Ses concurrents s'ouvrent, et Hong Kong s'isole dans sa stratégie «zéro Covid»

La police disperse la foule s’étant rassemblée dans les rues de Hong Kong pour fêter Halloween, le 30 octobre (Photo, AFP).
La police disperse la foule s’étant rassemblée dans les rues de Hong Kong pour fêter Halloween, le 30 octobre (Photo, AFP).
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Publié le Dimanche 31 octobre 2021

Ses concurrents s'ouvrent, et Hong Kong s'isole dans sa stratégie «zéro Covid»

  • Hong Kong a mis en place des règles parmi les plus strictes au monde
  • Le principal lobby financier a averti la semaine dernière que «le statut de Hong Kong en tant que centre financier international est menacé»

HONG KONG: Tandis que les autres places du commerce international annoncent l'une après l'autre leur réouverture, Hong Kong s'enfonce dans l'isolement, un choix consternant pour le secteur des affaires qui ne voit pas de fin à la stratégie "zéro Covid" imposée par un gouvernement redevable à Pékin.

Hong Kong, qui se surnomme elle-même "la ville mondiale de l'Asie", a mis en place des règles parmi les plus strictes au monde, avec notamment une quarantaine de 14 ou 21 jours imposée à tout nouvel arrivant même complètement vacciné.

En début de semaine, les autorités ont encore renforcé les mesures sanitaires dans l'objectif de créer une bulle sanitaire avec le continent, alors même que la Chine connaît un nouveau regain épidémique. 

La dirigeante de Hong Kong Carrie Lam a déclaré que le rétablissement des voyages transfrontaliers était "plus important" que la réouverture internationale et que la ville devait être encore plus stricte que le continent pour gagner la confiance de Pékin. 

Un choix qui suscite l'inquiétude des dirigeants de multinationales, qui ont de plus en plus de mal à retenir les talents et à remplacer ceux qui partent, tandis que Londres, New York, Tokyo et Singapour reprennent les réunions en face à face, les conférences et les voyages d'affaires. 

Le principal lobby financier a averti la semaine dernière que "le statut de Hong Kong en tant que centre financier international est menacé", de même que "sa reprise économique à long terme et sa compétitivité en tant que ville d'affaires". 

L'AFP s'est entretenue avec six cadres supérieurs de sociétés internationales, qui demandant à rester anonymes pour pouvoir parler franchement, ont tous dressé un tableau similaire. 

Exode

Hong Kong a été largement épargnée par la pandémie, avec seulement 213 morts et un peu plus de 12.000 cas au total pour 7 millions d'habitants.

Mais l'optimisme suscité par l'efficacité de la stratégie sanitaire a laissé place à la crainte que Hong Kong, comme la Chine, ne reste fermée pendant une bonne partie de l'année prochaine. 

"Tous ceux à qui je parle s'attendent à ce qu'il n'y ait pas de levée de la quarantaine avant les Jeux olympiques d'hiver (en février) et peut-être pas avant la réélection de Xi Jinping", affirme à l'AFP James, un banquier australien qui a passé 30 ans à Hong Kong. 

Les dirigeants chinois tiendront un rassemblement en octobre au cours duquel Xi Jinping devrait obtenir un troisième mandat et l'on s'attend de plus en plus à ce que Pékin ne se risque pas à une réouverture des frontières avant cette date sensible. 

Selon James, les fêtes de départ régulières et la baisse soudaine des listes d'attente pour les écoles internationales témoignent d'un exode faible mais régulier des cols blancs étrangers de Hong Kong, "en particulier ceux qui ont une famille". 

Directeur général d'une banque d'investissement internationale, John dit avoir passé 49 jours en quarantaine au cours des 15 derniers mois et envisager de déménager à Singapour ou à Londres. 

"Nous avons des employés qui déménagent tous les mois", assure-t-il.

«Insoutenable»

Parmi les mesures annoncées cette semaine figure la fin de la plupart des quelques exemptions de quarantaine restantes, qui concernaient des personnalités du monde des affaires jugées cruciales pour le fonctionnement de la ville. 

Les autorités ont également déclaré que les patients guéris du coronavirus devaient passer 14 jours supplémentaires en quarantaine après leur sortie de l'hôpital. 

Ben Cowling, épidémiologiste à l'Université de Hong Kong qui conseille le gouvernement, a déclaré que la suppression du petit nombre d'exemptions "aura des coûts économiques énormes" mais qu'elle est au moins "fondée sur des preuves".

"Mais il ne semble pas y avoir de justification épidémiologique pour ces 14 jours supplémentaires", a-t-il déclaré à l'AFP, ajoutant qu'aucun des 10.000 patients libérés de Hong Kong n'a provoqué d'épidémie.

Une nouvelle incohérence en matière de santé publique qui contribue à alimenter les soupçons à Hong Kong selon lesquels le coronavirus est utilisé pour limiter la population après les manifestations pro-démocratie de 2019 et la répression de la dissidence qui a suivi.

Actuellement, 240 personnes peuvent assister à un banquet de mariage en intérieur, mais les groupes de plus de quatre personnes mangeant des sandwichs ensemble dans un parc restent interdits. 

Un Américain qui travaille pour une société de gestion d'actifs a déclaré que sa famille avait dû se soumettre à une quarantaine obligatoire lorsqu'une personne de son immeuble a été testée positive.

"La politique sanitaire chevauche clairement beaucoup d'autres objectifs politiques", estime-t-il, disant être devenu "profondément pessimiste".

Interrogé sur ce qu'une année supplémentaire de restrictions pourrait faire aux entreprises, il lâche : "C'est tout simplement insoutenable".


Réunion sur Gaza vendredi à Miami entre Etats-Unis, Qatar, Egypte et Turquie

L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain. (AFP)
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  • Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump
  • Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale

WSAHINGTON: L'émissaire américain Steve Witkoff se réunira vendredi à Miami (Floride, sud-est) avec des représentants du Qatar, de l'Egypte et de la Turquie pour discuter des prochaines étapes concernant la bande de Gaza, a appris l'AFP jeudi auprès d'un responsable américain.

Le Qatar et l'Egypte, qui font office de médiateurs autant que de garants du cessez-le-feu dans le territoire palestinien ravagé par deux ans de guerre, ont récemment appelé à passer à la prochaine phase du plan de Donald Trump.

Celle-ci prévoit le désarmement du Hamas, le retrait progressif de l'armée israélienne de tout le territoire, la mise en place d'une autorité de transition et le déploiement d'une force internationale.

Le cessez-le-feu à Gaza, entré en vigueur en octobre entre Israël et le Hamas, demeure précaire, les deux camps s'accusant mutuellement d'en violer les termes, tandis que la situation humanitaire dans le territoire reste critique.

Le président américain n'en a pas moins affirmé mercredi, dans une allocution de fin d'année, qu'il avait établi la paix au Moyen-Orient "pour la première fois depuis 3.000 ans."

La Turquie sera représentée à la réunion par le ministre des Affaires étrangères Hakan Fidan.

Dans un discours, le président turc Recep Tayyip Erdogan a quant à lui affirmé que son pays se tenait "fermement aux côtés des Palestiniens".

 

 


Zelensky dit que l'Ukraine a besoin d'une décision sur l'utilisation des avoirs russes avant la fin de l'année

ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
ze;"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a déclaré Zelensky. (AFP)
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  • Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année
  • "Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord

BRUXELLES: Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé jeudi que l'Ukraine avait besoin d'une décision européenne sur l'utilisation des avoirs russes gelés avant la fin de l'année, lors d'une conférence de presse à Bruxelles en marge d'un sommet des dirigeants de l'UE sur le sujet.

"Nos partenaires ont été informés que la décision doit être prise d'ici la fin de cette année", a-t-il déclaré. Il avait indiqué auparavant que Kiev aurait un "gros problème" si les dirigeants européens ne parvenaient pas à un accord sur l'utilisation de ces avoirs pour financer l'Ukraine. En l'absence d'accord, Kiev sera à court d'argent dès le premier trimestre 2026.

 

 


Trump impose des restrictions d'entrée à sept autres pays et aux Palestiniens

Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
Des personnes arrivent à l'aéroport international John F. Kennedy de New York, le 9 juin 2025. (AFP)
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  • Donald Trump élargit les interdictions d’entrée aux États-Unis à sept pays supplémentaires, dont la Syrie, et inclut les Palestiniens munis de documents de l’Autorité palestinienne
  • La Maison Blanche invoque la sécurité nationale, tout en prévoyant des exceptions limitées, dans le cadre d’un durcissement général de la politique migratoire

WASHINGTON: Donald Trump a étendu mardi les interdictions d'entrée aux Etats-Unis aux ressortissants de sept pays, dont la Syrie, ainsi qu'aux Palestiniens.

Le président américain a signé une proclamation "restreignant et limitant davantage l'entrée des ressortissants étrangers afin de protéger la sécurité des Etats-Unis", a indiqué la Maison Blanche.

Les nouveaux pays concernés par cette mesure sont le Burkina Faso, le Niger, le Mali, le Soudan du Sud et la Syrie, tandis que le Laos et la Sierra Leone passent de restrictions partielles à totales.

Les Palestiniens disposant de documents de voyage émis par l'Autorité palestinienne sont également visés.

L'administration Trump avait déjà imposé des restrictions totales visant les ressortissants de douze pays et des dizaines d'autres pays se sont vus imposer des restrictions partielles.

S'agissant de la Syrie, la mesure intervient quelques jours après une attaque meurtrière contre des soldats américains dans le centre de ce pays.

L'administration Trump dit avoir identifié des pays où les vérifications sont "tellement insuffisantes qu'elles justifiaient une suspension totale ou partielle de l'admission des ressortissants de ces pays".

La proclamation prévoit cependant des exceptions pour les résidents permanents légaux, les titulaires de visas existants, certaines catégories de visas comme les athlètes et les diplomates, et les personnes dont "l'entrée sert les intérêts nationaux des Etats-Unis".

Depuis son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump mène une vaste campagne contre l'immigration illégale et a considérablement durci les conditions d'entrée aux Etats-Unis et l'octroi de visas, arguant de la protection de la sécurité nationale.

Ces mesures visent ainsi à interdire l'entrée sur le territoire américain aux étrangers qui "ont l'intention de menacer" les Américains, selon la Maison Blanche.

De même, pour les étrangers qui "pourraient nuire à la culture, au gouvernement, aux institutions ou aux principes fondateurs" des Etats-Unis.

Le président américain s'en est récemment pris avec virulence aux Somaliens, disant qu'il "ne voulait pas d'eux chez nous".

En juin, il avait annoncé des interdictions d'entrée sur le territoire américain aux ressortissants de douze pays, principalement en Afrique et au Moyen-Orient (Afghanistan, Birmanie, Tchad, Congo-Brazzaville, Guinée équatoriale, Erythrée, Haïti, Iran, Libye, Somalie, Soudan, Yémen).

En revanche, le Turkménistan, pays qui figure parmi les plus reclus au monde, se voit accorder un satisfécit, la Maison Blanche évoquant mardi des "progrès significatifs" dans cet Etat d'Asie centrale.

Du coup, les ressortissants de ce pays pourront à nouveau obtenir des visas américains, mais uniquement en tant que non-immigrants.

Lors de son premier mandat (2017-2021), Donald Trump s'en était pris de façon similaire à certains pays, ciblant principalement des pays musulmans.