France: Angot dans la sélection du Goncourt et pas Nothomb

L'écrivaine française Christine Angot. (Photo, AFP)
L'écrivaine française Christine Angot. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 08 septembre 2021

France: Angot dans la sélection du Goncourt et pas Nothomb

  • La liste du Goncourt, qui contient 16 titres, est éclectique, mais elle ravira ceux qui trouvent surannée le principe de primer uniquement des fictions
  • L'académie Goncourt a prévu de décerner son prix le 3 novembre, après avoir resserré sa sélection à deux reprises, les 5 et 26 octobre

PARIS : L'Académie Goncourt a inclus mardi le roman de Christine Angot dans sa première sélection de romans en vue du prix 2021, mais pas celui de la très populaire Amélie Nothomb, pourtant considéré comme l'un de ses plus aboutis.

Entre la célèbre romancière belge de 54 ans et le plus prestigieux des prix littéraires français, le désamour dure. "Soif", en 2019, avait été battu en finale, lors d'une édition très contestée. "Premier sang" (éditions Albin Michel), que la critique trouve au moins aussi bon, n'est même pas sur la ligne de départ.

"Je n'aurai pas le Goncourt", disait Amélie Nothomb dès la mi-août, au Parisien. Le jury a partagé cet avis, et peut-être d'autres prix littéraires se réjouiront-ils de couronner ce 30e roman.

La liste du Goncourt, qui contient 16 titres, est éclectique, mais elle ravira ceux qui trouvent surannée le principe de primer uniquement des fictions.

Le testament d'Edmond de Goncourt crée en effet "un prix annuel destiné à rémunérer une oeuvre d'imagination", formule qui peut s'interpréter de manière plus ou moins stricte.

"Le Voyage dans l'Est" (Flammarion) de Christine Angot ne contient pas d'imagination: il revient avec précision sur les relations de la romancière avec son père incestueux.

Même chose pour l'enquête de Philippe Jaenada sur l'affaire Lucien Léger, condamné pour le meurtre d'un enfant en 1964. "Au printemps des monstres" (Mialet-Barrault) revisite de fond en comble ce dossier mal ficelé.

Autre romancier confirmé, Sorj Chalandon évoque les années sombres de son père sous l'Occupation dans "Enfant de salaud" (Grasset).

Un seul premier roman dans la liste: celui de François Noudelmann, un spécialiste de Jean-Paul Sartre, intitulé "Les Enfants de Cadillac" (Gallimard). Il retrace l'itinéraire hors du commun de ses père et grand-père juifs. Anne Berest doit aussi fouiller l'histoire de sa famille juive après avoir reçu "La Carte postale" (Grasset).

Failles de la mémoire

David Diop, auteur français d'origine sénégalaise auréolé en juin d'une des plus grandes récompenses étrangères, le Booker Prize International pour "Frère d'âme", continue sur sa lancée avec "La Porte du voyage sans retour" (Seuil).

Autre récit ambitieux qui évoque le Sénégal, "La Plus Secrète Mémoire des hommes" (Philippe Rey) de Mohamed Mbougar Sarr est également en lice pour d'autres prix littéraires.

Elsa Fottorino, dans "Parle tout bas" (Mercure de France), roman d'inspiration autobiographique sur les suites d'un viol, et Agnès Desarthe, dans "L'Éternel Fiancé" (L'Olivier), parlent des failles de la mémoire.

L'arrivée d'un enfant handicapé dans une fratrie est le thème de Clara Dupont-Monod dans "S'adapter" (Stock), et la pauvreté des familles immigrées celui de Lilia Hassaine dans "Soleil amer" (Gallimard).

Avec l'adultère dépeint par Maria Pourchet dans "Feu" (Fayard), la dérive d'un intellectuel déchu dans "Le Voyant d'Étampes" (L'Observatoire) d'Abel Quentin et les accusations d'exploitation sexuelle dans "La Fille qu'on appelle" (Minuit) de Tanguy Viel, on scrute les problèmes de notre époque.

Enfin, Patrice Franceschi, avec "S'il n'en reste qu'une" (Grasset), s'intéresse aux combattantes kurdes contre l'organisation État islamique, et le Haïtien Louis-Philippe Dalembert au racisme aux États-Unis, dans "Milwaukee Blues" (Sabine Wespieser), inspiré de l'affaire George Floyd.

L'académie Goncourt a prévu de décerner son prix le 3 novembre, après avoir resserré sa sélection à deux reprises, les 5 et 26 octobre.

La liste, sans les romans de Sorj Chalandon et David Diop, des auteurs primés respectivement en 2013 et 2018, sert aussi aux délibérations du prix Goncourt des lycéens, décerné le 25 novembre.


Diriyah: écrin d’histoire, une exposition qui transporte les parisiens au cœur de l’Arabie Saoudite

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale. (Photo Arlette Khouri)
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  • D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle
  • Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale

PARIS: À peine franchi le seuil du Grand Palais Immersif à Paris, le visiteur de l’exposition « Diriyah : un écrin d’histoire » quitte le tumulte parisien pour se retrouver transporté au cœur de l’Arabie saoudite.
Le parcours débute par un long couloir aux murs sobres, délicatement éclairés, recouverts de tapis tissés artisanalement et ponctués de chants d’oiseaux.
À son terme, une porte massive en bois brut, sculptée selon la tradition ancestrale de Diriyah : l’immersion commence, dans une atmosphère d’apaisement et de sérénité.

D’emblée, l’exposition plonge le public dans une expérience multisensorielle. Les projections géantes des portes sculptées des maisons de la cité, décorées de pigments minéraux aux motifs simples et joyeux, rappellent le raffinement discret de l’architecture locale.
Plus loin, un salon inspiré des habitations traditionnelles accueille les visiteurs. Assis au son apaisant du oud, ils dégustent café et figues, un goûter authentique qui évoque l’hospitalité saoudienne.

L’exposition déroule ensuite une série d’images monumentales retraçant la vie quotidienne d’autrefois : cavalerie, danses, vannerie et artisanats. Mais le point d’orgue du parcours est une immersion totale d’environ quatre minutes dans les rues de Diriyah.
Le spectateur se retrouve au milieu des habitants, partagé entre marchés animés, activités agricoles et scènes de fête : une expérience surprenante, qui donne l’impression de voyager sans quitter Paris.

Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.

Cette exposition n’est pas seulement une prouesse visuelle : elle incarne l’esprit d’une cité majeure de l’histoire saoudienne. Diriyah, berceau de l’État saoudien, est en effet le lieu où la dynastie Al Saoud a vu le jour au XVIIIᵉ siècle, au sein du site d’At-Turaif.
Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, At-Turaif est un ensemble exceptionnel de palais et de demeures en briques de terre crue, restaurés avec soin et visités aujourd’hui par des millions de personnes. Il permet de revivre les origines politiques et culturelles du Royaume.

Mais Diriyah ne se limite pas à son passé. Située aux portes de Riyad, elle est aujourd’hui au cœur de la Vision 2030 de l’Arabie saoudite, un vaste plan de développement qui fait du patrimoine et de la culture des leviers de rayonnement international.
Diriyah s’étend sur 11,7 km² et se compose de quartiers mêlant espaces résidentiels, commerciaux et culturels. Le projet de développement prévoit plus de 30 hôtels, des parcs, des zones de loisirs, ainsi que la création de 178 000 emplois.

Depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.

Parmi ses joyaux contemporains, les terrasses de Bujairi séduisent par leurs restaurants raffinés et leurs boutiques, tandis que le wadi Hanifa, une vallée verdoyante transformée en oasis moderne, invite à la promenade entre arbres nouvellement plantés, pistes cyclables et sentiers équestres.
Ce mélange de patrimoine et de modernité fait de Diriyah une destination unique, alliant mémoire historique, innovation et respect de l’environnement.

« Nous voulons que les visiteurs s’imprègnent pleinement de la vie de Diriyah, qu’ils ressentent son passé, son présent et son avenir », explique Saeed Abdulrahman Metwali, directeur général de la stratégie d’orientation touristique et du design.
Selon lui, l’expérience immersive proposée à Paris est une manière de donner un avant-goût de la richesse culturelle et humaine que Diriyah réserve à ses visiteurs : « À travers ces images, on découvre les habitants, les marchés, les maisons et l’âme de la cité. L’idée est d’offrir une perception vivante et authentique, qui incite à venir découvrir Diriyah sur place. »

Les chiffres confirment d’ailleurs cet engouement : depuis son ouverture au public en 2022, Diriyah a déjà attiré plus de trois millions de visiteurs.
L’objectif est ambitieux : en accueillir 50 millions d’ici 2030, grâce à une offre hôtelière et culturelle sans cesse enrichie.

L’exposition parisienne, de courte durée (du 12 au 14 septembre), illustre la volonté de Diriyah de s’ouvrir à l’international et témoigne de sa stratégie visant à se positionner comme un lieu mondial du tourisme culturel, où se conjuguent tradition et modernité.


Un documentaire met en lumière le patrimoine environnemental des monts Al-Arma

La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
La chaîne de montagnes Al-Arma est située dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad. (SPA)
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  • Le film présente de superbes images panoramiques des montagnes d'Al-Arma
  • Le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid

RIYAD: L'Autorité de développement de la réserve royale Imam Abdulaziz bin Mohammed a annoncé la production d'un nouveau film documentaire sur les monts Al-Arma, un point de repère environnemental situé dans la réserve royale du roi Khalid, au nord-est de Riyad.

Sami Al-Harbi, directeur de la communication de l'autorité, a déclaré que le film présente des images panoramiques époustouflantes des monts Al-Arma, ainsi que des points de vue d'experts et de chercheurs qui discutent de leur importance environnementale et historique particulière.

Il a ajouté que le film sera diffusé sur la chaîne Thaqafiya et disponible sur la plateforme Shahid.

M. Al-Harbi a déclaré que cette production médiatique s'inscrivait dans le cadre des efforts déployés par l'autorité pour sensibiliser à l'environnement et promouvoir l'écotourisme durable, conformément aux objectifs de la Saudi Vision 2030.


Rare découverte d'un tableau de Rubens que l'on croyait disparu

Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte. (AP)
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  • "C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat
  • "C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

PARIS: Un tableau du célèbre peintre Pierre Paul Rubens (1577-1640), que l'on pensait disparu depuis 1613, a été retrouvé à Paris dans un hôtel particulier, a indiqué mercredi le commissaire-priseur à l'origine de cette découverte.

"C'est un chef d'oeuvre, un Christ en croix, peint en 1613, qui avait disparu, et que j'ai retrouvé en septembre 2024 lors de l'inventaire et de la vente d'un hôtel particulier du 6e arrondissement à Paris", a précisé à l'AFP Jean-Pierre Osenat, président de la maison de vente éponyme, qui mettra le tableau aux enchères le 30 novembre.

"C'est rarissime et une découverte inouïe qui marquera ma carrière de commissaire-priseur", a-t-il ajouté.

"Il a été peint par Rubens au summum de son talent et été authentifié par le professeur Nils Büttner", spécialiste de l'art allemand, flamand et hollandais du XVe au XVIe siècle et président du Rubenianum, un organisme situé à Anvers près de l'ancienne maison-atelier de Rubens et chargé de l'étude de son oeuvre, selon M. Osenat.

"J'étais dans le jardin de Rubens et je faisais les cent pas pendant que le comité d'experts délibérait sur l'authenticité du tableau quand il m'a appelé pour me dire +Jean-Pierre on a un nouveau Rubens !+", a-t-il raconté avec émotion.

"C'est tout le début de la peinture baroque, le Christ crucifié est représenté, isolé, lumineux et se détachant vivement sur un ciel sombre et menaçant. Derrière la toile de fond rocheuse et verdoyante du Golgotha, apparait une vue montrant Jérusalem illuminée, mais apparemment sous un orage", a-t-il détaillé.

Ce tableau "est une vraie profession de foi et un sujet de prédilection pour Rubens, protestant converti au catholicisme", a poursuivi M. Osenat, précisant que l'oeuvre est dans un "très bon état" de conservation.

Sa trace a été remontée à partir d'une gravure et il a été authentifié à l'issue d'une "longue enquête et d'examens techniques comme des radiographies et l'analyse des pigments", a encore précisé le commissaire-priseur.

Si le peintre a réalisé nombre de tableaux pour l'Eglise, ce chef d'oeuvre, d'une dimension de 105,5 sur 72,5 centimètres, était probablement destiné à un collectionneur privé. Il a appartenu au peintre académique du XIXe siècle William Bouguereau puis aux propriétaires de l'hôtel particulier parisien où il été retrouvé.