Dans le nord de la Grèce, les vaccino-sceptiques bafouent le protocole sanitaire

 Une passante à Thessalonique, la seconde ville de Grèce, où ont lieu  des manifestations contre la vaccination. (Photo, REUTERS)
Une passante à Thessalonique, la seconde ville de Grèce, où ont lieu des manifestations contre la vaccination. (Photo, REUTERS)
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Publié le Jeudi 04 novembre 2021

Dans le nord de la Grèce, les vaccino-sceptiques bafouent le protocole sanitaire

  • «Toutes les preuves sont postées sur internet. Si vous buvez de la tisane et que vous faites attention à votre alimentation, vous n'avez aucune raison d'avoir peur»
  • Dans les régions de Macédoine et de Thrace, dans le nord du pays, se concentrent la plus grande partie de corona-sceptiques, qui répandent des théories du complot alimentées par une rhétorique religieuse et nationaliste

THESSALONIQUE : "Il n'y a pas de pandémie": dans le nord de la Grèce, où le taux de vaccination est le plus bas du pays, nombreux sont ceux qui nient l'existence même du coronavirus et protestent contre des mesures sanitaires qui, selon eux, bafouent leurs libertés.


Giannis Sariannidis, 37 ans, a "arrêté d'envoyer" son enfant à l'école, "car cela impliquait que celui-ci porte un masque et effectue un autotest" obligatoire.


En octobre, ce père d'élève a été interpellé pour avoir provoqué des incidents dans l'école où était scolarisé son fils de 8 ans, en refusant de se plier au protocole sanitaire en vigueur. Condamné à 15 mois de prison avec sursis, il a déclaré aux juges qu'ils n'avaient pas la légitimité pour le juger.


"Nous n'avons rien à craindre", affirme-t-il à l'AFP. "C'est un droit inaliénable de chaque citoyen sur terre d'être libre. La prospérité et la terre nous appartiennent", assure M. Sariannidis.


"Ce ne sont que mensonges", soutient également Kostas, officier de police à la retraite. 


"Toutes les preuves sont postées sur internet. Si vous buvez de la tisane et que vous faites attention à votre alimentation, vous n'avez aucune raison d'avoir peur", estime ce négationniste de la pandémie. Avec sa femme, il participe à la plupart des manifestations contre la vaccination à Thessalonique, la seconde ville de Grèce.


Dans les régions de Macédoine et de Thrace, dans le nord du pays, se concentrent la plus grande partie de corona-sceptiques, qui répandent des théories du complot alimentées par une rhétorique religieuse et nationaliste, selon les observateurs. 


Antonis Gardikiotis, professeur de psychologie sociale à l'Université Aristote de Thessalonique, attribue cette situation à la diffusion de "messages contradictoires".


"Pendant le premier confinement, le message était plus cohérent et la peur incitait à respecter les mesures" sanitaires. Depuis, un "excès" d'informations et de "fake news" a créé "la confusion", commente-t-il.

Plus de cas, moins de vaccination
Plus de 40% des 6.700 cas de coronavirus enregistrés mardi en Grèce - un record quotidien - l'ont été dans le nord de la Grèce, où vit le tiers de la population du pays.


Moins de la moitié de ces 3,1 millions d'habitants ont été pleinement vaccinés, bien en deçà de la moyenne nationale à 63%.


Le Premier ministre Kyriakos Mitsotakis a de nouveau appelé mercredi "les sceptiques à se faire vacciner pour réduire la pression sur les hôpitaux".


Dans le nord, les soins intensifs sont proches de leur capacité maximale et un nombre croissant de patients non vaccinés refusent d'y être intubés.


"Presque tous les jours, on voit des cas de patients qui refusent d'être intubés. Ils nous accusent de les mettre délibérément en danger d'infections nosocomiales" prétendant que "nous voudrions les tuer", souligne Nikos Kapravelos, directeur des urgences de l'hôpital de Papanikolaou à Thessalonique.


Médecins, infirmiers et enseignants sont traduits en justice ou menacés de l'être par des opposants à la vaccination.


"Un parent d'élève a refusé de laisser son enfant se faire tester car il prétendait que l'écouvillon contenait des substances cancérigènes", déclare Ioanna qui travaille dans un lycée du nord du pays. 


"La police a dû intervenir" car le parent "menaçait de porter plainte pour torture contre son enfant", ajoute-t-elle.


Début octobre, un procureur a ordonné l'hospitalisation à Thessalonique d'une adolescente de 14 ans présentant de graves symptômes du Covid-19, malgré l'opposition des parents.

«Dieu nous protège»

Une partie du clergé local tourne aussi le dos aux mesures sanitaires. 


Récemment, le métropolite de la ville de Greneva a été filmé en train de baisser les masques des fidèles pour leur permettre d'embrasser la croix qu'il tendait.


A Thessalonique, des centaines de fidèles rassemblés pour célébrer le Saint Patron de la ville la semaine dernière, embrassaient une icône sans protection. 


La télévision publique ERT a rapporté que des moines demandaient au pélerins d'enlever leurs masques avant d'entrer dans leurs monastères. 


"De quoi devrais-je avoir peur ici, à l'église? Dieu nous protège", a déclaré la sexagénaire Chryssa Karipidou, lors d'une fête religieuse.


Mais le gouvernement conservateur a exempté les églises des nouvelles mesures sanitaires mises en place mercredi avec la recrudescence des cas.


Pour le ministre de la Santé Thanos Plevris, "aller dans un lieu de culte n'est pas la même chose que d'aller dans une taverne ou d'acheter des chaussures".


Le Royaume-Uni, la France et l'Arabie saoudite discutent de la création d'un État palestinien

Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
Un garçon palestinien tient un livre alors qu'il est assis dans les décombres d'une maison, suite aux frappes israéliennes de la nuit. (AFP)
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  • David Lammy, ministre des affaires étrangères : des discussions sont en cours avant la conférence de l'ONU en juin
  • "Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, ait vécu sans État pendant plus longtemps que je n'ai vécu"

LONDRES : Le gouvernement britannique est en pourparlers avec ses homologues français et saoudien au sujet de la reconnaissance officielle d'un État palestinien, a révélé le ministre britannique des affaires étrangères, David Lammy.

Les discussions devraient avoir lieu lors d'une conférence aux Nations unies en juin, a rapporté The Guardian.

Jusqu'à présent, 160 pays reconnaissent la Palestine, dont récemment l'Espagne, la Norvège et l'Irlande. Si un accord peut être conclu, cela signifierait l'ajout de deux membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies - et alliés clés d'Israël - à cette liste.

M. Lammy a déclaré à la commission des relations internationales de la Chambre des Lords que la reconnaissance de la Palestine par les pays de l'UE n'avait fait que peu ou pas de différence dans la progression vers la création d'un État, et que le Royaume-Uni souhaitait faire plus qu'un geste symbolique.

"Il est inacceptable qu'un groupe de personnes, quel qu'il soit, vive sans État depuis plus longtemps que moi", a-t-il déclaré à la commission.

"Nous avons toujours dit que la reconnaissance n'était pas une fin en soi et que nous préférerions qu'elle fasse partie d'un processus menant à deux États.

"Le président (français) Emmanuel Macron a eu beaucoup à dire à ce sujet, tout récemment, aux côtés des Saoudiens, et nous sommes bien sûr en discussion avec eux en ce moment".

M. Lammy a déclaré qu'un État viable ne pouvait pas inclure le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, et qu'un processus de démilitarisation complète de l'enclave devrait être entrepris.

Il a ajouté que l'expansion des colonies israéliennes en Cisjordanie constituait une menace pour une solution à deux États et que la violence des colons contre les Palestiniens était "choquante".

Il s'en est également pris à Israël qui continue d'empêcher l'aide d'entrer dans la bande de Gaza : "Le blocus de l'aide nécessaire à Gaza est épouvantable, les souffrances sont terribles, les besoins sont immenses, les pertes en vies humaines sont extrêmes.

Le 9 avril, M. Macron a déclaré que la France reconnaîtrait probablement un État palestinien lors de la conférence de juin, à la suite d'une visite officielle en Égypte.

Il a ensuite déclaré que cette décision, qui serait le premier acte de reconnaissance d'un État du G7, visait à "déclencher une série d'autres reconnaissances [...], y compris la reconnaissance d'Israël par des États qui ne le font pas actuellement".

Michel Duclos, conseiller spécial à l'Institut Montaigne, un groupe de réflexion basé à Paris, a déclaré au Guardian que le résultat de la conférence de juin "pourrait n'être rien de plus qu'une feuille de route ou un ensemble de propositions".

Il a ajouté : "Le dilemme pour la France pourrait bientôt devenir plus difficile : peut-elle continuer à reporter sa reconnaissance de la Palestine en attendant une véritable dynamique de deux États ? Ou bien un nouveau report nuirait-il à sa crédibilité ?".

L'Arabie saoudite a clairement indiqué que la normalisation des liens avec Israël était subordonnée à la recherche d'une solution à deux États.


Le président russe Vladimir Poutine reçoit le ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis 

Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'intérieur des Émirats arabes unis. (WAM)
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  • Les deux parties discutent d'initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police
  • Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police

DUBAI : Le président russe Vladimir Poutine a reçu le cheikh Saif bin Zayed Al-Nahyan, vice-premier ministre et ministre de l'Intérieur des Émirats arabes unis, lors d'une réunion officielle, a rapporté jeudi l'Agence de presse des Émirats.

Les deux parties ont discuté des relations bilatérales, soulignant leur engagement commun à promouvoir la paix et la coopération mondiale.

Elles ont également examiné des initiatives conjointes dans les domaines de la sécurité et de la police, notamment les progrès réalisés dans le cadre du dialogue stratégique entre les services de police, les programmes de formation en matière de protection de l'enfance et d'autres efforts de collaboration.

Mohammed Ahmed Al-Jaber, ambassadeur des Émirats arabes unis auprès de la Fédération de Russie.


Ukraine: 7 morts après une frappe ukrainienne sur une ville occupée par Moscou

 Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local. (AFP)
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  • La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou
  • Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne

MOSCOU: Une frappe de drones ukrainiens a tué jeudi au moins sept personnes et fait plus de 20 blessés dans la ville sous contrôle russe d'Olechky, dans la région de Kherson située dans le sud de l'Ukraine, a affirmé un responsable russe local.

"Vers 09H30, à Olechky, dans la zone du marché central, des soldats ukrainiens ont mené une frappe massive de drones (...) sur des civils. Beaucoup de gens se trouvaient au marché au moment de l'attaque", a affirmé sur Telegram Vladimir Saldo, le dirigeant régional nommé par Moscou.

"Selon des données préléminaires, il y a au moins sept morts et plus de 20 blessés", a-t-il ajouté.

Dans un message distinct, toujours sur Telegram, il a accusé l'armée ukrainienne d'avoir envoyé de nouveaux drones après la première vague de l'attaque pour "achever les survivants" sur place.

Il a publié une vidéo présumée des lieux de l'attaque, filmée depuis les airs et non authentifiée, montrant des volutes de fumée s'échappant de petits batîments.

La ville d'Olechky, qui comptait environ 20.000 habitants avant l'offensive russe à grande échelle en Ukraine lancée en 2022, se trouve sur la rive orientale du fleuve Dnipro, qui est occupée dans ce secteur par Moscou.

Elle est située à quelques kilomètres à l'est de Kherson, la capitale régionale, qui avait été également conquise par Moscou avant d'être reprise à l'automne 2022 par l'armée ukrainienne.

Le fleuve Dnipro marque dans cette zone la ligne de front et les attaques de drones, de part et d'autre, sont constantes et font très régulièrement des victimes civiles.