royaume et à comprendre sa manière singulière d’évoluer et de se transformer. Rédigé dans un style simple mais foisonnant de références historiques, politiques, culturelles et géographiques, le livre est une déconstruction des clichés et des idées reçues bien ancrées dans l’esprit européen et français.

Au fil des pages, le diplomate décortique en utilisant son propre prisme la centralisation du pouvoir saoudien, la restructuration économique, la construction d’une nation, la marginalisation du salafisme et l’émergence d’une société qui se veut plus ouverte, moins renfermée sur elle-même. Car «derrière sa façade immobile, l’Arabie saoudite a entamé une révolution silencieuse dont on mal pris la mesure».

Un «grand bouleversement» politique

Il est important, assure l’auteur à Arab News en français de connaître l’Autre pour le comprendre «sans le juger selon des critères qui nous sont propres», et cela s’applique particulièrement à l’Arabie saoudite, «l’un des pays les plus méconnus».

 Louis Blin est indéniablement un grand connaisseur de l’Arabie saoudite. Il y a non seulement vécu et travaillé, mais possède aussi une profonde connaissance de l’Histoire de ce pays et de son évolution à travers les siècles. (Photo fournie).

L’Occident, affirme Blin dans son livre, «perçoit l’Arabie à travers le prisme du wahhabisme», mais de nos jours, le problème «réside moins dans le wahhabisme que dans la vision qu’en ont forgé les Occidentaux». Ils en ont une conception renfrognée qui les empêche d’apprécier la portée des évolutions en cours dans un pays dont la réalité leur échappe. Or, sous l’impulsion du roi Salmane ben Abdelaziz, le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a déclenché «le plus grand bouleversement politique qu’ait jamais connu le Royaume», explique Blin.

L’élan réformateur englobe tous les secteurs saoudiens

Le prince héritier épouse son époque, pour permettre à son pays de s’adapter aux normes mondiales. Le wahhabisme soumettait la société au pouvoir, alors qu’à l’inverse Mohammed ben Salmane «entend la mobiliser, ce qui implique l’adhésion et non la soumission» par l’adoption d’un projet commun, en l’occurrence la Vision 2030.

Blin souligne que le prince héritier «tourne la page du passé de son pays en s’entourant de réformateurs,  en faisant rentrer les oulémas dans les rangs. Il procède à la refonte du système judiciaire, et a créé de nouveaux ministères de la Culture et du Tourisme». Cet élan réformateur englobe tous les secteurs du pays, et il s’agit d’une révolution à la fois économique et mentale. Si le rythme de ces réformes peut paraître lent, concède Blin, cela s’explique par plusieurs facteurs. Il y a d’une part la nécessité de ménager les milieux qui peinent à s’adapter à la nouvelle donne, et d’autre part le fait que les réformateurs qui entourent le prince héritier «manquent de prise sur la réalité».

Blin indique d’ailleurs que le processus de réformes en cours «ne signifie pas une désislamisation» du pays, mais «vise à faire passer le pays de la guidance des clercs à un modèle moins austère». Il en va de même de la restructuration économique: le prince héritier ne cherche pas à instaurer un nouveau système, mais à «épurer l’ancien du parasitisme des élites sur les ressources» pour intégrer le Royaume dans la mondialisation.

Mission de longue haleine

Il était impératif de passer d’une économie qui repose sur la redistribution de la rente pétrolière à une économie de production pouvant employer les jeunes Saoudiens, dont le nombre dépasse 60% de la population. Un tel changement impliquait la mutation d’une Arabie saoudite «concentrée sur le Golfe» vers un pays renouant ses anciens liens avec les pays riverains de la mer Rouge, en développant de grands projets comme Neom.

Si le prince héritier a bien saisi la nécessité profonde de la modernisation pour les nouvelles générations saoudiennes, c’est «qu’il en est lui-même le produit», souligne Blin, en ajoutant qu’il est encore trop tôt pour «dresser le bilan de la restructuration en cours», dans la mesure où il s’agit «d’une mission de longue haleine». «Défaire est toujours plus aisé que rebâtir», souligne-t-il.

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L’approche de l’historien se situe aux antipodes de la perception de l’Arabie saoudite par certains milieux intellectuels français. Son ouvrage, le troisième qu’il consacre au Royaume, après La découverte de l’Arabie par les Français et La Ville d’Eve: Djeddah dans l’iconographie française jusqu’en 1940, est un livre choc. Il cherche à apaiser, et non à choquer.

Sa motivation essentielle est de pousser les Français à connaître ce pays. L’Hexagone a besoin de resserrer ses liens avec le Royaume, surtout en ces temps de désengagement américain, conclut l’auteur.


Kehlani réagit à l'annulation de son concert en raison de sentiments «anti-Israël»

Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
Kehlani, connue pour ses positions pro-palestiniennes, a réagi sur les réseaux sociaux cette semaine à l'annulation de son concert à l'université de Cornell. (Getty Images)
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  • La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël"
  • "Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert

DUBAI : La chanteuse américaine Kehlani s'est exprimée sur les médias sociaux après l'annulation de sa participation au concert annuel de l'université de Cornell en raison de sa position pro-palestinienne.

La semaine dernière, le président de Cornell, Michael Kotlikoff, a annoncé qu'il retirait l'invitation de la chanteuse R&B à se produire lors de l'événement en raison de ce qu'il a qualifié de "sentiments antisémites et anti-Israël".

"Malheureusement, même si ce n'était pas l'intention, le choix de Kehlani comme tête d'affiche de cette année a semé la division et la discorde au Slope Day", a écrit M. Kotlikoff la semaine dernière, en faisant référence au concert.

"Pour cette raison, j'annule l'invitation de Kehlani et je m'attends à ce qu'une nouvelle programmation pour un grand Slope Day 2025 soit annoncée sous peu".

Il poursuit : "Dans les jours qui ont suivi l'annonce de Kehlani, j'ai entendu de graves préoccupations de la part de notre communauté : beaucoup sont en colère, blessés et confus que le Slope Day présente un artiste qui a épousé des sentiments antisémites et anti-israéliens dans ses spectacles, ses vidéos et sur les médias sociaux. Dans notre pays, tout artiste a le droit d'exprimer des opinions haineuses, mais le Slope Day a pour but d'unir notre communauté, et non de la diviser.

Dans une nouvelle vidéo Instagram réagissant à l'annulation, Kehlani a déclaré : "On me demande et on m'appelle à clarifier et à faire une déclaration encore une fois pour la millionième fois, que je ne suis pas antisémite ni antijuive. Je suis contre le génocide, je suis contre les actions du gouvernement israélien, je suis contre l'extermination d'un peuple entier, je suis contre le bombardement d'enfants innocents, d'hommes, de femmes... c'est ce que je suis contre".

Le jeune homme de 30 ans, qui collabore fréquemment avec le groupe Jewish Voice for Peace, a ajouté une légende : "Je sais que vous avez vu que l'université Cornell a annulé mon spectacle, et maintenant il y a des tentatives d'autres annulations qui s'ajoutent à celles que j'ai déjà subies au cours de l'année écoulée. Si vous voulez me priver d'une opportunité, dites-vous que c'est à cause de votre sionisme. n'en faites pas une question antijuive. c'est un jeu joué. tout cela parce que nous voulons que les gens arrêtent de mourir. J'espère que cela vous aidera.


Comment Netflix fait voyager l'humour français d'Astérix et d'Alain Chabat

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
"C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René. (AFP)
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  • Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme
  • Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga

PARIS: "C'est très très important que l'humour voyage": doublée dans près de 40 langues et diffusée dans 190 pays sur Netflix, la série animée du réalisateur français Alain Chabat, tirée d'Astérix, a nécessité "un énorme" travail de traduction, en collaboration avec les éditions Albert René.

Arabe, coréen, croate, hébreu ou encore mandarin... 38 versions seront proposées aux quelque 300 millions d'abonnés de la plateforme, où débarque mercredi "Astérix et Obélix: le combat des chefs", inspiré de l'album éponyme.

Netflix a "fait un super boulot" pour ne "pas perdre l'humour à la traduction" et adapter les calembours et références indissociables de la saga, a assuré à l'AFP Céleste Surugue, le directeur général des Editions Albert René, qui détiennent les droits des albums.

Le géant du streaming, qui n'a pas répondu à l'AFP à ce sujet, s'est notamment appuyé sur les traductions existantes de l’œuvre originale, qui ne manquent pas: avec 120 langues et dialectes au compteur, "Astérix" est la bande dessinée la plus traduite au monde.

"On a travaillé main dans la main, que ce soit sur les noms des personnages (...) certaines phrases célèbres", l'éditeur ayant fait "relire et valider" les scripts avec une société spécialisée partenaire et donné accès à ses traducteurs "quand il y avait des interrogations, des difficultés", selon Céleste Surugue.

En Allemagne, deuxième marché d'Astérix derrière la France et où l'expression "Die spinnen, die Römer!" ("Ils sont fous ces Romains!") est passée dans le langage courant, les lecteurs du "Combat des Chefs" devraient ainsi s'y retrouver.

Fastanfurious 

De même, en anglais, Idéfix s'appelle toujours Dogmatix, comme l'a baptisé la traductrice britannique historique d'Astérix Anthea Bell, tout comme Abraracourcix conserve le nom Vitalstatistix.

Quid des ajouts d'Alain Chabat, connu pour son humour ultra-référencé? Sur "un certain nombre d'endroits", le réalisateur et scénariste "est très fidèle, voire très proche dans les dialogues à ce qu'on a dans l'album" sorti en 1966, souligne Céleste Surugue.

Pour les nouveaux personnages, "des noms fonctionnant dans plein de pays" ont souvent été choisis, comme Metadata, Potus (abréviation de "President of the United States") ou encore Fastanfurious (en référence à la franchise centrée sur les voitures).

Quant aux "références culturelles locales", les traducteurs "ont pris soin d'essayer de trouver des équivalents à chaque fois".

Pour autant, certaines blagues semblent impossibles à transposer, comme une allusion au duo français Omar et Fred (Omar Sy et Fred Testot) impliquant... homard et fraises.

Une "problématique" commune aux albums, relève Céleste Surugue, citant l'exemple des Romains "déplaçant des bornes" dans "Astérix et la Transitalique".

Connu dans le monde entier, avec plus de 400 millions d'exemplaires vendus, Astérix "est particulièrement fort en Europe continentale", et est, en langue anglaise, surtout prisé dans "les pays du Commonwealth" comme l'Afrique du Sud, la Nouvelle-Zélande, l'Australie ou l'Inde, selon M. Surugue.

Son adaptation sur Netflix devrait permettre de le faire découvrir à un public plus large que les films dédiés au cinéma, notamment aux Etats-Unis et en Angleterre, où ses aventures sont généralement cantonnées aux salles d'art et essai, en version originale, d'après M. Surugue.

Succès public en France en 2023 avec 4,6 millions d'entrées, le long-métrage de l'acteur et metteur en scène français Guillaume Canet, "L'empire du milieu", doublé dans "une petite trentaine de langues", avait bénéficié d'une sortie dans plus de 50 pays.


Le prince héritier jordanien célèbre le 31e anniversaire de la princesse Rajwa

Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire (Instagram).
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  • La famille royale partage un nouveau portrait officiel de la princesse.
  • La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière

DUBAI : Le prince héritier de Jordanie, Hussein ben Abdullah, a adressé lundi sur les réseaux sociaux ses meilleurs vœux à son épouse d'origine saoudienne, la princesse Rajwa Al-Hussein, à l'occasion de son 31e anniversaire.

"Joyeux anniversaire Rajwa ! Reconnaissant pour l'amour, la gentillesse et la chaleur que tu apportes dans la vie d'Iman et la mienne", a-t-il écrit, faisant référence à leur petite fille, la Princesse Iman.

La princesse Rajwa a donné naissance à Iman – la première petite-fille du roi Abdallah II de Jordanie et de la reine Rania – en août de l'année dernière.

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La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire (Instagram).

La famille royale jordanienne a partagé un nouveau portrait officiel de la princesse Rajwa pour célébrer son anniversaire. On la voit porter un ensemble composé d'un haut à col bénitier et d'un pantalon à jambe large de la marque Simkhai, basée à Los Angeles. Elle a accessoirisé son look avec le collier lariat two letters de Joy Jewels, qui reprend les premières lettres arabes des noms du prince héritier et de la princesse Rajwa.