COP26: bienvenue à bord du train des jeunes militants pour le climat

Des passagers montent à bord du train pour le climat au départ d'Amsterdam le 30 octobre 2021, pour se rendre à la COP26 à Glasgow, en Ecosse. (Photo, ANP/AFP)
Des passagers montent à bord du train pour le climat au départ d'Amsterdam le 30 octobre 2021, pour se rendre à la COP26 à Glasgow, en Ecosse. (Photo, ANP/AFP)
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Publié le Lundi 01 novembre 2021

COP26: bienvenue à bord du train des jeunes militants pour le climat

  • «Les responsables politiques n'atteindront pas les objectifs de l'Accord de Paris, ils ne maintiendront pas (la hausse de) la température sous +1,5°C»
  • A bord du train de 20 voitures se trouvent aussi de nombreux journalistes, dont une nouvelle génération de reporters, qui ont troqué les caméras pour des smartphones

GLASGOW : Un wagon dédié à la "réalité climatique", un autre à la "transformation de la société": bienvenue à bord du train menant quelque 400 jeunes militants vers la conférence COP26 à Glasgow, jugée cruciale pour l'avenir de la planète.


Pendant les dix heures les ayant conduits d'Amsterdam à la principale ville écossaise, avec des arrêts à Bruxelles et Londres, ces jeunes, parmi lesquels de nombreux adolescents, ont échangé dans un esprit de camaraderie, mais aussi de colère et de gravité face à l'urgence climatique.


Beaucoup, pourtant, fondent peu d'espoir sur ce grand sommet, qui s'est ouvert dimanche et verra défiler jusqu'au 12 novembre plus d'une centaine de dirigeants et les délégations de presque tous les pays de la planète, avec l'espoir d'atteindre des engagements concrets pour limiter le réchauffement climatique. 


"Les responsables politiques n'atteindront pas les objectifs de l'Accord de Paris, ils ne maintiendront pas (la hausse de) la température sous +1,5°C", estime Johnny Dabrowski, lycéen de 18 ans venu de Varsovie, en référence à l'un des engagements phares du traité climatique signé en 2015.


Pour contribuer à changer les choses et pallier l'incapacité des plus grandes économies mondiales à réduire les émissions de gaz à effet de serre, il souhaite devenir ingénieur en environnement. "Il faut supprimer le carbone de l'atmosphère, c'est juste un fait", soutient-il avec assurance, à l'AFP. 


Pour Elin Wilhelmsson également, l'engagement passe par sa profession. Ingénieur en gestion des déchets à Aneby, en Suède, elle mène une petite délégation de scouts de son pays à la COP26 et bénéficie du statut convoité d'"observateur" aux négociations. Cette mordue de nature, âgée de 24 ans, assure qu'elle jouera son rôle de "chien de garde" du mieux possible. 


Le voyage en train, organisé à l'initiative de l'ONG Youth for Sustainable Travel, est aussi l'occasion de souligner les vertus des déplacements en train, bien plus bas en carbone que l'avion - ils émettent en moyenne dix fois moins de CO2, a souligné lors d'un arrêt à Bruxelles le directeur général de la compagnie ferroviaire Eurostar, Jacques Dumas.

Panique
Vinne Luyt, volontaire de 22 ans chez Oxfam et étudiant en relations internationales à Gand, en Belgique, est lui venu exprimer son soutien aux pays du Sud et regrette que beaucoup de jeunes originaires de ceux-ci n'aient pu venir, faute de pouvoir se faire vacciner contre le Covid-19. 


"Beaucoup de jeunes seraient venus", dit celui qui est devenu ami, par visioconférence, avec des militants en Indonésie, en Inde et en Colombie. "Ils commencent à paniquer à propos de l'impact du changement climatique dans leur vie quotidienne".


Un réchauffement de +1°C par rapport à l'ère pré-industrielle a déjà déclenché une série d'effets catastrophiques comme des incendies spectaculaires en Californie ou des inondations en Europe de l'Ouest. Mais si rien n'est fait, le pire reste à venir, affirment les scientifiques. 


A bord du train de 20 voitures se trouvent aussi de nombreux journalistes, dont une nouvelle génération de reporters, qui ont troqué les caméras pour des smartphones. 


"Nous nous adressons aux jeunes", expliquent Lucas Wicky et Florian Thomas, une vingtaine d'années chacun, deux journalistes de formation travaillant pour Brut, un média en ligne français 100% composé de vidéos. Certaines cumulent plus de 10 millions de vues. 


Environ à mi-chemin entre Londres et Glasgow, la voix d'une employée de la compagnie Avanti West Coast résonne au-dessus du brouhaha des conversations. 


"Mon nom est Fatin Abdalla, et je suis tellement contente d'être dans ce train", lance-t-elle avec force conviction. 


D'origine soudanaise, elle a été marquée par une expérience dans une ONG à Paris. Elle termine désormais une formation en ingénierie mécanique afin de trouver des moyens de stocker la chaleur générée par des panneaux solaires qui peuvent être utilisés dans des pays en développement, où beaucoup d'habitants sont dépourvus d'électricité. 


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».


L’ONU adopte une résolution franco-saoudienne pour la paix israélo-palestinienne sans le Hamas

L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
L'ancienne ministre allemande des Affaires étrangères et présidente de la 80e session de l'Assemblée générale des Nations Unies, Annalena Baerbock, s'exprime lors d'une réunion de l'Assemblée générale pour voter sur la solution de deux États à la question palestinienne au siège des Nations Unies (ONU), le 12 septembre 2025 à New York. (AFP)
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  • Résolution adoptée par 142 voix pour, 10 contre — dont Israël et les États-Unis
  • Le vote précède un sommet de haut niveau co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre

​​​​​​NEW YORK : L’Assemblée générale des Nations unies a voté massivement vendredi en faveur de l’adoption de la « Déclaration de New York », une résolution visant à relancer la solution à deux États entre Israël et la Palestine, sans impliquer le Hamas.

Le texte a été approuvé par 142 pays, contre 10 votes négatifs — dont Israël et les États-Unis — et 12 abstentions. Il condamne fermement les attaques du Hamas du 7 octobre 2023, exige le désarmement du groupe, la libération de tous les otages, et appelle à une action internationale collective pour mettre fin à la guerre à Gaza.

Intitulée officiellement « Déclaration de New York sur le règlement pacifique de la question de Palestine et la mise en œuvre de la solution à deux États », la résolution a été présentée conjointement par l’Arabie saoudite et la France, avec le soutien préalable de la Ligue arabe et de 17 États membres de l’ONU.

Le texte souligne la nécessité de mettre fin à l’autorité du Hamas à Gaza, avec un transfert des armes à l’Autorité palestinienne, sous supervision internationale, dans le cadre d’une feuille de route vers une paix durable. Celle-ci inclut un cessez-le-feu, la création d’un État palestinien, le désarmement du Hamas, et une normalisation des relations entre Israël et les pays arabes.

L’ambassadeur de France, Jérôme Bonnafont, qui a présenté la résolution, l’a qualifiée de « feuille de route unique pour concrétiser la solution à deux États », soulignant l’engagement de l’Autorité palestinienne et des pays arabes en faveur de la paix et de la sécurité. Il a aussi insisté sur l’urgence d’un cessez-le-feu immédiat et de la libération des otages.

Ce vote intervient à quelques jours d’un sommet de haut niveau de l’ONU, co-présidé par Riyad et Paris le 22 septembre, où le président Emmanuel Macron s’est engagé à reconnaître officiellement un État palestinien.

La représentante américaine, Morgan Ortagus, s’est vivement opposée à la résolution, la qualifiant de « coup de communication malvenu et malavisé » qui récompenserait le Hamas et nuirait aux efforts diplomatiques authentiques.

Elle a dénoncé la mention du « droit au retour » dans le texte, estimant qu’il menace le caractère juif de l’État d’Israël.

« Cette résolution est un cadeau au Hamas,» a déclaré Mme Ortagus, ajoutant que le désarmement du Hamas et la libération des otages étaient la clé de la fin de la guerre. Elle a exhorté les autres nations à se joindre aux États-Unis pour s'opposer à la déclaration.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com