Le Maire: il faut «tempérer la logique de marché» de l'énergie en Europe

Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'Elysée, le 3 novembre 2021. (Photo, AFP)
Le ministre de l'Economie Bruno Le Maire à l'Elysée, le 3 novembre 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Lundi 08 novembre 2021

Le Maire: il faut «tempérer la logique de marché» de l'énergie en Europe

  • «Le combat que nous voulons mener est un combat pour le consommateur français et le consommateur européen»
  • «Aujourd'hui, il n'y a pas d'obligation d'offrir aux consommateurs une offre sécurisée d'électricité à un prix stable. Ca pourrait devenir une obligation de marché»

PARIS : Malgré le scepticisme d'autres Etats, la France veut toujours réformer le marché européen de l'électricité, a insisté le ministre de l'Economie Bruno Le Maire dans un entretien à l'AFP, défendant la nécessité de "tempérer la logique de marché" pour le consommateur final.

QUESTION: L'idée d'une réforme du marché de l'électricité a été fraichement accueillie par de nombreux pays européens. Pourquoi la défendez-vous?


REPONSE: "Le combat que nous voulons mener est un combat pour le consommateur français et le consommateur européen. Ils sont confrontés à une augmentation des prix de l'énergie qui pèse très lourdement sur leur budget. 

Ce sont par ailleurs des hausses qui sont appelées à durer. Je conteste particulièrement l'idée que cette augmentation du prix du gaz, et donc par ricochet du prix de l'électricité, soit une augmentation transitoire. Non, c'est une augmentation qui est durable, parce qu'il y a une demande qui est forte et parce que le carbone aura un prix de plus en plus élevé dans les années à venir. Donc il y a une nécessité à agir."

Q.: Que propose la France? 

R: "Je souhaite lundi (lors de la réunion de l'Eurogroupe) lever un certain nombre d'incompréhensions et préciser les propositions et le diagnostic que nous faisons. Je veux rassurer un certain nombre de nos partenaires européens: nous ne contestons pas que le marché de gros fonctionne bien et qu'il garantit la disponibilité de l'énergie à tout moment, pour tous les Etats membres. C'est un atout important du marché européen de l'énergie sur lequel nous ne voulons pas revenir. 

Là où il y a un problème, c'est sur le marché de détail parce que le consommateur paye trop cher, et notamment dans les pays qui ont fait le choix d'être moins dépendants des énergies fossiles. Je pense en particulier à la France, grâce au nucléaire, et à l'Espagne, qui a investi massivement dans les énergies renouvelables.

C'est ce qui fait d'ailleurs que la France n'est pas seule. Elle a le soutien de l'Espagne, de la Grèce, de la République Tchèque. J'ai eu l'occasion aussi d'en discuter avec nos partenaires italiens. Et nous allons poursuivre nos échanges avec un certain nombre de partenaires européens.

La première proposition que nous faisons c'est de mettre en place un stabilisateur automatique de prix qui permette de transférer les gains que peut faire un producteur sur le prix de l'énergie vers le fournisseur, et que le fournisseur répercute ensuite ces gains vers le consommateur, particulier ou entreprise. Quand les prix de l'énergie sont très élevés, par exemple aujourd'hui le prix du gaz est à 150 euros, et que le producteur a lui un prix de production à 50 euros, c'est le cas d'EDF, forcément il fait des profits qui sont très importants.

La deuxième proposition que nous faisons, c'est d'avoir des contrats de long terme bas carbone pour les entreprises. Cela rejoint d'ailleurs un certain nombre de propositions qui sont faites par la Commission. Ce serait un engagement de fourniture à un prix donné, sur 5 à 10 ans, sur un volume précis, mais uniquement pour des énergies non carbonées. Cela permettrait de stabiliser le prix pour les gros consommateurs et cela favoriserait évidemment les énergies décarbonnées. Ce serait donc doublement vertueux."

Q.: Et la troisième proposition?

R.: "Aujourd'hui, il n'y a pas d'obligation d'offrir aux consommateurs une offre sécurisée d'électricité à un prix stable. Ca pourrait devenir une obligation de marché. Je souhaiterais aussi que, dans ces contrats, on garantisse aux consommateurs la solidité financière des fournisseurs, car cette crise a montré qu'un certain nombre de fournisseurs n'avaient pas suffisamment les reins solides."

Q.: Ces propositions vont à contre-courant de la politique européenne de libéralisation du marché...

R.: "S'agissant du marché de détail, je pense qu'il est bon de tempérer la logique de marché par une logique de long terme, qui stabilise les prix et incite à la consommation d'énergie bas carbone. L'énergie est un bien stratégique et il n'est pas absurde que, sur un bien stratégique, les logiques de marché soient tempérées par des logiques stratégiques."

Q.: Pensez-vous qu'elles seront mieux reçues par nos partenaires européens?

R.: "Comme toujours en Europe, c'est une affaire de temps, de persuasion, de conviction, d'explication. Je suis très serein sur le combat que nous menons, tout simplement parce que c'est un combat pour le consommateur."


La présidente du Louvre déterminée à mener à bien la modernisation du musée

 La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes. (AFP)
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  • "J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui"
  • Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente

PARIS: La présidente-directrice du Louvre, musée le plus visité au monde, a assuré vendredi "avoir pris toute la mesure" des problèmes de sécurité du musée, après le vol retentissant de bijoux de la Couronne et un rapport très critique de la Cour des comptes.

"J'ai pris toute la mesure de nos problèmes de sécurité", a déclaré Laurence des Cars, en précisant que le plan de sécurisation du Louvre, ou "schéma directeur" des équipements de sûreté, rentrait "en application aujourd'hui".

Il consiste en "toute une série de travaux d'améliorations, notamment en matière de vidéosurveillance", qui constitue "un des points faibles" du musée, comme l'a rappelé la présidente, qui en avait déjà fait état lors de son audition devant la commission de la Culture du Sénat fin octobre.

"Je veux remercier la confiance qui m'est accordée" pour "porter la transformation du Louvre, qui a plus que jamais besoin de transformation, de modernisation, pour devenir pleinement un musée du XXIe siècle. Ce qu'il n'est pas aujourd'hui", a ajouté la présidente, dont la démission avait été refusée après le vol.

Laurence des Cars, en poste depuis septembre 2021, a convoqué un conseil d'administration d'urgence vendredi pour revoir la gouvernance du musée le plus visité du monde.

Le 19 octobre, des malfaiteurs avaient réussi à s'introduire au Louvre et à dérober des joyaux d'une valeur de 88 millions d'euros, qui restent introuvables. Quatre suspects ont été mis en examen et écroués.

La Cour des comptes a étrillé jeudi le grand musée parisien dans un rapport en estimant qu'il avait "privilégié des opérations visibles et attractives" au détriment de la sécurité.

Entre 2018 et 2024, le Louvre a consacré 26,7 millions d'euros à des travaux d'entretien et de mise aux normes et 105,4 millions d'euros "pour l'acquisition d'œuvres", selon le rapport.

Mais, pour Laurence des Cars, "le Louvre est un tout" dans "lequel il ne faut pas opposer les travaux aux acquisitions des oeuvres, l'accueil de tous les publics". "Nous avons assuré l'ensemble de nos missions".

 


Un jeune homme tué par arme blanche dans une rixe à Clermont-Ferrand

Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP. (AFP)
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  • A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat
  • La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière

CLERMONT-FERRAND: Un jeune homme a été tué par arme blanche lors d'une rixe dans la nuit de jeudi à vendredi à Clermont-Ferrand et l'auteur des coups est en fuite, a indiqué le procureur à l'AFP.

Une rixe est survenue entre deux groupes de personnes dans le centre de la ville en fin de soirée pour un motif encore inconnu, a expliqué Eric Serfass.

A un moment, l'un des protagonistes est parti chercher un couteau. A son retour, il a frappé au thorax un jeune homme qui n'a pas pu être ranimé par les secours, a précisé le magistrat.

La victime était âgée de 20 ans et son meurtrier s'est enfui avec l'arme du crime, selon une source policière.

Il n'y a pas eu d'autres blessés et aucune interpellation n'a encore eu lieu, selon le procureur.

Une enquête pour homicide volontaire est ouverte.


Présidentielle: Le Pen «annoncera sa décision» après son procès en appel, sans attendre la cassation

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  • Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été
  • Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi

PARIS: Candidate déclarée à la prochaine présidentielle malgré son inéligibilité, Marine Le Pen affirme qu'elle ne se présentera "évidemment pas" si sa peine est confirmée en appel et qu'elle "annoncera donc (sa) décision" dans la foulée, sans attendre une éventuelle cassation.

Le Rassemblement national sera fixé sur le nom de sa candidate (ou de son candidat) avant les prochaines vacances d'été. Tel est en tout cas l'agenda fixé par Mme Le Pen dans un entretien au mensuel conservateur Causeur, publié jeudi.

Condamnée en première instance - dans l'affaire des assistants parlementaires européens - à une peine d'inéligibilité de cinq ans avec application immédiate, la triple candidate à l'élection présidentielle admet qu'elle ne pourra "évidemment pas" se représenter une quatrième fois si cette peine devait être confirmée en appel.

"Je prendrai ma décision de me présenter ou non lors du rendu de l'arrêt de la cour d'appel", ajoute-t-elle, évacuant l'hypothèse d'un suspense prolongé en cas de pourvoi en cassation. "On ne sait pas quand une telle décision serait rendue et on ne peut pas se lancer dans une campagne présidentielle au dernier moment", explique-t-elle.

Son second procès étant programmé du 13 janvier au 12 février 2026, avec un délibéré attendu quatre mois plus tard, "j'annoncerai donc ma décision cet été", précise celle qui s'était hissée au second tour en 2017 et en 2022 face à Emmanuel Macron.

Un calendrier choisi aussi "pour ne pas hypothéquer la candidature de Jordan Bardella dans le cas où il devrait y aller", souligne-t-elle, confirmant ainsi le statut de dauphin du jeune président du parti à la flamme.