1er novembre 1954: une date phare de l'histoire de l'Algérie

Un groupe de femmes applaudit dans la foule au passage du défilé militaire pour la toute première fête de la révolution algérienne, le 1er novembre 1962, à Alger alors que l'Algérie est indépendante depuis le mois de juillet. (Photo d'archives AFP).
Un groupe de femmes applaudit dans la foule au passage du défilé militaire pour la toute première fête de la révolution algérienne, le 1er novembre 1962, à Alger alors que l'Algérie est indépendante depuis le mois de juillet. (Photo d'archives AFP).
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Publié le Mardi 02 novembre 2021

1er novembre 1954: une date phare de l'histoire de l'Algérie

  • Les vingt-deux militants du mouvement national étaient conscients du fait qu’il était important de se regrouper au sein d'un «front» uni
  • Le poids de l'histoire qui pèse sur les relations algéro-françaises est tellement lourd qu’Amar Mohand-Amer n'hésite pas à affirmer que «le politique nuit à la recherche historique et la pollue»

ALGER: L’Algérie célèbre ce 1er novembre le 67e anniversaire du déclenchement de la «guerre de libération», lorsque le groupe dit «des 22» a décidé de lancer une bataille qui allait durer sept ans et qui avait pour ambition de libérer le pays d’un joug colonial de cent trente-deux ans.

Formés politiquement et engagés militairement, les vingt-deux militants du mouvement national étaient conscients du fait qu’il était important qu’ils se regroupent au sein d'un «front» uni. Ils ont décidé de «jeter la révolution dans la rue pour qu'elle soit portée à bras-le-corps par tout le peuple».

Pour commémorer cette date phare de l’histoire de l’Algérie, des festivités sont prévues dans toutes les grandes villes du pays. «Les fils de la Toussaint» (en référence au Groupe des 22) ont répondu présents, ce 1er novembre 1954. Les mots de la «déclaration» du 1er novembre faisaient écho aux premiers tirs de balles qui avaient retenti aux quatre coins du pays. Les «indigènes» algériens, qui revendiquaient des terres confisquées et dénonçaient une nation niée, défiaient enfin l’empire colonial.

L'épopée d'un peuple

Historien et chercheur au Centre de recherche en anthropologie sociale et culturelle (Crasc), Amar Mohand-Amer estime pour sa part qu’«une Algérie qui veut devenir forte devrait impérativement développer son économie, consolider ses institutions et revenir à l’âge d’or de la diplomatie, celle des décennies 1960 et 1970, héritière du GPRA (Gouvernement provisoire de la république algérienne [1958-1962]), né de la guerre de libération nationale».

Pour le chercheur, les dates clés de l'Algérie illustrent que «l’histoire n’est pas du saucissonnage» car «aucune société ne doit faire de concessions». Il estime que «l’université algérienne devrait se pencher sérieusement sur cet héritage».

Par ailleurs, selon M. Mohand-Amer, ce 1er novembre intervient dans un contexte marqué par «la remontée fulgurante, ces dernières années en France, des idées de la droite dure et extrême».

Il fait savoir que «cette dynamique est portée par de puissants relais médiatiques [qui sont] de connivence et ont collaboré avec les porteurs et les entrepreneurs de la mémoire de la colonisation de l’Algérie par la France (1830-1962)» – ceux qui «restent dans le déni et qui professent une histoire faisant la part belle au système colonial ainsi qu’en justifiant ses méfaits et massacres».

Se fondant sur l'idée que la mémoire constitue ce qui illustre le poids de l'histoire entre Alger et Paris, l'historien précise que «ces forces sont bien ancrées en France, car cette mémoire constitue un carburant électoral conséquent et efficace». Il estime que «cela a toujours été le cas en France».

Le poids de l'histoire qui pèse sur les relations algéro-françaises est tellement lourd que l'historien n'hésite pas à affirmer que «le politique nuit à la recherche historique et la pollue».

 

Pour les jeunes, l'importance de la transmission intergénérationnelle

À chaque rendez-vous historique, le peuple algérien commémore cette époque au cours de laquelle il a consenti les plus grands sacrifices sur tous les fronts. «Lors de ces années, le peuple algérien a écrit l’une des plus belles pages de son histoire», déclare ainsi Wahiba, étudiante en histoire à l’université d’Alger, à Arab News en français. Dans la nuit du 1er novembre 1954 poursuit-elle, une vague d'attentats a eu lieu sur l'ensemble du territoire algérien. Ce fut le début du soulèvement des nationalistes algériens.

Du haut de ses 25 ans, cette jeune étudiante met en exergue l'importance de la transmission intergénérationnelle. Pour elle, il s’agit de «voir notre histoire en face, parler des vérités historiques de la lutte algérienne et ancrer la symbolique du sacrifice dans les générations futures afin de perpétuer les valeurs pour lesquelles se sont sacrifiés nos martyrs». Elle poursuit: «L’histoire de la lutte est une leçon dont les significations sont multiples. Les Algériens en tireront les principes et les valeurs qui ont constitué le ciment d’une nation en quête d’indépendance.» L’étudiante explique que l’attachement des générations futures aux sacrifices de leurs aînés est une condition sin qua non pour apprendre à aimer son pays, et surtout pour préserver un acquis inaliénable: la liberté.

Vissé à l’écran de son téléphone, Mokrane, originaire de Beni Yenni (wilaya de Tizi Ouzou, à 90 kilomètres à l’est d’Alger) est fier que sa région ait contribué aux efforts pour libérer le pays. Il explique que «les revendications politiques des Algériens, [qui se sont exprimées] dès 1910, sont restées lettre morte»; ces derniers étaient considérés comme des «indigènes» aux yeux de l'administration française. Les colons – issus notamment d’Espagne, de Grèce, d’Italie ou de France – ont trouvé dans les territoires algériens occupés un espace pour y exercer leur hégémonie. 

En effet, les massacres du 8 mai 1945 constituent selon lui un tournant majeur dans la conscience collective de ces «indigènes» et un point de non-retour pour le mouvement national, et la prise de conscience du fait que c’est par la force que la liberté doit être conquise.

L'indépendance confisquée?

Fidèle à la rigueur académique qu'impose la recherche scientifique, M. Mohand-Amer fustige la communauté des chercheurs: «Son rôle [celui de la discipline] est de créer les conditions appropriées à son développement et à sa promotion dans le cadre des règles académiques.» Il conclut: «Le bout du tunnel viendra quand l’histoire sera du ressort des historiens et des archivistes.»

Le chercheur en profite pour rappeler que «les historiens algériens sont en butte avec la fermeture quasi totale des archives publiques en Algérie [en effet, l’accès à ces fonds est entravée]». Il précise également que de semblables entraves relatives à des fonds précis qui sont en relation avec l’histoire coloniale sont également signalées en France.

Les déclarations de Mohand-Amer font écho aux recommandations du rapport de l'historien Benjamin Stora «sur la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie». Dans l'une d’elles, ce dernier souligne qu’il est impératif d'avancer sur la question des archives et d’avoir pour objectif, d’une part, le transfert de certaines archives de la France vers l'Algérie, et d'autre part le fait de permettre aux chercheurs des deux pays d’accéder aux archives françaises et algériennes.

Comme dans tout processus d'indépendance, la révolution algérienne a également connu des conflits, des luttes intestines, des volontés de domination, mais l'indépendance fut acquise au prix d'un lourd tribut payé sur l'autel de la liberté. L’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma avait d’ailleurs écrit: «Nous attendaient le long de notre chemin les indépendances politiques, le parti unique, l'homme charismatique, le père de la nation, puis les autres mythes: la lutte pour l'unité nationale, pour le développement, le socialisme, la paix, l'autosuffisance alimentaire. Salmigondis de slogans qui, à force d'être galvaudés, nous ont rendus sceptiques, pelés, demi-sourds, demi-aveugles, bref plus nègres que nous étions avant».


JO-2024: «si aucun Palestinien ne se qualifie», le CIO les invitera, déclare son président

Le président du CIO, Thomas Bach, s'exprime lors d'une interview avec l'AFP avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, au siège du CIO à Lausanne, le 26 avril 2024. (Photo Gabriel Monnet AFP)
Le président du CIO, Thomas Bach, s'exprime lors d'une interview avec l'AFP avant les Jeux Olympiques de Paris 2024, au siège du CIO à Lausanne, le 26 avril 2024. (Photo Gabriel Monnet AFP)
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  • Le système d'invitations olympiques n'est pas réservé aux Palestiniens mais à tout CNO qui ne parvient pas à qualifier d'athlètes, au nom de «l'universalité olympique» permettant de rassembler toutes les nations, au delà de la seule élite sportive
  • Le CIO se retranche derrière sa «solution à deux Etats», puisque les CNO israélien et palestinien coexistent depuis 1995, un legs du processus de paix d'Oslo

LAUSANNE, Suisse : Les athlètes palestiniens devraient être «six à huit» aux JO de Paris, où le Comité international olympique les invitera s'ils ne parviennent pas à se qualifier, a indiqué vendredi son président Thomas Bach dans un entretien exclusif à l'AFP.

«Nous avons pris l'engagement clair que, si aucun athlète ne se qualifie sur le terrain, le comité national olympique (CNO) palestinien bénéficiera d'invitations», a annoncé le dirigeant. Interrogé sur l'ampleur de ces invitations, il a ensuite évalué le nombre de représentants palestiniens à «six ou huit» à Paris selon le résultat des qualifications, «qui sont encore en cours dans un certain nombre de disciplines».

Le système d'invitations olympiques n'est pas réservé aux Palestiniens mais à tout CNO qui ne parvient pas à qualifier d'athlètes, au nom de «l'universalité olympique» permettant de rassembler toutes les nations, au delà de la seule élite sportive.

Mais la venue d'athlètes palestiniens à Paris restait une interrogation majeure puisque l'offensive militaire israélienne à Gaza, consécutive à l'attaque lancée par le Hamas le 7 octobre, a notamment détruit la plupart des infrastructures sportives.

Thomas Bach avait reçu la semaine dernière à Lausanne le président du CNO palestinien, Jibril Rajoub, promettant de poursuivre le soutien du CIO aux athlètes, mais aussi d'assurer la coordination des efforts internationaux pour reconstruire les installations détruites.

Si le patron de l'olympisme a appelé dès le début du conflit entre Israël et le Hamas à «une solution pacifique», il a aussi adopté un traitement très différent de celui de la guerre russe en Ukraine, qui a abouti à une série de sanctions contre le sport russe.

Le CIO se retranche derrière sa «solution à deux Etats», puisque les CNO israélien et palestinien coexistent depuis 1995, un legs du processus de paix d'Oslo. Par ailleurs, «il n'y a eu aucune violation de la Charte olympique, ni par le comité israélien ni par le comité palestinien», a insisté Thomas Bach vendredi, alors que le CNO russe avait placé sous son contrôle les organisations sportives de régions ukrainiennes occupées.


Le Hamas «étudie» une contre-proposition de trêve israélienne

Des voitures passent devant un panneau d'affichage portant une inscription en hébreu "Pensez bien à qui profite notre division - l'unité maintenant", avec un portrait du chef de l'aile politique du mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinwar, à Tel Aviv le 26 avril 2024. (Photo par Jack Guez  AFP)
Des voitures passent devant un panneau d'affichage portant une inscription en hébreu "Pensez bien à qui profite notre division - l'unité maintenant", avec un portrait du chef de l'aile politique du mouvement palestinien Hamas dans la bande de Gaza Yahya Sinwar, à Tel Aviv le 26 avril 2024. (Photo par Jack Guez AFP)
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  • «Aujourd’hui, le Hamas a reçu la réponse officielle de l'occupation sioniste à notre position qui avait été remise aux médiateurs égyptiens et qataris le 13 avril», a déclaré le N.2 de la branche politique du Hamas pour Gaza
  • Israël s'oppose à un cessez-le-feu permanent, insistant plutôt sur une pause de plusieurs semaines dans les combats pour ensuite mener par exemple une opération terrestre à Rafah, et refuse de se retirer de l'ensemble du territoire

TERRITOIRES PALESTINIENS : Le mouvement islamiste palestinien Hamas a annoncé samedi «étudier» une contre-proposition israélienne en vue d'une trêve dans les combats à Gaza associée à la libération d'otages, un nouveau développement dans les pourparlers que l'Egypte tente de relancer.

«Aujourd’hui, le Hamas a reçu la réponse officielle de l'occupation sioniste (nom donné à Israël, ndlr) à notre position qui avait été remise aux médiateurs égyptiens et qataris le 13 avril», a déclaré le N.2 de la branche politique du Hamas pour Gaza, Khalil al-Hayya.

«Le mouvement étudiera cette proposition et soumettra sa réponse une fois son étude terminée», a-t-il ajouté dans un communiqué publié tôt samedi.

Le Hamas avait indiqué dans un communiqué le 13 avril avoir remis sa réponse aux médiateurs égyptiens et qataris sur une proposition de trêve avec Israël dans la bande de Gaza, en insistant sur un cessez-le-feu permanent.

Sans rejeter explicitement le contenu du projet de trêve, le mouvement palestinien y réaffirmait ses «exigences», soit «un cessez-le-feu permanent», le retrait de l'armée israélienne «de toute la bande de Gaza», «le retour des déplacés dans leurs zones et lieux de résidence, et « l'intensification de l'entrée de l'aide humanitaire».

Or Israël s'oppose à un cessez-le-feu permanent, insistant plutôt sur une pause de plusieurs semaines dans les combats pour ensuite mener par exemple une opération terrestre à Rafah, et refuse de se retirer de l'ensemble du territoire.

Les détails de cette contre-proposition n'ont pas filtré mais la presse israélienne évoquait plus tôt cette semaine la libération possible, dans un premier temps, de 20 otages considérés comme des «cas humanitaires».

Cette contre-proposition intervient alors qu’une délégation égyptienne est arrivée vendredi en Israël pour discuter d'un «cadre global pour un cessez-le-feu» à Gaza, selon le média égyptien proche des renseignements Al-Qahera News, qui cite un haut responsable égyptien.

Selon des médias israéliens, la délégation doit tenter de relancer les négociations, au point mort depuis plusieurs semaines, et plaider pour un accord de trêve impliquant la libération de «dizaines» d'otages retenus à Gaza.

La guerre entre Israël et le Hamas sera également au centre des entretiens de hauts diplomates arabes et européens attendus ce weekend à Ryad, en Arabie saoudite, dont les chefs de la diplomatie d'Allemagne et de France.

- «Un missile, et un autre» -

Sur le terrain, dans la nuit de vendredi à samedi, des Palestiniens ont fait état de frappes israéliennes près de Rafah, où Israël se prépare à lancer une offensive terrestre en dépit des craintes de la communauté internationale.

De nombreuses capitales et organisations humanitaires redoutent un bain de sang dans cette ville, où s'entassent un million et demi de Palestiniens, pour beaucoup dans des camps de tentes, sans eau ni électricité.

La guerre à Gaza a été déclenchée le 7 octobre par une attaque sans précédent menée contre Israël par des commandos du Hamas, qui a entraîné la mort de 1.170 personnes, essentiellement des civils, selon un bilan de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Plus de 250 personnes ont été enlevées et 129 restent captives à Gaza, dont 34 sont mortes selon des responsables israéliens.

En représailles, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007 et qu'il considère comme une organisation terroriste, de même que les Etats-Unis et l'Union européenne. Son armée a lancé une offensive qui a fait jusqu'à présent 34.356 morts, majoritairement des civils, selon le ministère de la Santé du mouvement islamiste.

Vendredi à la mi-journée, un correspondant de l'AFP a vu des appareils tirer des missiles sur une maison du quartier Al-Rimal de la ville de Gaza, dans le nord du territoire, et les corps d'un homme, d'une femme et d'un enfant être extraits des décombres.

«J'étais assis en train de vendre des cigarettes et soudain un missile est tombé, secouant toute la zone, suivi d'un autre missile, secouant à nouveau la zone. Nous nous sommes précipités pour voir ce qui s'était passé, et nous avons trouvé des martyrs, un homme, une femme et une petite fille», a également raconté à l'AFP un témoin qui n'a pas donné son nom.

Après six mois et demi de bombardements aériens, de tirs d'artillerie et de combats au sol, la guerre a dévasté Gaza où l'ONU estime à 37 millions de tonnes la masse des débris et gravats à déblayer.

- Liban, Yémen et Etats-Unis -

Le conflit a aussi migré à la frontière entre Israël et le Liban, où les échanges de tirs sont quotidiens entre l'armée israélienne et le Hezbollah, libanais, voire au Yémen, où les rebelles Houthis ciblent une partie du trafic maritime en mer Rouge en soutien à Gaza.

Israël a annoncé vendredi qu'un civil israélien travaillant sur un chantier avait été tué près de la frontière par des missiles tirés du sud du Liban.

«Dans la nuit, des terroristes ont tiré des missiles antichar» dans une zone contestée située à la frontière entre le Liban et le plateau syrien du Golan, annexé par Israël. Le Hezbollah affirme y avoir mené «une embuscade complexe» contre un convoi israélien  et avoir «détruit deux véhicules».

Dans la soirée, le groupe islamiste libanais Jamaa islamiya, proche du Hamas, a annoncé la mort de deux de ses cadres dans une frappe israélienne au Liban.

L'armée israélienne avait indiqué plus tôt avoir éliminé un des cadres de ce groupe, Mosab Khalaf, qu'elle accuse d'avoir «préparé un grand nombre d'attaques terroristes contre Israël».

Au Yémen, les rebelles Houthis ont revendiqué dans la nuit de vendredi à samedi des attaques ayant endommagé l'Andromeda star, un navire circulant en mer Rouge selon le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom).

Aux Etats-Unis, pays allié d'Israël, un mouvement de protestation contre la guerre à Gaza se généralise sur les campus, après être parti il y a plus d'une semaine de l'université Columbia à New York.


Les Houthis revendiquent des attaques ayant endommagé un navire en mer Rouge

Cette photographie non datée publiée par le Commandement central de l'armée américaine et obtenue le 18 janvier 2024, montre ce qui est décrit comme des composants de missiles de fabrication iranienne destinés aux Houthis du Yémen saisis sur un navire dans la mer d'Arabie (Photo fournie / US Central Command (CENTCOM) / AFP)
Cette photographie non datée publiée par le Commandement central de l'armée américaine et obtenue le 18 janvier 2024, montre ce qui est décrit comme des composants de missiles de fabrication iranienne destinés aux Houthis du Yémen saisis sur un navire dans la mer d'Arabie (Photo fournie / US Central Command (CENTCOM) / AFP)
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  • L'«Andromeda Star a signalé des dégâts mineurs mais poursuit sa route», a indiqué le Centcom sur X, ne faisant mention d'aucun blessé ni d'autres dégâts
  • L'équipage a ressenti une première explosion à proximité, avant que le bateau ne soit «touché par ce que l'on pense être deux missiles, qui ont endommagé le navire»

DUBAÏ, Emirats Arabes Unis : Les rebelles yéménites Houthis ont revendiqué dans la nuit de vendredi à samedi des attaques ayant endommagé un navire circulant en mer Rouge, au large des côtes du Yémen.

D'après le Commandement militaire américain pour le Moyen-Orient (Centcom), les Houthis ont lancé trois missiles balistiques antinavires à 17H49 locales (14H49 GMT) depuis les zones qu'ils contrôlent au Yémen en direction d'une zone de la mer Rouge où se trouvaient deux navires marchands.

L'«Andromeda Star a signalé des dégâts mineurs mais poursuit sa route», a indiqué le Centcom sur X, ne faisant mention d'aucun blessé ni d'autres dégâts.

Le navire est propriété britannique, bat pavillon panaméen et est exploité par les Seychelles, détaille le Centcom dans un communiqué.

Les rebelles Houthis, qui menacent le trafic maritime en mer Rouge et dans le Golfe d'Aden en «solidarité» avec les Palestiniens de Gaza, ont revendiqué dans la nuit ces attaques.

«Un pétrolier britannique, le Andromeda Star, a été touché par des missiles navals, le bateau a été directement touché», ont indiqué les Houthis dans un communiqué.

L'agence de sécurité maritime britannique (UKMTO) avait auparavant fait état d'un navire endommagé vendredi dans deux attaques à 14 milles nautiques au sud-ouest de la ville yéménite de Mokha.

L'équipage a ressenti une première explosion à proximité, avant que le bateau ne soit «touché par ce que l'on pense être deux missiles, qui ont endommagé le navire», a indiqué l'UKMTO, qui n'a pas non plus fait état de victimes.

La société de sécurité britannique Ambrey a signalé de son côté un incident dans le même secteur où «trois missiles ont été aperçus. Un pétrolier battant pavillon panaméen était le navire le plus proche de ces missiles».

«Le pétrolier était associé au Royaume-Uni, avant de changer de propriétaire en novembre 2023», selon la société.

Actuellement, «l'armateur du navire est immatriculé aux Seychelles et exerce des activités commerciales liées à la Russie. Le pétrolier faisait route de Primorsk, en Russie, vers Vadinar, en Inde», a ajouté Ambrey.

Les Houthis, qui contrôlent de larges pans du Yémen et soutiennent le Hamas dans sa guerre contre l'armée israélienne, mènent depuis novembre des attaques contre des navires qu'ils estiment liés à Israël, affirmant agir en solidarité avec les Palestiniens de Gaza.

Face aux attaques houthies, les Etats-Unis, soutien d'Israël, ont mis en place en décembre une force multinationale de protection maritime en mer Rouge.

Après une accalmie ces dernières semaines, les Houthis ont multiplié les attaques depuis mercredi, disant poursuivre «leurs actions militaires contre toutes les cibles hostiles en mer Rouge, en mer d'Oman et dans l'océan Indien».

Les Etats-Unis ont d'ailleurs annoncé vendredi avoir abattu deux drones des Houthis après un tir de missile balistique dans le golfe d'Aden.

Et les Houthis ont affirmé avoir abattu un drone américain MQ-9 qui menait des «missions hostiles» au-dessus de la région de Saada, fief de ces rebelles dans le nord du Yémen.