LONDRES : La BBC, sous forte pression politique et régulièrement accusée au Royaume-Uni de ne pas refléter la diversité de ce pays, a rendu public vendredi un plan pour améliorer son impartialité.
Souvent ciblé par le gouvernement conservateur de Boris Johnson et soumis à la vive concurrence des plateformes comme Netflix, le groupe audiovisuel public a également été ébranlé par plusieurs scandales dont les répliques l'ont encore récemment secoué, à l'instar de l'interview de la princesse Diana il y a un quart de siècle décrochée par un journaliste en recourant à de faux documents.
Le plan en dix points dévoilé vendredi prévoit notamment des formations pour améliorer l'impartialité, un passage en revue régulier des contenus de la BBC, une transparence accrue ainsi qu'une politique en faveur des lanceurs d'alertes.
"Les valeurs éditoriales de la BBC d'impartialité, d'exactitude et de confiance sont les fondations de notre relation avec le public au Royaume-Uni et à travers le monde", a déclaré le directeur général de la BBC, Tim Davie.
"Les changements que nous avons annoncés permettent non seulement de nous assurer que nous avons tiré les leçons du passé mais aussi de protéger ces valeurs pour l'avenir", a-t-il ajouté.
Le contenu du plan reprend les recommandations d'un rapport également rendu public vendredi, commandé après qu'un précédent rapport a étrillé la BBC sans sa gestion de l'affaire de l'entretien avec la princesse Diana en 1995.
La réputation de rigueur journalistique et d'indépendance du géant audiovisuel a été la cible d'accusations de partialité, comme au moment de la couverture du Brexit, et il est régulièrement accusé d'élitisme londonien.
Face à ces accusations, le groupe cherche à délocaliser certains services en province et a durci les règles encadrant la participation de ses employés aux réseaux sociaux.
Déjà forte à l'approche de discussions prochaines sur la charte encadrant sa mission, la pression politique s'est récemment accrue avec la nomination d'une nouvelle ministre de la Culture considérée comme étant très critique, Nadine Dorries.
Après avoir pris ses fonctions, cette dernière a dit vouloir obtenir "un vrai changement", accusant les employés de la "Beeb" d'avoir "tous les mêmes partis pris politiques" et de "parler beaucoup de diversité sans parler des enfants des milieux populaires".