La très secrète société Palantir sous les lumières de Wall Street

Peter Thiel, fondateur de PayPal et le plus grand actionnaire de Palantir, discute de son soutien au candidat républicain américain Donald Trump, au National Press Club de Washington, DC, le 31 octobre 2016 (Photo, AFP)
Peter Thiel, fondateur de PayPal et le plus grand actionnaire de Palantir, discute de son soutien au candidat républicain américain Donald Trump, au National Press Club de Washington, DC, le 31 octobre 2016 (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 21 septembre 2020

La très secrète société Palantir sous les lumières de Wall Street

  • Créée après les attentats du 11 septembre 2001 avec de l'argent de la CIA, Palantir aurait aidé l'armée américaine à localiser Oussama Ben Laden et à traquer des mouvements d'armes au Moyen-Orient
  • Des militants des droits humains ont notamment manifesté contre le groupe quand ses technologies ont été utilisées par les autorités américaines pour traquer les migrants sans papiers

WASHINGTON : L'énigmatique entreprise Palantir Technologie, qui offre ses services informatiques aux polices et services de renseignement, va se retrouver sous le feu des projecteurs lorsqu'elle entrera en Bourse à la fin du mois.

Créée après les attentats du 11 septembre 2001 avec de l'argent de la CIA, Palantir aurait aidé l'armée américaine à localiser Oussama Ben Laden et à traquer des mouvements d'armes au Moyen-Orient.

Sa plate-forme est également utilisée dans la pratique controversée de « gestion prédictive de l'ordre public », censée aider les autorités à prendre des décisions de déploiement, à détecter des fraudes à l'assurance médicale ou à lutter contre la pandémie de coronavirus.

L'entreprise ne dévoile ni la façon dont elle traite les données ni ses algorithmes, mais affirme suivre des règles bien plus éthiques que ses concurrents. 

Comme pour mieux se distancer de la Silicon Valley, Palantir a d'ailleurs décidé cette année de s'installer dans le Colorado.

« Depuis le début, nous avons maintes fois refusé de vendre, collecter ou extraire des données. D'autres entreprises technologiques, y compris parmi les plus grandes au monde, ont bâti l'ensemble de leur stratégie sur cette activité », accuse la société dans son prospectus d'entrée en Bourse

Pierre légendaire

Palantir, qui tire son nom d'une pierre légendaire dans « Le seigneur des anneaux », a choisi d'entrer à Wall Street via une cotation directe: elle ne récupérera pas d'argent frais, mais sera présente sur le New York Stock Exchange.

Les documents boursiers du groupe, qui a été valorisé jusqu'à 25 milliards de dollars, suggèrent qu'il vaut actuellement environ 10 milliards de dollars, selon le cabinet Renaissance Capital.

Palantir a perdu 580 millions l'an dernier pour un chiffre d'affaires de 743 millions. 

Mais l'avenir se présente bien, assure la société, car ses produits offrent des solutions pour réparer « les systèmes de santé fracturés », lutter contre « l'érosion de la confidentialité des données », délester « des systèmes pénaux tendus » ou améliorer « des méthodes de guerre désuètes ».

Parmi ses clients figurent l'avionneur Airbus, la banque Credit Suisse, le laboratoire Merck KGaA et la police danoise. 

Son plus gros actionnaire est Peter Thiel, une figure controversée du secteur tech qui fut un des premiers investisseurs dans Facebook et a apporté son soutien à Donald Trump en 2016.

Questions éthiques

Certains critiques affirment que la technologie de Palantir - qui récupère diverses données telles que les dossiers financiers, les publications sur les réseaux sociaux, les enregistrements d'appels et la navigation sur internet - permet une surveillance de masse sans précédent avec peu de contrôle sur la vie privée et les droits fondamentaux.

Des militants des droits humains ont notamment manifesté contre le groupe quand ses technologies ont été utilisées par les autorités américaines pour traquer les migrants sans papiers. 

Palantir participe aussi largement à l'essor de l'usage des algorithmes en matière de sécurité publique, que certains accusent d'amplifier les discriminations. 

La technologie du groupe peut permettre aux autorités de faire le lien entre des données apparemment sans rapport, remarquait en 2017 dans une étude Sarah Brayne, sociologue à l'Université du Texas. Mais elle peut aussi mener « à une prolifération des données récoltées, sans forcément de mandat officiel, lors d'interactions entre la police et les civils ».

Palantir n'a publiquement aucun complexe à travailler avec les forces de l'ordre. 

Ses produits, a ainsi argumenté son directeur général Alex Karp dans une interview à Axios, peuvent par exemple servir à dénicher des terroristes.

Il avait aussi défendu l'an dernier dans le Washington Post les outils informatiques utilisés pour retrouver les migrants en situation irrégulière, affirmant alors que les entreprises n'ont pas à se mêler des décisions politiques.

Palantir se prévaut d'avoir créé dès 2012 un conseil sur le respect de la vie privée et des libertés fondamentales, et de ne pas travailler avec la Chine.

Pour Chris Hoofnagle, membre de ce conseil et professeur à l'Université de Berkeley en Californie, Palantir s'attire les critiques en raison des positions politiques de Peter Thiel et de sa façon d'opérer, différente de ses concurrents. 

Mais « Palantir ne possède pas de données », souligne-t-il. « Palantir propose un logiciel, qui comme la suite de bureautique (de Microsoft), opère sur les bases de données existantes de ses clients ».

Pour certains critiques, il ne suffit pas toutefois que la société respecte la loi, elle devrait aussi rendre des comptes pour les actes permis par sa technologie. 

Par ailleurs, remarque le chercheur spécialisé dans la vie privée de l'Université de Washington, Ryan Calo, « Palantir se distingue comme une entreprise acceptant de travailler avec des groupes que d'autres évitent ».


L’économie saoudienne progresse de 3,9 % au T2, portée par l’activité hors pétrole

Le PIB réel de l'Arabie saoudite devrait croître à un taux moyen de 3,5 % entre 2025 et 2028. (Shutterstock)
Le PIB réel de l'Arabie saoudite devrait croître à un taux moyen de 3,5 % entre 2025 et 2028. (Shutterstock)
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  • La croissance des activités non pétrolières a atteint 4,7 %
  • Le secteur non pétrolier a été le principal moteur de la croissance du PIB, ajoutant 2,7 points de pourcentage

RIYAD : L’économie de l’Arabie saoudite a enregistré une croissance de 3,9 % en glissement annuel au deuxième trimestre 2025, portée par de solides performances dans les secteurs non pétroliers, selon les données officielles.

D’après les estimations rapides de l’Autorité générale des statistiques (GASTAT), les activités hors pétrole ont progressé de 4,7 %, surpassant la croissance du secteur pétrolier (3,8 %) ainsi que celle des services publics (0,6 %).

Le secteur non pétrolier a contribué à hauteur de 2,7 points de pourcentage à la croissance du PIB, contre 0,9 point pour les activités pétrolières. Les activités gouvernementales et les taxes nettes sur les produits ont chacune contribué à hauteur de 0,1 et 0,2 point respectivement.

Ces données sont conformes aux prévisions macroéconomiques de S&P Global Ratings, qui anticipent une croissance moyenne du PIB réel de 3,5 % entre 2025 et 2028, contre 0,8 % en 2024.

« Le PIB réel corrigé des variations saisonnières a augmenté de 2,1 % au T2 2025 par rapport au T1 2025 », précise GASTAT dans sa mise à jour trimestrielle.

« Cette hausse s’explique par la plus forte progression des activités pétrolières depuis le troisième trimestre 2021, en hausse de 5,6 % ce trimestre. Les activités non pétrolières ont augmenté de 1,6 %, tandis que les activités gouvernementales ont reculé de 0,8 % », ajoute-t-elle.

GASTAT indique que les activités pétrolières ont contribué à hauteur de 1,3 point à la croissance trimestrielle, contre 0,9 point pour les secteurs non pétroliers.

Les activités gouvernementales et les taxes nettes ont chacune eu un impact négatif de 0,1 point.

Appuyant la dynamique de croissance hors pétrole, les exportations non pétrolières du Royaume, y compris les réexportations, ont atteint 31,11 milliards de riyals saoudiens (8,29 milliards de dollars) en mai, soit une hausse de 6 % par rapport à mai 2024, selon les données préliminaires publiées la semaine dernière par GASTAT.

Les Émirats arabes unis sont restés la première destination des produits non pétroliers saoudiens, avec des exportations s’élevant à 9,54 milliards de riyals. L’Inde suit avec 2,78 milliards, devant la Chine (2,03 milliards), Bahreïn (989,1 millions) et la Turquie (924,7 millions).

Par ailleurs, dans son rapport intitulé « Tendances du crédit en Arabie saoudite : un changement en cours », publié le 30 juillet, S&P Global affirme que les initiatives de la Vision 2030 devraient « renforcer la croissance hors pétrole à moyen terme », soutenues par l’activité dans le BTP, la demande des consommateurs et une main-d’œuvre élargie.

La participation des femmes au marché du travail a plus que doublé depuis 1999, atteignant 36 % depuis 2022.

S&P Global souligne que le tourisme représente désormais environ 6 % du PIB et 14 % des recettes courantes en 2024, contre 5 % en 2022.
Le secteur devrait continuer à croître grâce à des processus de visa améliorés et à l’élargissement de l’offre de loisirs.

Malgré des déficits budgétaires estimés en moyenne à 4,4 % du PIB jusqu’en 2028, les investissements publics liés à la Vision 2030, notamment les grands événements comme l’Expo 2030 et la Coupe du Monde FIFA 2034, devraient maintenir l’élan économique, selon S&P.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


France: la pleine puissance du nouveau réacteur nucléaire EPR repoussée à la fin de l'automne

Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
Cette photographie prise le 25 avril 2024 montre la centrale nucléaire de Flamanville, dans le nord-ouest de la France, alors que la centrale nucléaire Flamanville 3 est prête à démarrer. (AFP)
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  • EDF prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne"
  • Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur

PARIS: Electricité de France (EDF) prévoit désormais que son nouveau réacteur EPR de Flamanville, en Normandie dans l'ouest du pays, atteindra sa pleine puissance "avant la fin de l'automne", alors que le groupe espérait jusqu'à présent pouvoir franchir cette étape d'ici la fin de l'été.

La prolongation d'un arrêt "pour réaliser une opération de contrôle et de maintenance préventive sur une soupape de protection du circuit primaire principal" conduit à modifier "la date d'atteinte de la pleine puissance, désormais prévue avant la fin de l'automne", a indiqué l'électricien public français sur son site internet vendredi.

Alors que le réacteur à eau pressurisée de nouvelle génération était à l'arrêt depuis le 19 juin pour des opérations d'essais de mise en service, classiques pour de nouvelles installations nucléaires, EDF a décidé le 2 juillet de le maintenir à l'arrêt pour intervenir sur des soupapes.

EDF avait en effet constaté pendant les essais que deux des trois soupapes placées au sommet du pressuriseur qui permet de maintenir l'eau du circuit primaire à une pression de 155 bars "n'étaient pas complètement conformes" aux attendus en termes d'"étanchéité".

En raison de ces "aléas", EDF a décidé vendredi de prolonger cet arrêt pour mener une opération de maintenance préventive sur la 3e soupape.

"Les expertises menées sur les deux premières soupapes conduisent EDF, dans une démarche pro-active de sûreté, à étendre les vérifications à la troisième soupape en profitant de la logistique déjà en place et mobilisant les compétences disponibles", a expliqué le groupe.

Le redémarrage du réacteur est désormais prévu au 1er octobre, décalant de fait le passage à 100% de puissance du réacteur.

"Il y a 1.500 critères de sûreté qui sont testés lors d'un premier démarrage" de réacteur, a expliqué à l'AFP une porte-parole d'EDF. Lors de ces phases d'essais et de contrôle, il est parfois nécessaire de "refaire des réglages", selon elle.

Le réacteur de nouvelle génération a été raccordé au réseau électrique le 21 décembre 2024, avec douze ans de retard par rapport à la date prévue. Son coût a explosé par rapport au devis initial de 3,3 milliards d'euros: selon un rapport de la Cour des comptes française publié en,janvier, EDF l'estime aujourd'hui à 22,6 milliards d'euros aux conditions de 2023.


Engie confirme ses perspectives 2025 malgré un contexte "incertain et mouvant"

Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
Cette photographie montre le parc éolien offshore de Yeu-Noirmoutier au large de l'Ile-d'Yeu, dans l'ouest de la France, le 23 juin 2025. (AFP)
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  • Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre
  • L'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025

PARIS: Engie a confirmé vendredi ses perspectives pour 2025 malgré un contexte "incertain" et une baisse des prix qui a pesé sur ses résultats au premier semestre, et se dit désormais plus confiant pour ses projets renouvelables aux Etats-Unis après une période d'incertitude.

Son résultat net récurrent a reculé de 19% à 3,1 milliards d’euros au cours des six premiers mois de l'année. Le résultat opérationnel (Ebit) hors nucléaire est ressorti à 5,1 milliards d'euros, en baisse de 9,4% en raison d'une base de comparaison élevée par rapport au premier semestre 2024 et "dans un contexte de baisse des prix".

Mais l'énergéticien se dit confiant sur la suite et maintient ses prévisions pour 2025.

"Nous abordons les prochains mois avec confiance et nous confirmons notre +guidance+ annuelle", a commenté Catherine MacGregor, sa directrice générale, citée dans le communiqué de résultats.

Elle a néanmoins insisté sur le contexte économique et géopolitique "assez incertain et mouvant", lors d'une conférence téléphonique.

A la Bourse de Paris, Engie cédait 2,45% à 10H53 (8H53 GMT) à 19,15 euros vendredi, après avoir lâché 5% à l'ouverture.

Interrogée sur les Etats-Unis, Catherine MacGregor s'est montrée plus confiante après une période d'incertitude qui a suivi l'entrée en fonction du gouvernement Trump.

"Avec la promulgation du +Big beautifull bill+ (la loi budgétaire de Donald Trump, ndlr) et une première clarification du cadre réglementaire et fiscal qui était attendue, nous nous apprêtons à lancer trois projets pour plus de 1,1 GW de capacité totale, éolien, solaire et batteries qui vont conforter notre croissance jusqu'en 2028", a-t-elle déclaré.

Engie a pour l'heure "juste en dessous de 9 GW en opération aux États-Unis", a-t-elle rappelé.

"Il y avait beaucoup, beaucoup d'incertitudes sur le traitement qui serait donné à ces projets", a-t-elle souligné, mais avec cette nouvelle loi, "on a beaucoup plus de clarté".

"Le marché aux États-Unis reste évidemment très, très porteur", a-t-elle poursuivi. "Les projections de demande d'électricité sont absolument massives et aujourd'hui, il n'y a pas de scénarios (...) sans une grande partie de projets renouvelables", notamment en raison du fort développement des centres de données dans le pays.

Le groupe table sur un résultat net récurrent - qui exclut des coûts de restructuration et la variation de la valeur de ses contrats de couverture - "entre 4,4 et 5,0 milliards d'euros" en 2025.

Engie vise par ailleurs un Ebit hors nucléaire "dans une fourchette indicative de 8,0 à 9,0 milliards d'euros" en 2025.

"Comme prévu, l'Ebit hors nucléaire va atteindre son point bas cette année et le second semestre 2025 sera en hausse par rapport à 2024", a indiqué Catherine MacGregor.

Le bénéfice net en données publiées s'établit à 2,9 milliards d'euros au premier semestre, en hausse de 50%, en raison d'un impact moindre de la variation de la valeur de ses contrats de couverture.

Le chiffre d'affaires a atteint 38,1 milliards d'euros au premier semestre, en croissance de 1,4%.

Engie disposait d'une capacité totale renouvelables et de stockage de 52,7 gigawatts (GW) à fin juin 2025, en hausse de 1,9 GW par rapport à fin 2024. A cela s'ajoutent 95 projets en cours de construction qui représentent une capacité totale de près de 8 GW.

Le groupe dispose d'un portefeuille de projets renouvelables et de batteries en croissance qui atteint 118 GW à fin juin 2025, soit 3 GW de plus qu'à fin décembre 2024.