France: la Camerounaise Djaïli Amadou Amal récompensée par le Goncourt des Lycéens

L'écrivaine féministe camerounaise Djaïli Amadou Amal. (AFP)
L'écrivaine féministe camerounaise Djaïli Amadou Amal. (AFP)
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Publié le Jeudi 03 décembre 2020

France: la Camerounaise Djaïli Amadou Amal récompensée par le Goncourt des Lycéens

  • «L'écriture est simple et touchante et sonne juste, sans lyrisme superflu. C'est un livre subtil qui permet d'observer la question du mariage forcé par le prisme de ce témoignage émouvant»
  • L'autrice des «Impatientes», vedette dans son pays, l'a emporté avec dix voix sur douze, devant Lola Lafon (Chavirer) et Miguel Bonnefoy (Héritage)

RENNES : L'écrivaine féministe camerounaise Djaïli Amadou Amal, qui entend «porter la voix des femmes du Sahel», a séduit les jeunes jurés du prestigieux prix Goncourt des Lycéens avec Les Impatientes, un roman à forte dimension autobiographique, qui explore mariage forcé et polygamie.

«L'écriture est simple et touchante et sonne juste, sans lyrisme superflu. C'est un livre subtil qui permet d'observer la question du mariage forcé par le prisme de ce témoignage émouvant», a déclaré mercredi par visio-conférence la présidente du jury, Clémence Nominé, 16 ans.

L'autrice des Impatientes, vedette dans son pays, l'a emporté avec dix voix sur douze, devant Lola Lafon (Chavirer) et Miguel Bonnefoy (Héritage).

«Pour moi ce prix représente beaucoup. Quand on parle des violences faites aux femmes, que ce soient les jeunes qui soient sensibles à ce sujet là, quand on parle de mariage précoce et forcé, quand on parle des violences physiques, morales (...), en réalité ça signifie un espoir pour l'avenir», a déclaré Djaïli Amadou Amal, que la presse camerounaise surnomme «la voix des sans voix».

Les Impatientes, qui avait créé la surprise en figurant parmi les quatre finalistes du Goncourt, décrit une société patriarcale empreinte d'hypocrisie, qui brise les femmes dès leur plus jeune âge en leur refusant notamment l'accès à l'éducation. Le roman donne la parole à trois femmes peules à qui l'on ne cesse d'assener «Munyal», «patience» en peul, pour leur faire accepter leur destin, à savoir le mariage forcé et la polygamie.

«Les scènes qu'elle décrit sont très touchantes, parfois violentes, on se met à la place des personnages. Ce livre amène les lecteurs à se battre, et on espère que ce prix aura un impact sur le monde entier», a déclaré à l'AFP Clémence Nominé, élève de première.

Née dans le nord du Cameroun d'une mère égyptienne et d'un père camerounais, Djaïli Amadou Amal est mariée à l'âge de 17 ans à un quinquagénaire qu'elle ne connaît pas. Elle parvient à divorcer cinq ans plus tard.

 «Un espoir pour les jeunes filles»

Dix ans après, elle se remarie mais est victime de violences conjugales. Alors qu'elle parvient à s'échapper de l'emprise de cet homme, il kidnappe ses deux filles pour la faire revenir. Dans le même temps, elle s'accroche pour terminer une formation en gestion.

Son salut, elle le trouvera dans la lecture puis dans l'écriture en 2010, avec Walaande, l'art de partager un mari. Ce roman raconte l'attente sans fin de quatre femmes mariées au même homme. Le livre est un succès de librairie au Cameroun où elle accède à la notoriété.

Dans Les Impatientes, la romancière, dont c'est le quatrième roman et la première publication en France, s'attache aussi à montrer à quel point les femmes, d'abord victimes, reproduisent de manière inconsciente ces violences chez leurs filles.

Djaïli Amadou Amal a créé en 2012 l'association Femmes du Sahel, qui œuvre en faveur de l'éducation des filles de la région.

«Ce prix est un espoir pour toutes les jeunes filles en Afrique mais aussi parce qu'il montre aux jeunes auteurs africains qu'il n'y a pas besoin de s'exiler, qu'on peut très bien faire vivre la littérature africaine en Afrique et la faire rayonner dans le monde», a-t-elle déclaré à l'AFP.

L'écrivaine a été lauréate du Prix de la meilleure auteure africaine 2019.

Créé à Rennes (Ouest)  en 1988, le Goncourt des Lycéens est une aventure dans laquelle embarquent chaque année dès la rentrée de septembre environ 2 000 lycéens, appartenant à une cinquantaine d'établissements scolaires français.

 


En ce Noël, unissons-nous pour souhaiter la paix dans toute la région

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  • Noël au Moyen-Orient incarne un message puissant d’harmonie interconfessionnelle, de résilience et de respect mutuel
  • De Bethléem à Riyad, les célébrations deviennent un acte d’espoir partagé et un appel sincère à la paix régionale

RIYAD : Fidèle à une tradition initiée en décembre 2022, Arab News souhaite un joyeux Noël à ses lecteurs chrétiens et à tous ceux qui célèbrent cette fête. Cette édition spéciale met cette année en lumière Noël à travers le Moyen-Orient, en soulignant l’harmonie interconfessionnelle, la résilience et l’intégration culturelle. Le tout est porté par un message particulier, sincère et plein d’espoir : voir la paix se diffuser dans toute la région en 2026.

En tête de cette couverture figure une tribune exclusive du grand érudit Dr Mohammad bin Abdulkarim Al-Issa, secrétaire général de la Ligue islamique mondiale et président de l’Organisation des savants musulmans. Son message rappelle un principe essentiel : « Il n’existe aucun texte de la charia interdisant de féliciter les non-musulmans à l’occasion de leurs fêtes religieuses, y compris Noël. » Il présente cette bienveillance non comme un affaiblissement de la foi, mais comme l’expression de sa force — une force qui affirme la dignité humaine et favorise l’harmonie sociale si nécessaire aujourd’hui.

Ce même esprit de solidarité face à la souffrance résonne depuis Bethléem, où le pasteur palestinien, le révérend Dr Munther Isaac, explique que le christianisme palestinien est indissociable de l’identité nationale. En réponse à la dévastation de Gaza, sa communauté a érigé une crèche faite de gravats, l’enfant Jésus enveloppé dans un keffieh. « C’était un message de foi », affirme-t-il. « Le Christ est solidaire de ceux qui souffrent… parce qu’il est né dans la souffrance. »

De cette profondeur naissent aussi des récits de renouveau. À Damas, les illuminations festives réapparaissent alors que des Syriens de toutes confessions s’accrochent à une paix fragile. Au Liban, les célébrations percent la morosité politique par des instants de joie. En Jordanie, les espaces publics s’illuminent de sapins et des hymnes de Noël de Fairouz, tandis qu’aux Émirats arabes unis, la diaspora multiculturelle s’anime dans une effervescence festive et unitaire.

La profondeur historique et intellectuelle de l’héritage chrétien de la région est mise en lumière par le Dr Abdellatif El-Menawy, qui rappelle le rôle indispensable de l’Égypte dans la transformation du christianisme, passé d’un message spirituel à une véritable civilisation. Cet héritage ancien trouve aujourd’hui une expression moderne et dynamique.

En Arabie saoudite, la période des fêtes est reconnue à travers une hospitalité innovante, où des chefs réinventent les menus de Noël en y intégrant des saveurs locales et une identité culinaire créative.

Cette édition spéciale offre bien plus qu’une simple atmosphère festive. Elle dépeint un Moyen-Orient où les différentes confessions approfondissent leurs propres racines en respectant celles des autres, où les célébrations sont tissées de résistance historique, et où le message de Noël — espoir, paix et humanité partagée — résonne avec confiance et optimisme.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier parraine le lancement d’un centre de calligraphie arabe à Médine

Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Le ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdullah ben Farhane, prend la parole lors de l'inauguration du Centre mondial pour la calligraphie arabe Prince Mohammed ben Salmane. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, placé sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes lundi à Médine. (Fourni)
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  • Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz

RIYAD : Un nouveau centre dédié à la calligraphie arabe, sous le patronage du prince héritier Mohammed ben Salmane, a officiellement ouvert ses portes à Médine lundi.

Le Centre mondial Prince Mohammed ben Salmane pour la calligraphie arabe a été inauguré par le prince Salman ben Sultan ben Abdulaziz, gouverneur de la région de Médine.

Il était accompagné du ministre de la Culture, le prince Badr ben Abdallah ben Farhane, qui a visité les espaces d’exposition du nouveau centre et assisté à des présentations sur la programmation culturelle et les réalisations du centre.

Ils ont également découvert des collections mettant en valeur l’importance artistique et historique de la calligraphie arabe.

Lors de l’inauguration, le prince Badr a déclaré : « Depuis cette terre d’érudition et de savoir, nous lançons fièrement une plateforme mondiale dédiée à la calligraphie arabe, un patrimoine culturel inestimable. »

Il a ajouté que le soutien « généreux et illimité » du prince héritier envers le secteur culturel avait rendu ce projet possible.

Le ministre a précisé que le centre montrait au monde l’héritage de la calligraphie arabe tout en soulignant l’engagement de l’Arabie saoudite à préserver son identité et son patrimoine culturel.

Selon le prince Badr, le centre représente une vision ambitieuse visant à élever la calligraphie arabe comme outil universel de communication et élément central de l’héritage, de l’art, de l’architecture et du design arabes.

Le centre a également pour objectif de renforcer l’identité culturelle du Royaume et sa présence internationale, en ciblant calligraphes, talents émergents, artistes visuels, chercheurs en arts islamiques, institutions éducatives et culturelles, ainsi que les passionnés d’art et de patrimoine à travers le monde.

Il proposera des programmes spécialisés, incluant services de recherche et d’archivage, enseignement de la calligraphie, bourses académiques, musée permanent, expositions itinérantes, association internationale de calligraphie et incubateur soutenant les entreprises liées à la calligraphie.

D’autres initiatives incluent des programmes de résidence d’artistes, des ateliers dirigés par des experts, l’élaboration de programmes pédagogiques standardisés, ainsi que des partenariats éducatifs internationaux visant à la conservation du patrimoine et à la promotion mondiale de cet art ancestral.

L’établissement du centre à Médine revêt une signification particulière, compte tenu du rôle historique de la ville comme berceau de la calligraphie arabe et de son association avec la transcription du Coran et la préservation du savoir islamique.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La musique traditionnelle du rababah attire les foules au festival du chameau

(SPA)
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  • Des performances sont proposées à l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur
  • Le rababah, instrument de musique traditionnel à une seule corde, attire un large public au festival

RIYAD : Le rababah, un instrument traditionnel local à une seule corde issu des communautés bédouines, a suscité l’intérêt des visiteurs du Festival du chameau du roi Abdulaziz, qui se tient jusqu’au 2 janvier, rapporte l’Agence de presse saoudienne.

L’instrument se joue en faisant glisser un archet sur son unique corde, tandis que les doigts de l’autre main contrôlent la hauteur du son.

Il est souvent accompagné de vers poétiques chantés, dans un mélange de musique et de tradition orale.

La principauté de la région des Frontières du Nord présente des performances de rababah dans le cadre de l’exposition « Security Oasis » du ministère de l’Intérieur, organisée lors du festival du chameau.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com