En Tunisie, des détenus s'«évadent» grâce au cinéma

Le candidat à la présidentielle tunisienne Mohamed Ayachi Ajroudi et son épouse Josette arrivent à la cérémonie de clôture des 32e Journées cinématographiques de Carthage, à Tunis, dans la nuit du 6 au 7 novembre 2021. Le Festival du film de Carthage s’est tenu du 30 octobre au 6 novembre 2021 dans un contexte politique tendu, notamment après le coup de force du président tunisien Kais Saied, qui a suspendu sine die les travaux du Parlement. (Fethi Belaid/AFP)
Le candidat à la présidentielle tunisienne Mohamed Ayachi Ajroudi et son épouse Josette arrivent à la cérémonie de clôture des 32e Journées cinématographiques de Carthage, à Tunis, dans la nuit du 6 au 7 novembre 2021. Le Festival du film de Carthage s’est tenu du 30 octobre au 6 novembre 2021 dans un contexte politique tendu, notamment après le coup de force du président tunisien Kais Saied, qui a suspendu sine die les travaux du Parlement. (Fethi Belaid/AFP)
Short Url
Publié le Dimanche 07 novembre 2021

En Tunisie, des détenus s'«évadent» grâce au cinéma

  • Pour la septième année consécutive, des milliers de détenus ont assisté à des projections de films des JCC dans leurs prisons
  • Le Tanit d'or est allé cette année au film "Feathers" de l'Egyptien Omar El Zouhairy, déjà primé au Festival de Cannes

TUNIS : "Etre libre même pour quelque temps, il n'y pas plus beau", confie à l'AFP un détenu surnommé Nemss, autorisé à "s'évader" de sa prison tunisienne quelques jours pour filmer des séquences d'un documentaire sur le festival international de cinéma de Carthage.

Pour la première fois en Tunisie, trois détenus ont quitté leur prison, sans menottes et sous un contrôle policier discret pour réaliser ce documentaire, qui a été projeté à la clôture samedi de la 32e édition de ce prestigieux festival.

"Ici, nous avons découvert la valeur de la vie, de l'art et de la liberté", dit en voix off l'un des prisonniers dans ce documentaire.

Pendant toute la semaine, caméras au poing, les prisonniers ont interviewé des participants des Journées cinématographiques de Carthage (JCC), filmé des plans de coupe et couvert la projection d'un film devant une quarantaine d'adolescents venus des cinq centres de rééducation pour mineurs délinquants.

Le projet de documentaire a été décidé à l'initiative des JCC, de l'Organisation mondiale contre la torture OMCT et du Comité général des prisons et de la rééducation (CGPR).

- «Don pour l'audiovisuel» -

Le choix des trois détenus s'est "basé sur leur bonne assiduité mais aussi sur leur don pour l'audiovisuel", explique à l'AFP Tarek Fanni, chargé des programmes culturels et sportifs au CGPR.

Ils ont été au préalable formés dans un club pendant huit mois dans leur prison de Mahdia (centre-est).

Interrogé pendant qu'il tournait des séquences du documentaire, Nemss se dit enchanté de "quitter les murs de la prison et participer à un évènement culturel".

"Après ces moments de bonheur, je me demande comment je vais retourner en prison", confie, les yeux brillants d'enthousiasme ce jeune, qui à seulement 30 ans, a déjà passé 10 ans en prison, avec encore 5 ans de peine à purger.

Pour le moment, il est tout à ses réglages, cherchant le bon angle à filmer alors qu'il découvre pour la première fois l'imposant bâtiment ultra-moderne de la cité de la Culture, inauguré en 2018.

Même émerveillement pour "T", un autre prisonnier de 30 ans, en jeans et basket.

Cet ex-étudiant en architecture a été arrêté en novembre 2016 pour une affaire de drogue, alors qu'il sortait d'une salle de projection pendant les JCC.

"Les moments forts de ma vie sont apparemment liés aux JCC", dit-il souriant. "Cette sortie nous donne l'impression de mener une vie normale".

Pour le troisième détenu, "K", qui a passé cinq ans en prison et devrait sortir dans deux ans, cette expérience s'est transformée en projet de vie: il compte ouvrir une société de production audiovisuelle.

- «Moins stressé» -

"Depuis que je suis dans ce club, d'abord pour suivre la formation avant d'être devenu formateur, je suis moins stressé, j'ai d'autres objectifs dans ma tête, ce qui me fait sentir libre même entre les murs de la prison", confie-t-il.

La formation qu'ils ont suivie "a eu beaucoup d'effets positifs sur le comportement des détenus, et on aimerait qu'elle se généralise à tous les établissements pénitentiaires", dit à l'AFP le directeur adjoint de la prison de Mahdia, le colonel Hamdi Halila qui escortait les trois détenus à la cité de la Culture.

Cela entre dans le cadre d'un processus de "sécurité dynamique, qui permet de développer une relation positive entre les agents pénitentiaires et les détenus", souligne-t-il.

"C'est un moyen important de réinsertion qui permet aussi d'améliorer les conditions de détention", estime de son côté M. Fanni.

La Tunisie compte environ 28 unités carcérales qui héberge quelque 24.000 détenus, selon l'OMCT.

Pour la septième année consécutive, des milliers de détenus ont assisté à des projections de films des JCC dans leurs prisons. Cette année, environ 14.000 ont pu bénéficier de ce projet.

L'objectif, explique à l'AFP Gabriele Reiter, directrice de l'OMCT, est d'"offrir aux détenus un moment de détente, de les faire participer à quelque chose de vraiment agréable. Toute la Tunisie est ravie quand les JCC ont lieu, en prison aussi!"

Le Tanit d'or est allé cette année au film "Feathers" de l'Egyptien Omar El Zouhairy, déjà primé au Festival de Cannes.


Eurovision: Nemo rend son trophée 2024 pour protester contre la participation d'Israël

Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Le chanteur suisse Nemo, qui représentait la Suisse avec la chanson « The Code », célèbre sur scène avec son trophée après avoir remporté la finale du 68e Concours Eurovision de la chanson (CEC) 2024, le 11 mai 2024 à la Malmö Arena de Malmö, en Suède. (AFP)
Short Url
  • L’artiste suisse Nemo, vainqueur de l’Eurovision 2024, rend son trophée pour protester contre la participation maintenue d’Israël, dénonçant une contradiction avec les valeurs d’unité et de dignité affichées par l’UER
  • Cinq pays — Islande, Espagne, Pays-Bas, Irlande et Slovénie — ont déjà annoncé leur boycott de l’édition 2026, sur fond de critiques liées à la guerre à Gaza et d’accusations d’irrégularités de vote

GENEVE: L'artiste suisse Nemo, qui a remporté l’Eurovision 2024 en Suède, a annoncé jeudi rendre son trophée pour protester contre le maintien de la participation d'Israël dans la compétition, qui a déjà provoqué le boycott de cinq pays.

"En tant que personne et en tant qu'artiste, aujourd'hui, je ne pense plus que ce trophée ait sa place sur mon étagère", a déclaré dans une vidéo postée sur Instagram Nemo, qui s'était déjà joint aux appels réclamant l'exclusion d'Israël du plus grand événement musical télévisé en direct au monde.

"L'Eurovision prétend défendre l'unité, l'inclusion et la dignité de tous (...) Mais la participation continue d'Israël, alors que la commission d'enquête internationale indépendante (mandatée par) l'ONU a conclu à un génocide, démontre un conflit évident entre ces idéaux et les décisions prises par" l'Union européenne de Radio-Télévision (UER), a déclaré le chanteur de 26 ans.

"Il ne s'agit pas d'individus ou d'artistes. Il s'agit du fait que le concours a été utilisé à maintes reprises pour redorer l'image d'un État accusé de graves atrocités", a ajouté Nemo, devenu en 2024 le premier artiste non binaire à être sacré à l'issue d'une édition déjà marquée par une controverses sur la participation d'Israël en pleine guerre dans la bande de Gaza.

Mercredi, la télévision publique islandaise RUV a annoncé boycotter l'édition 2026 de l'Eurovision après le feu vert donné à la participation d'Israël, devenant le cinquième pays à ne pas participer au prochain concours à Vienne.

Début décembre, la majorité des membres de l'UER avaient estimé qu'il n'était pas nécessaire de voter sur la participation d'Israël avec sa télévision publique KAN.

Cette décision a déclenché instantanément les annonces de boycott des diffuseurs de l'Espagne, des Pays-Bas, de l'Irlande et de la Slovénie, sur fond de critiques de la guerre dans la bande de Gaza mais aussi d'accusations d'irrégularités dans les votes lors des précédentes éditions.

"Quand des pays entiers se retirent, il est évident que quelque chose ne va pas du tout. C'est pourquoi j'ai décidé de renvoyer ce trophée au siège de l'UER à Genève, avec gratitude et un message clair : incarnez vos valeurs", a ajouté Nemo, avant de déposer son trophée dans une boite.


Layali Diriyah réchauffe le cœur historique du Royaume

Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Layali Diriyah est organisé dans l'une des fermes du district d'Al-Murayih, transformant ce site historique en une expérience vivante et en plein air. (Photo AN/Huda Bashatah)
Short Url
  • L’événement constitue un pilier de la Diriyah Season, célébration vibrante de la culture saoudienne
  • La gastronomie y occupe une place majeure, avec un large éventail de cuisines saoudiennes et internationales

​​​​​​RIYAD : Layali Diriyah est de retour comme pièce maîtresse de la Diriyah Season de cette année, attirant les visiteurs vers un Al-Murayih transformé en une célébration en plein air de la culture, de la cuisine et de l’artisanat saoudiens.

L’événement se tient tous les jours de 17h à 2h du matin jusqu’en mars 2026. Des allées bordées de palmiers illuminées de guirlandes scintillantes instaurent une atmosphère mêlant l’héritage traditionnel najdi à la créativité saoudienne contemporaine.

Pour de nombreux visiteurs, le cadre lui-même fait partie de l’expérience. Shatha Abdulaziz, une visiteuse, a confié à Arab News : « Mon expérience a été merveilleuse et très agréable. Ce qui m’a réellement impressionnée, c’est l’atmosphère paisible, le thème traditionnel, l’organisation et les détails.

« Bien que je sois déjà venue lors des saisons précédentes, je pense qu’il y a eu une amélioration significative cette année. »

La gastronomie est un attrait majeur, avec un large choix de cuisines saoudiennes et internationales, dont des spécialités italiennes et méditerranéennes proposées par des restaurants exclusifs présents cette année.

« Ce fut une excellente expérience », a déclaré le visiteur Mohammed Fahad, ajoutant que l’attention portée aux détails était remarquable, tout comme « l’authenticité historique dans chaque recoin de Diriyah Nights ».

Il a ajouté : « Cela mêle véritablement le présent et le passé avec une touche raffinée et artistique. »

Des boutiques et stands proposent des articles en édition limitée à ceux en quête d’une expérience de shopping singulière.

Rawan Alsubaie, habituée de Diriyah mais présente à Layali Diriyah pour la première fois, a souligné le caractère exclusif des produits.

Elle a expliqué : « J’ai regardé certaines boutiques et stands et je les ai trouvés uniques, avec des produits introuvables en dehors de Diriyah Nights.

« Il y a des parfums que je n’ai trouvés nulle part ailleurs. J’ai même demandé aux commerçants s’ils avaient d’autres points de vente, mais ils m’ont dit que non, ce que je trouve remarquable.

« Je suis venue en m’attendant à découvrir quelque chose d’exceptionnel et, effectivement, l’endroit est magnifique, surtout durant la saison hivernale. C’est parfait. »

La Diriyah Season de cette année continue de mettre en valeur la richesse de l’héritage najdi tout en embrassant la créativité qui façonne l’Arabie saoudite moderne.

À travers des spectacles, des expositions et des expériences immersives, les visiteurs découvrent les traditions qui définissent Diriyah, ainsi que l'énergie qui anime son renouveau culturel.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


La durabilité à l’honneur à Médine pour la Journée mondiale des sols

Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Les sols de la région sont confrontés à des défis, notamment la salinisation due à une irrigation déséquilibrée et au changement climatique. (SPA)
Short Url
  • Médine renforce ses efforts de conservation des sols face à la salinisation et au changement climatique grâce à des programmes durables et une meilleure gestion des ressources
  • La Journée mondiale des sols rappelle l’importance de protéger le patrimoine agricole et de soutenir les objectifs environnementaux de la Vision 2030

MÉDINE : Médine s’est jointe au monde pour célébrer la Journée mondiale des sols le 5 décembre, mettant en lumière l’importance de la conservation des sols pour la sécurité alimentaire et les écosystèmes, selon l’Agence de presse saoudienne (SPA).

La journée revêt une importance particulière à Médine en raison de sa riche histoire agricole, de la diversité de ses sols — allant de l’argile au sable en passant par les formations volcaniques Harrat — et de son lien historique avec la production de dattes.

Le sol de la région fait face à plusieurs défis, notamment la salinisation due à un déséquilibre de l’irrigation et au changement climatique, ajoute la SPA.

Les autorités y répondent par des programmes de protection des sols, l’amélioration des techniques d’irrigation et la promotion de pratiques agricoles durables.

Le sol joue un rôle essentiel dans la purification de l’eau, agissant comme un filtre naturel. Avec l’arrivée de l’hiver, c’est une période opportune pour préparer les sols en vue du printemps, étendre les cultures et favoriser les récoltes, rapporte la SPA.

Le ministère de l’Environnement, de l’Eau et de l’Agriculture à Médine met en œuvre des initiatives visant à améliorer l’efficacité des ressources, renforcer la sensibilisation des agriculteurs et lutter contre la désertification. Les agriculteurs contribuent également en utilisant des fertilisants organiques et en recyclant les déchets agricoles.

La Journée mondiale des sols souligne la nécessité d’une collaboration entre les organismes gouvernementaux, les agriculteurs et les parties prenantes pour assurer la durabilité des sols, préserver le patrimoine agricole et soutenir les objectifs de développement durable de la Vision 2030.

Approuvée par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture en 2013, la Journée mondiale des sols vise à sensibiliser au rôle crucial des sols dans la santé des écosystèmes et le bien-être humain.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com