Yémen: douze morts dans un attentat à la voiture piégée à Aden

Le personnel des services d'urgence yéménites et des passants se rassemblent sur le site d'une explosion près de l'aéroport de la ville d'Aden, dans le sud du pays, le 30 octobre 2021. (Photo, AFP)
Le personnel des services d'urgence yéménites et des passants se rassemblent sur le site d'une explosion près de l'aéroport de la ville d'Aden, dans le sud du pays, le 30 octobre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 31 octobre 2021

Yémen: douze morts dans un attentat à la voiture piégée à Aden

  • L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat mais cette ville du sud du pays a été la cible de plusieurs attaques attribuées par le pouvoir aux Houthis, ou revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI)
  • L'attaque est la plus meurtrière à Aden depuis un attentat en décembre 2020 contre l'aéroport de la ville, peu après l'atterrissage des membres du nouveau gouvernement d'union yéménite, faisant au moins 26 morts et plus de 50 blessés

ADEN : Au moins douze civils, dont des enfants, ont été tués samedi dans un attentat à la voiture piégée près de l'aéroport d'Aden, deuxième ville du Yémen en guerre et siège du gouvernement, ont indiqué des responsables de sécurité.

L'attentat n'a pas été revendiqué dans l'immédiat mais cette ville du sud du pays a été la cible de plusieurs attaques attribuées par le pouvoir aux Houthis, ou revendiquées par le groupe jihadiste Etat islamique (EI).

L'attaque est la plus meurtrière à Aden depuis un attentat en décembre 2020 contre l'aéroport de la ville, peu après l'atterrissage des membres du nouveau gouvernement d'union yéménite, faisant au moins 26 morts et plus de 50 blessés. Des ministres avaient accusé les Houthis.

"Douze civils ont été tués dans une explosion près de l'aéroport d'Aden", a déclaré à l'AFP un responsable de sécurité sous couvert de l'anonymat, en faisant état d'un nombre indéterminé de blessés dont certains dans un état critique. Un autre responsable a confirmé ce bilan.

Un porte-parole du Conseil de transition du Sud (STC), qui participe au gouvernement d'union yéménite avec les partisans du président Abd Rabbo Mansour Hadi, reconnu par la communauté internationale, a affirmé que l'explosion était due à une voiture piégée.

"Une voiture piégée a explosé, tuant un nombre de citoyens dont des enfants et blessant d'autres", a dit Ali Al-Kathiri dans un communiqué.

Sur les lieux, des pompiers ont été dépêchés pour éteindre le feu provoqué par la déflagration et des hommes ont retiré un cadavre d'une voiture détruite, a constaté un correspondant de l'AFP.

Enfants tués à Taëz

Le 10 octobre, la ville d'Aden a été frappée par un attentat à la voiture piégée ayant coûté la vie à six personnes. L'attaque a visé un convoi de responsables dont le gouverneur d'Aden et un ministre, sortis indemnes.

Le Yémen est depuis 2014 plongé dans une guerre entre les forces progouvernementales et les Houthis, qui contrôlent une grande partie du nord du pays dont la capitale Sanaa.

Après la conquête de la capitale par les Houthis, le gouvernement avait établi provisoirement son siège à Aden. 

Les Houthis ont l'appui politique de l'Iran, tandis que le pouvoir est soutenu militairement depuis 2015 par une coalition menée par l'Arabie saoudite, pays voisin du Yémen et grand rival de Téhéran. 

Plus tôt samedi, trois enfants, des frères, ont été tués et trois autres blessés dans un tir d'obus sur Taëz (sud-ouest), troisième ville du pays, selon un responsable de sécurité.

L'agence de presse officielle Saba a accusé les Houthis d'avoir "bombardé le quartier d'al-Kamp, tuant trois enfants et en blessant trois autres, dont l'un a dû être amputé des jambes".

D'après des ONG internationales, des dizaines de milliers de personnes ont péri dans le conflit et des millions ont été déplacées. Près de 80% de la population yéménite compte sur l'aide humanitaire pour survivre.

Bataille de Marib

Selon les autorités, 139 camps de déplacés abritent plus de deux millions de personnes ayant fui les affrontements à travers le pays.

Ces dernières semaines, les combats se sont intensifiés autour de la ville de Marib, dernier bastion loyaliste dans le nord du Yémen que les insurgés cherchent à capturer depuis des mois.

La coalition fait état quasi-quotidiennement de bilans de Houthis tués dans les frappes. Ces chiffres ne peuvent toutefois être vérifiés de source indépendante et les Houthis ne communiquent que très rarement sur leurs pertes.

L'un des dirigeants Houthis, Mohammed Nasser al-Atifi a affirmé cette semaine que la ville était "quasi-encerclée" par les houthis et que sa prise n'était "qu'une question de temps".

Depuis le début de l'année, les combats autour de Marib ont déplacé plus de 55.000 personnes, dont 10 000 pour le seul mois de septembre, selon le porte-parole de l'Organisation internationale pour les migrations mi-octobre. Ces chiffres ne concernent que les zones auxquelles les équipes ont accès.


Vision 2030: le Cabinet remercie les agences impliquées

Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, assiste à la session du Cabinet, mardi. (SPA)
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  • Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne
  • Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne

RIYAD: Le Conseil des ministres a salué les efforts des agences gouvernementales ayant contribué aux avancées réalisées dans le cadre de la Vision saoudienne 2030, alors que le Royaume se rapproche de l’atteinte de ses objectifs clés, a rapporté mardi l’Agence de presse saoudienne (SPA).

D’après le rapport annuel 2024 de la Vision, 93% des principaux indicateurs de performance ont été entièrement ou partiellement atteints depuis le lancement de l’initiative il y a neuf ans.

Le ministre des Médias, Salman al-Dosari, a précisé que le cabinet avait discuté de la troisième et dernière phase de la Vision 2030, qui débutera en 2026. Cette phase visera à pérenniser l’impact des transformations déjà engagées tout en exploitant de nouvelles opportunités de croissance.

Le Conseil des ministres a également salué le don généreux d’un milliard de riyals saoudiens (266,6 millions de dollars; 1 dollar = 0,88 euro) effectué par le prince héritier Mohammed ben Salmane, destiné à soutenir des projets de logement pour les bénéficiaires saoudiens éligibles et les familles dans le besoin.

Le cabinet a souligné que ce don illustre l’engagement constant du prince héritier à améliorer la qualité de vie des citoyens, ainsi que son intérêt soutenu pour le secteur du logement et les initiatives visant à offrir des logements décents aux familles méritantes à travers le Royaume.

Le prince Mohammed a également informé le Conseil de sa rencontre avec le roi Abdallah II de Jordanie, ainsi que de ses échanges avec le Premier ministre indien Narendra Modi.

Le cabinet a salué les résultats de la deuxième réunion du Conseil de partenariat stratégique saoudo-indien, soulignant le développement continu des relations économiques, commerciales et d’investissement entre les deux pays.

Le Conseil des ministres a souligné que la sécurité du Moyen-Orient exigeait d'accélérer la recherche d'une solution juste et globale à la question palestinienne, conformément aux résolutions de la légitimité internationale, à l'initiative de paix arabe et à la création d'un État palestinien indépendant le long des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.

Le Conseil a affirmé que le Royaume poursuivait ses efforts pour accélérer le redressement économique de la République arabe syrienne et a renouvelé son appel aux institutions financières régionales et internationales pour qu'elles reprennent et étendent leurs opérations dans le pays.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite condamne les actions d'Israël à Gaza devant la CIJ

 Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
Le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, s'exprime devant la Cour. (Capture d'écran)
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  • Tel-Aviv "continue d'ignorer" les décisions de la Cour internationale de justice, déclare le représentant du Royaume
  • M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

DUBAI : L'Arabie saoudite a condamné mardi devant la Cour internationale de justice la campagne militaire israélienne en cours à Gaza, l'accusant de défier les décisions internationales et de commettre de graves violations des droits de l'homme.

S'exprimant devant la Cour, le représentant du Royaume, Mohamed Saud Alnasser, a déclaré qu'Israël "continue d'ignorer les ordres de la Cour" et a insisté sur le fait que "rien ne justifie les violations commises par Israël à Gaza".

M. Alnasser a ajouté qu'"Israël a transformé Gaza en un tas de décombres", soulignant la dévastation généralisée et les souffrances infligées aux civils.

Ses remarques ont été formulées au deuxième jour des audiences de la CIJ sur les obligations humanitaires d'Israël à l'égard des Palestiniens, qui se déroulent dans le cadre d'un blocus israélien total de l'aide à la bande de Gaza, qui dure depuis plus de 50 jours.

Ces audiences s'inscrivent dans le cadre d'efforts plus larges visant à déterminer si Israël a respecté les responsabilités juridiques internationales dans sa conduite lors de la guerre contre Gaza.

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Syrie: neuf morts dans des affrontements entre forces de sécurité et combattants druzes près de Damas

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants. (AFP)
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  • Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité "
  • "La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué

DAMAS: Neuf personnes ont été tuées dans des affrontements entre les forces de sécurité syriennes et des combattants de la minorité druze à Jaramana, dans la banlieue de Damas, sur fond de tension confessionnelle, selon un nouveau bilan mardi d'une ONG.

Ces violences interviennent un mois après des massacres qui ont visé la minorité alaouite, faisant des centaines de morts, dans le pays où la coalition islamiste qui a pris le pouvoir en décembre est scrutée par la communauté internationale.

Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), "les forces de sécurité ont lancé un assaut" contre la banlieue à majorité druze de Jaramana, après la publication sur les réseaux sociaux d'un message vocal attribué à un druze et jugé blasphématoire envers l'islam.

L'OSDH, basée au Royaume-Uni mais qui dispose d'un solide réseau de sources en Syrie, a précisé que six combattants locaux de Jaramana et trois "assaillants" avaient été tués.

Plusieurs habitants de Jaramana joints au téléphone par l'AFP ont indiqué avoir entendu des échanges de tirs dans la nuit.

"Nous ne savons pas ce qui se passe, nous avons peur que Jaramana devienne un théâtre de guerre", a affirmé Riham Waqaf, une employée d'une ONG terrée à la maison avec son mari et ses enfants.

"On devait emmener ma mère à l'hôpital pour un traitement, mais nous n'avons pas pu" sortir, a ajouté cette femme de 33 ans.

Des combattants locaux se sont déployés dans les rues et aux entrées de la localité, demandant aux habitants de rester chez eux, a dit à l'AFP l'un de ces hommes armés, Jamal, qui n'a pas donné son nom de famille.

"Jaramana n'a rien connu de tel depuis des années". La ville est d'habitude bondée, mais elle est morte aujourd'hui, tout le monde est à la maison", a-t-il ajouté.

Mardi matin, quelques commerces ont ouvert leurs portes mais les rues de Jaramana, au sud-est de Damas, à majorité druze mais compte également des familles chrétiennes, étaient quasiment désertes, ont rapporté des habitants.

 "Respecter l'ordre public" 

Dans un communiqué, les autorités religieuses druzes locales ont "vivement dénoncé l'attaque armée injustifiée contre Jaramana (...) qui a visé les civils innocents", faisant assumer aux autorités syriennes "l'entière responsabilité de ce qui s'est produit et de toute aggravation de la situation".

"La protection de la vie, de la dignité et des biens des citoyens est l'une des responsabilités les plus fondamentales de l'Etat et des organismes de sécurité", a ajouté le communiqué.

Il a dénoncé dans le même temps "toute atteinte au prophète Mahomet" et assuré que le message vocal était fabriqué "pour provoquer la sédition".

Le ministère de l'Intérieur a souligné mardi "l'importance de respecter l'ordre public et de ne pas se laisser entraîner dans des actions qui perturberaient l'ordre public".

Il a ajouté qu'il enquêtait sur le message "blasphématoire à l'égard du prophète" Mahomet pour identifier l'auteur et le traduire en justice.

Les druzes, une minorité ésotérique issue de l'islam, sont répartis notamment entre le Liban, la Syrie et Israël.

Dès la chute du pouvoir de Bachar al-Assad le 8 décembre en Syrie, après plus de 13 ans de guerre civile, Israël multiplié les gestes d'ouverture envers cette communauté.

Début mars, à la suite d'escarmouches à Jaramana, Israël avait menacé d'une intervention militaire si les nouvelles autorités syriennes s'en prenaient aux druzes.

Ces propos ont été immédiatement rejetés par les dignitaires druzes, qui ont réaffirmé leur attachement à l'unité de la Syrie. Leurs représentants sont en négociation avec le pouvoir central à Damas pour parvenir à un accord qui permettrait l'intégration de leurs groupes armés dans la future armée nationale.

Depuis que la coalition islamiste dirigée par Ahmad al-Chareh, qui a été proclamé président intérimaire, a pris le pouvoir, la communauté internationale multiplie les appels à protéger les minorités.

Début mars, les régions du littoral dans l'ouest de la Syrie ont été le théâtre de massacres qui ont fait plus de 1.700 tués civils, en grande majorité des alaouites, selon l'OSDH.