Le Moyen-Orient atteindra la neutralité carbone en se fixant des objectifs réalistes

Le véritable message qui découle de la première Initiative verte du Moyen-Orient est que la transition vers l’objectif zéro émission nette doit se faire de manière progressive et sans nuire à la croissance économique régionale. (Getty)
Le véritable message qui découle de la première Initiative verte du Moyen-Orient est que la transition vers l’objectif zéro émission nette doit se faire de manière progressive et sans nuire à la croissance économique régionale. (Getty)
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Publié le Lundi 01 novembre 2021

Le Moyen-Orient atteindra la neutralité carbone en se fixant des objectifs réalistes

Le véritable message qui découle de la première Initiative verte du Moyen-Orient est que la transition vers l’objectif zéro émission nette doit se faire de manière progressive et sans nuire à la croissance économique régionale. (Getty)
  • Lors du sommet de l’Initiative verte du Moyen-Orient, le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a réitéré l’engagement de l’Arabie saoudite à atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici à 2060
  • L’Initiative verte saoudienne prévoit une série d’investissements distincts d’une valeur totale de 190 milliards de dollars d’ici à 2030

LONDRES: Les dirigeants du Moyen-Orient ont réitéré leur engagement à accroître les investissements dans les énergies renouvelables lors de leur rencontre à Riyad en début de semaine. 

Cependant, le véritable message qui découle de la première Initiative verte du Moyen-Orient est que la transition vers l’objectif zéro émission nette doit se faire de manière progressive et sans nuire à la croissance économique régionale. 

Bien entendu, les économies des pays du Golfe dépendent fortement des revenus pétroliers. 

Ce ne sont pas uniquement les dirigeants des pays producteurs de pétrole qui ont plaidé en faveur d’un certain réalisme, alors que le monde cherche à lutter contre le réchauffement climatique. 

Le milliardaire Larry Fink, président du géant américain de la gestion d’actifs BlackRock, est du même avis. M. Fink est l’une des nombreuses personnalités importantes du monde des finances et de la politique qui se sont rendues à Riyad pour assister à l’Initiative verte du Moyen-Orient. On cite également l’envoyé spécial des États-Unis pour le climat, John Kerry, la vice-secrétaire générale de l’Organisation des nations unies (ONU), Amina Mohammed, ainsi que le PDG de HSBC UK, Noel Quinn. 

Alors que M. Fink prédit que les mille prochaines «licornes» – des start-up évaluées à plus d’un milliard de dollars (1 dollar = 0,86 euro) – seront des entreprises durables, il confirme également que BlackRock, plus grand gestionnaire d’actifs au monde, n’a pas l’intention de se désengager des hydrocarbures. 

«Nous soutenons les sociétés d’hydrocarbures et nous pensons qu’elles feront partie de la solution au cœur de la révolution verte des nouvelles technologies vertes», déclare M. Fink. 

Le ministre saoudien de l’Énergie, le prince Abdelaziz ben Salmane, a tenu des propos similaires lors du sommet de l’Initiative verte du Moyen-Orient: «Nous mettons au point des technologies qui garantissent une durée d’utilisation prolongée des hydrocarbures, de manière à atténuer leur impact, et donc de ne pas contribuer à davantage d’émissions.» 

Il rappelle que l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole qui fournit 10 % de la demande mondiale, «ne s’éloigne pas» de l’industrie du pétrole et du gaz mais «se diversifie» pour élargir la base énergétique du Royaume et l’économie au sens large. 

EN BREF

Lors du sommet, le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a réitéré l’engagement de l’Arabie saoudite à atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici à 2060. Selon le Royaume, cet objectif est plus réaliste que la référence mondiale de 2050, puisque les nouvelles technologies nécessaires à la transformation énergétique ne seront pas toutes pleinement efficaces avant 2040 au moins. 

Le prince Abdelaziz ajoute: «Le prix proposé par l’Arabie saoudite pour le kWh solaire est le moins cher du marché. De même, nous assurons la meilleure offre en matière d’énergie éolienne. Nous sommes convaincus que nos prix resteront compétitifs. Nous continuerons de produire de l’hydrogène et, une fois de plus, nous serons le producteur d’hydrogène le moins cher.» Le vice-Premier ministre et ministre des Finances irakien, Ali Allawi, dont le pays est le sixième plus grand producteur de pétrole, appelle également à ce que la transition se fasse «de manière progressive». Il poursuit en disant que l’Occident devrait déployer plus d’efforts pour garantir le transfert de connaissances et de technologies vers les pays en développement afin de les aider à atteindre les objectifs d’émissions. 

Lors du sommet, le prince héritier, Mohammed ben Salmane, a réitéré l’engagement de l’Arabie saoudite à atteindre l’objectif zéro émission nette d’ici à 2060. Selon le Royaume, cet objectif est plus réaliste que la référence mondiale de 2050, puisque les nouvelles technologies nécessaires à la transformation énergétique ne seront pas toutes pleinement efficaces avant 2040 au moins. 

Le royaume de Bahreïn s’est également engagé à atteindre l’objectif zéro émission nette à la même date, tandis que les Émirats arabes unis (EAU) affirment qu’ils y parviendront d’ici à 2050 – en même temps qu'ils prévoient d’augmenter leur capacité de production de pétrole de 25 % d’ici à 2030. 

Le prince héritier, Mohammed ben Salmane, annonce également que le Royaume investira un milliard de dollars dans des initiatives de lutte contre le changement climatique, dans le cadre d’un fonds régional de 10,4 milliards de dollars visant à réduire les émissions de carbone au Moyen-Orient. L’Arabie saoudite a également fait part de son intention de mettre en place un centre régional de capture et de stockage du carbone, un centre régional d’alerte précoce aux tempêtes, un programme régional d’ensemencement des nuages et un pôle régional pour le changement climatique. 

Parallèlement, l’Initiative verte saoudienne prévoit une série d’investissements distincts d’une valeur totale de 190 milliards de dollars d’ici à 2030. Ils comprendront la capture du carbone, la capture directe de l’air – une technologie capable d’extraire les gaz à effet de serre de l’air – et l’hydrogène. 

L’Arabie saoudite a également l’intention de planter 450 millions d’arbres dans le but de réduire les émissions de carbones de près de 300 millions de tonnes par an. 

Amina Mohammed déclare que le sommet propose une vision stratégique pour faire passer les économies régionales d'un développement non durable à un modèle «adapté aux défis du XXIe siècle». 

«Ce programme aidera non seulement à réduire les émissions du secteur pétrolier et gazier dans la région mais il permettra également de mettre en place de nouveaux puits de carbone. De vastes étendues de terres seront par ailleurs restaurées et protégées grâce au boisement», conclut-elle. 

 Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


Le président libanais accuse Israël de répondre à son offre de négociations en intensifiant ses attaques

Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
Le président libanais Joseph Aoun a accusé vendredi Israël de répondre à son offre de négociation en intensifiant ses frappes aériennes, dont la dernière a tué un homme à moto dans le sud du Liban. (Reuters/File)
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  • Le président libanais Joseph Aoun accuse Israël d’avoir répondu à son offre de négociations par une intensification des frappes, qui ont tué deux personnes dans le sud du Liban
  • En visite à Beyrouth, le ministre allemand Johann Wadephul appelle à un retrait israélien du sud du Liban et à un désarmement du Hezbollah, condition jugée essentielle pour la reprise du dialogue

BEYROUTH: Le président libanais, Joseph Aoun, a accusé Israël de répondre à l'offre de négociations du Liban par une intensification de ses frappes, les dernières ayant tué vendredi deux hommes dans le sud du pays selon Beyrouth.

"Le Liban est prêt à des négociations pour mettre fin à l'occupation israélienne, mais toute négociation (...) a besoin d'une volonté réciproque, ce qui n'est pas le cas", a affirmé M. Aoun à l'issue d'un entretien avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Johann Wadephul.

Le chef de l'Etat s'était déjà prononcé le 13 octobre pour des négociations entre les deux pays voisins, toujours formellement en état de guerre, et qui ont émergé en novembre dernier d'un an de conflit meurtrier entre Israël et le Hezbollah libanais.

Israël "répond à cette option en menant davantage d'attaques contre le Liban (...) et en intensifiant la tension", a déploré M. Aoun

Selon le ministère de la Santé libanais, deux personnes ont été tuées vendredi lors de deux frappes israéliennes dans le sud du pays.

L'Agence nationale d'information libanaise (Ani, officielle) a indiqué qu'un drone avait notamment visé un homme à moto dans le village de Kounine.

L'armée israélienne a affirmé avoir tué un "responsable de la maintenance du Hezbollah", qui oeuvrait selon elle à rétablir des infrastructures du mouvement pro-iranien.

La veille, une unité israélienne s'était introduite dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

M. Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

- "Condition sine qua non" -

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban disant viser des cibles du mouvement chiite, et a intensifié ses raids ces derniers jours.

L'armée israélienne se maintient aussi dans cinq positions dans le sud du Liban.

Selon un bilan de l'AFP basé sur des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées en octobre.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Le chef de la diplomatie allemande a apporté son soutien au président libanais, affirmant qu'il exhorterait son homologue israélien, Gideon Saar, à retirer l'armée israélienne du sud du Liban.

"Il doit y avoir un retrait des troupes israéliennes. Je comprends qu'Israël ait besoin de sécurité (...) Mais nous avons maintenant besoin d'un processus de confiance mutuelle. Et je m'engage à ce que les deux parties se parlent", a dit le ministre allemand.

Il a également "encouragé le gouvernement libanais à veiller à ce qu'un processus crédible, compréhensible et rapide de désarmement du Hezbollah soit mis en place", une "tâche colossale" mais, a-t-il estimé, "la condition sine qua non" pour régler les relations avec Israël.

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.


Israël a rendu à Gaza 30 corps de Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages 

Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza. (AFP)
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  • "Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès
  • Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre

GAZA: Israël a rendu vendredi à l'hôpital Nasser les corps de 30 Palestiniens en échange de deux dépouilles d'otages israéliens restituées la veille par le mouvement islamiste palestinien Hamas, a indiqué à l'AFP cet établissement du sud de la bande de Gaza.

"Les corps de 30 prisonniers palestiniens ont été reçus de la partie israélienne dans le cadre de l'accord d'échange", a précisé l'hôpital, situé à Khan Younès.

Les otages avaient été enlevés lors de l'attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, qui avait déclenché la guerre dans la bande Gaza.

Au total, en échange de 15 dépouilles d'Israéliens, 225 dépouilles de Palestiniens ont été rendues conformément aux termes de l'accord de cessez-le feu en vigueur depuis le 10 octobre.

Depuis cette date, le Hamas a également rendu deux dépouilles d'otages non-israéliens, un Thaïlandais et un Népalais.

Le mouvement islamiste a jusqu'à présent restitué les restes de 17 des 28 corps qui se trouvaient encore à Gaza et auraient dû être rendus au début de la trêve, assurant que localiser les autres dépouilles est "complexe" dans le territoire dévasté par deux ans de guerre.

Des équipes égyptiennes autorisées à entrer dans le territoire palestinien par Israël participent aux recherches avec des engins de chantiers.

Lundi soir, le Hamas avait rendu à Israël les restes d'un otage, identifié comme étant ceux d'Ofir Tzarfati, dont une partie de la dépouille avait déjà été récupérée en deux fois.

Les retards successifs dans la remise des corps des otages ont provoqué la colère du gouvernement israélien, qui a accusé le Hamas de violer l'accord de trêve. Et les familles des otages ont exigé des mesures plus sévères pour contraindre le groupe palestinien à se conformer à l'accord.

Dix corps d'otages du 7-Octobre seraient encore à Gaza, ainsi que celui d'un soldat mort durant une guerre en 2014. Tous sont israéliens sauf un Tanzanien et un Thaïlandais.

Par ailleurs, à deux reprises depuis le 10 octobre, Israël a mené des bombardements massifs sur Gaza en représailles à des tirs qui ont tué trois de ses soldats. Le 19 octobre, les bombardements israéliens avaient fait au moins 45 morts et mardi 104.

Le Hamas, qui dément avoir tiré sur les soldats israéliens, a accusé Israël de violer le cessez-le-feu.


Frappe israélienne sur le sud du Liban: un mort 

Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre. (AFP)
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  • Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé
  • Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal

BEYROUTH: Une frappe israélienne a tué vendredi un homme qui circulait à moto dans le sud du Liban, a annoncé le ministère de la Santé, ce qui porte à au moins 25 le nombre de morts dans des raids israéliens au cours du mois d'octobre.

Malgré le cessez-le-feu ayant mis fin en novembre 2024 à la guerre entre le Hezbollah et Israël, ce dernier continue de mener des frappes régulières au Liban, affirmer viser la formation pro-iranienne.

Vendredi, un drone a visé un homme à moto dans le village de Kounine, selon l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Le ministère de la Santé a fait état d'un mort et d'un blessé.

Israël n'a pas réagi dans l'immédiat.

Cette frappe intervient au lendemain de l'incursion d'une unité israélienne dans le village frontalier de Blida, où les soldats ont tué un employé municipal.

Le président Joseph Aoun a demandé à l'armée de "faire face" à toute nouvelle incursion israélienne en territoire libanais.

Ces derniers jours, l'aviation israélienne a intensifié ses frappes au Liban, affirmant viser des membres ou des infrastructures du Hezbollah.

Selon un bilan compilé par l'AFP à partir des données du ministère de la Santé, au moins 25 personnes, dont un Syrien, ont été tuées depuis le début du mois.

L'ONU avait indiqué mardi que 111 civils avaient été tués au Liban par les forces israéliennes depuis la fin de la guerre.

Lors d'un entretien vendredi avec son homologue allemand Johann Wadephul, en visite à Beyrouth, le ministre libanais des Affaires étrangères Youssef Rajji lui a demandé "d'aider à faire pression sur Israël pour qu'il cesse ses agressions".

"Seule une solution diplomatique, et non militaire, peut assurer la stabilité et garantir le calme dans le sud", a assuré le ministre libanais, selon ses propos rapportés par l'Ani.

Il a assuré que "le gouvernement libanais poursuit la mise en œuvre progressive de sa décision de placer toutes les armes sous son contrôle".

Le Hezbollah est sorti très affaibli du conflit et les Etats-Unis exercent une intense pression sur le gouvernement libanais pour que le mouvement chiite livre ses armes à l'armée nationale, ce qu'il refuse jusqu'à présent.