Corse: dix migrants syriens accostent sur une plage de Porto-Vecchio

Plage de Porto-Vecchio (Photo, AFP).
Plage de Porto-Vecchio (Photo, AFP).
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Publié le Mercredi 03 novembre 2021

Corse: dix migrants syriens accostent sur une plage de Porto-Vecchio

  • Parmi les rescapés figurent six femmes dont une jeune femme enceinte, deux hommes et deux enfants, a précisé la préfecture, confirmant une information de Corse-Matin
  • Les migrants n'ont pas de papiers d'identité, ni de documents sanitaires. Ils ont été placés à l’isolement, logés dans un hôtel de la commune

BASTIA: Dix migrants se disant Syriens ont accosté dans la nuit de mardi à mercredi aux alentours de minuit, à bord d'un voilier, sur une plage de Porto-Vecchio (Corse du Sud), à la suite d'une avarie de carburant, a-t-on appris auprès de la préfecture de région. 

Parmi les rescapés figurent six femmes dont une jeune femme enceinte, deux hommes et deux enfants, a précisé la préfecture, confirmant une information de Corse-Matin.

Un skipper de nationalité allemande accompagnait cette famille. 

Les migrants ont été pris en charge par les services de la préfecture maritime mardi soir au large de Porto-Vecchio, avant d'être remorqués sur la côte. La préfecture de région, les services de la municipalité de Porto-Vecchio, trois médecins du Samu, les pompiers, les gendarmes et la douane ont ensuite pris le relais à terre. 

Le skipper allemand aurait déclaré avoir apporté son aide, sans contrepartie financière, en récupérant la famille dans un port de Turquie, selon la même source. 

Tous sont en bonne santé: "Nous n'avons aucune certitude sur leur point réel de départ, ni sur leur objectif ou leur nationalité", ont indiqué les services de la préfecture de Corse, qui mène des vérifications. Tous se disent natifs d’Alep, en Syrie.

Déclenchée en 2011 par des manifestations pro-démocratie, la guerre en Syrie s'est complexifiée au fil des ans, et fait environ un demi million de morts et des millions de déplacés et de réfugiés. 

Les migrants n'ont pas de papiers d'identité, ni de documents sanitaires. Ils ont été placés à l’isolement, logés dans un hôtel de la commune. "Ce qui est sûr, c’est que la Corse n’était pas leur destination", a indiqué la préfecture. 

Jean-Christophe Angelini, le maire de Porto-Vecchio, a remercié sur Twitter les différents intervenants, saluant un "geste d’humanité, indispensable et naturel".

L'arrivée de migrants par la mer est rare sur l'île. En janvier 2010, 124 réfugiés kurdes avaient été découverts sur une plage de Bonifacio, débarqués clandestinement par un bateau de passeurs. 

Plus récemment, en juin 2018, Gilles Simeoni, le président de la Collectivité de Corse, s’était proposé d’accueillir les 629 migrants du navire Aquarius dans un port de l'île. Le bateau de l’ONG SOS Méditerranée était alors en situation d'urgence dans les eaux méditerranéennes après avoir été refusé par l'Italie.


Macron fustige les «bourgeois des centres-villes» qui financent «parfois» le narcotrafic

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  • Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international"
  • La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic

PARIS: Le président Emmanuel Macron a estimé mercredi lors du Conseil des ministres que ce sont "parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants", selon des propos rapportés par la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon lors de son compte-rendu.

Le chef de l'État a appuyé "l'importance d'une politique de prévention et de sensibilisation puisque, je reprends ses mots, +c'est parfois les bourgeois des centres-villes qui financent les narcotrafiquants+", a précisé Maud Bregeon, ajoutant: "on ne peut pas déplorer d'un côté les morts et de l'autre continuer à consommer le soir en rentrant du travail".

Emmanuel Macron a également insisté sur "la nécessité d'avoir une approche interministérielle du très local à l'international". La question est au centre du débat public depuis l'assassinat jeudi à Marseille de Mehdi Kessaci, le frère d'un militant engagé contre le narcotrafic.

 


Amiante dans les écoles: plus de 50 personnes et sept syndicats portent plainte à Marseille

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire. (AFP)
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  • "La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu
  • Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent"

MARSEILLE: Ils sont parents d'élèves, enseignants, agents municipaux: une cinquantaine de personnes, toutes exposées à l'amiante dans des écoles des Bouches-du-Rhône, vont déposer mercredi à Marseille une plainte contre X pour "mise en danger délibérée de la vie d'autrui".

Sept syndicats et trois associations de victimes de l'amiante sont aussi plaignants dans ce dossier, qui concerne 12 établissements scolaires, la plupart à Marseille.

"La grande majorité des établissements scolaires en France, construits avant son interdiction en 1997, présentent encore à ce jour de l’amiante dans de nombreux éléments du bâti", rappelle dans un communiqué l'avocate Julie Andreu, qui représente ces plaignants d'une douzaine d'établissements scolaires et dont la plainte va être déposée à 14h.

Or, la vétusté de certains d'entre eux aggrave l'exposition à l'amiante et selon l'avocate, "les responsables concernés (collectivités locales) n’ont pas pris les mesures qui s’imposent".

Classée cancérogène, l'amiante présente des risques pour la santé principalement par inhalation, lorsque les poussières pénètrent le système respiratoire.

"Une collègue est décédée en avril 2024 des suites d’un cancer lié à l’amiante, reconnu comme maladie professionnelle", a expliqué dans un dossier de presse le collectif stop amiante éducation, dans lequel sont réunis les syndicats et associations plaignants.

Le collectif dénonce "de nombreuses défaillances", notamment une absence d'information sur l'amiante, malgré les obligations réglementaires, ou encore une absence de protection pendant les travaux.

En mars, les syndicats enseignants avaient révélé que plus de 80% des bâtiments scolaires en France étaient potentiellement concernés par la présence d'amiante.

Un rapport du Haut Conseil de la Santé Publique publié en 2014, prévoit que d’ici 2050, 50.000 à 75.000 décès par cancer du poumon dus à l’amiante aient lieu, auxquels s’ajoutent jusqu'à 25.000 décès par mésothéliome (un autre type de cancer).

 


Assassinat de Mehdi Kessaci: «Non, je ne me tairai pas» face au narcotrafic, dit son frère dans une tribune au Monde

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  • "Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic"
  • "On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement"

PARIS: "Non, je ne me tairai pas" face au narcotrafic, a déclaré mercredi dans une tribune publiée dans le journal Le Monde Amine Kessaci, le frère de Mehdi, abattu jeudi à Marseille par deux personnes à moto.

"Je dirai et répéterai que mon frère Mehdi est mort pour rien. Je dirai la violence du narcotrafic", a également écrit le militant écologiste de 22 ans, engagé dans la lutte contre le narcobanditisme. En 2020, cette famille de six enfants avait déjà été endeuillée par l'assassinat d'un autre de ses frères, Brahim, 22 ans, dont le corps avait été retrouvé carbonisé dans un véhicule.

"On me parle de crime d’avertissement. Mais un crime n'est jamais un avertissement", a encore déclaré Amine Kessaci, qui a enterré mardi son frère Mehdi. "Voici ce que font les trafiquants : ils tentent d’annihiler toute résistance, de briser toute volonté, de tuer dans l’œuf tout embryon de révolte pour étendre leur pouvoir sur nos vies", a-t-il ajouté.

La protection policière qui lui a été accordée ne l'a pas été à ses proches, a souligné le militant écologiste de 22 ans. "Pourtant, qui ignorait que ma famille avait déjà payé un tribut de sang? Comment ne pas savoir que ma famille pouvait être touchée ?", s'est-il interrogé.

"Face à un tel ennemi, l’Etat doit prendre la mesure de ce qu'il se passe et comprendre qu'une lutte à mort est engagée", a-t-il encore prévenu.

"Il est temps d’agir, par exemple de faire revenir les services publics dans les quartiers, de lutter contre l’échec scolaire qui fournit aux trafiquants une main-d’œuvre soumise, de doter les enquêteurs et les forces de police des moyens dont ils ont besoin, de renforcer, de soutenir réellement les familles de victimes du narcotrafic. Nous comptons nos morts, mais que fait l’Etat ?"

Medhi Kessaci, 20 ans, a été assassiné jeudi à Marseille près d'une salle de concert par deux hommes à moto, activement recherchées, un "crime d'intimidation" et "un assassinat d'avertissement" pour les autorités.