La pandémie de coronavirus requiert la vérité, pas des théories du complot

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Publié le Lundi 17 août 2020

La pandémie de coronavirus requiert la vérité, pas des théories du complot

  • Les messages confus et contradictoires des autorités sanitaires internationales ont permis aux théories du complot de se développer
  • Les utilisateurs de réseaux sociaux, comme Facebook, Twitter et YouTube, se sont transformés en « police des morale »

Ce fut un choc de découvrir que plus de la moitié de la population mondiale était placée en confinement ! Il est difficile de croire qu'une simple chauve-souris puisse causer tous ces bouleversements. Les messages confus et contradictoires diffusés par les autorités sanitaires internationales, loin d'être utiles, ont engendré toutes sortes de théories du complot, dont certaines ont été répandues par des médecins ou des scientifiques de renommée. Bien que nombre de ces théories semblent absurdes, je suis déçu de constater que sur les réseaux sociaux, comme Facebook, Twitter et YouTube, les utilisateurs se sont mués en « police morale ».
L'une des nombreuses vidéos censurées par les médias sociaux est une interview du Dr Rashid A. Buttar sur la chaîne Next News Network. Diplômé en toxicologie et en médecine préventive, le Dr Buttar est le directeur médical du Center For Advanced Medecine en Caroline du Nord, une clinique spécialisée dans le traitement des dysfonctionnements immunitaires et les problèmes de toxicité. 
Buttar a dénoncé une hystérie collective au sujet de la covid-19, déclenchée par ce qu'il qualifie de « données hypothétiques », dans le but d’augmenter la peur au sein de la population. Pire encore, il accuse les États-Unis d’avoir modifié génétiquement un virus naturel en 2015 pour le rendre plus nocif. Selon lui, dès que le gouvernement américain a imposé un moratoire sur ces recherches, l'Institut national de la santé (NIH), avec l'approbation du Dr Anthony Fauci, a versé l'argent des contribuables américains à la Chine pour qu'elle poursuive les recherches ayant abouti à la maladie du coronavirus (Covid-19).
Il insiste sur le fait qu'il n'y a pas d'autre virus qui puisse se transmettre à une distance de 1,80 m ou, selon certaines estimations, de 4 m. Il blâme des milliers de médecins qui, selon lui, sont conscients de cette mystification, mais refusent de s'exprimer par crainte de perdre leur licence ou de se trouver désavoués par la profession. Je ne sais pas si les théories de Buttar, fondées sur sa conviction que les gouvernements utilisent le virus pour contrôler les populations, ont un quelconque mérite, mais je sais que museler les personnes ayant des opinions peu orthodoxes ne servira qu'à propager ces théories comme un feu de forêt.
Dr. Scott Atlas, ancien chef de neuroradiologie au Centre médical de l'Université de Stanford, a été invité sur Fox News afin de parler de sa chronique « Les données sont là – cessez de paniquer et mettez fin au confinement total ». Il affirme que la plupart des gens ne risquent pas de mourir de la Covid-19 et reproche à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de surestimer le taux de mortalité du virus d’environ 3 à 5 %.
Il affirme en outre que 50 % des personnes infectées ne présentent aucun symptôme et estime que le taux de mortalité est d'environ 0,1 %. Son évaluation est confirmée par les docteurs Dan Erickson et Artin Massihi, propriétaires de centres de soins à Bakersfield, en Californie. Ces derniers ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle ils ont déclaré que leurs recherches sur le terrain leur ont permis de conclure que la Covid-19 n'est pas pire que la grippe. Tous deux encouragent l'ouverture des écoles et des entreprises.
Le Wall Street Journal a révélé au grand jour un projet de type Manhattan élaboré par des scientifiques et des géants de l'industrie qui aurait été transmis à la Maison Blanche. Ils recommandent de maîtriser le virus en testant les anticorps afin de permettre aux gens de reprendre le travail. Une analyse remise cependant en question, car il n’existe pas de preuve que les personnes qui ont été infectées une première fois ne transmettront pas le virus à d’autres.
Le plan préconise l'utilisation aux États-Unis d'une « application nationale pour smartphone demandant aux résidents de confirmer chaque jour qu'ils ne présentent aucun symptôme associé au coronavirus ». De telles applications de suivi et de traçage ont été largement utilisées par la Chine et la Corée du Sud.
Plusieurs gouvernements et organisations envisagent de délivrer des « passeports immunitaires » pour identifier ceux qui ont développé des anticorps. Le Chili a commencé à distribuer de tels certificats et un « laissez-passer immunitaire » permettant aux amateurs de sport non porteurs du virus d'assister aux manifestations sportives.
L'OMS s'est prononcée contre ces certificats car les individus qui n'ont pas encore contracté le virus sont susceptibles d’être contaminés s’ils décident de reprendre le travail ou de voyager.
Outre les préoccupations relatives à la vie privée et à la liberté d'expression, il existe des questions légitimes qui doivent être traitées par l'OMS, les Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), le Service national de santé du Royaume-Uni, ainsi que les gouvernements de Chine, de France et d'Allemagne, considérés comme des acteurs majeurs dans le domaine de la recherche médicale. « Il y a quelque chose de louche » avec la Covid-19, affirme un de mes amis, médecin de confiance, qui insiste sur le fait que les questions suivantes doivent être clarifiées :
• Existe-t-il d'autres coronavirus dont les symptômes sont aussi divers que la Covid-19 ? Au départ, il pensait que les symptômes se limitaient à un mal de gorge, de la fièvre et à une toux sèche. Par la suite, des maux de tête, des douleurs musculaires et des coliques ont été signalés.
• Est-il vrai que 97 % des personnes qui contractent le virus ne présentent aucun symptôme ou des symptômes légers ?
• Existe-t-il d'autres virus infectant différemment des groupes sanguins, des ethnies et des groupes d'âge différents ? Les personnes âgées et celles qui souffrent de problèmes de santé préexistants sont les plus à risque, mais nous apprenons maintenant que la Covid-19 provoque des accidents vasculaires cérébraux soudains chez les jeunes adultes et un syndrome de choc toxique chez les enfants, avec des symptômes comprenant des troubles gastriques et cardiaques.
• Est-il vrai que les personnes testées après avoir reçu un vaccin antigrippal peuvent être faussement positives ?
• Devons-nous nous tenir à au moins 1 m des autres pour nous protéger contre la grippe ou d'autres virus, ou cette recommandation du CDC s'applique-t-elle uniquement à la Covid-19 ?
• L'OMS a conseillé d'utiliser des cartes bancaires plutôt que de l'argent liquide. Combien d'heures le virus vit-il sur le papier et sur le plastique ?
• Est-il vrai que les personnes souffrant de problèmes de santé préexistants et décédant sans autopsie sont souvent enregistrées comme victimes du coronavirus ?
• Erickson affirme que des médecins en Europe et ailleurs disent avoir reçu l'instruction d'enregistrer tous les décès à l'hôpital comme résultant de la Covid-19, ce qui gonfle les statistiques.
• Les confinements ont-ils produit l'effet escompté ? Je ne peux m'empêcher de remarquer que l'Espagne, l'Italie et la France, où les citoyens ont reçu des consignes strictes leur imposant de rester chez eux, sont respectivement deuxième, troisième et quatrième en nombre de cas, devancés seulement par les États-Unis, qui détiennent la première place.
Le manque d'informations fiables et la multiplication de rumeurs suscitent la confusion et engendrent des théories du complot. L'OMS, les CDC et les autorités sanitaires et médicales du monde entier doivent dire la vérité d'une seule voix, sinon la confiance dans la communauté scientifique pourrait s’amoindrir.
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Pour l'instant, je n'ai aucune idée de ce qui est vrai ou pas. Je ne suis pas intéressé par les non-dits des autorités ou les estimations “d’experts » qui changent presque chaque semaine ou, à l'inverse, par les théories du complot avertissant que les gouvernements utiliseront des vaccins pour insérer des puces de traçage pour mieux nous surveiller. Il est également bien trop tôt pour se livrer au petit “jeu“ des reproches politiques ou géopolitiques. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une approche mondiale unifiée et transparente pour trouver des solutions afin de tirer un trait sur ce drame une fois pour toutes.

Khalaf Ahmad Al-Habtoor est un homme d'affaires et une personnalité publique des Émirats arabes unis. Il est connu pour ses prises de position dans le domaine des affaires politiques internationales, son activité philanthropique et ses efforts pour promouvoir la paix. Il a longtemps été un ambassadeur non officiel de son pays à l'étranger. Twitter : @KhalafAlHabtoor

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Cet article a été publié pour la première fois sur arabnews.com