Ibrahim Maalouf, vie dans un «ascenseur émotionnel»

Le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf se produit sur scène lors du Festival de jazz de Nice le 19 juillet 2019 à Nice. (Photo, AFP)
Le trompettiste franco-libanais Ibrahim Maalouf se produit sur scène lors du Festival de jazz de Nice le 19 juillet 2019 à Nice. (Photo, AFP)
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Publié le Dimanche 07 novembre 2021

Ibrahim Maalouf, vie dans un «ascenseur émotionnel»

  • Né au Liban il y a 41 ans, avant de grandir en France, l'artiste se sent «Français à 100% et Libanais à 100%»
  • Quand sa famille a fui la guerre et s'est retrouvée en France, son père lui interdisait de parler français à la maison et même de se faire des potes français

PARIS : B.O. de film, album de Noël, concerts à New York et Paris: Ibrahim Maalouf, trompettiste popstar, multiplie toujours les projets, l'occasion de revenir sur son parcours, un "ascenseur émotionnel", avec ses hauts et ses bas.  

«Français à 100% et Libanais à 100%»

Né au Liban il y a 41 ans, avant de grandir en France, l'artiste rencontré par l'AFP dans les locaux parisiens de son label, Mister Ibé, se sent "Français à 100% et Libanais à 100%". 

Il était à une douzaine de kilomètres de Beyrouth quand la dramatique explosion du port s'est produite en août 2020. "Avec ma femme et ma fille, on a couru dans un abri utilisé pour se protéger des bombardements quand j'avais 10 ans, soit l'âge de ma fille à ce moment: 30 ans plus tard, ma fille vit des choses similaires, on se dit que ça ne tourne pas rond au Liban, c'est désespérant".

Mais il ne perd "pas espoir": "C'est un pays très aimé à travers le monde, il n'y a pas de raison qu'il ne soit pas aidé pour se reconstruire".

"Sans vouloir faire de politique", il se dit "triste de voir que certains utilisent l'histoire du Liban pour effrayer à mauvais escient la France". Comme Eric Zemmour, qui craint que la France ne devienne "un Liban en grand" avec un "peuple français petit à petit remplacé par un autre peuple" (propos tenus lors du débat télé avec le chef des Insoumis Jean-Luc Mélenchon). 

"C'est irresponsable de dire une chose pareille, c'est quand des gens comme lui (il ne prononce pas le nom de M. Zemmour) sont arrivés au pouvoir au Liban qu'ils ont généré des conflits fratricides et ont cassé l'équilibre social".

«Envie de m'ouvrir à toutes les cultures»

Quand sa famille a fui la guerre et s'est retrouvée en France, son père lui interdisait de parler français à la maison et même de se faire des potes français. "Il a voulu trop me protéger, lui qui avait vécu le racisme de plein fouet, mis à part Maurice André (référence française de la trompette, instrument joué par son père) qui l'avait très bien accueilli".  

En réaction aux interdictions de son père, s'est développée chez lui "cette envie" de s'"ouvrir à toutes les cultures". C'est le fil rouge de sa carrière. Un métissage musical et un éclectisme qu'on retrouve entre son album de Noël ("First Noel"), sorti ce vendredi, ou sa B.O. pour "9 jours à Raqqa", documentaire-ciné sur une femme qui co-préside la ville de Raqqa, ex-fief du groupe État islamique.

"La thématique de la résilience est dans presque tout ce que je fais", analyse-t-il à propos de ce film et de sa propre trajectoire. 

«Le chic pour avoir des problèmes»

"J'ai le chic pour avoir des problèmes quand il ne devrait pas y en avoir", déroule-t-il alors. Quand le trompettiste décroche une Victoire du jazz, l'autre grand gagnant de la soirée poste sur Facebook une photo de Maalouf sur laquelle "il avait craché", comme un "refus" de l'"intégrer dans le monde du jazz". 

Une autre fois, sur le chemin d'un concert à Londres, Interpol l'intercepte à la gare du Nord à Paris. "On me dit qu'il y a un problème, une suspicion, on craignait les +Ibrahim+ après les attentats de 2015... Ca se sait sur les réseaux et des messages surgissent +ce n'est pas parce qu'il joue bien de la trompette qu'il ne sait pas poser des bombes+...", se souvient-il.

Il décrit son cheminement comme "un ascenseur émotionnel: avec la notoriété, soit tu es un ange adulé ou d'un seul coup, tu es sous terre, le pire individu qui soit". "On m'a aussi accusé d'être un agresseur sexuel (sur mineure), mais la justice a fait son travail (relaxe en appel)".

"On finit par avoir de la corne, je suis beaucoup moins sensible qu'à une époque", conclut-il. 


Un artiste israélien ferme son exposition à la Biennale de Venise jusqu'à ce qu'un "accord de cessez-le-feu soit conclu".

Surnommée les "Jeux olympiques du monde de l'art", la Biennale est l'un des principaux événements du calendrier artistique international. (Shutterstock)
Surnommée les "Jeux olympiques du monde de l'art", la Biennale est l'un des principaux événements du calendrier artistique international. (Shutterstock)
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  • "J'ai donc décidé que le pavillon n'ouvrirait que lorsque la libération des otages et l'accord de cessez-le-feu auront eu lieu", a-t-elle ajouté. "C'est notre décision et nous nous y tenons.
  • "Toute représentation officielle d'Israël sur la scène culturelle internationale est une approbation de ses politiques et du génocide à Gaza", indique la déclaration en ligne du collectif Art Not Genocide Alliance (ANGA).

DUBAI : L'artiste israélienne Ruth Patir a fermé son pavillon national à la Biennale d'art de Venise, déclarant qu'elle ne le rouvrira que lorsqu'un "accord de cessez-le-feu sera conclu" entre Israël et le Hamas. 

Patir a déclaré dans un communiqué sur Instagram : "J'ai le sentiment que le temps de l'art est perdu et j'ai besoin de croire qu'il reviendra. Nous (Tamar, Mira et moi) sommes devenus l'actualité, pas l'art. Et donc, si on me donne une scène aussi remarquable, je veux que cela compte.

"J'ai donc décidé que le pavillon n'ouvrirait que lorsque la libération des otages et l'accord de cessez-le-feu auront eu lieu", a-t-elle ajouté. "C'est notre décision et nous nous y tenons. Je suis une artiste et une éducatrice, je m'oppose fermement au boycott culturel, mais comme j'ai le sentiment qu'il existe des réponses et que je ne peux faire que ce que je peux avec l'espace dont je dispose, je préfère élever ma voix avec ceux que je soutiens dans leur cri, cessez le feu maintenant, ramenez les gens de leur captivité. Nous n'en pouvons plus.

En février, des milliers de personnes, dont des artistes, des conservateurs et des directeurs de musée, ont signé un appel en ligne demandant qu'Israël soit exclu de la foire d'art de cette année et accusant le pays de "génocide" à Gaza.

"Toute représentation officielle d'Israël sur la scène culturelle internationale est une approbation de ses politiques et du génocide à Gaza", indique la déclaration en ligne du collectif Art Not Genocide Alliance (ANGA).

L'ANGA a rappelé que la Biennale de Venise avait déjà banni l'Afrique du Sud en raison de sa politique d'apartheid fondée sur la domination d'une minorité blanche et exclu la Russie après l'invasion de l'Ukraine en 2022.

Le ministre italien de la culture, Gennaro Sangiuliano, a déclaré que l'appel était un "diktat inacceptable et honteux de ceux qui se croient les gardiens de la vérité et qui, avec arrogance et haine, pensent pouvoir menacer la liberté de pensée et d'expression créative".

Surnommée les "Jeux olympiques du monde de l'art", la Biennale est l'un des principaux événements du calendrier artistique international. L'édition de cette année, intitulée "Foreigners Everywhere", accueillera des pavillons de 90 pays entre le 20 avril et le 24 novembre.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 

 


Francillonne et Aebersold victorieux aux championnats juniors d'escrime à Riyadh

Les concurrents sur le podium. (Fournie)
Les concurrents sur le podium. (Fournie)
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  • Francillonne a battu la Canadienne Julia Yin 15-12 en finale de l'épée individuelle féminine. Francillonne a battu l'Américaine Leehi Machulsky 15-14 en demi-finale.
  • L'équipe saoudienne est représentée par Ahmed Hazazi, Youssef Al-Banali, Ali Al-Fuzai, Dania Al-Saeed, Yasmeen Al-Saleh et Dana Al-Saeed.

RIYADH : La Française Océane Francillonne et le Suisse Alban Aebersold ont remporté des médailles d'or à l'épée individuelle lundi, alors que les jeunes escrimeurs se rencontrent dans la capitale saoudienne Riyadh pour les Championnats du monde d'escrime juniors et cadets.

Francillonne a battu la Canadienne Julia Yin 15-12 en finale de l'épée individuelle féminine. Francillonne a battu l'Américaine Leehi Machulsky 15-14 en demi-finale.

Machulsky a remporté le bronze, et l'Italienne Anita Corradino a reçu l'autre bronze.

En finale de l'épée individuelle masculine, Aebersold a battu le Britannique Alec Brooke 15-13. Le jeune Suisse a battu l'Américain Samuel Imrek 15-9 sur le chemin de la médaille d'or. Imrek et l'Italien Nicolo del Contrasto ont tous deux remporté le bronze.

Le président de la Fédération saoudienne d'escrime, Ahmed Al-Sabban, et le vice-président Mohammed Bou Ali, ont remis les médailles aux vainqueurs lors de la quatrième journée de la compétition internationale qui se déroule jusqu'au 20 avril.

La compétition, qui se déroule au King Saud University Sports Arena, réunit 169 femmes et 214 hommes.ar

L'équipe saoudienne est représentée par Ahmed Hazazi, Youssef Al-Banali, Ali Al-Fuzai, Dania Al-Saeed, Yasmeen Al-Saleh et Dana Al-Saeed.

Mardi se dérouleront les compétitions d'épée pour les hommes et les femmes de moins de 20 ans.  

Abd Almonem Al-Husseini, vice-président de la Fédération internationale d'escrime, a fait l'éloge de l'organisation de l'événement. Il a également salué les efforts remarquables de tous les comités et les énormes capacités fournies par le comité d'organisation.

M. Al-Husseini a prédit un développement rapide et important de l'escrime saoudienne dans les années à venir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com

 


La Biennale des arts islamiques annonce les participants au prix Al-Musalla

La deuxième édition de la Biennale des arts islamiques se tiendra à Djeddah de janvier à mai 2025. (SPA)
La deuxième édition de la Biennale des arts islamiques se tiendra à Djeddah de janvier à mai 2025. (SPA)
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  • Le concours invite des architectes internationaux à participer à la conception de l'espace qui sera construit sur le site de la biennale.
  • Les équipes doivent chacune soumettre une proposition de conception pour l'espace de prière et de rassemblement qui soit polyvalente, durable et réponde à toutes les exigences.

RIYADH : La Fondation de la Biennale de Diriyah a annoncé dimanche les noms des participants au prix Al-Musalla de cette année, un concours international de design architectural organisé dans le cadre de la Biennale des arts islamiques.

La deuxième édition de la Biennale des arts islamiques se tiendra à Djeddah de janvier à mai 2025 et sera consacrée aux arts de la civilisation islamique, reliant son passé à son présent. 

L'édition 2025 de la Biennale des arts islamiques se déroulera dans le hall occidental des pèlerins de l'aéroport King Abdulaziz de Djeddah, mais se concentrera davantage sur l'architecture culturelle islamique. Pour sa deuxième édition, la Biennale des arts islamiques vise à lancer un nouveau prix pour la création d'un "musalla" - un petit espace de prière ou une mosquée.

Le concours invite des architectes internationaux à concourir pour la conception de cet espace, qui sera construit sur le site de la biennale. 

(Courtesy Diriyah Biennale Foundation)
(Courtesy Diriyah Biennale Foundation)

Les équipes sélectionnées pour participer sont AAU Anastas Engineering Office (Palestine), Sahel Al-Hiyari (Jordanie), East Architectural Studio (Liban et Émirats arabes unis), la société saoudienne Dabbagh Architectural Engineering et Asif Khan (Royaume-Uni). 

Ils ont tous été choisis pour participer au concours sur la base de leurs travaux antérieurs et de leur expérience et connaissance avérées dans les domaines de l'art et de l'architecture islamiques.

Les équipes doivent chacune soumettre une proposition de conception pour l'espace de prière et de rassemblement qui soit polyvalente, durable et réponde à toutes les exigences. 

Les participants doivent respecter quelques lignes directrices, notamment construire l'espace sur une surface d'au moins 50 mètres carrés.

Le lauréat du prix sera annoncé dans le courant de l'année par le comité d'évaluation de la Fondation de la Biennale de Diriyah, dont fait partie le prince Nawaf bin Ayyaf, qui en est le président.

Il a déclaré que le prix encourageait les équipes à trouver de nouvelles façons d'intégrer les techniques de construction les plus récentes dans la représentation et l'examen de modèles novateurs d'architecture tout en utilisant l'artisanat traditionnel, l'époque et le lieu.  

Il a ajouté qu'il espérait que le concours produirait un monument inoubliable, qui serait une source d'inspiration pour d'autres participants aux prochaines éditions du prix, qui célèbre la durabilité, la créativité, l'exhaustivité et l'ingéniosité en matière de conception.

La directrice générale de la Fondation de la Biennale de Diriyah, Aya Al-Bakri, a confirmé que la création d'un espace dans le cadre du concours fait appel à l'innovation, ce qui est étroitement lié à l'objectif de la fondation, qui cherche à mettre en œuvre des idées créatives dans divers domaines.

Elle a expliqué que le prix Al-Musalla est décerné en coopération avec le prix Abdul Latif Al-Fozan pour l'architecture des mosquées, qui s'intéresse aux nouvelles idées de conception des mosquées dans le monde entier et encourage les idées novatrices en matière de planification, de conception et de technique qui peuvent façonner l'identité de l'architecture des mosquées au XXIe siècle.

Le projet choisi sera présenté aux visiteurs du monde entier lors de la deuxième édition de la Biennale des arts islamiques, qui se déroulera pendant quatre mois dans la salle des pèlerins de l'Ouest à Djeddah.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com