Funérailles nationales pour Colin Powell, premier secrétaire d'Etat afro-américain

Alma Powell marche derrière le cercueil de son mari, l'ancien secrétaire d'État Colin Powell, le 5 novembre 2021 à Washington (AFP)
Alma Powell marche derrière le cercueil de son mari, l'ancien secrétaire d'État Colin Powell, le 5 novembre 2021 à Washington (AFP)
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Publié le Vendredi 05 novembre 2021

Funérailles nationales pour Colin Powell, premier secrétaire d'Etat afro-américain

  • Son fils Michael Powell a rendu hommage à son engagement militaire
  • Colin Powell est décédé à l'âge de 84 ans de complications liées au Covid-19

WASHINGTON: Les Etats-Unis ont rendu vendredi hommage au "général-diplomate" Colin Powell, premier secrétaire d'Etat afro-américain décédé le 18 octobre, au cours d'obsèques nationales à la cathédrale de Washington.

En présence du président Joe Biden et son épouse Jill et des principaux dirigeants du Pentagone, l'ancienne cheffe de la diplomatie Madeleine Albright a évoqué "un personnage qui transcendait presque l'histoire, tant ses vertus étaient homériques: honnêteté, dignité, loyauté et un engagement inébranlable envers son métier et à tenir sa parole".

"L'armée l'adorait, ses adversaires le respectaient, et au département d'Etat, il était bien plus populaire que son prédécesseur", a plaisanté celle à qui Colin Powell avait succédé à la tête du département d'Etat.

A côté du couple présidentiel, se trouvaient l'ancien président Barack Obama et son épouse Michelle, son prédécesseur George W. Bush et son épouse Laura, ainsi que l'ancienne première dame et ancienne secrétaire d'Etat Hillary Clinton. Son époux Bill Clinton, qui a été hospitalisé récemment pour une infection, était absent.

Décédé à l'âge de 84 ans de complications liées au Covid-19, Colin Powell a été le premier Afro-Américain et l'homme le plus jeune à occuper le poste de chef d'état-major des armées, de 1989 à 1993, avant de devenir le premier secrétaire d'Etat noir sous la présidence républicaine de George W. Bush.

Son fils Michael Powell a rendu hommage à son engagement militaire. "Il aimait les soldats, de tout son coeur", a-t-il dit. "Il savait qu'on ne peut demander aux soldats ce qu'on n'est pas prêt à faire soi-même".

Fils d'immigrés jamaïcains né à Harlem, Colin Powell s'est engagé en 1958 dans l'armée américaine dont il a gravi tous les échelons avant d'en devenir chef d'état-major, se faisant connaître pour sa gestion de la première guerre du Golfe contre l'Irak en 1991.

Connu pour ses positions modérées, il a vu sa carrière ternie lorsqu'il a incarné le soutien indéfectible à la guerre en Irak, alors qu'il était chef de la diplomatie de George W. Bush.

Il avait fait, le 5 février 2003 devant le Conseil de sécurité de l'ONU, une longue allocution sur les armes de destruction massives prétendument détenues par l'Irak, des arguments qui ont servi à justifier l'invasion du pays. Il avait notamment agité une fiole contenant selon lui de l'anthrax, image restée célèbre. 

Il a admis par la suite que cette prestation était une "tache" sur sa réputation.

Il avait épousé sa femme Alma en 1962, et eu trois enfants: Michael, Linda et Annemarie.


Macron et Poutine divisés sur l'Ukraine, prêts à coopérer sur l'Iran

Cette combinaison d'images créées le 1er juillet 2025 montre le président français Emmanuel Macron attendant l'arrivée du président intérimaire syrien pour leur rencontre au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 7 mai 2025 et le président russe Vladimir Poutine tenant sa conférence de presse annuelle de fin d'année à Moscou le 19 décembre 2024. (AFP)
Cette combinaison d'images créées le 1er juillet 2025 montre le président français Emmanuel Macron attendant l'arrivée du président intérimaire syrien pour leur rencontre au palais présidentiel de l'Élysée à Paris le 7 mai 2025 et le président russe Vladimir Poutine tenant sa conférence de presse annuelle de fin d'année à Moscou le 19 décembre 2024. (AFP)
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  • Les présidents français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine se sont parlé mardi pour la première fois depuis septembre 2022, affichant leurs divergences sur le conflit en Ukraine
  • Emmanuel Macron a souligné "le soutien indéfectible de la France à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a insisté l'Elysée

PARIS: Les présidents français Emmanuel Macron et russe Vladimir Poutine se sont parlé mardi pour la première fois depuis septembre 2022, affichant leurs divergences sur le conflit en Ukraine mais se disant prêts à coopérer pour encadrer le programme nucléaire iranien, après les dégâts causés par les frappes israéliennes et américaines.

Cet échange était destiné en premier lieu à faire le point sur l'Iran - Paris et Moscou étant cosignataires de l'accord de Vienne de 2015 sur le nucléaire iranien - mais a aussi en partie porté sur l'Ukraine.

Emmanuel Macron a souligné "le soutien indéfectible de la France à la souveraineté et à l'intégrité territoriale de l'Ukraine", a insisté l'Elysée, alors que la Russie occupe près de 20% de ce pays.

Il a appelé à "l'établissement, dans les meilleurs délais, d'un cessez-le-feu et au lancement de négociations entre l'Ukraine et la Russie pour un règlement solide et durable du conflit", a poursuivi l'Elysée.

Ces dernières semaines, les frappes russes contre l'Ukraine ont augmenté. L'Ukraine a de son côté mené mardi une nouvelle attaque en profondeur en Russie, à 1.000 kilomètres de son territoire, contre une usine fabriquant "des systèmes de défense antiaériens" et "des drones" à Ijevsk.

Le président russe a prévenu son homologue français que tout accord de paix en Ukraine devait être "global et sur le long terme, prévoir l'élimination des causes profondes de la crise ukrainienne et s'appuyer sur de nouvelles réalités territoriales", a de son côté souligné le Kremlin, qui entend annexer les provinces conquises.

Pour Vladimir Poutine, le conflit ukrainien est "une conséquence directe de la politique des Etats occidentaux", qui ont "ignoré les intérêts sécuritaires de la Russie depuis des années" et créé une "tête de pont anti-russe en Ukraine".

- "Rien à discuter" -

Malgré leurs positions très éloignées, les deux dirigeants, qui se sont entretenus durant "plus de deux heures au téléphone", ont convenu de continuer "d'échanger" sur le conflit en Ukraine, a précisé l'Elysée.

Le dernier échange entre les deux dirigeants remonte au 11 septembre 2022 et portait sur la centrale nucléaire ukrainienne de Zaporijjia, occupée par les Russes et dont la sécurité était alors menacée.

Le président français, qui s'était vu reprocher de continuer à parler au maître du Kremlin pendant des mois après le début de l'offensive russe en Ukraine, en février 2022, a ensuite cessé tout contact, accusant Vladimir Poutine de "mentir" sur ses intentions et sa volonté de paix.

Il a donc pris le risque de renouer avec lui, dans la foulée de Donald Trump depuis son retour à la Maison Blanche en janvier, d'abord pour parler d'Iran mais sans omettre de rappeler ses exigences sur l'Ukraine, souligne-t-on à Paris.

Pour l'analyste russe Tatiana Stanovaya, cet appel "ne veut pas dire que l'Ukraine va perdre tout soutien". "Il montre plutôt la volonté des Européens d'avoir une place à la table" des négociations, même s'il "n'y a rien à discuter" pour l'instant du fait de l'intransigeance russe, a-t-elle déclaré à l'AFP.

Concernant le nucléaire iranien, les deux dirigeants ont "décidé de coordonner leurs démarches et de se parler prochainement afin de faire le suivi ensemble" du dossier, selon l'Elysée.

- La diplomatie d'abord -

Malgré les dommages subis par ses installations nucléaires, Téhéran dispose des capacités techniques pour recommencer à enrichir de l'uranium d'ici "quelques mois", estime le patron de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) Rafael Grossi.

A cet égard, MM. Poutine et Macron ont martelé que les crises au Moyen-Orient devaient être résolues "par la diplomatie", a renchéri la présidence russe.

Emmanuel Macron a insisté sur la nécessité d'un "règlement durable et exigeant du dossier nucléaire, de la question des missiles de l'Iran et de son rôle dans la région", a poursuivi l'Elysée.

Outre son programme nucléaire, soupçonné par les Occidentaux de visées militaires, Téhéran a développé un ambitieux programme balistique et exercé une forte influence régionale, de la Syrie au Yémen, aujourd'hui sérieusement mise à mal par les opérations israéliennes contre ses allié du Hezbollah au Liban et du Hamas à Gaza, ainsi que contre ses propres installations militaires.

Le président français a demandé que les inspecteurs puissent "reprendre leur travail sans délai" en Iran, alors que Téhéran menace de rompre avec l'AIEA.

Vladimir Poutine a de son côté insisté sur le fait que l'Iran avait "le droit" de développer un programme "nucléaire civil", a précisé le Kremlin.

Le président français avait annoncé jeudi son intention de parler "dans les prochains jours" avec chacun des cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU pour faire en sorte que l'Iran respecte le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).

Outre la France et la Russie, les autres membres permanents sont les Etats-Unis, le Royaume-Uni et la Chine.


Incendies en Turquie: "amélioration" autour d' Izmir, craintes pour les jours à venir

De la fumée et des flammes s'élèvent d'une zone forestière après un incendie de forêt dans le district de Seferihisar à Izmir, en Turquie, le 30 juin 2025 Les sauveteurs ont évacué plus de 50 000 personnes, principalement dans la province d'Izmir, à l'ouest de la Turquie, alors que les pompiers luttent contre une série d'incendies de forêt, a déclaré lundi l'agence des catastrophes AFAD. (AFP)
De la fumée et des flammes s'élèvent d'une zone forestière après un incendie de forêt dans le district de Seferihisar à Izmir, en Turquie, le 30 juin 2025 Les sauveteurs ont évacué plus de 50 000 personnes, principalement dans la province d'Izmir, à l'ouest de la Turquie, alors que les pompiers luttent contre une série d'incendies de forêt, a déclaré lundi l'agence des catastrophes AFAD. (AFP)
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  • La situation s'améliore mardi autour d'Izmir (ouest) où les incendies font rage depuis dimanche mais le ministre turc de l'Agriculture et des forêts s'alarme du redoublement des vents pour les jours à venir
  • Cinquante mille personnes au total dont 42.000 personnes autour d'Izmir et plus de cinq mille à Hatay ont dû être évacuées lundi

ISTANBUL: La situation s'améliore mardi autour d'Izmir (ouest) où les incendies font rage depuis dimanche mais le ministre turc de l'Agriculture et des forêts s'alarme du redoublement des vents pour les jours à venir.

"La situation est bien meilleure qu'hier concernant les incendies (autour) d'Izmir", sur la côte égéenne, a déclaré le ministre İbrahim Yumaklı lors d'un point de presse.

Il a cependant précisé que six incendies sont toujours en cours dans le pays, attisés par des vents violents qui risquent de redoubler encore dans les prochains jours, particulièrement dans la région de Hatay et Antakya (sud), "la plus problématique", selon lui.

Cinquante mille personnes au total dont 42.000 personnes autour d'Izmir et plus de cinq mille à Hatay ont dû être évacuées lundi et des centaines d'habitations ont été brûlées lundi dans le pays, a annoncé l'autorité turque de gestion des urgences AFAD.

La province de Hatay qui abrite notamment l'antique Antioche avait été dévastée par un violent séisme en février 2023.

Selon M. Yumakli, "342 incendies de forêt se sont déclarés depuis vendredi".

"Nous traversons des périodes difficiles en raison de vents violents et instables" et alors que les températures, normales pour la saison, dépassent les 30°C.

"À partir de demain, des vents violents nous attendent dans une grande partie de Marmara, de l'Égée et de la Méditerranée. Les températures augmenteront de manière significative", a mis en garde le ministre en lançant un appel aux à ne pas allumer de feux à l'extérieur.

"Ne jetez pas vos cigarettes dans les zones herbeuses. Je demande une prise de conscience collective à ce sujet", a insisté le ministre.

La Turquie, épargnée ces derniers jours par les vagues de chaleur qui touchent l'Europe du Sud, est confrontée à des sécheresses récurrentes sous l'effet du changement climatique.


Trump met fin aux sanctions visant la Syrie sauf pour Assad

Le président Donald Trump serre la main du président intérimaire de la Syrie, Ahmad Al-Sharaa, à Riyad, en Arabie saoudite, le 14 mai 2025. (SPA)
Le président Donald Trump serre la main du président intérimaire de la Syrie, Ahmad Al-Sharaa, à Riyad, en Arabie saoudite, le 14 mai 2025. (SPA)
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  • Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret formalisant le démantèlement des sanctions américaines contre la Syrie
  • Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chibani, a salué sur X "un tournant important, qui favorise l'entrée de la Syrie dans une nouvelle phase de prospérité et de stabilité

WASHINGTON: Le président américain Donald Trump a signé lundi un décret formalisant le démantèlement des sanctions américaines contre la Syrie, une nouvelle étape dans le rapprochement entre les deux pays après la chute de Bachar al-Assad.

"Il s'agit d'un effort pour promouvoir et soutenir le chemin du pays vers la stabilité et la paix", a déclaré à la presse la porte-parole de la Maison Blanche, Karoline Leavitt, avant la signature du décret à huis clos.

Le président Trump avait créé la surprise en annonçant lors d'une visite à Ryad le 13 mai la levée des sanctions américaines, disant vouloir "donner une chance de grandeur" aux nouvelles autorités de Damas.

Il avait aussi rencontré le lendemain le président syrien par intérim, Ahmad al-Chareh, à la tête de la coalition rebelle dirigée par le groupe islamiste Hayat Tahrir al-Sham (HTS) ayant renversé en décembre le président syrien.

Depuis, Washington a assoupli la plupart de ses sanctions pour faciliter le retour de la Syrie dans le système financier international et met en oeuvre des autorisations pour encourager de nouveaux investissements en Syrie.

Le département d'Etat a délivré une dérogation au titre de la "loi César" sur la protection des civils en Syrie. Cette loi de 2020 prévoyait des sanctions sévères contre toute entité ou entreprise coopérant avec le pouvoir déchu de Bachar al-Assad.

La Syrie, dirigée par le clan Assad pendant plusieurs décennies, fait l'objet de sanctions internationales depuis 1979. Celles-ci ont été renforcées après la répression par le pouvoir de Bachar al-Assad de manifestations prodémocratie en 2011, élément déclencheur de la guerre.

Le décret présidentiel, qui évoque les "mesures positives" prises par les autorités syriennes depuis la chute d'Assad, démantèle l'architecture globale qui entoure les sanctions américaines, dont une déclaration "d'urgence nationale" en date de 2004.

Le chef de la diplomatie syrienne, Assaad al-Chibani, a salué sur X "un tournant important, qui favorise l'entrée de la Syrie dans une nouvelle phase de prospérité, de stabilité et d'ouverture sur la communauté internationale".

" Avec la levée de ce grand obstacle à la reprise économique, s'ouvrent les portes tant attendues de la reconstruction et du développement, ainsi que de la réhabilitation des infrastructures vitales, créant ainsi les conditions nécessaires pour un retour digne et sûr des déplacés syriens dans leur patrie", a-t-il ajouté.

- Normalisation ? -

Les Etats-Unis maintiennent toutefois les sanctions visant Assad, qui a fui en Russie, "ses associés, les auteurs de violations des droits de l'homme, les trafiquants de drogue et personnes liées à l'Etat islamique", selon le décret.

Le retrait de la Syrie de la liste américaine des pays accusés de soutenir le terrorisme n'est pas encore à l'ordre du jour mais le secrétaire d'Etat américain Marco Rubio a clairement fait savoir que Washington envisageait de le faire.

"Je réexaminerai les désignations de HTS et du président al-Chareh comme terroristes mondiaux spécialement désignés, ainsi que la désignation de la Syrie comme Etat soutenant le terrorisme", a-t-il dit dans un communiqué.

La levée des sanctions américaines survient alors que le ministre israélien des Affaires étrangères, Gideon Saar, a affirmé lundi qu'Israël était "intéressé" par une normalisation de ses relations avec la Syrie et le Liban dans le cadre des accords d'Abraham de 2020.

Parrainés par le président américain lors de son premier mandat à la Maison Blanche, ces accords ont vu Bahreïn, les Emirats arabes unis, le Maroc et le Soudan établir des liens formels avec Israël.

L'émissaire américain pour la Syrie Tom Barrack a assuré à ce sujet lundi que les frappes israéliennes contre l'Iran avait offert une "fenêtre de tir qui n'a jamais existé" auparavant au Moyen-Orient.