Tensions libano-saoudiennes: Mikati craint une grave détérioration de la situation

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati. (Photo, Reuters)
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati. (Photo, Reuters)
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Publié le Mardi 02 novembre 2021

Tensions libano-saoudiennes: Mikati craint une grave détérioration de la situation

  • Les importations libanaises en Arabie saoudite ont été suspendues
  • Le site web de l’agence de presse officielle a été piraté, les hackers menacent Kordahi

BEYROUTH: Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a déclaré lundi que la situation à Beyrouth se détériorait au moment où les tensions diplomatiques avec les pays du Golfe continuent de croître, faisant suite aux propos controversés du ministre de l’Information Georges Kordahi concernant l’intervention de la coalition arabe au Yémen.

Mikati, actuellement présent à Glasgow pour participer au sommet environnemental de la COP26, a envoyé lundi un message à travers Whatsapp aux ministres du gouvernement pour leur dire qu’il avait «demandé à Kordahi d’accorder la priorité à son patriotisme avant toute autre chose, sauf que cela n’était pas arrivé.» 

 «Nous en subissons les conséquences et la situation se dégrade», a-t-il poursuivi.

Et d’ajouter: «Si nous ne mettons pas fin à cette crise dans les plus brefs délais, le pays va connaître un véritable désastre dont nous pourrions tous nous passer. Dieu sait que j’ai mis en garde contre cela.»

Kordahi ne s’est toujours pas excusé pour ses commentaires et semble avoir écarté la possibilité de démissionner, dans une déclaration qu’il a faite dimanche.

L’Arabie saoudite trouve les propos de Kordahi insultants et perçoit la situation comme «un nouvel épisode de conduites répréhensibles et de positions jugées inacceptables émises par des responsables libanais vis-à-vis du Royaume et de ses politiques, sans oublier que Beyrouth n’a toujours pas réussi à arrêter le trafic de drogue en provenance du Liban.»

Beyrouth n’a toujours pas mis en place de mesures pour rétablir les liens avec l’Arabie saoudite ni avec les autres pays du Golfe qui se sont montrés solidaires à l’égard du Royaume, notamment le Koweït, Bahreïn et les EAU.

L’avertissement de Mikati tombe au moment où la compagnie de livraison DHL a rendu aux Libanais tous les courriers et les biens qu’ils voulaient envoyer en Arabie saoudite. 

 «Samedi, la compagnie DHL a informé son administration, depuis sa branche en Arabie saoudite, qu’aucun colis ne pouvait être envoyé du Liban au Royaume, mais on ne sait toujours pas ce qu’il en est des livraisons provenant de l’Arabie vers le Liban», a révélé une source à Arab News ce lundi. «Nous avons rendu tous les paquets à nos clients et attendons de recevoir de nouvelles directives.»

Cette mesure fait partie de la décision saoudienne qui a été prise le 29 octobre et qui consiste à rompre les liens diplomatiques et économiques avec le Liban, compte tenu des propos tenus par Kordahi un mois avant qu’il ne soit nommé ministre.

Mohammed Fneish, membre du Hezbollah, continue de défendre Kordahi et critique ceux qui tiennent aux relations libano-saoudiennes et qui, selon lui, «font preuve de faiblesse.»

 «Si nous campons sur nos positions, nous parviendrons à surmonter ces problèmes, tout comme nous avons surmonté de nombreux problèmes et défis auparavant.»

Le site web de l’agence de presse nationale, agence officielle de l’État libanais surveillée par Kordahi, a été piraté samedi après-midi.

Des photos contenant des menaces contre Kordahi y ont été publiées et depuis, le site web a été suspendu.

Alors que les observateurs politiques au Liban conviennent à l’unanimité que la démission de Kordahi serait la meilleure solution, ils pensent que Mikati n’y peut rien puisque les ministres chiites du gouvernement ont menacé de boycotter le Parlement si Tarek Bitar, juge menant l’enquête de l’explosion du port de Beyrouth, n’est pas révoqué.

Les ministres qui réclament la révocation du juge Bitar sont aussi ceux qui s’opposent au départ de Kordahi. 

Le bureau de presse de Mikati a affirmé que celui-ci s’est réuni, en marge de la COP26, avec plusieurs responsables pour discuter des crises que traverse le Liban, notamment celle de la dispute avec l’Arabie saoudite.

Il s’est entretenu avec le président français Emmanuel Macron et le président du Conseil européen Charles Michel.

Il a ensuite rencontré la directrice générale du FMI Kristalina Georgieva, les Premiers ministres espagnol et italien Pedro Sanchez et Mario Draghi, ainsi que la chancelière allemande sortante Angela Merkel.

Mikati a également parlé au président libanais Michel Aoun par téléphone et tous deux ont évoqué la mise en place «d’éventuelles mesures pour faire face aux derniers événements.»

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Gaza: la Défense civile annonce 20 personnes tuées par des tirs israéliens en allant chercher de l'aide

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël. (AFP)
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  • "Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile
  • Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile

GAZA: La Défense civile de Gaza a indiqué que 20 personnes avaient été tuées lundi par des tirs de l'armée israélienne en allant chercher de l'aide humanitaire dans le territoire palestinien ravagé par les bombardements après plus de vingt mois de guerre.

Contactée par l'AFP, l'armée israélienne a dit qu'elle se renseignait.

"Vingt martyrs et plus de 200 blessés du fait de tirs de l'occupation (armée israélienne, NDLR), dont certains dans un état grave, ont été transférés" vers des hôpitaux de la bande de Gaza, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la Défense civile, Mahmoud Bassal, ajoutant que ces personnes étaient rassemblées près d'un site de distribution d'aide.

"Elles attendaient de pouvoir accéder au centre d'aide américain à Rafah pour obtenir de la nourriture, lorsque l'occupation a ouvert le feu sur ces personnes affamées près du rond-point d'al-Alam", dans le sud de la bande de Gaza, a détaillé M. Bassal en indiquant que les tirs avaient eu lieu de 05H00 et 07H30 (02H00 et 04H30 GMT).

Il a ajouté que les victimes avaient été transférées vers des hôpitaux du sud du territoire palestinien, lesquels ne fonctionnent plus que partiellement depuis des jours en raison des combats et des pénuries de fournitures médicales.

Compte tenu des restrictions imposées aux médias dans la bande de Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les bilans annoncés par la Défense civile.

Une série d'événements meurtriers se sont produits depuis l'ouverture le 27 mai à Gaza de centres d'aide gérés par la Fondation humanitaire de Gaza (GHF), une organisation au financement opaque soutenue par les Etats-Unis et Israël.

L'ONU refuse de travailler avec cette organisation en raison de préoccupations concernant ses procédés et sa neutralité.

Des photographes de l'AFP ont constaté ces derniers jours que des Gazaouis se réunissaient à l'aube près de sites de distribution d'aide, malgré la crainte de tirs lors des rassemblements.

La bande de Gaza est menacée de famine, selon l'ONU.

 


Ehud Barak : seule une guerre totale ou un nouvel accord peut arrêter le programme nucléaire iranien

Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
Israël et l'Iran ont échangé des coups de feu après le déclenchement par Israël d'une campagne de bombardements aériens sans précédent qui, selon l'Iran, a touché ses installations nucléaires, "martyrisé" des hauts gradés et tué des dizaines de civils. (AFP)
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  • S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée
  • M. Barak a déclaré que les frappes militaires étaient "problématiques", mais qu'Israël les considérait comme justifiées

LONDRES : L'ancien Premier ministre israélien Ehud Barak a prévenu que l'action militaire d'Israël ne suffirait pas à retarder de manière significative les ambitions nucléaires de l'Iran, décrivant la république islamique comme une "puissance nucléaire de seuil".

S'adressant à Christiane Amanpour sur CNN, M. Barak a déclaré que la capacité d'Israël à freiner le programme de Téhéran était limitée.
"À mon avis, ce n'est pas un secret qu'Israël ne peut à lui seul retarder le programme nucléaire de l'Iran de manière significative. Probablement plusieurs semaines, probablement un mois, mais même les États-Unis ne peuvent pas les retarder de plus de quelques mois", a-t-il déclaré.

"Cela ne signifie pas qu'ils auront immédiatement (une arme nucléaire), ils doivent probablement encore achever certains travaux d'armement, ou probablement créer un dispositif nucléaire rudimentaire pour le faire exploser quelque part dans le désert afin de montrer au monde entier où ils se trouvent.

M. Barak a déclaré que si les frappes militaires étaient "problématiques", Israël les considérait comme justifiées.

"Au lieu de rester les bras croisés, Israël estime qu'il doit faire quelque chose. Probablement qu'avec les Américains, nous pouvons faire plus".

L'ancien premier ministre a déclaré que pour stopper les progrès de l'Iran, il faudrait soit une avancée diplomatique majeure, soit un changement de régime.

"Je pense que l'Iran étant déjà ce que l'on appelle une puissance nucléaire de seuil, le seul moyen de l'en empêcher est soit de lui imposer un nouvel accord convaincant, soit de déclencher une guerre à grande échelle pour renverser le régime", a-t-il déclaré.

"C'est quelque chose que nous pouvons faire avec les États-Unis.

Mais il a ajouté qu'il ne pensait pas que Washington avait l'appétit pour une telle action.

"Je ne crois pas qu'un président américain, ni Trump ni aucun de ses prédécesseurs, aurait décidé de faire cela".

Israël a déclenché des frappes aériennes à travers l'Iran pour la troisième journée dimanche et a menacé de recourir à une force encore plus grande alors que certains missiles iraniens tirés en représailles ont échappé aux défenses aériennes israéliennes pour frapper des bâtiments au cœur du pays.

Les services d'urgence israéliens ont déclaré qu'au moins 10 personnes avaient été tuées dans les attaques iraniennes, tandis que les autorités iraniennes ont déclaré qu'au moins 128 personnes avaient été tuées par les salves israéliennes.


La fondation Morooj présente ses projets au salon néerlandais « GreenTech »

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques. (SPA)
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  • Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.
  • À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

RIYAD : La Fondation pour le développement de la couverture végétale, connue sous le nom de Morooj, a présenté ses projets phares lors du salon Greentech Amsterdam, un salon international dédié à l'horticulture qui s'est tenu du 10 au 12 juin dans la capitale néerlandaise, dans le cadre de la délégation saoudienne.

Morooj a mis en avant ses capacités techniques et opérationnelles, ainsi que ses solutions environnementales innovantes basées sur les meilleures pratiques et les normes internationales.

La fondation a également présenté des exemples de ses partenariats stratégiques avec divers secteurs publics et privés, ainsi qu'avec des organisations internationales. 

Les projets présentés comprenaient la plantation de millions de mangroves, le verdissement des zones autour des mosquées, la promotion de la participation communautaire aux campagnes d'assainissement environnemental et les efforts de réhabilitation des réserves naturelles dans diverses régions du Royaume, tous relevant de l'Initiative verte saoudienne.

Le PDG de la fondation, Wael Bushah, a déclaré que sa participation à GreenTech démontrait une fois de plus la détermination du Royaume à renforcer son leadership dans le secteur environnemental à l'échelle internationale.

L'exposition est l'un des principaux événements mondiaux consacrés aux innovations environnementales et aux technologies agricoles durables. Elle est également l'occasion de nouer de nouveaux partenariats et d'échanger des connaissances sur les dernières innovations en matière d'agriculture durable, de reboisement et de restauration des écosystèmes. 

À terme, Murooj vise à devenir une plateforme interactive pour le transfert et l'application des connaissances, afin d'avoir un impact environnemental et social significatif dans le Royaume.

Le rôle de la fondation, qui consiste à renforcer sa présence internationale et à échanger des expériences fructueuses avec diverses entités et organisations environnementales mondiales, a été essentiel pour atteindre les objectifs de l'Initiative verte saoudienne, fondée dans le cadre de la Vision 2030 de l'Arabie saoudite.

La SGI, qui a célébré son deuxième anniversaire au début de cette année, a renforcé l'ambition du Royaume de devenir un contributeur clé aux efforts mondiaux de lutte contre le changement climatique et d'amélioration de la durabilité environnementale, notamment en promouvant les énergies renouvelables, en protégeant les zones terrestres et marines, et en atteignant la neutralité carbone au niveau national d'ici 2060, entre autres initiatives. 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com