COP26: Les négociations sur le climat atteignent un point critique

Le président américain, Joe Biden, prononçant un discours lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, en Écosse, le 1er novembre 2021. (Photo, AFP)
Le président américain, Joe Biden, prononçant un discours lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, en Écosse, le 1er novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mardi 02 novembre 2021

COP26: Les négociations sur le climat atteignent un point critique

Le président américain, Joe Biden, prononçant un discours lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, en Écosse, le 1er novembre 2021. (Photo, AFP)
  • Le sommet du G20 de dimanche s’est terminé sur une note négative après que seuls 12 des 20 pays se sont engagés à être neutres en carbone d’ici 2050
  • Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a exhorté les dirigeants mondiaux à cesser de traiter la planète «comme des toilettes» dans son discours d’ouverture lors du sommet de la COP26

GLASGOW/RIYAD: Les dirigeants du monde sont arrivés à Glasgow pour le sommet des Nations unies sur le climat (COP26) dans un contexte de scepticisme accru quant à la possibilité de convenir des mesures nécessaires pour limiter le réchauffement dangereux de la planète. 

Le président américain, Joe Biden; le Premier ministre britannique, Boris Johnson; la chancelière allemande, Angela Merkel; le Premier ministre australien Scott Morrison; le Taoiseach irlandais, Micheal Martin; et le Premier ministre canadien, Justin Trudeau étaient parmi les premiers 120 dirigeants nationaux à arriver sur le site. 

Il s’avère également que le fondateur d’Amazon, Jeff Bezos, rejoindra le prince Charles, prochain héritier du trône britannique, à la COP26, lors d’un événement visant à promouvoir le «verdissement» de l’Afrique du Nord. 

Cette décision fait suite à une rencontre informelle entre le prince Charles, l’homme d’affaires milliardaire et sa compagne Lauren Sanchez, dimanche soir, après le sommet du G20 à Rome. 

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Le Premier ministre koweïtien, le Cheikh Sabah al-Khaled al-Sabah, assiste à la cérémonie d’ouverture de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, en Écosse, le 1er novembre 2021. (Photo, AFP) 

Le sommet du G20 de dimanche s’est terminé sur une note négative après que seuls 12 des 20 pays se sont engagés à être neutres en carbone d’ici 2050. 

M. Biden est arrivé à Glasgow avec son programme climatique national qui doit encore être adopté par un Congrès contrôlé par son propre parti. 

Par ailleurs, les délégués et journalistes arrivant à la COP26 ont dû patienter dans de longues files d’attente pendant près de deux heures avant d’entrer sur le site ce matin. 

Il faut arrêter de traiter la planète comme des toilettes 

Le secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a exhorté les dirigeants mondiaux à cesser de traiter la planète «comme des toilettes» dans son discours d’ouverture lors du sommet de la COP26. 

Dans un avertissement percutant adressé aux chefs d’État réunis à Glasgow, M. Guterres a déclaré: «Notre addiction aux énergies fossiles pousse l’humanité au bord du gouffre. Nous sommes confrontés à un choix sans appel: soit nous mettons un terme à cette dépendance, soit elle nous mènera à notre fin. Il est temps de dire: c’est assez. Assez de brutaliser la biodiversité. Assez de nous tuer avec du carbone. Assez de traiter la nature comme des toilettes. Assez de brûler, de forer et d’extraire toujours plus. Nous creusons notre propre tombe.» 

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Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, en Écosse, le 1er novembre 2021. (Photo, AFP) 

«Si les engagements ne sont pas respectés à la fin de cette COP, les pays devront revoir leurs plans et politiques climatiques nationaux pas tous les cinq ans, mais chaque année et à chaque instant», dit M. Guterres aux dirigeants lors de la cérémonie d’ouverture de la COP26. 

M. Guterres a signalé que les six années écoulées depuis l’Accord de Paris de 2015, dans le cadre duquel les gouvernements mondiaux ont accepté de limiter le réchauffement climatique à un niveau aussi proche que possible de 1,5 degré et inférieur à 2 degrés, sont les six années les plus chaudes jamais enregistrées. 

Discours inaugural de Boris Johnson 

Le Premier ministre britannique a déclaré que les dirigeants du monde se trouvaient «à peu près dans la même position» que James Bond, lors de la cérémonie d’ouverture de la COP26 des Nations unies à Glasgow.  

M. Johnson a affirmé que l’agent 007 «arrivait généralement au point culminant de ses films très lucratifs attaché à une machine destructrice, essayant désespérément de trouver quel câble coloré tirer pour l’éteindre, avec un compte à rebours affichant une détonation susceptible d’éradiquer l’humanité».  

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Le Premier ministre Boris Johnson prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, en Écosse, le 1er novembre 2021. (Photo, AFP) 

«Chers dirigeants du monde, nous sommes à peu près dans la même position que James Bond, mais ce n’est pas un film et la machine destructrice est réelle. L’horloge tourne au rythme furieux de centaines de milliards de pistons, de fours et de moteurs avec lesquels nous pompons le carbone dans l’air de plus en plus vite», a-t-il ajouté.  

M. Johnson a exhorté les dirigeants du monde à ne pas «mâcher leurs mots», prévenant que la prochaine génération «ne nous pardonnera pas». «Si nous échouons, elle ne nous pardonnera pas. Elle saura que Glasgow était le tournant historique où l’Histoire n’a pas réussi à faire marche arrière. Elle nous jugera à raison avec amertume et avec un ressentiment qui dépasse celui des activistes du climat d’aujourd’hui. La COP26 ne sera pas et ne peut pas être la fin de l’histoire du changement climatique», a-t-il conclu. 

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Le prince Charles prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, en Écosse, le 1er novembre 2021. (Photo, AFP) 

Le prince Charles 

Le prince Charles, héritier présomptif du trône britannique et membre de la famille royale le plus haut placé à la COP26, a déclaré aux dirigeants mondiaux que le changement climatique constituait une menace plus importante pour la planète que la pandémie de Covid-19. 

«Le temps est littéralement compté», a-t-il averti, appelant les entreprises mondiales à contribuer au financement de la transition des pays les plus pauvres vers le concept de «zéro émission nette». 

Le président Joe Biden 

Le président Joe Biden a affirmé lundi que les États-Unis seront en mesure de parvenir à zéro émission nette de carbone d’ici à 2030, et de réaliser un objectif ambitieux de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 50 à 52 % d’ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2005. 

Les émissions de gaz à effet de serre seront réduites de plus d’une gigatonne d’ici 2030, a précisé M. Biden lors de la conférence COP26 sur le climat à Glasgow, ajoutant que la lutte contre le changement climatique est un impératif moral et économique. 

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Le président américain, Joe Biden, prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, en Écosse, le 1er novembre 2021. (Photo, AFP) 

«Glasgow doit être le coup d’envoi d’une décennie d’ambition et d’innovation pour préserver notre avenir commun», a-t-il déclaré. 

M. Biden tente toujours de convaincre le Congrès américain d’adopter un projet de loi de 555 milliards de dollars pour promouvoir les énergies propres, le plus gros investissement de l’histoire des États-Unis dans la lutte contre le réchauffement climatique. 

Le projet de loi «Build Back Better» permettra de réaliser des investissements «historiques» dans les énergies propres. Selon M. Biden, il s’agit de «l’investissement le plus important jamais réalisé par une nation avancée pour lutter contre la crise climatique». 

M. Biden a indiqué à la COP26 que le changement climatique «ravage le monde» et que «l’œil de l’Histoire» observe les délibérations des dirigeants mondiaux réunis à Glasgow. 

Le président Emmanuel Macron 

Le président français Emmanuel Macron a souligné l’importance pour les nations européennes de passer des promesses aux actes, en demandant à chaque pays présent à la COP26 d’honorer les engagements financiers de 2015 pris à Paris. 

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Le président français, Emmanuel Macron, prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, en Écosse, le 1er novembre 2021. (Photo, AFP) 

Dans son allocution, il a appelé les principaux responsables du changement climatique dans le monde à redoubler d’efforts pour réduire leurs émissions. 

«La clé pour les quinze prochains jours, ici dans notre COP, est que les plus gros émetteurs dont les stratégies nationales ne sont pas conformes à notre objectif de 1,5 degré rehaussent leurs ambitions», a-t-il lancé. 

Le Premier ministre Narendra Modi

L'Inde s'est fixé comme objectif d'atteindre la neutralité carbone en 2070, a annoncé lundi à Glasgow le Premier ministre indien, Narendra Modi. 

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Le Premier ministre indien, Narendra Modi, prenant la parole lors de la cérémonie d’ouverture de la conférence des Nations unies sur les changements climatiques (COP26) à Glasgow, en Écosse, le 1er novembre 2021. (Photo, AFP) 

«D'ici 2070, l'Inde atteindra l'objectif de zéro émissions nettes» de carbone, a-t-il dit dans un discours prononcé au lendemain de l'ouverture de la conférence mondiale sur le climat COP26 organisée au Royaume-Uni. 

L'Inde accroîtra ainsi d'ici 2030 «ses capacités énergétiques non fossiles» de 50 GigaWatts à 500 GW et elle assurera d'ici la même année 50% de ses besoins en énergie par des sources renouvelables. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L'Oréal Middle East signe un accord avec l'organisation Himayah en Arabie saoudite

L'Oréal Middle East a organisé la cérémonie de son 25e anniversaire à Dubai Expo City. (Photo fournie)
L'Oréal Middle East a organisé la cérémonie de son 25e anniversaire à Dubai Expo City. (Photo fournie)
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  • L'initiative vise à aider 600 femmes à se préparer au monde du travail
  • Le groupe se rapproche de ses objectifs 2030 en matière de durabilité, d'innovation et de technologie par le biais de partenariats stratégiques

DUBAÏ: À l'occasion de son 25e anniversaire, L'Oréal Middle East a signé un accord avec l'organisation Himayah en Arabie saoudite pour soutenir son initiative «Safe Homes», qui a pour objectif d’offrir une formation professionnelle à plus de 600 femmes.

«Ce projet vise à avoir un impact durable à long terme par le biais d'un soutien psychologique et d'une formation professionnelle», déclare Laurent Duffier, PDG de L'Oréal Middle East, lors d'une récente interview accordée à Arab News en français.

Au cours des vingt-cinq dernières années, L'Oréal a aidé 25 000 femmes dans la région.

L'Oréal a inauguré son Académie de coiffure à Riyad et Dammam en 2023, afin d'améliorer les compétences et intégrer les femmes dans le marché du travail, enregistrant un taux d'emploi de 70% dans ce segment de la beauté en plein essor en Arabie saoudite. Le programme devrait créer 15 000 emplois pour les femmes saoudiennes.

Le programme phare «L'Oréal for Women in Science» a investi plus de 925 000 dollars (1 dollar = 0,93 euro) dans des fonds de dotation afin de soutenir 51 femmes scientifiques arabes au cours de la dernière décennie et de promouvoir l'égalité des sexes dans le domaine des sciences, technologie, ingénierie et mathématiques (Stim).

En outre, le projet «Stand Up Against Street Harassment» de l'entreprise a formé plus de 11 000 participants à la lutte contre la violence sexiste.

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Laurent Duffier, PDG de L'Oréal Middle East, et le Dr Sameera Alghamdi, présidente de l'organisation Himayah, annonçant la signature du protocole d'accord lors de l'événement organisé à l'occasion du 25e anniversaire de L'Oréal Middle East. (Photo fournie)

Alors que la marque est distribuée dans la région depuis les années 1960, L'Oréal a ouvert sa première filiale au Moyen-Orient en 1998 et couvre actuellement 10 marchés.

Aujourd'hui, le groupe se rapproche de ses objectifs 2030 en matière de durabilité, d'innovation et de technologie en impliquant les parties prenantes de la chaîne d'approvisionnement, y compris les consommateurs et les start-up, par le biais de partenariats stratégiques.

L'Oréal vise à encourager l'innovation en investissant dans l'écosystème des start-up, le dernier en date étant le partenariat avec Astrolabs qui a inauguré le «L'Oréal Tech Quest Challenge» plus tôt ce mois-ci.

«L'avenir est à la beauty tech, qui s'attaque aux défis actuels de l'industrie et augmente l'impact des solutions de L'Oréal. L'Oréal Tech Quest Challenge a récompensé un groupe de gagnants dont le travail sera intégré dans le développement d'outils et de meilleures pratiques dans la région Asie du Sud-Pacifique, et Moyen-Orient-Afrique du Nord [SapMena]», déclare M. Duffier.

La région abrite un écosystème de start-up en pleine expansion. «L’événement Leap qui s'est tenu au mois de mars en Arabie saoudite reflète l'énergie entrepreneuriale et créative croissante du Royaume», ajoute-t-il. C’est particulièrement important au Moyen-Orient, où l'industrie de la beauté enregistre l'un des taux de croissance les plus élevés au monde.

Le marché de la région du Conseil de coopération du Golfe (CCG) se classe parmi les 10 premiers marchés mondiaux de la beauté, avec une valeur de 11,7 milliards de dollars en 2024. Depuis la pandémie de Covid-19, le marché a connu une croissance de 10%, alimentée par les tendances macroéconomiques sous-jacentes.

«Le produit intérieur brut non pétrolier du CCG augmente de 4 à 5%, alors qu'il croît de moins de 1% en Europe. L'afflux de personnes fortunées a eu un impact positif sur le marché du luxe aux Émirats arabes unis. La demande de produits de beauté, en particulier en Arabie saoudite, a triplé au cours des trois dernières années en raison de l'accès accru des femmes au marché du travail et de l'augmentation du revenu disponible», souligne Laurent Duffier.

«La qualité de la pratique de la vente au détail et la croissance de nouveaux concepts de beauté dans le Royaume sont des facteurs qui stimulent le marché dans la région et qui sont renforcés par la croissance du commerce électronique», ajoute-t-il.

Selon un rapport du Boston Consulting Group, en 2020, la part du commerce électronique du Royaume dans le total des ventes au détail était de 6%. Ce chiffre est loin des marchés matures du commerce électronique et de la moyenne mondiale de 18%, mais il est supérieur de 60% à la part du Royaume en 2019. On prévoit une croissance à deux chiffres après la conférence sur la Covid-19, la valeur du marché devant dépasser 13,3 milliards de dollars à l’horizon 2025.

«L'Arabie saoudite affiche une croissance accélérée dans tous les segments. Les efforts de diversification de l'économie sont évidents. C'est la plus grande économie de la région, avec le plus grand potentiel, et c'est un marché prioritaire pour L'Oréal», précise M. Duffier.

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«L'avenir est à la beauty tech, qui s'attaque aux défis actuels de l'industrie et augmente l'impact des solutions de L'Oréal, » déclare M. Duffier. (Photo fournie)

Le marché de la beauté et des soins personnels devrait continuer à être stimulé par l'innovation des produits et la technologie de la beauté, pour de meilleurs résultats pour le consommateur.

«Nous mettons sur le marché Melasyl, après dix-huit ans de recherche et développement. Il s'agit d'un ingrédient révolutionnaire pour les soins de la peau, entre autres applications», indique M. Duffier.

Laurent Duffier décrit le Moyen-Orient comme le «berceau de la beauté et une région qui définit les tendances en matière de beauté». Cela s'explique par la diversité de sa clientèle, qui couvre tout le spectre des couleurs de peau et de cheveux, et du fait qu'elle s'oriente vers les plates-formes numériques et une consommation plus durable.

«Nous travaillons avec des start-up pour offrir des produits innovants et durables, 70 % des consommateurs optant pour des produits durables», confirme-t-il.

«Nous ne sommes plus une entreprise de beauté, mais une entreprise de technologie de la beauté. Ancré dans l'innovation et la durabilité, l'objectif reste la beauté pour tous. L'avenir sera de plus en plus personnalisé pour créer de la beauté qui touche le monde («Create beauty that moves the world»), et surtout pour créer de la beauté qui touche le Moyen-Orient», a-t-il ajouté.

La quête de durabilité est également le résultat de la réconciliation entre la beauté et la technologie, développée et mise en œuvre dans les différents segments: soins capillaires (hair light pro), dermocosmétiques, les derniers en date étant les outils de diagnostic en réalité virtuelle de La Roche-Posay et les applications de maquillage en collaboration avec Microsoft.

«En appliquant la science verte, 95% des ingrédients des produits seront biosourcés et traçables d'ici à 2030», affirme M. Duffier.

Dans le cadre de ses objectifs de développement durable, le programme «L'Oréal for the Future» vise à réduire les émissions de dioxyde de carbone sur tous les sites et à passer aux énergies renouvelables, à la gestion des déchets et au traitement de l'eau d'ici à 2030.

L'Oréal Middle East prévoit une réduction de 50% des émissions de dioxyde de carbone liées à la distribution et une réduction de 70% de la consommation d'eau grâce à l'introduction des pommeaux de douche Gjosa dans les salons de coiffure.

Ces pommeaux de douche, dont la distribution est prévue dans la région cette année, devraient être utilisés dans 500 salons, ce qui permettra d'économiser 35 millions de litres d'eau par an.

Cette initiative s'ajoute au recyclage de 340 tonnes de déchets au cours des deux dernières années en Arabie saoudite, une initiative de Garnier en collaboration avec Panda et Naqaa Solutions.

 


Le groupe de luxe Kering tient son assemblée générale en pleine tourmente

Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation. (AFP).
Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation. (AFP).
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  • Mercredi, le groupe a encore dévissé en Bourse, les investisseurs prenant acte de la forte baisse de "40 à 45%" de la rentabilité attendue au premier semestre alors que son chiffre d'affaires a chuté de 11% au premier trimestre
  • Depuis des mois, le groupe dirigé par François-Henri Pinault tente de redresser la marque italienne qui représente 50% de ses ventes et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle

PARIS: En pleine tourmente, le groupe de luxe Kering tient jeudi son assemblée générale après avoir accumulé les mauvaises nouvelles, entre chute des ventes et perte de rentabilité opérationnelle principalement à cause de sa marque phare Gucci.

Mercredi, le groupe a encore dévissé en Bourse, les investisseurs prenant acte de la forte baisse de "40 à 45%" de la rentabilité attendue au premier semestre alors que son chiffre d'affaires a chuté de 11% au premier trimestre. Par rapport à son pic de juin 2021, l'action de Kering dégringole même de 60%.

Cela montre que "la transformation de Gucci" est plus difficile que le marché ne le pensait" dans un premier temps, estime dans une note Luca Solca, analyste de la banque Bernstein.

Depuis des mois, le groupe dirigé par François-Henri Pinault tente de redresser la marque italienne qui représente 50% de ses ventes et les deux tiers de sa rentabilité opérationnelle.

Changement de directeur artistique avec l'arrivée de Sabato de Sarno, nouvelle direction incarnée par Jean-François Palus, PDG proche de François-Henri Pinault, nomination d'un directeur général adjoint venu du concurrent Louis Vuitton, Stefano Cantino : "Il est clair que Kering a l'intention de +nettoyer la maison+ pour établir des bases plus fortes pour l'avenir", note Luca Solca.

D'autres marques du groupe patinent aussi. Au premier trimestre 2024, les ventes d'Yves Saint Laurent reculent de 8%, celles de Bottega Veneta de 2% et celles des "autres maisons", qui englobent Balenciaga et Alexander McQueen, de 7%.

Mi-avril, la note de Kering a été abaissée par S&P en raison des difficultés de Gucci et des dépenses réalisées par le groupe, ce qui alourdit sa dette.

Kering a annoncé récemment l'achat d'un bien immobilier à Milan pour 1,3 milliard d'euros qui s'ajoute à des achats antérieurs d'autres propriétés à New York en janvier pour environ 900 millions d'euros et à Paris en 2023 pour environ 1,4 milliard d'euros, précise l'agence de notation.

Imposer sa définition du luxe

Kering a en outre déboursé 1,7 milliard d'euros pour acquérir 30% de Valentino, avec une option pour racheter tout le groupe au plus tard en 2028, et 3,5 milliards d'euros pour mettre la main sur Creed, parfumeur acheté en octobre dans le cadre de la création de la branche beauté.

"C'est très intelligent de créer un département beauté", explique à l'AFP Eric Briones, auteur de "Luxe et digital" (ed. Dunod). "Mais le construire avec Creed uniquement, ça ne va pas", ajoute-t-il soulignant que la licence Gucci (chez Coty) "ils la récupèrent dans 3 ou 4 ans et Saint Laurent (chez L'Oréal) aux calendes grecques". La licence des parfums Valentino est également chez L'Oréal.

"Vous allez construire sur Balenciaga qui est une marque qui s'interroge et ne s'est pas encore remise du scandale" dû à une publicité déplacée mêlant des enfants et des accessoires connotés sexuellement et qui a fait chuter ses ventes, selon le spécialiste.

"Aujourd'hui, ce qui manque le plus à Kering, c'est une vision claire, cohérente et impactante", ajoute-t-il. "En ce moment, il y a une bataille dans l'univers du luxe à imposer sa définition du luxe: Vuitton, c'est +nous sommes plus qu'une maison de luxe, nous sommes une maison culturelle+, Chanel c'est +le luxe absolu+, Jacquemus c'est +pop luxury+", détaille-t-il.

"C'est peut-être aussi un groupe trop décentralisé", souffle un autre connaisseur du secteur, "c'est le péché originel de Kering, un héritage de PPR (Pinault-Printemps-La Redoute, précédent nom du groupe, NDLR), il fonctionne davantage comme un conglomérat que comme groupe".

Récemment, quelques changements ont eu lieu dans la gouvernance: Francesca Bellettini, PDG d'Yves Saint Laurent, a été promue directrice générale adjointe de Kering, chargée de "piloter l'ensemble des maisons du groupe dans les prochaines étapes de leur développement" et Jean-Marc Duplaix, directeur financier de Kering depuis 2012, est devenu directeur général adjoint du groupe chargé des opérations et des finances.

La directrice de la communication Valérie Duport a quitté le groupe sans que soit encore nommé son successeur.

"C'est un moment compliqué et personne ne se réjouit parce que si Kering va mal, le secteur global en souffre", conclut M. Briones.


BNP Paribas: baisse du résultat net, mais stabilité des revenus au 1er trimestre

"Le groupe réalise de bonnes performances au premier trimestre 2024 grâce à la bonne dynamique commerciale des pôles opérationnels", a salué son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué. (AFP).
"Le groupe réalise de bonnes performances au premier trimestre 2024 grâce à la bonne dynamique commerciale des pôles opérationnels", a salué son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué. (AFP).
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  • Au premier trimestre cette année, son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur bancaire, est resté stable, atteignant 12,4 milliards d'euros, a indiqué le groupe dans un communiqué
  • Les effets de l'accélération des mesures d'économies annoncée en mars (400 millions d'euros) "sont attendus à partir du deuxième trimestre 2024", a souligné BNP Paribas

PARIS: BNP Paribas a vu son résultat net chuter de près de 30% sur un an au premier trimestre, à 3,1 milliards d'euros, desservi par la plus-value engrangée après la vente de sa filiale américaine Bank of the West au même trimestre l'an dernier.

Le bénéfice net "distribuable", qui permet une comparaison hors effets de périmètre, est lui en baisse de 2,2% sur un an, a annoncé jeudi la première banque française, qui confirme sa trajectoire 2024 prévoyant des revenus "distribuables" en hausse de 2% et un résultat net "distribuable" supérieur à celui de 2023.

L'an dernier, le groupe avait entré dans ses comptes du premier trimestre la plus-value de cession de 3 milliards d'euros issue de la vente de sa filiale américaine Bank of the West.

Au premier trimestre cette année, son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d'affaires pour le secteur bancaire, est resté stable, atteignant 12,4 milliards d'euros, a indiqué le groupe dans un communiqué.

Les effets de l'accélération des mesures d'économies annoncée en mars (400 millions d'euros) "sont attendus à partir du deuxième trimestre 2024", a souligné BNP Paribas.

"Le groupe réalise de bonnes performances au premier trimestre 2024 grâce à la bonne dynamique commerciale des pôles opérationnels", a salué son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué.

Les pôles opérationnels ont ainsi gagné des parts de marché, tout en améliorant leurs performances opérationnelles, selon le groupe.

Bonne dynamique commerciale

Le PNB de la banque de financement et d'investissement (BFI) a baissé de 4% au premier trimestre, totalisant 4,6 milliards d'euros, tandis que celui du pôle banques commerciales (France, Belgique, Italie...) est resté stable, à 6,7 milliards d'euros, la banque ayant réussi à neutraliser les "vents contraires" que sont la couverture contre les coûts de l'inflation et l'arrêt de la rémunération de la réserve obligatoire par la Banque centrale européenne (BCE).

L'acquisition des clients Hello Bank a continué (+32% sur un an), renforcée par l'intégration des clients d'Orange Bank, après l'accord conclu en début d'année pour reprendre les clients de la banque en ligne d'Orange, lancée en grande pompe par l'ancien PDG Stéphane Richard en 2017, et dont l'avenir était en suspens depuis le début de l'année sur fond de déficit chronique.

Le revenu des métiers d'investissement, d'assurance et d'épargne est, lui, en croissance de 0,8%, à 1,4 milliard d'euros. L'activité épargne enregistre notamment une très bonne performance en France avec une collecte brute de 8,3 milliards d'euros, en hausse de plus de 30% sur un an.

Le coût du risque, c'est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, s'établit à 29 points de base des encours de crédits à la clientèle, à 640 millions d'euros, "un niveau bas du fait de la qualité du portefeuille de crédit", selon le communiqué.

BNP Paribas a finalisé son programme de rachats d'actions de 1,05 milliard d'euros le 23 avril. Son conseil d'administration proposera le 14 mai à l'assemblée générale des actionnaires de verser "un dividende de 4,60 euros" par action.