Bethléem sans Noël, une récession «sans précédent»

Avec la pandémie, les rues sont vides de touristes, les hôtels fermés, les magasins vides, et les célébrations se limitent aux rituels religieux (Photo, AFP).
Avec la pandémie, les rues sont vides de touristes, les hôtels fermés, les magasins vides, et les célébrations se limitent aux rituels religieux (Photo, AFP).
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Publié le Jeudi 24 décembre 2020

Bethléem sans Noël, une récession «sans précédent»

  • Plus de 33 000 Palestiniens travaillent dans le secteur touristique des gouvernorats de la Cisjordanie, quoique la plus grande concentration se trouve à Bethléem
  • La ministre palestinienne du Tourisme, Rula Maayah, a indiqué lors d'une conférence de presse que l'impact sur le tourisme est «colossal», et que les pertes pourraient s'élever à 1 milliard de dollars d'ici la fin de l'année

Chaque année, la ville de Bethléem reçoit des millions de touristes étrangers du monde entier, avec un pic de visiteurs pendant la période de Noël, la principale source de revenus de la ville.

Mais cette année, pour la première fois, la ville ressemble à une ville fantôme. Avec la pandémie, les rues sont vides de touristes, les hôtels fermés, les magasins vides, et les célébrations se limitent aux rituels religieux.

La ville de Bethléem a enregistré ses premiers cas de coronavirus en mars. Les chiffres ont rapidement grimpé à près de 10 000 cas, entraînant 88 décès, a affirmé le ministère palestinien de la Santé.

Saleh Matiri, le propriétaire d'un magasin d'antiquités à Bethléem qui gère la boutique depuis plus de douze ans, se plaint du calme plat qui règne depuis le début de la pandémie.

«Ces jours-ci nous avons rien à faire. Notre activité dépend principalement des touristes. Le magasin est pratiquement fermé, nous l’avons ouvert juste pour l’aérer. Nous n'avons aucun revenu depuis des mois à cause du coronavirus », a déclaré Matiri, 43 ans, à Arab News.

Il ajoute: «J'avais trois employés, maintenant je n'ai plus besoin d’eux. Je les ai gardés pendant quelques mois, avec leurs salaires. Mais à présent je ne peux pas me permettre les coûts élevés du loyer, des salaires, et des autres dépenses».

La pandémie a provoqué une forte baisse du tourisme national et étranger en Palestine, en particulier après que le gouvernement a imposé des fermetures strictes aux entreprises pour limiter la propagation du coronavirus.

Samir Hazboun, président de la Chambre de commerce de Bethléem, estime que 2020 est une année «sans précédent» en termes de ravages économiques et de récession. «Le tourisme et les industries satellites à Bethléem absorbent 40 % de la main-d’œuvre de la ville. Depuis le mois de mars, ce secteur est entièrement fermé», a dévoilé Hazboun.

Il y a 73 hôtels à Bethléem et près de 7 000 lits. Ils sont d’habitude tous occupés pendant la période de Noël, a-t-il ajouté. «De nombreux propriétaires d'hôtels avaient obtenu des prêts bancaires avant que la pandémie n'atteigne la Palestine, et nous avons vraiment dû négocier pour reporter le remboursement des dettes», avoue-t-il.

Le maire de Bethléem, Antoun Salmane déplore le nombre limité de fidèles, de religieux et de fonctionnaires, et l’absence de touristes.

«En 2019, près de 3 millions de visiteurs ont visité Bethléem, et nous nous attendions en janvier à ce que ce nombre augmente en 2020. Mais avec la pandémie, toutes les activités touristiques ont cessé, et les touristes manquent à l’appel en Palestine», explique Salmane.

«Avant le coronavirus, le taux de chômage à Bethléem était d'environ 14 %. Il est passé à 40 % en raison des perturbations au sein du secteur du tourisme, ce qui pour le moins affecte la situation économique de la ville», a-t-il ajouté.

Selon le Bureau central palestinien des statistiques, plus de 33 000 Palestiniens travaillent dans le secteur touristique des gouvernorats de la Cisjordanie, quoique la plus grande concentration se trouve à Bethléem.

La ministre palestinienne du Tourisme, Rula Maayah, a indiqué lors d'une conférence de presse que l'impact sur le tourisme est «colossal», et que les pertes pourraient s'élever à 1 milliard de dollars (1 dollar = 0,82 euro) d'ici la fin de l'année.

«Bethléem est la ville palestinienne la plus touchée en raison de sa dépendance au tourisme, que ce soit en termes d'hôtels, d'ateliers, de guides touristiques, de transport touristique, de shopping, de restaurants et de fournisseurs de services touristiques indirects», a-t-elle expliqué.

Les lourdes pertes subies par la ville cette année signifient que les ravages se feront probablement sentir pendant des années.

«Même si la pandémie du coronavirus prend fin et que le tourisme reprend à Bethléem, nous aurons sans doute besoin de deux ou trois ans pour récupérer et revenir à notre situation de janvier 2020», dit Hazboun. 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


L'Arabie saoudite et la Commission Européenne concluent des négociations exploratoires sur la transition énergétique

Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson (Fournie)
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  • : Le ministre saoudien et le commissaire à l’énergie ont discuté de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres.
  • Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique.

RIYAD : Le ministre saoudien de l'énergie Abdulaziz bin Salman Al Saud, et le commissaire européen à l'énergie, Kadri Simson, ont tenu des réunions bilatérales en marge du Forum économique mondial de Riyad.

Durant ces réunions, le ministre saoudien et le commissaire européen à l’énergie ont discute de la coopération dans les domaines de l'énergie et des technologies propres afin de renforcer les bilatéraux et de faire progresser les objectifs de l'accord de Paris et les résultats du consensus des Émirats arabes unis atteint lors de la COP28 qui s'est tenue à Dubaï l'année dernière.

Le ministre saoudien de l’énergie et le commissaire européen ont réaffirmé d’importants points auxquels le Royaume et l’Union Européenne sont fermement déterminés à réaliser ensemble.

Il s’agit notamment d’accélérer les investissements privés dans les énergies renouvelables et de coopérer en matière d'interconnexion électrique et d'intégration des énergies renouvelables dans le réseau électrique en renforçant notamment davantage l'infrastructure électrique par la gestion de la demande, le réseau intelligent et les mesures de résilience et de sécurité du réseau.

Ils ont également mis en avant de leurs décisions communes les secteurs de l'hydrogène et des technologies propres, y compris le captage, l'utilisation et le stockage du carbone en soutenant les possibilités de partenariats industriels dans ces secteurs et en garantissant des marchés de l'énergie abordables, sûrs et à l'épreuve du temps.

En s'appuyant sur la CCNUCC, l'accord de Paris et les résultats des récentes COP, l’Arabie saoudite et l’Union Européenne ont conclu des pourparlers en vue d'un protocole d'accord sur la coopération énergétique, concrétisant ainsi leur ambition commune afin d'accélérer les actions visant à tirer parti des opportunités économiques offertes par leurs transitions énergétiques respectives.

Ce protocole d'accord, qui couvre de nombreux secteurs énergétiques et met l'accent sur la transition énergétique, devrait constituer une base solide et mutuellement bénéfique pour orienter et ancrer les décisions d'investissement dans les secteurs de l'énergie et des technologies propres, impliquer et mobiliser les parties prenantes des secteurs publics, privés et financiers.

Ce protocole établit à coup sûr les bases d'un avenir énergétique plus durable et plus sûr, étayé par des marchés de l'énergie prévisibles et stables garantissant l'accès de tous à une énergie sûre, abordable, fiable et durable.

L'Arabie saoudite et la Commission européenne ont l'intention de conclure le protocole d'accord dans les prochains mois.


Le Prix international de la fiction arabe à un Palestinien prisonnier en Israël

Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël (Photo, X).
Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël (Photo, X).
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  • En l'absence de l'auteur, le prix a été remis à la propriétaire de la maison d'édition basée au Liban, lors d'une cérémonie à Abou Dhabi
  • Selon le président du jury de cette année, Nabil Suleiman, le roman «dissèque une réalité complexe et amère de fragmentation familiale, de déplacement, de génocide et de racisme»

 

ABOU DHABI: Un romancier palestinien détenu dans les prisons israéliennes depuis 2004 a remporté dimanche le Prix international de la fiction arabe (IPAF), une des récompenses littéraires les plus prestigieuses du monde arabe, ont annoncé les organisateurs.

Basim Khandaqji, 41 ans, a remporté le prix pour son roman "Masque, la couleur du ciel" qui raconte l'histoire de Nour, un archéologue vivant dans un camp de réfugiés à Ramallah en Cisjordanie occupée par Israël, qui trouve la carte d'identité bleue d'un Israélien dans la poche d'un vieux manteau.

Il adopte cette nouvelle identité, ou ce "masque", pour tenter de comprendre "l'occupant" israélien.

En l'absence de l'auteur, le prix a été remis à la propriétaire de la maison d'édition basée au Liban, lors d'une cérémonie à Abou Dhabi.

Réalité complexe et amère

Selon le président du jury de cette année, Nabil Suleiman, le roman "dissèque une réalité complexe et amère de fragmentation familiale, de déplacement, de génocide et de racisme".

Le romancier avait été arrêté en 2004 pour "activités terroristes" à l'âge de 21 ans. Il a été condamné à trois peines cumulées de prison à vie pour avoir "planifié et participé à un attentat suicide" à Tel-Aviv, a indiqué en février le Jérusalem Post quand le roman de Basim Khandaqji a été sélectionné pour l'IPAF.

Pendant son incarcération, le romancier a terminé ses études de Sciences politiques à l'université Al-Qods et a écrit plusieurs recueils de poèmes outre son roman primé.

Le lauréat reçoit 50.000 dollars et un financement sera mis à disposition par l'IPAF pour la traduction anglaise de son roman, selon les organisateurs.

La cérémonie de remise de l'IPAF a coïncidé cette année avec la guerre dévastatrice dans la bande de Gaza, déclenchée par l'attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien en territoire israélien le 7 octobre.


Irak: une compagnie émiratie suspend ses activités dans un complexe gazier

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel (Photo, X).
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  • Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années
  • Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques

DUBAÏ: La firme émiratie Dana Gas a annoncé lundi la suspension de ses activités dans un complexe gazier de la région autonome du Kurdistan irakien à la suite d'une attaque de drone qui a tué quatre personnes.

Le complexe de Khor Mor, géré par Dana Gas, a été touché à plusieurs reprises ces dernières années, mais l'attaque de vendredi était le premier incident mortel.

Quatre travailleurs sont morts et huit autres ont été blessés quand un drone a frappé un réservoir de stockage de condensat, a indiqué Dana Gas dans un communiqué transmis à la Bourse d'Abou Dhabi.

"Pour la sécurité de notre personnel et des installations, qui ont été très légèrement endommagées, nous avons décidé de suspendre temporairement la production et de mettre en place des changements spécifiques de procédure", a indiqué Dana Gas.

Tirs de roquettes

Des tirs de roquettes Katyusha non revendiqués ont visé le complexe à plusieurs reprises ces dernières années, sans causer de dommages significatifs.

Les responsables kurdes ont précédemment accusé des groupes pro-iraniens d'être à l'origine de ces attaques.

L'attaque de vendredi a perturbé l'approvisionnement en gaz des centrales électriques de la région, entraînant la perte de 2.500 mégawatts (MW) d'électricité, selon les autorités locales chargées de l'électricité.

Les forces de sécurité irakiennes ont mis en place une commission d'enquête, promettant de punir les "agresseurs".

Dana Gas a assuré qu'elle était "engagée avec les autorités gouvernementales à renforcer les mesures de sécurité et de défense afin de permettre la reprise de la production à l'installation gazière de Khor Mor".

Le champ gazier de Khor Mor se trouve entre les villes de Kirkouk et de Souleimaniyeh, dans une région administrée par les autorités du Kurdistan autonome dans le nord de l'Irak.

Les quatre personnes tuées dans l'attaque sont toutes de nationalité yéménite, selon Peshawa Hawramani, porte-parole du gouvernement régional du Kurdistan.

En janvier, deux Katyucha ont pris pour cible le champ gazier, provoquant un incendie mais sans faire de victimes. À l'époque, des groupes irakiens pro-iraniens attaquaient les bases militaires accueillant les forces américaines en Irak et dans la Syrie voisine.