Cinq millions de morts du Covid: une barre symbolique et des scénarios ouverts

Plus de 6 000 personnes originaires de 45 pays affirment qu'elles ou leurs proches ont été contaminés dans la station d'Ischgl ou les environs en raison de négligences et d'une gestion chaotique. (AFP)
Plus de 6 000 personnes originaires de 45 pays affirment qu'elles ou leurs proches ont été contaminés dans la station d'Ischgl ou les environs en raison de négligences et d'une gestion chaotique. (AFP)
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Publié le Lundi 01 novembre 2021

Cinq millions de morts du Covid: une barre symbolique et des scénarios ouverts

  • La surveillance génomique permet de «repérer l'émergence de variants assez tôt et de savoir s'ils sont plus dangereux, plus transmissibles et si l'immunité fonctionne toujours»
  • «Ce virus va continuer de circuler. Ce qu'on vise aujourd'hui, ça n'est plus son élimination mais une protection contre les formes graves», poursuit Arnaud Fontanet

PARIS: Le monde s'apprête à passer la barre des 5 millions de morts officiels de Covid, bilan sans doute sous-estimé. Après ce seuil symbolique, des questions persistent sur la suite de la pandémie, dont les réponses dépendront largement de la vaccination.

Combien de morts?

Le nombre réel de morts de Covid dans le monde est vraisemblablement bien supérieur à 5 millions, décompte fondé sur les bilans officiels quotidiens de chaque pays. En prenant en compte la surmortalité liée à la Covid, il pourrait être deux à trois fois plus élevé, prévient l'OMS.


Selon une estimation de la revue The Economist, la Covid a causé quelque 17 millions de décès.


"Ce bilan me paraît plus crédible", dit à l'AFP Arnaud Fontanet, épidémiologiste à l'Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique français.


Quel qu'il soit, il est inférieur à celui d'autres pandémies: on estime que la grippe dite "espagnole" de 1918-1919 - également causée par un virus alors inédit - a tué de 50 à 100 millions de personnes, et en 40 ans, le sida a provoqué plus de 36 millions de décès.


Pour autant, la Covid a fait "beaucoup de morts dans un temps très court", relève Jean-Claude Manuguerra, virologue à l'Institut Pasteur.


Et "cela aurait pu être beaucoup plus dramatique sans les mesures prises, d'abord la restriction de la circulation des personnes puis la vaccination", selon Arnaud Fontanet.

A-t-on atteint un palier?

En général, l'émergence d'un nouveau virus se déroule en deux phases, explique le Pr Fontanet.


D'abord une "phase explosive épidémique": le virus pénètre avec fracas au sein d'une population qui n'avait jamais été en contact avec lui. Ensuite, une phase où il "rentre dans le rang" car une immunité de population s'est constituée: on dit alors qu'il circule de façon endémique.


Avec la Covid, "c'est la première fois dans l'histoire des pandémies qu'on fait un tel effort à l'échelle mondiale pour accélérer cette transition" entre les deux phases, selon Arnaud Fontanet.


Une accélération due à la vaccination: "elle a permis à la population d'acquérir une immunité de façon artificielle contre un virus qu'elle ne connaissait pas, et donc de faire en 18 mois ce que normalement on fait en trois à cinq ans, avec beaucoup plus de morts".


C'est pourquoi la suite des événements variera selon le niveau de vaccination des pays et l'efficacité des vaccins qu'ils utilisent, prévoit l'épidémiologiste: "On est sans doute à quelques mois d'un moment où il y aura un matelas partout. Ce qui est difficile à dire, c'est s'il sera suffisamment épais".


"Ce virus va continuer de circuler. Ce qu'on vise aujourd'hui, ça n'est plus son élimination mais une protection contre les formes graves", poursuit Arnaud Fontanet.


"L'idée, c'est que la Covid n'amène ni à l'hôpital ni au cimetière", résume Jean-Claude Manuguerra.

Ces dirigeants mis en cause dans la gestion de la pandémie

Le bilan de la pandémie de Covid-19 aurait-il pu être moins lourd avec d'autres décisions? Partout dans le monde, des dirigeants sont mis en cause pour leur gestion de la crise sanitaire.

 

France: ex-ministre de la Santé mise en examen 

En France, troisième pays le plus endeuillé d'Europe (plus de 117 000 morts), l'ex-ministre de la Santé Agnès Buzyn, démissionnaire en février 2020, a été mise en examen en septembre 2021 par la Cour de justice de la République (CJR) pour "mise en danger de la vie d'autrui", en raison de sa gestion de l'épidémie.


Elle a été placée sous le statut plus favorable de témoin assisté pour "abstention volontaire de combattre un sinistre".


La CJR, seule instance habilitée à juger des membres du gouvernement pour des faits commis dans l'exercice de leurs fonctions, mène également une instruction concernant son successeur Olivier Véran et l'ancien Premier ministre Edouard Philippe.

Brésil: enquête parlementaire sur Bolsonaro 

Au Brésil, deuxième pays le plus meurtri au monde avec plus de 600 000 morts, une commission d'enquête sénatoriale a demandé l'inculpation du président d'extrême droite Jair Bolsonaro, notamment pour "crime contre l'humanité", l'accusant d'avoir "délibérément exposé" les Brésiliens à "une contamination de masse", avec notamment un discours anticonfinement et des retards dans l'achat de vaccins.


Le président crie à la "mascarade". Ses soutiens au Parlement devraient lui éviter l'ouverture d'une procédure de destitution, réclamée par plusieurs manifestations.

Royaume-Uni: enquête en 2022 

Au Royaume-Uni (plus de 140 000 morts), le Premier ministre Boris Johnson a annoncé l'ouverture en 2022 d'une enquête indépendante, réclamée par l'opposition, sur sa gestion très critiquée de la pandémie. 


Mi-octobre, un rapport parlementaire a pointé un confinement tardif et de "grosses erreurs" conduisant à l'"un des plus importants échecs de santé publique" du pays. "Des milliers de morts auraient pu être évitées" si les autorités n'avaient pas d'abord tablé sur une immunité collective.

Trump, président covido-sceptique 

L'ancien président américain Donald Trump a été très critiqué pour sa gestion de la pandémie, minimisant sa dangerosité puis moquant les mesures sanitaires pour enrayer sa propagation.

Son gouvernement a stoppé un plan de distribution générale de masques et contraint les autorités sanitaires à édulcorer leurs consignes pour encourager le retour à la normale. 

Les Etats-Unis ont payé le plus lourd tribut au monde à la pandémie (plus de 740 000 morts). 

Italie: enquête sur un haut responsable de l'OMS 

Le parquet de Bergame (Nord), épicentre de la première vague en Italie début 2020, a ouvert une enquête sur une éventuelle mauvaise gestion de la crise, prévue jusqu'en janvier 2022. 


L'Italien Ranieri Guerra, alors l'un des 11 directeurs généraux adjoints de l'Organisation mondiale de la santé, est accusé d'avoir fait enterrer un rapport, dont l'une des conclusions les plus accablantes était que l'Italie disposait d'un plan de préparation aux pandémies obsolète. Or, de 2014 à 2017, M. Guerra était directeur de la prévention au ministère italien de Santé.


M. Guerra affirme que le plan "avait été jugé encore valide en 2016" et qu'il avait "laissé une note pour qu'il soit mis à jour". Le parquet le soupçonne de faux témoignage.

Autriche: procès après un cluster 

En septembre, a débuté à Vienne le premier procès d'une série intentée par des familles endeuillées dans les Alpes autrichiennes au début de la pandémie, afin de savoir si les autorités auraient pu éviter la formation d'un cluster responsable de 32 décès, selon une association qui regroupe les procédures. 


Plus de 6 000 personnes originaires de 45 pays affirment qu'elles ou leurs proches ont été contaminés dans la station d'Ischgl ou les environs en raison de négligences et d'une gestion chaotique. 

Inde: vague féroce 

En avril-mai 2021, l'Inde a connu une féroce vague épidémique, avec des pics d'environ 400.000 contaminations et 4.000 décès quotidiens, et des malades agonisant aux portes d'hôpitaux saturés, à court d'oxygène et de fournitures médicales essentielles.


La gestion du gouvernement central a été très critiquée, y compris devant les tribunaux. 


Une commission établie par le gouvernement régional de Delhi doit remettre un rapport sur les décès consécutifs aux pénuries d'oxygène. 


Plusieurs responsables du parti du Premier ministre Narendra Modi et de l'opposition risquent un procès, accusés d'avoir indûment stocké des médicaments.

Quel avenir selon les pays?

Les spécialistes s'attendent à ce que le visage de la pandémie finisse par changer: schématiquement, les vagues se tasseraient dans les pays industrialisés fortement vaccinés et les flambées épidémiques concerneraient avant tout les non-vaccinés.


"Pour les pays industrialisés, je pense qu'on va vers des épidémies saisonnières de Covid, qui seront peut-être un peu plus sévères que les épidémies de grippe les premières années avant de rentrer dans le rang", juge Arnaud Fontanet, en soulignant que l'immunité globale se construit par couches: celle qu'apporte la vaccination s'ajoute à celle qu'apportent les infections naturelles.


D'autres pays comme la Chine ou l'Inde ont de fortes capacités de vaccination et pourraient tendre vers le même avenir.


Autre cas de figure: les pays qui avaient choisi une stratégie d'éradication du virus (dite "zéro Covid"), finalement mise en échec par la contagiosité du variant Delta. Ils mènent aujourd'hui une "course à la vaccination", note Arnaud Fontanet. Résultat: Australie et Nouvelle-Zélande rattrapent leur retard à marche forcée.


Enfin, les scénarios sont plus difficiles à entrevoir pour des régions aux capacités de vaccination incertaines, comme l'Afrique intertropicale.


Le "redémarrage très fort" en Europe de l'Est confirme qu'une vaccination insuffisante expose à "des épidémies sévères, avec un retentissement hospitalier", pointe Arnaud Fontanet.


Et la remontée actuelle des cas en Europe de l'Ouest, malgré de hauts niveaux de vaccination, incite à la prudence.


"Il ne faut pas avoir une perception européo-centrée: dans une pandémie, c'est l'ensemble de la planète qu'il faut considérer. Et pour l'instant, la pandémie ne s'est pas arrêtée", prévient Jean-Claude Manuguerra.

De nouveaux variants?

La principale crainte est l'émergence de nouveaux variants résistants à la vaccination.


Aujourd'hui hégémonique, Delta a balayé les variants précédents, dont Alpha, et n'a pas laissé s'installer des émergents comme Mu ou Lambda.


Plus encore que l'apparition de variants issus de souches distinctes, les spécialistes anticipent donc une évolution de Delta lui-même, qui pourrait acquérir des mutations le rendant résistant aux vaccins.


"Delta, c'est le virus le plus présent. Statistiquement, c'est donc dans celui-là qu'on risque d'avoir l'apparition d'un variant de variant", explique Jean-Claude Manuguerra.


Les autorités britanniques surveillent ainsi un sous-variant de Delta appelé AY4.2. Pour autant, rien ne dit à ce stade qu'il rende les vaccins moins efficaces.


"Il est important de continuer la surveillance génomique" (le repérage génétique des différentes versions du virus, ndlr), plaide Jean-Claude Manuguerra. Elle permet de "repérer l'émergence de variants assez tôt et de savoir s'ils sont plus dangereux, plus transmissibles et si l'immunité fonctionne toujours".


Un médecin syrien condamné à perpétuité en Allemagne pour crimes contre l'humanité sous Assad

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle. (AFP)
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  • Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups
  • "Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad"

FRANCFORT: Un médecin syrien, accusé de tortures d'opposants au régime de Bachar al-Assad, a été condamné à la prison à vie lundi par la justice allemande, après un procès fleuve de plus de trois ans à Francfort.

Arrivé en Allemagne en 2015, où il a exercé comme chirurgien orthopédique jusqu'à son arrestation en 2020 après avoir été reconnu par d'autres réfugiés syriens, Alaa Moussa était jugé pour de multiples crimes sur des détenus dans des hôpitaux militaires de Damas et de Homs durant la guerre civile en Syrie.

Agé de 40 ans, il réfutait toutes les accusations, parmi lesquelles celles d'avoir mis le feu aux parties génitales d'un adolescent et d'avoir administré une injection létale à un détenu qui avait résisté aux coups.

"Il a tué deux personnes et blessé grièvement neuf autres", a affirmé en rendant son verdict le juge Christoph Koller, soulignant que ces actes commis en 2011 et 2012 "s'inscrivaient dans la réaction brutale du régime dictatorial et injuste d'Assad" aux manifestations des opposants.

Dénonçant "une violation massive des droits de l'Homme" par l'accusé, le juge a souligné que le verdict était aussi une façon de montrer "que la souffrance des victimes n'est pas oubliée".

"Outre les difficultés inhérentes à un délai de 12 ans, le régime syrien a tenté jusqu'à sa chute (en décembre 2024, ndlr) d'exercer une influence sur la procédure" allemande, a-t-il poursuivi, évoquant des menaces sur des proches des témoins.

Etant donné la gravité des faits, la condamnation à la perpétuité d'Alaa Moussa a été assortie d'une peine de sûreté pour une durée non encore définie (qui sera décidée au bout de quinze ans d'incarcération).

Lors de son procès commencé le 19 janvier 2022, entouré de hautes mesures de sécurité, Alaa Moussa avait été confronté à plus d'une cinquantaine de témoins et d'anciennes victimes.

Certains avaient témoigné masqués et beaucoup avaient fait état de menaces et d'intimidation à l'encontre de leur famille restée au pays alors que l'ombre des services secrets syriens planait sur les audiences.

Une situation qui s'est détendue après la chute, durant le procès, du dictateur Bachar al-Assad, renversé en décembre 2024 et désormais réfugié en Russie.

Parmi les témoins, un ancien lieutenant d'Alep, âgé aujourd'hui d'une quarantaine d'années, emprisonné après avoir refusé de tirer sur des manifestants en novembre 2011.

"Puni pour ses actes" 

Il avait affirmé avoir vu Alaa Moussa infliger des injections à des malades allongés sur le sol, qui sont décédés peu après, dans l'hôpital militaire où il sévissait.

"Aucun tortionnaire, quel que soit le lieu où il a commis son crime, ne peut être certain d'échapper à la justice. Il devra toujours s'attendre à être puni pour ses actes", a asséné le juge Christoph Koller lors de son verdict.

L'Allemagne a déjà poursuivi et jugé des auteurs de crimes contre l'humanité et de crimes de guerre commis hors de son territoire, notamment des Syriens et des Irakiens, au nom du principe juridique de compétence universelle.

Il y a deux semaines, la justice allemande avait ainsi condamné à la prison à vie un ancien chef d'une milice syrienne soutenant l'ex-président Bachar al-Assad, reconnu coupable notamment de meurtre, d'actes de torture et de séquestration entre 2012 et 2014.

Lors du premier procès au monde sur des exactions du régime de Bachar al-Assad tenu en Allemagne, Anwar Raslan, un ex-gradé des services de renseignement syriens, avait été condamné en janvier 2022 à la prison à vie pour le meurtre de 27 prisonniers et des faits de torture sur au moins 4.000 autres, en 2011 et 2012, dans la prison Al-Khatib.

Des procès sur les crimes commis en Syrie ont également eu lieu ailleurs en Europe, notamment en France et en Suède.

Le conflit en Syrie, déclenché par des protestations pacifiques violemment réprimées en 2011, a fait plus d'un demi-million de morts, déplacé des millions de personnes et ravagé l'économie et les infrastructures du pays.


Ukraine: l'aide européenne compense le désengagement américain, selon le Kiel Institute

Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
Gabriel Felbermayr, économiste autrichien et président de l'Institut de Kiel pour l'économie mondiale, participe à une conférence de presse le 11 mars 2020 à Berlin afin de commenter l'impact économique et politique de l'épidémie du nouveau coronavirus. (Photo de Tobias SCHWARZ / AFP)
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  • « L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.
  • Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

PARIS : Selon l'institut de recherche allemand Kiel Institute, une hausse de l'aide des pays européens à l'Ukraine a permis début 2025 de combler le vide laissé par le désengagement de la nouvelle administration américaine de Donald Trump.

« L'Europe comble largement le retrait de l'aide américaine », écrit l'institut dans un communiqué, qui recense l'aide militaire, financière et humanitaire promise et livrée à l'Ukraine depuis l'invasion russe du 24 février 2022.

Alors que « les États-Unis, qui étaient auparavant le plus gros donateur à l'Ukraine, n'ont pas annoncé de nouvelle enveloppe depuis début janvier », l'Ukraine a tout de même reçu plus d'aide de janvier à avril 2025 qu'en moyenne les années précédentes sur la même période. 

« Reste à savoir s'il s'agit d'une hausse temporaire ou du début d'une évolution plus durable du rôle de l'Europe en tant que principal soutien de l'Ukraine », a déclaré Christoph Trebesch, qui dirige l'équipe du Kiel Institute chargée de suivre les engagements en faveur de l'Ukraine, cité dans le communiqué.

Début 2025, les données du Kiel Institute montrent que « la récente augmentation de l'aide européenne a été tirée par un petit groupe de pays », au premier rang desquels se trouvent « les pays nordiques et le Royaume-Uni ».

En revanche, « il est frappant de constater le peu d'aide allemande allouée ces derniers mois », a-t-il commenté. « Au lieu d'augmenter son soutien après l'arrivée de Trump au pouvoir, nous observons une forte baisse de l'aide allemande par rapport aux années précédentes. »

« La tendance est la même pour l'Italie et l'Espagne », a-t-il précisé. 

Au 30 avril 2025, 294 milliards d'euros au total ont été alloués à des dépenses précises en faveur de l'Ukraine (sur 405 milliards promis), selon les derniers chiffres du Kiel Institute. Les 111 milliards restants ont été promis à long terme, mais pas encore alloués.

Sur la somme déjà donnée, 140 milliards d'euros correspondent à de l'aide militaire, 133 milliards à de l'aide financière et 21 milliards à de l'aide humanitaire.

Les principaux donateurs sont l'Union européenne et ses membres (131 milliards d'euros donnés ou alloués), les États-Unis (115 milliards) et le Royaume-Uni (19 milliards).

En matière d'aide militaire, l'Europe, le Royaume-Uni compris, « dépasse pour la première fois depuis juin 2022 les États-Unis », selon le Kiel Institute. Les Européens ont déjà donné ou alloué 72 milliards d'euros d'aide militaire à l'Ukraine depuis le début de la guerre, contre 65 milliards pour les États-Unis. 


Les dirigeants du G7, dont Trump, se rejoignent au Canada tandis qu'un conflit oppose l'Iran et Israël

Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
Le logo du G7 2025 est visible sur la pelouse devant le centre des médias de Banff, à l'approche du sommet du Groupe des Sept (G7) qui se tiendra à Kananaskis, dans la province canadienne de l'Alberta, le 16 juin 2025. (Photo : Ben Sheppard / AFP)
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  • Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël.
  • La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

KANANASKIS, CANADA : Les pays du G7 ont entamé dimanche des négociations dans l'espoir de trouver un langage commun concernant le conflit entre l'Iran et Israël, alors que leurs dirigeants, dont le président américain, se retrouvent pour un sommet sous tension dans les Rocheuses canadiennes.

Il s'agit du premier grand sommet depuis que Donald Trump est revenu au pouvoir en janvier, ce qui a fragilisé l'unité du club des grandes démocraties industrialisées (Allemagne, Royaume-Uni, Canada, États-Unis, France, Italie et Japon).

Le président américain, qui n'a cessé de menacer le Canada ces derniers mois, est arrivé en fin de journée dans ce pays, avec sur la tête une casquette blanche portant son slogan « Make America Great Again » (« Rendre sa grandeur à l'Amérique »).

Pour cette réunion qui se déroule à Kananaskis, dans le parc national de Banff, dans l'ouest du Canada, il retrouvera ses alliés du G7 ainsi que les dirigeants de nombreux autres pays invités : l'Inde, l'Ukraine, le Mexique, l'Afrique du Sud et l'Australie seront notamment présents.

La priorité absolue pour tous sera d'éviter les drames, malgré les nombreux sujets de frictions, des droits de douane imposés par Donald Trump à la guerre en Ukraine, ou encore à celle du Moyen-Orient.

Mais parviendront-ils à parler d'une voix commune, notamment sur cette région du monde ?

Israël a stupéfié le monde vendredi en ouvrant un nouveau front avec une campagne militaire surprise et massive contre l'Iran.

Selon une source gouvernementale citée par l'AFP, les dirigeants du G7 travaillent à une déclaration commune. Reste à décider s'il s'agit d'appeler à la désescalade ou simplement de soutenir Israël en affirmant que le pays a le droit de se défendre. 

Mais cette guerre n'est pas le seule enjeu des discussions à Kananaskis. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky est parmi les invités et doit s'entretenir avec Donald Trump

Le président américain, qui s'est rapproché de façon spectaculaire de Moscou, a de nouveau eu un entretien téléphonique samedi avec le président russe Vladimir Poutine. Ce dernier lui a dit être prêt à un nouveau round de négociations.

De leur côté, les Européens tentent de convaincre Donald Trump de promulguer de nouvelles sanctions contre Moscou, ciblant plus précisément les ventes de pétrole russe. 

Tous les pays souhaitent par ailleurs aborder l'aspect commercial avec le président Trump. En imposant des taxes douanières d'au moins 10 % sur la plupart des produits entrant aux États-Unis, ce dernier a dévié le cours de la mondialisation et menacé l'économie mondiale d'un ralentissement général. 

Ce sommet du G7 est la première visite du président américain sur le sol canadien depuis qu'il a menacé son voisin du nord, estimant qu'il serait préférable qu'il devienne le 51^e État américain.

Le Premier ministre canadien, Mark Carney, et Donald Trump se rencontreront lundi matin lors d'un tête-à-tête. Outre MM. Carney et Zelensky, le dirigeant américain doit aussi rencontrer la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum.