Littérature: Le Sénégalais Mbougar Sarr remporte le Goncourt, la Belge Nothomb le Renaudot

Mohamed Mbougar Sarr (à gauche) pose pour la presse après avoir reçu le Prix Goncourt pour son roman "La plus secrète mémoire des hommes", avec les membres du jury Philippe Claudel (D) et Tahar Ben Jelloun, à Paris le 3 novembre 2021. Bertrand GUAY / AFP
Mohamed Mbougar Sarr (à gauche) pose pour la presse après avoir reçu le Prix Goncourt pour son roman "La plus secrète mémoire des hommes", avec les membres du jury Philippe Claudel (D) et Tahar Ben Jelloun, à Paris le 3 novembre 2021. Bertrand GUAY / AFP
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Publié le Mercredi 03 novembre 2021

Littérature: Le Sénégalais Mbougar Sarr remporte le Goncourt, la Belge Nothomb le Renaudot

  • Mohamed Mbougar Sarr devient à 31 ans le premier écrivain d'Afrique subsaharienne à être distingué par le plus prestigieux des prix littéraires français
  • Comme Amélie Nothomb, il faisait figure de favori, désigné comme tel par les journalistes littéraires qu'avait interrogés la revue Livres Hebdo

PARIS : Un jeune écrivain inconnu du grand public et une autrice populaire: le Sénégalais Mohamed Mbougar Sarr a remporté mercredi le Goncourt, avec "La plus secrète mémoire des hommes", et la Belge Amélie Nothomb le prix Renaudot pour "Premier sang".

Mohamed Mbougar Sarr devient à 31 ans le premier écrivain d'Afrique subsaharienne à être distingué par le plus prestigieux des prix littéraires français.

Comme Amélie Nothomb, il faisait figure de favori, désigné comme tel par les journalistes littéraires qu'avait interrogés la revue Livres Hebdo. 

goncourt
COMBO) Cette combinaison d'images d'archives créée le 2 novembre 2021 montre les quatre finalistes du Prix Goncourt : l'écrivaine française Christine Angot, l'écrivain français Sorj Chalandon, l'écrivain sénégalais Mohamed Mbougar Sarr et l'écrivain français Louis-Philippe Dalembert. STEPHANE DE SAKUTIN, JOËL SAGET / AFP

Après une édition 2020 par visioconférence, le Goncourt était remis, comme le veut la tradition, au restaurant Drouant, dans le quartier de l'Opéra à Paris.

L'écrivain sénégalais l'a emporté dès le premier tour, avec six voix sur les dix du jury. "Je ressens beaucoup de joie. Tout simplement", a-t-il déclaré, à son arrivée à Drouant. "Je n'ai pas encore de mots pour en parler", a-t-il ajouté, se disant "très reconnaissant" et "heureux".

"Avec ce jeune auteur, on est revenu aux fondamentaux du testament du Goncourt. 31 ans, quelques livres devant lui. Espérons que le Goncourt ne lui coupera pas son désir de poursuivre", a affirmé le secrétaire de l'Académie, Philippe Claudel.

D'autres voix sont allées au Français Sorj Chalandon pour "Enfant de salaud" et au Haïtien Louis-Philippe Dalembert pour "Milwaukee Blues". Aucune ne s'est portée sur Christine Angot avec "Le Voyage dans l'Est", qui avait remporté la semaine précédente le prix Médicis.

Les lauréats doivent s'exprimer plus longuement en début d'après-midi lors d'une conférence de presse.

«Lu d'une traite»

Le président de l'Académie Goncourt, Didier Decoin, qui n'avait pas caché son admiration pour le roman de Mohamed Mbougar Sarr, a salué un "très beau livre" et un "hymne à la littérature".

"Ce que j'aime dans la littérature, c'est quand elle ouvre ses fenêtres. Je l'ai lu d'une traite", a-t-il déclaré.

Ce Goncourt était une confrontation entre deux éditeurs puissants, habitués aux récompenses, Grasset (groupe Hachette) et Flammarion (groupe Madrigall), et deux petits indépendants, novices dans ce domaine.

Mohamed Mbougar Sarr et Louis-Philippe Dalembert ont pour point commun d'être défendus par une maison qui porte le nom de celui ou celle qui l'a fondée et la dirige encore.

L'éditeur de Sarr, Philippe Rey, s'est fait discret sur sa manière d'appréhender le jour J. Mais il a travaillé intensément ces derniers mois pour faire connaître au grand public le jeune écrivain, adoubé par la critique.

Le prix Goncourt, décerné par un jury de sept hommes et trois femmes, rapporte un chèque de 10 euros, mais il garantit des ventes en centaines de milliers d'exemplaires.

Le sacre en 2020 de "L'Anomalie", roman fantasque d'Hervé Le Tellier, avait généré en librairie un engouement jamais vu depuis "L'Amant" de Marguerite Duras en 1984, avec plus d'un million d'exemplaires vendus.

Cette année, les thèmes étaient plus graves: l'inceste chez Christine Angot, la mythomanie d'un père engagé avec les nazis chez Sorj Chalandon, le racisme et les violences policières chez Louis-Philippe Dalembert... et la difficulté de la littérature africaine à se faire reconnaître chez Mohamed Mbougar Sarr.

Du côté du Renaudot, trois autres livres étaient finalistes: "La Carte postale" d'Anne Berest (Grasset), "Murnau des ténèbres" de Nicolas Chemla (Cherche-Midi) et "Le Voyant d'Etampes" d'Abel Quentin (L'Observatoire).

L'autrice à succès Amélie Nothomb l'a emporté au 2e tour, avec six voix, contre trois pour "La Carte postale" d'Anne Berest (Grasset). 

Son roman, "Premier sang", conte les mémoires fictives de son père décédé en 2020.

"Là vraiment j'ai envie de dire: papa, on a le prix !", s'est-elle exclamée au restaurant Drouant. 


Art Basel Qatar dévoile les détails de sa première édition prévue en 2026

M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
M7 à Doha, où se déroulera une partie de l'événement. (Fourni)
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  • Art Basel Qatar lancera sa première édition en février 2026 à Doha, avec 87 galeries, 84 artistes et neuf commandes monumentales dans l’espace public
  • L’événement mettra fortement l’accent sur la région MENASA, autour du thème « Becoming », explorant transformation, identité et enjeux contemporains

DUBAÏ : Art Basel Qatar a révélé les premiers détails de sa toute première édition, qui se tiendra en février 2026, offrant un aperçu du secteur Galleries et de son programme Special Projects, déployé dans le quartier de Msheireb Downtown Doha.

Aux côtés des présentations de 87 galeries exposant les œuvres de 84 artistes, Art Basel Qatar proposera neuf commandes monumentales et in situ investissant les espaces publics et les lieux culturels de Msheireb. Conçus par le directeur artistique Wael Shawky, en collaboration avec le directeur artistique en chef d’Art Basel Vincenzo de Bellis, ces projets répondent au thème central de la foire : « Becoming » (« Devenir »).

Couvrant la sculpture, l’installation, la performance, le film et l’architecture, ces projets interrogent les notions de transformation — matérielle, sociale et politique — en abordant le changement environnemental, la migration, la mémoire et l’identité. Parmi les artistes participants figurent Abraham Cruzvillegas, Bruce Nauman, Hassan Khan, Khalil Rabah, Nalini Malani, Nour Jaouda, Rayyane Tabet, Sumayya Vally, ainsi que Sweat Variant (Okwui Okpokwasili et Peter Born). Parmi les temps forts annoncés : l’installation vidéo immersive en 3D de Bruce Nauman à M7, la projection monumentale en plein air de Nalini Malani sur la façade de M7, et le majlis évolutif imaginé par Sumayya Vally, conçu comme un espace vivant de rencontre et de dialogue.

Le secteur Galleries réunira des exposants issus de 31 pays et territoires, dont 16 galeries participant pour la première fois à Art Basel. Plus de la moitié des artistes présentés sont originaires de la région MENASA, confirmant l’ancrage régional de la foire. Les présentations iront de figures majeures telles que Etel Adnan, Hassan Sharif et MARWAN à des voix contemporaines comme Ali Cherri, Ahmed Mater, Sophia Al-Maria et Shirin Neshat.

Des galeries de l’ensemble de la région seront représentées, y compris celles disposant d’antennes dans les États du Golfe, notamment au Qatar, aux Émirats arabes unis et en Arabie saoudite.

Le Moyen-Orient élargi et l’Asie seront également présents, avec des galeries venues du Liban, de Turquie, d’Égypte, du Maroc, de Tunisie et d’Inde.

Art Basel Qatar se tiendra du 5 au 7 février 2026, à M7, dans le Doha Design District et dans plusieurs autres lieux de Msheireb Downtown Doha.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Une nouvelle initiative cinématographique à AlUla vise à stimuler le talent créatif saoudien

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production. (SPA)
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  • Les efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume
  • Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives

ALULA : Villa Hegra, en collaboration avec Film AlUla, a lancé un programme spécialisé dans la réalisation de films pour développer les compétences cinématographiques et soutenir les talents créatifs, a rapporté lundi l'Agence de presse saoudienne.

Cette initiative reflète l'engagement de Villa Hegra à renforcer l'activité culturelle et cinématographique tout en favorisant un environnement inspirant pour les créateurs de contenu et les cinéphiles.

Le programme propose des cours de formation et des ateliers couvrant toutes les étapes de la production cinématographique, de l'écriture du scénario et de la réalisation à la cinématographie, au montage et à la post-production.

Ces efforts visent à soutenir les jeunes talents et à contribuer à la croissance du secteur cinématographique du Royaume, a ajouté la SPA.

Villa Hegra organise également des programmes éducatifs et interactifs pour les enfants afin de développer leurs talents et leurs capacités créatives.

Ces programmes comprennent des ateliers qui simplifient les concepts scientifiques et les intègrent aux pratiques artistiques modernes, créant ainsi un environnement d'apprentissage qui encourage la découverte et l'innovation.

Ils ont suscité une forte participation des élèves dans tout le gouvernorat en raison de leur approche pratique et interactive, qui renforce la réflexion et la créativité des enfants.

Les initiatives sont mises en œuvre en collaboration avec des institutions françaises et saoudiennes, reflétant ainsi la diversité culturelle et les partenariats internationaux tout en améliorant la qualité du contenu éducatif pour les jeunes générations.

Villa Hegra est la première fondation culturelle franco-saoudienne basée à AlUla. Lancée en octobre, elle soutient la scène culturelle de la région en proposant des plateformes éducatives qui développent les compétences des enfants et des jeunes saoudiens, tout en renforçant la présence d'AlUla sur la scène culturelle internationale.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
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  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.