Des cas de Covid parmi des personnalités vaccinées alimentent la désinformation

Aux Etats-Unis, les célébrités concernées incluent la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki, le juge de la Cour suprême Brett Kavanaugh et le comédien Chris Rock, qui ont été infecté par le virus, ainsi que l'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell, mort de complications liées au Covid-19. (Photo, AFP)
Aux Etats-Unis, les célébrités concernées incluent la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki, le juge de la Cour suprême Brett Kavanaugh et le comédien Chris Rock, qui ont été infecté par le virus, ainsi que l'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell, mort de complications liées au Covid-19. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 07 novembre 2021

Des cas de Covid parmi des personnalités vaccinées alimentent la désinformation

  • Les cas d'infections de personnes vaccinées ne sont pas une surprise et ne signifient pas que les vaccins ne sont pas efficaces, selon les autorités sanitaires américaines
  • En annonçant avoir été testée positive, Jen Psaki a attribué au vaccin la légèreté de ses symptômes, ce qui n'a pas empêché un internaute influent d'y voir «la preuve vivante que le vaccin ne fonctionne pas»

WASHINGTON : Le problème est récurrent: une personnalité publique vaccinée attrape le Covid-19 et les réseaux sociaux sont envahis d'affirmations selon lesquelles cela prouve que l'immunisation contre le coronavirus ne fonctionne pas.


Aux Etats-Unis, les célébrités concernées incluent la porte-parole de la Maison Blanche Jen Psaki, le juge de la Cour suprême Brett Kavanaugh et le comédien Chris Rock, qui ont été infecté par le virus, ainsi que l'ancien secrétaire d'Etat Colin Powell, mort de complications liées au Covid-19. 


L'annonce de leur infection par le SARS-CoV-2 a déclenché à chaque fois un déluge de fausses informations en ligne.


Les cas d'infections de personnes vaccinées ne sont pas une surprise et ne signifient pas que les vaccins ne sont pas efficaces, selon les autorités sanitaires américaines. Mais les affirmations soutenant le contraire peuvent éroder la confiance du public dans ces mesures de santé publique, cruciale au moment où les enfants de 5 à 11 ans peuvent finalement accéder aux vaccins aux Etats-Unis.


"Chaque contamination d'une personne vaccinée renforce les doutes des gens qui s'inquiètent de l'efficacité des vaccins", explique Andy Carvin, du laboratoire de recherche numérique scientifique de l'Atlantic Council, un cercle de réflexion basé à Washington.


En annonçant avoir été testée positive, Jen Psaki a attribué dimanche au vaccin la légèreté de ses symptômes, ce qui n'a pas empêché un internaute d'y voir "la preuve vivante que le vaccin ne fonctionne pas" auprès de ses 12.000 abonnées sur Twitter. Et il était loin d'être le seul à affirmer cela.


De semblables allégations ont suivi l'annonce de la contamination de MM. Kavanaugh et Rock, et celle de la mort du général Powell, en dépit du fait que ce dernier était atteint d'un myélome multiple, une forme de cancer du sang qui, selon les experts, affecte le système immunitaire et limite l'efficacité vaccinale.

«Pas un bouclier magique»

Le nombre de vaccinés continue d'augmenter, et avec lui devrait également croître celui des cas de Covid-19 -- y compris les plus graves -- dans la population immunisée, rendant d'autant plus vitale la lutte contre cette désinformation.


"La vaccination est une technologie géniale mais ce n'est pas un bouclier magique", explique Devon Greyson, qui conduit des recherches en santé publique à l'université de Colombie-Britannique.


Les autorités doivent donc mieux définir ce que le public est en droit d'attendre des vaccins, bénéfices ou limites, renchérit Yotam Ophir, spécialiste de la désinformation en matière de santé et de science à l'université de Buffalo.


Un autre problème, selon lui, est que "les humains ont tendance à prêter attention aux cas (de Covid, ndlr) frappants. On ne sait pas vraiment réfléchir en termes de nombres ou de statistiques, on réfléchit généralement en termes d'histoires faciles à raconter."


Le récit médiatique ne concerne généralement pas "tous les gens qui ont été vaccinés et sont en bonne santé", souligne-t-il.

«Eteindre des incendies»
La couverture par la presse de la mort de Colin Powell a été "particulièrement décevante", selon Nina Jankowicz, experte en désinformation au cercle de réflexion Wilson Center.


"D'après la couverture médiatique que j'ai pu observer, même par des médias sérieux de notre pays (...) beaucoup n'ont pas mentionné le cancer du secrétaire (d'Etat Colin) Powell", ce qui a permis à la désinformation de se propager rapidement, dit-elle.


Pour Andy Carvin, de l'Atlantic Council, le rythme effréné auquel sont soumis les médias entre en conflit avec le besoin de contextualisation. 


Décider quel cas de personnalité infectée alors qu'elle était vaccinée couvrir, ouvrant potentiellement la voie à une tempête de désinformation, "est devenu une question d'éthique journalistique", estime-t-il, ajoutant que "les journalistes et les médias en général doivent faire preuve de créativité dans la façon dont ils présentent" ces cas.


Pour Yotam Ophir, la désinformation en matière de santé devrait être combattue par des politiques publiques car "nous sommes extrêmement dépendants du bon vouloir d'entreprises privées comme Facebook et Twitter" dans ce domaine.


"Pour l'instant, nous éteignons des incendies", dit-il. "C'est une bataille qu'on ne peut pas gagner. Il faudra à un moment que nous trouvions une solution plus générale."


Rubio promet un soutien "indéfectible" à Israël, avant une visite à Doha

Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
Le secrétaire d'État américain Marco Rubio et le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu visitent le Mur occidental, le lieu de prière le plus sacré du judaïsme, dans la vieille ville de Jérusalem. (AP)
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  • En visite à Jérusalem, le secrétaire d’État Marco Rubio a réaffirmé le soutien « indéfectible » des États-Unis à Israël dans sa guerre contre le Hamas à Gaza
  • Alors que les offensives israéliennes se poursuivent, causant de lourdes pertes civiles à Gaza, les critiques internationales s’intensifient

Jérusalem: Le secrétaire d'Etat Marco Rubio a promis lundi à Jérusalem le "soutien indéfectible" des Etats-Unis à Israël pour éliminer le mouvement islamiste palestinien Hamas à Gaza, à la veille d'un déplacement à Doha.

Durant la visite de M. Rubio, l'armée israélienne a poursuivi son offensive dans la bande de Gaza assiégée et affamée, la Défense civile locale faisant état d'au moins 49 morts, dont des enfants.

Lancée en riposte à une attaque sans précédent du Hamas en Israël le 7 octobre 2023, cette offensive a fait des dizaines de milliers de morts et détruit une grande partie du territoire palestinien, où le mouvement islamiste a pris le pouvoir en 2007.

Le déplacement de M. Rubio a coïncidé avec un sommet arabo-islamique à Doha, quelques jours après une attaque israélienne inédite le 9 septembre au Qatar contre des chefs du Hamas.

"Les habitants de Gaza méritent un avenir meilleur, mais cet avenir meilleur ne pourra commencer que lorsque le Hamas sera éliminé", a déclaré M. Rubio après une rencontre à Jérusalem avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu.

"Vous pouvez compter sur notre soutien indéfectible et notre engagement à voir cela se concrétiser", a-t-il ajouté.

M. Rubio se rend mardi au Qatar, en route pour Londres, afin de "réaffirmer le soutien total des Etats-Unis à la sécurité et la souveraineté du Qatar après l'attaque israélienne", selon le département d'Etat.

La frappe aérienne au Qatar, un médiateur entre Israël et le Hamas, a contrarié le président Donald Trump.

"Le Qatar a été un très grand allié. Israël et tous les autres, nous devons faire attention. Quand nous attaquons des gens, nous devons être prudents", a-t-il dit dimanche.

Malgré cette critique, M. Netanyahu a estimé que M. Trump était "le plus grand ami" qu'Israël ait jamais eu à la Maison Blanche.

- "Animaux barbares" -

Au sommet de Doha, l'émir du Qatar, cheikh Tamim ben Hamad Al-Thani, s'en est prix à Israël, l'accusant de "vouloir faire échouer les négociations" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza et d'une libération des otages enlevés durant l'attaque du 7-Octobre.

Un communiqué final du sommet a appelé "tous les Etats à revoir les relations diplomatiques et économiques avec Israël", alors que les six monarchies du Golfe ont appelé les Etats-Unis à "user de leur influence" pour contenir Israël.

A Jérusalem, M. Rubio s'est montré pessimiste quant à la possibilité d'une solution "diplomatique" à Gaza, qualifiant le Hamas d'"animaux barbares".

"Même si nous souhaitons vivement qu'il existe un moyen pacifique et diplomatique pour mettre fin (à la guerre) -et nous continuerons à explorer cette voie-, nous devons également nous préparer à la possibilité que cela ne se produise pas", a-t-il dit.

M. Rubio a aussi affiché la solidarité des Etats-Unis avec Israël avant un sommet coprésidé par la France et l'Arabie saoudite le 22 septembre à l'ONU, destiné à promouvoir la reconnaissance d'un Etat de Palestine, au côté d'Israël.

Une initiative largement symbolique dans la mesure où Israël s'oppose fermement à la création d'un tel Etat auquel aspirent les Palestiniens.

Les Etats-Unis sont également hostiles à cette démarche, qui selon M. Rubio, a "enhardi" le Hamas.

En soirée, le secrétaire d'Etat a rencontré à Jérusalem des familles d'otages, selon un responsable du département d'Etat. Sur les 251 personnes enlevées durant l'attaque du 7-Octobre, 47 sont encore retenues à Gaza, dont 25 décédées selon l'armée israélienne.

- "Un corps sans âme" -

Dans le territoire palestinien, la Défense civile a indiqué que plus de la moitié des 49 Palestiniens tués l'avaient été à Gaza-ville, où l'armée a intensifié ses attaques avec l'objectif de s'en emparer.

Compte-tenu des restrictions imposées aux médias à Gaza et des difficultés d'accès sur le terrain, l'AFP n'est pas en mesure de vérifier de manière indépendante les informations des différentes parties.

L'armée israélienne, qui présente Gaza-ville comme l'un des derniers bastions du Hamas dans le territoire palestinien, y a détruit plusieurs tours d'habitation en accusant le Hamas de s'y cacher.

Les Palestiniens continuent de fuir, en grand nombre, la ville et ses environs, qui comptaient un million d'habitants selon l'ONU.

"Je me sens comme un corps sans âme", dit Susan Annan, une Palestinienne qui habitait dans l'une de tours détruites. "Nous avons quitté notre maison avec seulement nos vêtements. Nous n'avons rien pu emporter."

L'attaque du 7-Octobre a entraîné la mort de 1.219 personnes côté israélien, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.

Les représailles israéliennes ont fait au moins 64.905 morts à Gaza, selon le ministère de la Santé du territoire. L'ONU y a déclaré la famine, ce que Israël dément.


La flottille pour Gaza quitte la Tunisie, direction le territoire palestinien

Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire. (AFP)
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  • Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place
  • Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser"

BIZERTE: Après plusieurs reports, la flottille internationale pour Gaza a quitté lundi la Tunisie pour mettre le cap sur le territoire palestinien assiégé par Israël, dans le but de "briser le blocus israélien" et d'ouvrir un "corridor" humanitaire.

"Nous essayons d'envoyer un message à la population de Gaza, (de lui dire) que le monde ne l'a pas oubliée", a dit à l'AFP la militante écologiste suédoise Greta Thunberg avant d'embarquer dans le port de Bizerte, dans le nord de la Tunisie.

"Lorsque nos gouvernements ne prennent pas leurs responsabilités, nous n'avons pas d'autre choix que de prendre les choses en main", a-t-elle ajouté.

Une vingtaine de bateaux venus de Barcelone (Espagne) ont quitté Bizerte, les derniers étant partis à l'aube lundi, selon un photographe de l'AFP sur place.

Yasemin Acar, du comité de coordination de la partie maghrébine de la flottille, a posté sur Instagram des images de bateaux tunisiens prenant aussi la mer ces dernières heures, avec le message "le blocus de Gaza doit cesser", "nous partons par solidarité, dignité et pour la justice".

Les embarcations arrivées d'Espagne s'étaient transférées à Bizerte après un séjour mouvementé à Sidi Bou Saïd, près de Tunis.

La "Global Sumud Flotilla", accueillie par des rassemblements de soutien, a indiqué que deux de ses bateaux avaient été visés par des attaques de drones deux nuits de suite la semaine passée, publiant des vidéos à l'appui. Après la deuxième annonce, les autorités tunisiennes ont dénoncé "une agression préméditée" et dit mener une enquête.

L'eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan qui, comme Greta Thunberg, avait été détenue à bord du "Madleen" lors d'une précédente traversée vers Gaza, a dit à l'AFP redouter "bien entendu" de nouvelles attaques, ajoutant: "on se prépare aux différents scénarios".

Selon elle, les personnalités les plus en vue - dont l'actrice française Adèle Haenel - ont été réparties entre les deux plus gros bateaux de coordination "de manière à équilibrer et (ne) pas concentrer toutes les personnalités visibles dans un seul et même bateau".

Le départ de Tunisie a été repoussé à plusieurs reprises en raison de motifs de sécurité, de retard dans les préparatifs pour certains bateaux et de la météo.

La Global Sumud Flotilla ("sumud" signifie "résilience" en arabe), qui comprend aussi des embarcations parties ces derniers jours de Corse (France), Sicile (Italie) et Grèce, avait initialement prévu d'atteindre le territoire palestinien à la mi-septembre, après deux tentatives bloquées par Israël en juin et juillet.

 


Les ministres du Groupe E3 condamnent les frappes israéliennes à Doha

Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
Cette photo satellite obtenue le 10 septembre auprès de Planet Labs PBC et datée du 24 janvier 2025 montre le complexe qui abritait les membres du bureau politique du groupe militant palestinien Hamas et qui a été pris pour cible par une frappe israélienne le 9 septembre, dans la capitale du Qatar, Doha. (AFP)
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  • Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza
  • Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas

PARIS: Les ministres des Affaires étrangères de l’Allemagne, de la France et du Royaume-Uni ont condamné, dans une déclaration conjointe, les frappes israéliennes ayant visé Doha le 9 septembre. Ils estiment que ces attaques constituent une violation de la souveraineté du Qatar et représentent un risque d’escalade supplémentaire dans la région.

Selon eux, cette action militaire compromet également les négociations en cours visant à la libération des otages encore détenus et à la conclusion d’un accord de cessez-le-feu à Gaza. « Nous appelons toutes les parties à intensifier leurs efforts pour parvenir à un cessez-le-feu immédiat », ont-ils insisté.

Les trois pays européens ont exprimé leur solidarité avec le Qatar, soulignant son rôle clé dans la médiation menée avec l’Égypte et les États-Unis entre Israël et le Hamas. Ils appellent les parties à « faire preuve de retenue » et à saisir l’opportunité de rétablir la paix.

Les ministres ont réaffirmé que la priorité devait rester la mise en place d’un cessez-le-feu permanent, la libération des otages et l’acheminement massif d’aide humanitaire à Gaza pour enrayer la famine. Ils demandent l’arrêt immédiat des opérations militaires israéliennes dans la ville de Gaza, dénonçant les déplacements massifs de civils, les pertes humaines et la destruction d’infrastructures vitales.

Ils exhortent par ailleurs à garantir aux Nations unies et aux ONG humanitaires un accès sûr et sans entrave à l’ensemble de la bande de Gaza, y compris dans le Nord.

Enfin, le Groupe E3 a rappelé sa condamnation « sans équivoque » des crimes commis par le Hamas, qualifié de mouvement terroriste, qui doit, selon eux, « libérer immédiatement et sans condition les otages, être désarmé et écarté définitivement de la gouvernance de la bande de Gaza ».