La finance tente de décarboner ses investissements dans les infrastructures

Le site de la COP 26, à Glasgow (Photo, AFP).
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Publié le Mardi 02 novembre 2021

La finance tente de décarboner ses investissements dans les infrastructures

  • Les besoins en infrastructures sont colossaux dans le monde, et le défi est d'orienter les investissements vers les réalisations les plus durables
  • En 2018, les infrastructures pour l'énergie, le transport et l'eau étaient responsables de plus de 60% des émissions de CO2 mondiales, selon l'institution internationale

PARIS: Des hôpitaux, des routes, des stations d'épuration: les besoins en infrastructures sont colossaux dans le monde, et le défi est d'orienter les investissements vers les réalisations les plus durables, afin de respecter les engagements écologiques des Etats.

Les chiffres donnent le tournis: en 2017, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) estimait que plus de 6.300 milliards de dollars d'investissement dans les infrastructures étaient nécessaires chaque année pour atteindre les objectifs de développement économique d'ici 2030. Près des deux tiers de ces investissements doivent avoir lieu dans les pays en voie de développement, notamment en Asie. 

Mais pour que les nouvelles infrastructures soient alignées avec les objectifs des accords de Paris sur le climat, il faudrait investir près de 10% supplémentaires par an soit 6.900 milliards de dollars. 

En 2018, les infrastructures pour l'énergie, le transport et l'eau étaient responsables de plus de 60% des émissions de CO2 mondiales, selon l'institution internationale. 

"Sur ces questions-là, il y a encore une nette différence de prisme entre l'Europe et le reste du monde", des Etats-Unis à la Chine en passant par les pays en voie de développement, "même si cela change", expliquent à l'AFP Gwenola Chambon et Mounir Corm, associés-fondateurs du fonds Vauban, spécialisé dans les infrastructures. 

Le terme générique "infrastructure" englobe des constructions variées mais reliées à l'urbanisation: il peut s'agir de routes, chemins de fer, écoles, hôpitaux, du traitement des déchets ou de grands projets comme des barrages et des télécommunications. 

"Les infrastructures durables, ce n'est pas que les énergies renouvelables. Il ne s'agit pas de construire que des éoliennes, il faut avoir un impact sur l'ensemble des infrastructures", par exemple pour qu'elles consomment moins d'énergie, poursuivent Gwenola Chambon et Mounir Corm.

Si les besoins sont énormes, les financements manquent: selon l'OCDE, le "déficit d'investissement" annuel mondial dans les infrastructures s'élevait entre 2.500 et 3.000 milliards de dollars en 2018. C'est donc jusqu'à près de 50% des besoins qui ne sont pas couverts. 

De nombreux obstacles freinent les investisseurs qui veulent se lancer dans des projets, notamment dans les pays émergents: "instabilités politique et concernant les cours des monnaies locales, instabilité réglementaire et manque de transparence" dans les projets, explique à l'AFP Christian Déséglise, responsable de la finance et des investissements durables chez HSBC.

Nouveau label

Le fossé du financement est désormais reconnu par les institutions internationales. Mardi, un label dédié à l'identification des projets dans les infrastructures durables, appelé Sustainable Infrastructure Label (SI Label), a été lancé par Fast-Infra, un groupe de réflexion entre des institutions internationales, dont l'OCDE, la Banque mondiale.

"La démarche est double: transformer les infrastructures en une classe d'actifs", en les rendant plus accessibles aux investisseurs, et "mobiliser les investisseurs institutionnels pour financer des infrastructures dans les pays émergents", explique M. Déséglise, qui a aussi participé aux discussions. 

Le SI Label s'inspire du label de la dette verte, qui certifie qu'une émission peut être qualifiée de verte si elle finance intégralement un projet qui entre dans les critères de l'Association internationale des marchés de capitaux. 

Pour être éligibles, les projets doivent notamment démontrer qu'ils atteignent un niveau minimum pour chacun des quatorze critères ESG (environnementaux, sociaux et de gouvernance) et de résilience fixés. Ils pourront alors être plus facilement identifiés par les investisseurs.

Si aucun contrôle n'est fait a priori, "toutes les données sont accessibles à tous, ce qui devrait permettre de limiter le risque de +greenwashing+", assure M. Déséglise. 

L'espoir est que le label soit adopté rapidement à la fois par les investisseurs et les collectivités, notamment les villes, pour qu'il devienne une référence alors que les projets d'infrastructure vont continuer de bénéficier dans les prochaines années des plans de relance des Etats, depuis le plan Biden aux Etats-Unis jusqu'aux nouveaux quartiers des villes asiatiques. 


Saudi Eksab et le Guyana s’allient pour développer des investissements dans des secteurs clés

Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
Saudi Eksab et le gouvernement de la Guyane ont signé un protocole d'accord afin d'envisager une collaboration en matière d'investissement dans des secteurs stratégiques clés. (Fourni)
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  • Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un MoU pour développer des investissements conjoints dans des secteurs stratégiques clés
  • L’accord, conclu en marge de la Future Investment Initiative à Riyad, vise à renforcer la coopération économique et la diversification durable

RIYAD : Saudi Eksab et le gouvernement du Guyana ont signé un protocole d’accord (MoU) visant à explorer une collaboration en matière d’investissements dans des secteurs stratégiques clés, en marge de la Future Investment Initiative (FII) à Riyad.

Le protocole a été signé par Yazeed Alyahya, PDG de Saudi Eksab, et Zulfikar Ally, ministre guyanais du Service public, de l’Efficacité gouvernementale et de la Mise en œuvre, en présence du président du Guyana, Mohamed Irfaan Ali.

Selon un communiqué, cet accord ouvre la voie à un renforcement de la coopération pour promouvoir des opportunités d’investissement stratégiques et identifier de nouveaux domaines d’intérêt commun. Il consolide également le rôle de Saudi Eksab en tant que partenaire de confiance soutenant la croissance durable et la diversification économique.

« Le Guyana entre dans une phase de développement transformateur. À travers cette collaboration avec Saudi Eksab, nous souhaitons explorer des partenariats capables d’accélérer le développement des infrastructures et la diversification économique tout en favorisant la coopération mondiale », a déclaré Ally dans le communiqué.

De son côté, AlYahya a ajouté : « Ce partenariat marque une étape prometteuse dans notre mission visant à identifier des initiatives d’investissement à fort impact, génératrices d’une croissance économique partagée. Nous sommes impatients de concrétiser des opportunités significatives. »

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le PIF en passe d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de l’année, selon Al-Rumayyan

M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
M. Al-Rumayyan a indiqué que le fonds a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de favoriser la diversification économique. (Argaam)
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  • Les actifs du PIF ont triplé depuis 2015 et devraient atteindre 1 000 milliards de dollars d’ici la fin de l’année, avec plus de 100 entreprises créées pour diversifier l’économie
  • Une nouvelle stratégie du fonds, centrée sur six secteurs clés dont le tourisme, la logistique et l’énergie renouvelable, vise à renforcer la transformation économique du Royaume

RIYAD : Yasir Al-Rumayyan, gouverneur du Fonds public d’investissement (PIF), a déclaré que les actifs du fonds ont triplé depuis 2015, ajoutant que l’objectif d’atteindre 1 000 milliards de dollars d’actifs d’ici la fin de cette année est presque atteint.

Le PIF constitue la pierre angulaire de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite. Son effectif est passé d’environ 40 employés en 2015 à quelque 4 000 aujourd’hui, et le fonds dispose désormais de bureaux dans plusieurs grandes capitales mondiales.

Al-Rumayyan a indiqué que le PIF a lancé plus de 100 entreprises dans un large éventail de secteurs afin de combler les lacunes du marché et de stimuler la diversification économique.

Il a révélé qu’une nouvelle stratégie du PIF sera annoncée prochainement, celle-ci étant actuellement dans les dernières étapes d’approbation. Cette stratégie se concentrera sur six secteurs clés : le tourisme, les voyages et le divertissement, le développement urbain, la fabrication avancée et l’innovation, la logistique, l’énergie renouvelable et NEOM.

Cet axe stratégique, a-t-il souligné, permettra au fonds de hiérarchiser ses investissements selon des calendriers précis : « Nous ne voulons pas aborder tous les investissements avec le même niveau de priorité, » a-t-il ajouté.

Al-Rumayyan a également mis en avant le succès du PIF dans la relance de la King Abdullah Economic City, qui fait partie de son portefeuille. Il a expliqué que le PIF a augmenté sa participation de minoritaire à majoritaire, transformant une entreprise restée largement inactive pendant près de deux décennies en un pôle dynamique attirant ports, entreprises et industries automobiles, entre autres.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Beautyworld Middle East : le savoir-faire français entre innovation, luxe et clean beauty

Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. (Photo: ANFR)
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  • Le pavillon français à Beautyworld Middle East 2025 a mis en avant 86 marques, illustrant l’excellence et l’innovation françaises dans le secteur de la beauté et des cosmétiques
  • Face à un marché du Golfe en forte croissance, les entreprises françaises — entre tradition, technologie et durabilité — confirment leur capacité à répondre aux nouvelles attentes d’un secteur en expansion

DUBAÏ : Du 27 au 29 octobre, Beautyworld Middle East a accueilli 86 marques françaises réunies sous la bannière Choose France. Organisé par Business France, le pavillon met en lumière le savoir-faire français dans les domaines de la beauté, des cosmétiques et du bien-être, allant des soins de la peau et de la parfumerie aux produits en marque blanche et innovations technologiques.

Dans ce cadre, cinq marques françaises se distinguent par leur approche innovante et leur capacité à séduire le marché du Golfe, en pleine expansion.

Atelier du Savon : l’excellence des ingrédients naturels

Frédéric Brunel-Acquaviva, PDG de l’Atelier du Savon, dirige une manufacture spécialisée dans les savons et cosmétiques naturels, située dans le sud de la France. L’entreprise commercialise ses propres marques, mais réalise également des productions en marque blanche pour des hôtels et distributeurs au Moyen-Orient.

« La cosmétique française est reconnue pour sa qualité ; nos partenaires souhaitent intégrer des ingrédients locaux comme la luffa, l’huile de figue de barbarie ou l’huile de date », précise-t-il.

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L’Atelier du Savon (Photo: ANFR)

Trois ans après sa première participation à Dubaï, l’entreprise continue d’innover grâce à un laboratoire de R&D interne.

Le Laboratoire des Granions : le collagène au cœur de l’innovation

Créé en 1948, le Laboratoire des Granions est un acteur majeur des compléments alimentaires en France. Ilias Kadi, responsable export, met en avant le succès du Collagène Eternity, un collagène à bas poids moléculaire pour une meilleure assimilation.

Présent dans plus de 16 000 pharmacies en France et exporté dans 50 pays, le laboratoire combine expertise pharmaceutique et innovation afin de répondre aux besoins d’un marché international exigeant.

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Le Laboratoire des Granions (Photo: ANFR)

Onérique : le skincare émotionnel

Fondée par Glorimar Primera-Riedweg, Onérique se distingue par une approche sensorielle et émotionnelle du soin. « Chaque produit doit éveiller des sensations positives dès le premier contact », explique la fondatrice. La marque présente trois produits phares au salon : des perles de soin à base d’algues marines, un exfoliant et une crème mousse hydratante.

Présente à Beautyworld Middle East, Onérique cherche à développer des partenariats aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

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Onérique ​​​​​​(Photo: ANFR)

L’Officine du Monde : la nigelle au service du bien-être

La marque française, fondée par Olivier Decazes et par la Dr Rita Massoud, pharmacienne franco-égyptienne, exploite les vertus millénaires de la nigelle pour concevoir des compléments alimentaires et cosmétiques. Grâce à la thymoquinone, principe actif anti-inflammatoire de la plante, l’entreprise propose des solutions pour la peau, le confort articulaire ou la régulation de la glycémie entre autres.

« Tout est formulé par un pharmacien, avec des ingrédients importés d’Inde, d’Égypte, d’Éthiopie et de Tunisie. Et Tous les produits sont fabriqués en France », souligne Mr. Decazes.

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L’Officine du Monde (Photo: ANFR)

Creation Parfums Paris 26 : la passion du parfum sur mesure

Virginie Smadja, fondatrice de Creation Parfums Paris 26, conçoit des parfums en private label pour des clients dans le monde entier, notamment dans les pays du Golfe.

« Chaque client peut avoir des demandes différentes, ce qui rend le métier fascinant », explique-t-elle.

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"Just Together" (Photo: Instagram)

Dernièrement, elle a lancé son propre parfum, Just Together, alliant la tradition de l’Oud à des fragrances plus fraîches et sucrées, inspirées de la French touch. Pour Virginie, « ce n’est plus un métier, mais une véritable passion.»

Un marché régional en pleine expansion

Le salon met en évidence le rôle stratégique du Moyen-Orient, et plus particulièrement des Émirats arabes unis, dans l’univers de la beauté et du luxe. Évalué à 8,5 milliards USD en 2024, le marché des cosmétiques dans la région affiche une croissance soutenue de près de 6 % par an, portée par une demande accrue en innovation, qualité et durabilité.

Véritable plateforme de rayonnement pour l’ensemble du Golfe, les Émirats s’imposent comme un carrefour incontournable pour les marques internationales.

La présence française à Beautyworld Middle East illustre parfaitement cette dynamique : entre parfumerie, soins high-tech et cosmétiques écoresponsables, les entreprises tricolores confirment leur savoir-faire unique et leur capacité à allier héritage, excellence et innovation au service des nouvelles attentes du marché.