«Grâce à ces travaux, l'église de la Nativité survivra pendant les deux mille années à venir»

 L'église de la Nativité, à Bethléem. (Wikimedia Commons)
L'église de la Nativité, à Bethléem. (Wikimedia Commons)
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Publié le Mercredi 03 novembre 2021

«Grâce à ces travaux, l'église de la Nativité survivra pendant les deux mille années à venir»

  • La grotte où Jésus est né voici plus de deux mille ans se trouve à l'intérieur de cette église, dont la dernière rénovation datait de 1480
  • La rénovation de l'église de la Nativité s'achèvera dans les prochaines années grâce à la détermination de M. Khoury, décédé il y a quatre ans

CHICAGO: Saïd Khoury, un Palestinien chrétien, priait dans la célèbre église de la Nativité, à Bethléem, lorsque des gouttes d'eau ont ruisselé du toit et lui sont tombées sur la tête.

Dieu voulait-il lui envoyer un message, ou s’agissait-il d’une simple coïncidence? Ce matin, il pleuvait des cordes sur cette ville chrétienne de la Cisjordanie occupée par Israël. Toujours est-il que cet incident a bouleversé M. Khoury. Il a décidé de créer l'une des plus grandes firmes de construction du monde dans le but de rénover une église.

M. Khoury et sa famille ont été expulsés de leur maison de Safed pendant la guerre de 1948 et ont ensuite rejoint le Yémen, où ils ont construit l’une des plus importantes entreprises de construction du monde.

De fait, M. Khoury a sollicité le soutien du gouvernement palestinien, qui a financé dans un premier temps les travaux de réparation de la toiture. La grotte où Jésus est né voici plus de deux mille ans se trouve à l'intérieur de cette église, dont la dernière rénovation datait de 1480.

Dans un entretien accordé à Arab News, Mazen Karam, PDG de la Fondation pour le développement de Bethléem (Bethlehem Development Foundation, ou BDF), explique que la rénovation de l'église de la Nativité s'achèvera dans les prochaines années grâce à la détermination de M. Khoury, décédé il y a quatre ans.

La BDF continue d'adhérer à la vision de son fondateur, Saïd Khoury, et collabore actuellement avec la commission présidentielle pour la «restauration de l'église de la Nativité», constituée en 2008. Cette commission n'avait pas entamé les travaux avant que M. Khoury n'intervienne, en 2013.

«Cette initiative a été lancée par le regretté Saïd Tawfik Khoury et son objectif était de rénover l'église de la Nativité. Il faut savoir que cette église a été restaurée pour la dernière fois il y a cinq cents ans, en 1480. Depuis, elle n'a pas été entretenue», confie M. Karam à Arab News.

«Bien des événements se sont produits pendant toutes ces années. L'église a été victime de nombreux tremblements de terre; ses fenêtres, son toit et ses matériaux d'isolation ont été abîmés.»

«Elle était inactive depuis quelques années lorsque Saïd Khoury s'y est rendu et que ces gouttes de pluie lui sont tombées sur la tête. Cela l’a beaucoup contrarié», explique M. Karam à Arab News.

«Ce genre d’incident n’avait rien d’inhabituel. Mais il a fallu qu'un homme visionnaire s'en aperçoive et qu’il en parle au président pour lui faire comprendre qu’il était inconcevable que l'église soit abandonnée à son sort. Le président Mahmoud Abbas a alors assuré Saïd Khoury de son soutien inconditionnel. Il lui a dit: “Allez-y et faites tout ce qui est nécessaire pour lui redonner son lustre d'antan.”»

M. Karam évoque les nombreuses difficultés rencontrées lors de cette entreprise. Les dégâts et l'érosion étaient si importants qu'elle risquait de s'effondrer sous leur poids. Par ailleurs, le conflit avec Israël a imposé des restrictions; l'Autorité palestinienne est intervenue en 2009 pour créer un comité, qui est resté inactif jusqu'à ce que M. Khoury n’intervienne.

Vers 330, Constantin Ier avait exigé que l’église soit rénovée pour remonter le moral des chrétiens, mais aussi pour éviter qu'elle ne s'effondre.

«Une partie des troncs de bois étaient tout à fait abîmée et risquait de tomber. Heureusement, ils ont été sauvés à temps», se réjouit M. Karam, soulignant que la structure de l'église menaçait de s’écrouler.

«Une fois que les travaux de restauration ont commencé, nous avons déposé la candidature de ce site au patrimoine mondial de l'Unesco. Il a toutefois été classé comme patrimoine mondial en péril. Il a donc fallu accomplir tous les travaux nécessaires pour le retirer de cette liste. Cela fait deux ans qu'il ne figure plus parmi les sites du patrimoine mondial en péril grâce aux travaux de restauration entrepris par le comité présidentiel. L’église est désormais en sécurité, mais il est nécessaire de l'entretenir. Nous devons trouver un moyen de préserver la restauration que nous avons effectuée.»

M. Karem nous explique que cette église a toujours été l’une des préoccupations principales de M. Khoury, qui l'a visitée à de nombreuses reprises. C’est lui qui a initié les études et les rénovations, et il a personnellement fait don de plus de 500 000 dollars (1 dollar = 0,86 euro).

La rénovation n'a pas été une mince affaire, confie M. Karam. En effet, elle est régie par un accord de 1879 qui confère aux trois grandes religions chrétiennes des droits de gestion sur différentes parties de son édifice.

«La grotte constitue une démarche bien plus complexe, parce qu'elle abrite les parties les plus sacrées de l'église et qu'elle doit être rénovée de manière à éviter toute perturbation ou toute altération. Chaque pièce de l'église de la Nativité a posé un problème. Même le remplacement de l'interrupteur a causé des difficultés», se souvient M. Karam, qui rappelle que les trois Églises – catholique romaine, orthodoxe grecque et arménienne – se doivent d’aboutir à un consensus.

«Nous avons réalisé jusqu'à présent 90% des travaux; 10% restent à accomplir. Nous collectons des fonds qui nous permettront seulement de financer ceux qui ont été préalablement approuvés. Il reste donc 10% des travaux dont le financement n'est pas encore assuré. Nous essayons de réunir environ 2 millions de dollars pour terminer ce chantier, exception faite de la grotte, qui sera rénovée ultérieurement.»

Les Églises arméniennes, catholiques et grecques ont toutes restauré leurs couvents et leurs édifices.

«Les parois de l'église ont été restaurées avec la pierre d'origine. On dirait qu'elle vient d'être extraite et posée. Cette roche vient de la ville de Jérusalem. Elle est de couleur claire et, après avoir retrouvé sa beauté initiale, entoure désormais l'église», indique M. Karam.

L'érosion et les avaries menaçaient de plus en plus la structure de l'église. La rénovation s'est donc poursuivie lentement, avant que M. Khoury ne lance le projet.

«En entrant dans l'église, on apercevait des étais en bois, qui soutenaient les arches et ont été abîmés à cause d’un tremblement de terre, en 1927. La voûte a été rénovée et sauvée pour la première fois depuis près d’une soixantaine d'années, voire plus, depuis quatre-vingts ans», précise M. Karam.

Les architectes ont découvert une porte cachée fabriquée en Arménie. Offerte par l'empereur arménien il y a des siècles, elle comportait des inscriptions en arménien et en arabe.

Les colonnes ont été réparées et le sol original de l'église a été recouvert de mosaïques en céramique, deux pieds (environ soixante centimètres, NDLR) en dessous du sol actuel de l'église. Certaines parties du sol d’origine sont délimitées par un cordon pour que les visiteurs puissent contempler le sol en mosaïque, dont une partie seulement était exposée auparavant.

Par ailleurs, grâce aux travaux de rénovation, les «sept anges» célèbres qui sont tournés vers la grotte où le Christ est né ont été remis en état. Sur les murs de l'église se dressent des tableaux en mosaïque qui représentent notamment la famille de Jésus, saint Thomas qui touche les stigmates de Jésus après sa crucifixion ainsi qu'une composition qui évoque le dimanche des Rameaux, explique M. Karam. Au-dessous se situe la chapelle orthodoxe et la grotte. Toutefois, le sol de cette zone n'est pas encore restauré; il fait partie des travaux qui seront effectués plus tard, précise-t-il.

Selon M. Karam, de nombreux facteurs ont ralenti les travaux de rénovation au cours de ces deux dernières années.

«Les travaux devaient s'achever en 2018, mais les fonds nécessaires à leur achèvement n'étaient pas disponibles. La pandémie a ensuite frappé. C’est pourquoi la collecte de fonds et la poursuite des travaux ont été retardées», souligne M. Karam.

«Nous espérons que les travaux prendront fin dans un an, si les fonds sont réunis. On parle de 2 millions de dollars pour le revêtement en pierre et le carrelage de la terrasse à l'extérieur.»

Selon M. Karam, des extincteurs seront également installés pour protéger les lieux contre les incendies.

La fumée des bougies a également endommagé les mosaïques. Des ouvertures ont donc été pratiquées afin de ventiler l'église.

«Grâce à ces travaux, l'église de la Nativité survivra pendant les deux mille années à venir», conclut M. Karam.

 

Ce texte est la traduction d'un article paru sur Arabnews.com


Le carnaval des dattes dynamise l’économie à Buraidah

Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes, Buraidah. (SPA)
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  • Le festival se tiendra jusqu’au 9 octobre
  • Les agriculteurs et commerçants présentent plus de 100 variétés de dattes de Qassim

BURAIDAH: Le carnaval des dattes de Buraidah a été lancé vendredi au cœur de la ville des dattes.

Organisé par le Centre national des palmiers et des dattes, en collaboration avec le ministère saoudien de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture, et sous la supervision du gouvernorat de Qassim, le festival se poursuivra jusqu’au 9 octobre.

Les agriculteurs et commerçants y présentent plus de 100 variétés de dattes de la région de Qassim, dont les célèbres Sukkari, Barhi et Saqi.

Le carnaval propose une programmation riche en activités et événements : expositions sur les industries de transformation, participation des familles productrices, artisanat autour du palmier, soirées culturelles mêlant poésie et patrimoine, ainsi que des représentations de groupes folkloriques traditionnels.

Un espace dédié aux enfants avec des activités de dessin est également prévu, en plus d’un large éventail de programmes conçus pour divertir et rassembler tous les publics.

À noter : la précédente édition du carnaval avait généré près de 3,2 milliards de riyals saoudiens (environ 85 millions de dollars) de ventes, avec une moyenne de 2 000 véhicules transportant des dattes chaque jour.

L’événement avait également attiré plus de 800 000 visiteurs, témoignant de son succès croissant et de son impact économique significatif.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le Liban déterminé à retirer les armes du Hezbollah, assure le président Joseph Aoun

Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
Des hommes réagissent en écoutant le chef du Hezbollah, Naim Kassem, prononcer un discours télévisé à Dahiyeh, dans la banlieue sud de Beyrouth, au Liban. (AP)
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  • Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun
  • Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat

BEYROUTH: Les autorités libanaises sont déterminées à désarmer le Hezbollah, a assuré jeudi le président Joseph Aoun, au lendemain d'un discours du chef de la formation soutenue par l'Iran, affirmant que demander son désarmement rendait service à Israël.

Les autorités libanaises veulent "retirer les armes de tous les groupes armés, y compris le Hezbollah, et les remettre à l'armée libanaise", a déclaré le chef de l'Etat dans un discours devant les militaires, à l'occasion de la Fête de l'Armée.

Le Liban est soumis à une intense pression, notamment des Etats-Unis, pour désarmer le Hezbollah, sorti affaibli d'une guerre avec Israël qui a pris fin en novembre 2024, mais qui conserve une partie de son arsenal.

Le président Aoun a appelé "toutes les parties politiques" à "saisir une occasion historique" pour que l'armée et les forces de sécurité aient "le monopole des armes (...) sur l'ensemble du territoire libanaise, afin de regagner la confiance de la communauté internationale".

Le chef du Hezbollah Naïm Qassem avait estimé mercredi que toute demande de désarmer son mouvement revenait à "servir le projet israélien", accusant l'émissaire américain Tom Barrack de recourir à la "menace et l'intimidation" dans le but "d'aider Israël".

Le chef de l'Etat a affirmé que le Liban traversait une "phase cruciale qui ne tolère aucune provocation de quelque côté que ce soit, ni aucune surenchère nuisible et inutile".

"Pour la millième fois, j'assure que mon souci de garder le monopole des armes découle de mon souci de défendre la souveraineté du Liban et ses frontières, de libérer les terres libanaises occupées et d'édifier un Etat qui accueille tous ses citoyens (..) dont vous en êtes un pilier essentiel", a-t-il ajouté, s'adressant au public du Hezbollah.

Joseph Aoun, élu en janvier, s'est engagé avec son gouvernement à ce que l'Etat recouvre sa souveraineté sur l'ensemble du territoire libanais.

Le Hezbollah est la seule formation armée libanaise à avoir conservé ses armes après la fin de la guerre civile en 1990, au nom de la "résistance" contre Israël.


Le ministre saoudien des Médias et la PDG du SRMG discutent de l’avenir de la couverture sportive nationale

Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
Cette rencontre s’inscrit dans une série plus large de discussions entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. (SPA/Archives)
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  • La filiale du SRMG, Thmanyah, a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026
  • Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a déclaré que le ministère est pleinement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives nationales

LONDRES : Le ministre saoudien des Médias, Salman Al-Dossary, a rencontré dimanche Joumana Rashed Al-Rashed, directrice générale du Saudi Research and Media Group (SRMG), afin de discuter des développements à venir dans la couverture médiatique du sport en Arabie saoudite, a rapporté l’agence de presse saoudienne (SPA).

Cette rencontre intervient après que la filiale du SRMG, Thmanyah Company for Publishing and Distribution, a obtenu les droits de diffusion des compétitions sportives nationales. Arab News fait également partie du groupe SRMG.

Le PDG de Thmanyah, Abdulrahman Abumalih, était également présent à la réunion, au cours de laquelle les responsables ont examiné l’état de préparation des plateformes numériques et télévisuelles pour la diffusion des événements sportifs saoudiens. Les discussions ont porté sur l'avancement des infrastructures de studios, l’adoption de technologies innovantes, la stratégie éditoriale, les plateformes de diffusion et le calendrier de lancement des chaînes.

Thmanyah, acquise par le SRMG en 2021, est passée de la production de podcasts internes, comme Fnjan, à l’un des acteurs les plus influents de la région, avec des contenus variés en podcasts, radio et formats éditoriaux.

Dans un développement majeur survenu le mois dernier, Thmanyah a obtenu les droits exclusifs de diffusion régionale de la Saudi Pro League à partir de la saison 2025–2026. L’accord inclut également la King Cup, la Saudi Super Cup, ainsi que la First Division League, et ce, jusqu’à la saison 2030–2031.

Salman Al-Dossary a affirmé que le ministère des Médias est entièrement mobilisé pour soutenir la couverture de toutes les compétitions sportives saoudiennes, dans le but de renforcer la présence du Royaume sur la scène sportive mondiale et de répondre aux attentes des fans.

Cette réunion s’inscrit dans une série plus large de concertations entre le ministère, le SRMG et d’autres institutions médiatiques. Ces échanges visent à aligner les efforts du secteur, améliorer la qualité des contenus, et soutenir les objectifs de Vision 2030, notamment en développant un secteur médiatique national fort et influent.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com