«Puisque tout passe» : Hossein Valamanesh expose pour la première fois à Paris

Exposition de l’artiste australien Hossein Valamanesh. Photo Hakima Bedouani
Exposition de l’artiste australien Hossein Valamanesh. Photo Hakima Bedouani
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Publié le Mardi 09 novembre 2021

«Puisque tout passe» : Hossein Valamanesh expose pour la première fois à Paris

Exposition de l’artiste australien Hossein Valamanesh
  • Des œuvres de l’artiste australien Hossein Valamanesh seront exposées pour la première fois en Europe à l’Institut des cultures d’islam (ICI) du 23 septembre 2021 au 13 février 2022
  • Les visiteurs découvriront des productions inspirées par les écrits de Djalâl ad-Dîn Rûmî, ce poète mystique persan du XIIIe siècle qui a profondément influencé le soufisme

PARIS: Des œuvres universelles qui évoquent l’amour, la nature et la spiritualité de l’artiste australien Hossein Valamanesh seront exposées pour la première fois en Europe à l’Institut des cultures d’islam (ICI), à Paris, du 23 septembre 2021 au 13 février 2022.

L’exposition «Puisque tout passe» présente des œuvres inspirées par les racines de ce créateur, et par sa terre d'adoption: l’Australie.

 

Exposition de l'artiste Hossein Valamanesh
D’origine iranienne, Hossein Valamanesh explore la diversité de ces thématiques en proposant des œuvres aussi intimes qu’universelles. Photo Hakima Bedouani.

D’origine iranienne, Hossein Valamanesh explore la diversité de ces thématiques en proposant des œuvres aussi intimes qu’universelles. «Fidèle à la fluidité de cette pensée, l’exposition navigue entre les époques et les inspirations, les œuvres préexistantes et celles qui sont spécialement conçues pour cet événement», précise-t-on à l’ICI.

Qui est Hossein Valamanesh?

Artiste plasticien australien, il naît à Téhéran en 1949. Il fréquente l’université d’art de Téhéran, où il suit une formation essentiellement teintée par l’histoire de l’art occidental – il sort diplômé de cette institution en 1970 –, mais pratique également la peinture miniature et la calligraphie. En 1973, Il émigre à Perth, en Australie, un peu par hasard, essentiellement guidé par sa soif de liberté́. En 1975, il s’installe à Adélaïde, au sud de l’île, et obtient un diplôme de l’école centrale d’art d’Adélaïde en 1977. Il y rencontre sa future femme, Angela Valamanesh. Il partage avec elle une forme de fascination pour la vulnérabilité́ de la nature et pour sa manifestation dans l’acte créateur.

Hossein Valamanesh expose en Australie, au Japon, aux Émirats arabes unis et en Iran. Il obtient de nombreux prix, comme celui de la Smithsonian Artist Research Fellowship (Sarf) à Washington DC, en 2014, ou celui de la commission Art & Moving Image du Festival du film d’Adélaïde, en 2015.

Avec une sélection des œuvres des années 1980 à nos jours, l’organisme propose aux visiteurs de découvrir des productions inspirées par les écrits de Djalâl ad-Dîn Rûmî, ce poète mystique persan du XIIIe siècle qui a profondément influencé le soufisme.

«Mêlant l’humour surréaliste et la sobriété de l’Arte povera [littéralement “l’art pauvre”, mouvement artistique italien, NDLR], Hossein Valamanesh conjugue librement de multiples références qui évoquent ses souvenirs d’enfance, son expérience de l’exil ou encore le profond lien spirituel qu’entretiennent les aborigènes avec leur environnement. Il les fait converger dans une prise de conscience de l’impermanence des choses et des êtres: Puisque tout passe», indique la direction de l’ICI.

 

Exposition de l'artiste Hossein Valamanesh
Hossein Valamanesh, un artiste a construit sa carrière pendant plus de quarante ans en Australie. Photo Hakima Bedouani.

Première exposition individuelle

Interrogée par Arab News en français, Stéphanie Chazalon, directrice générale de l’ICI, nous explique qu’il s’agit de la première exposition individuelle en Europe de Hossein Valamanesh, un artiste qui a construit sa carrière pendant plus de quarante ans en Australie.

 

Exposition de l'artiste Hossein Valamanesh
Hossein Valamanesh est un artiste qui respire l’optimisme. Photo Hakima Bedouani.

«Nous avons voulu montrer un parcours assez chronologique, mais également thématique. Nous nous sommes intéressés à la dimension spirituelle et poétique de son travail ainsi qu’au lien qu’il entretient avec ses racines iraniennes et à la manière dont ces éléments dialoguent avec les cultures aborigènes dans son pays d’adoption, l’Australie», nous confie-t-elle lors de notre visite.

 

Exposition de l'artiste Hossein Valamanesh
«À travers cette exposition, nous souhaitons accompagner les visiteurs afin qu’ils acquièrent des références qu’ils ne possèdent peut-être pas et qu’il est important d’avoir» Photo Hakima Bedouani.

«Cela se traduit par la dimension amoureuse qui imprègne l’ensemble de son travail et que l’on retrouve à la fois dans la partie poétique et spirituelle, pratiquement sous forme autobiographique, introspective, et dans l’autre volet de son œuvre, davantage tournée vers l’Australie.»

 

Exposition de l'artiste Hossein Valamanesh
«Les cultures n’ont pas à être enfermées dans un sens étroit. L’idée est que chacun puisse se faire sa propre opinion». Photo Hakima Bedouani.

Stéphanie Chazalon raconte que cette exposition est également née d’une rencontre avec l’artiste lors de l’un de ses passages à Paris, en 2017. «Hossein Valamanesh est un artiste qui respire l’optimisme. Il célèbre l’amour partout et, en même temps, il porte un regard sans concession sur le monde qui l’entoure, tout cela avec une grande dose d’humour», nous révèle la directrice de l’ICI.

 

Exposition de l'artiste Hossein Valamanesh
Les œuvres de Hossein Valamanesh s’inspirent de sa double culture, de sa double identité. Photos Hakima Bedouani.

«À travers cette exposition, nous souhaitons accompagner les visiteurs afin qu’ils acquièrent des références qu’ils ne possèdent peut-être pas et qu’il est important d’avoir», poursuit-elle.

Double identité

Elle précise par ailleurs que les œuvres de Hossein Valamanesh s’inspirent de sa double culture, de sa double identité, mais qu’elles sont aussi liées à l’exil, à la poésie et à la spiritualité, avec des références très fortes au soufisme et aux derviche tourneurs.

Elle ajoute que cet artiste qui a développé un rapport fascinant à la nature a calligraphié sous les formes les plus étonnantes des œuvres textuelles. Il effectue ainsi des moulages sur des branches pour en faire des lettres calligraphiées, ou des bronzes.

«C’est notre rôle en tant qu’institut que d’apporter un soutien à la création et aux artistes, de montrer des œuvres qu’on n’a pas l’habitude de voir à Paris», explique-t-elle, précisant que, «pour chaque exposition, l’institut présente de nouvelles œuvres de manière à faire vivre cette création dans sa diversité et sa complexité», indique-t-elle encore.

 

Exposition de l'artiste Hossein Valamanesh
À l’occasion d’une soirée-événement, la poésie de de Djalâl ad-Dîn Rûmî entre en résonance avec les œuvres de Hossein Valamanesh. Photo Hakima Bedouani.

«Les cultures n’ont pas à être enfermées dans un sens étroit. L’idée est que chacun puisse se faire sa propre opinion».

L’exposition s’accompagne d’une programmation pluridisciplinaire qui mêle arts de la scène, tables rondes et films. Dans ce voyage mystique, le jazz se mélange aux rythmes afro-iraniens. Un cérémonial Ahl-e Haqq, typique du Kurdistan irakien, est célébré par l’ensemble Razbar. À l’occasion d’une soirée-événement, la poésie de de Djalâl ad-Dîn Rûmî entre en résonance avec les œuvres de Hossein Valamanesh.

La représentation de la culture persane et l’évolution géopolitique de l’Iran contemporain seront également abordées; des films qui évoquent la situation des aborigènes d’Australie seront projetés.

En outre, le jeune public n’est pas oublié: des spectacles lui sont réservés, ainsi que des ciné-goûters et un atelier de réalisation d’une derviche toupie.

À propos de l’ICI

L’Institut des cultures d’islam est un établissement artistique de la Ville de Paris dont la mission est de montrer la diversité et le dynamisme de la création contemporaine dans le monde, en lien avec les cultures et civilisations d’islam. Il propose des expositions, des concerts, des conférences, des projections-débats ainsi que des ateliers.

De l’Afrique à l’Asie en passant par l’Europe et le Moyen-Orient, les cultures d’islam sont multiples et inspirent les artistes, quelles que soient leurs origines, leurs attaches, leurs croyances ou leur nationalité́.


Le Louvre: une exposition inédite met en lumière la grandeur des Mamlouks

Quelque 260 chefs-d’œuvre, répartis sur cinq sections thématiques dans le Hall Napoléon, retracent deux siècles du règne de cette dynastie, engagée dans le mécénat de l’art, la littérature et les sciences.  (AFP)
Quelque 260 chefs-d’œuvre, répartis sur cinq sections thématiques dans le Hall Napoléon, retracent deux siècles du règne de cette dynastie, engagée dans le mécénat de l’art, la littérature et les sciences. (AFP)
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  • Ce sultanat embrasse un vaste territoire qui comprend l’Égypte, le Bilad al-Sham (Syrie, Liban, Israël/Palestine, Jordanie), une partie de l’est de l’Anatolie et le hijjaz en Arabie où sont situées La Mecque et Médine
  • Mais son histoire ne saurait se limiter à ses conquêtes et faits d’armes, car sa culture tout aussi complexe et sa société participent d’une époque médiévale méconnue et singulièrement mouvante

PARIS: Du 30 avril au 28 juillet, le musée du Louvre lève pour la première fois le voile sur une dynastie méconnue en France à travers une exposition inédite consacrée aux Mamelouks.

Quelque 260 chefs-d’œuvre, répartis sur cinq sections thématiques dans le Hall Napoléon, retracent deux siècles du règne de cette dynastie, engagée dans le mécénat de l’art, la littérature et les sciences.

Esclaves militaires d’origine majoritairement turque puis caucasienne, les Mamelouks ont construit leur légende sur leur puissance guerrière. 

De 1250 à 1517, le sultanat mamelouk a vaincu les derniers bastions des croisés, combattu et repoussé la menace des Mongols, survécu aux invasions de Tamerlan et maintenu à distance ses menaçants voisins turkmènes et ottomans avant de succomber à l’expansionnisme de ces derniers.

Ce sultanat embrasse un vaste territoire qui comprend l’Égypte, le Bilad al-Sham (Syrie, Liban, Israël/Palestine, Jordanie), une partie de l’est de l’Anatolie et le hijjaz en Arabie où sont situées La Mecque et Médine.

Mais son histoire ne saurait se limiter à ses conquêtes et faits d’armes, car sa culture tout aussi complexe et sa société participent d’une époque médiévale méconnue et singulièrement mouvante.

 Une société plurielle où les femmes comme les minorités chrétiennes et juives ont une place, une sorte d’épicentre où convergent l’Europe, l’Afrique et l’Asie et au sein duquel les personnes et les idées circulent au même titre que les marchandises et les répertoires artistiques.

C’est cette diversité et cette richesse que retrace le parcours de l’exposition, répartie en cinq sections, elle plonge le visiteur dans plusieurs espaces d’immersion, détaille l’identité mamelouk, leurs cultures, ainsi que leur ouverture et leurs échanges avec le monde environnant.

La première section met en lumière le tempérament des sultanats Mamelouks, bâtisseurs et mécènes, engagés entre eux dans une compétition de chantiers de construction, dont les vestiges ont marqué la ville du Caire, haut lieu de leur pouvoir.

Cette section propose un dispositif immersif réalisé à partir de photographies du complexe funéraire du sultan Qalawun, dont le règne est considéré comme l’âge d’or du règne Mamelouks.

Elle se compose, d’un hôpital, d’une « madrasa » et du mausolée du souverain, lequel est considéré comme l’un des édifices les plus somptueux du Caire médiéval, avec des murs couverts de panneaux de mosaïque et un sol incrusté de marbre.

 Une grande place est consacrée aux Mamelouks en tant que protecteurs des lieux saints, un prestige qui leur permet de se présenter comme les défenseurs de la foi, et leur confère la charge d’assurer le bon déroulement du pèlerinage.

 Ainsi, ils en profitent pour réaliser des travaux d’embellissement de la Mecque, et Médine, les deux villes saintes.

Une des pièces phare de cette section est une clé de la Ka’aba gravée au nom du sultan Farah destinée à ouvrir l’unique porte du lieu saint.

Cette clé, conservée par le Louvre, est recouverte de transcriptions coraniques en langues arabes, elle constitue un objet hautement symbolique qui désigne les Mamelouks comme les plus légitimes souverains musulmans de l’époque.

La société Mamelouks diverse, arabophone et largement islamisée est également mise en valeur par la présentation de vestiges, de l’importante communauté chrétienne ainsi que des petites communautés juives.

Leur culture, militaire et religieuse entièrement tournée au service de l’empire est éclairée dans l’une des sections, à travers des armures militaires finement tissées et incrustées d’inscriptions d’or, de lampes en verre soufflé émaillées et dorées, de pupitres marquetés d’ivoire et un Coran monumental de la moitié du 14ème siècle manuscrit en encre, pigments et or.

Les Mamelouks sont par ailleurs au cœur des échanges entre orient et occident, la position stratégique de leur sultanat dans le commerce des épices et leur domination sur les lieux saints du Hijaz et de la Palestine leur permet de jouer un rôle de pivot au croisement de nombreux itinéraires marchands, diplomatiques et spirituels.

C’est ainsi que dès la fin du 13ème les Mamelouks et les Européens signent des accords de commerce, instaurant des échanges fructueux et durables révélés dans la quatrième section de l’exposition.

La grande vitalité du sultanat, sa frénésie constructrice et l’intensité de ses échanges contribuent à l’essor d’un art florissant est luxueux dévoilé dans la dernière section, où se côtoient des boiseries sculptées égyptiennes, des objets en métal cuivré et argenté de Syrie, des pièces d’artisanat du Mossoul en Irak, sans oublier les manuscrits et les textiles finement brodés.

Par leur énergie, les Mamelouks, des esclaves étrangers à la terre d’Égypte, arrachés à leurs familles et formés dans les casernes, ont façonné l’un des âges d’or les plus brillants de l’histoire islamique.

Dans leur société singulière, diversité et mobilité étaient érigés en véritables règles de vie. 

 


Le matcha pour tous : un thé vert devenu tendance en Arabie saoudite

Autrefois cantonné au thé de cérémonie au Japon, le matcha gagne aujourd'hui en popularité en Arabie saoudite. (AN Photo Waad Hussain)
Autrefois cantonné au thé de cérémonie au Japon, le matcha gagne aujourd'hui en popularité en Arabie saoudite. (AN Photo Waad Hussain)
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  • L'essor du thé japonais dans le Royaume est un changement culturel, une tasse verte à la fois

RIYAD — Longtemps réservé aux cérémonies traditionnelles au Japon, le matcha trouve aujourd’hui sa place dans le quotidien des Saoudiens. Cette popularité croissante s’explique par l’intérêt grandissant pour les tendances bien-être, l’évolution des tendances gustatives et l’essor d’un mode de vie plus conscient.

Les données confirment cette tendance. Selon un récent rapport d'IMARC Group, le marché saoudien du thé vert, qui comprend le matcha, était évalué à 140,14 millions de dollars et devrait atteindre 229,24 millions de dollars d'ici à 2033.

Les importations de thé vert conditionné ont presque doublé en valeur entre 2020 et 2023, ce qui suggère un appétit croissant pour les boissons haut de gamme axées sur la santé.

Cette demande croissante se reflète dans les menus des cafés et sur les réseaux sociaux du Royaume. Les Matcha lattes, autrefois réservés aux cafés spécialisés, sont désormais présents dans les cafés branchés et dans les cuisines des particuliers.

Qu'il soit servi glacé dans des tasses en verre élégantes ou fouetté à la maison avec du lait d'avoine, le matcha est plus qu'une boisson. C'est un état d'esprit, une déclaration personnelle et, pour beaucoup, une façon plus saine de commencer la journée.

À Dammam, Sara Anas, 19 ans, se souvient de sa première dégustation de matcha en 2019. "Mon père aime découvrir de nouvelles saveurs. Le goût n'était pas très bon au début, mais lorsque le matcha est devenu populaire en 2021, j'ai eu envie de le goûter à nouveau dans les cafés locaux," a-t-elle lancé.

Aujourd'hui, elle en boit presque tous les jours. "Cela peut paraître bizarre, mais je n'ai pas l'impression que c'est lourd pour mon corps comme le café. Je me sens plus à l’aise et j'ai plus d'énergie."

Anas fait partie d'un groupe démographique en pleine expansion. À Riyad, Amal Al-Mutairi, 26 ans, commence son jour par un matcha. "Je le préfère glacé avec du lait vanillé pour que le goût soit plus doux et plus léger", a-t-elle affirmé.

Pour elle, l'attrait du matcha a commencé par la lecture de ses bienfaits. "Le matcha me donne de l'énergie calme sans la nervosité ou l'effondrement que je ressens habituellement après avoir bu du café. Il m'aide également à me concentrer plus longtemps."

Cette énergie calme et concentrée - souvent décrite comme une expérience de caféine "plus propre" - a rendu le matcha particulièrement populaire auprès des étudiants et des professionnels.

Pour Anas, il s'agit d'un élément essentiel du campus. "C'est indispensable avant les cours ! Il me donne l'énergie nécessaire pour continuer ma journée à l'université", a-t-elle déclaré.

Mais le matcha est plus que fonctionnel. Il est devenu un mode de vie, adopté à la fois pour ses vertus de bien-être et pour son charme visuel.

À l'échelle mondiale, l'essor du matcha s'inscrit dans le cadre d'un boom plus large du bien-être. La production japonaise de matcha a augmenté de 185% entre 2010 et 2023, et la demande est aujourd'hui si forte que les fournisseurs annoncent des pénuries. Les principaux producteurs japonais ont commencé à limiter les exportations pour répondre aux besoins nationaux.

L'attrait du matcha pour la santé n'est pas qu'un effet d'annonce. Riche en antioxydants - en particulier un composé appelé EGCG - des études suggèrent qu'il peut réduire l'inflammation, soutenir la santé cardiovasculaire et aider les fonctions cognitives.

Une récente étude saoudienne a également révélé que plus de la moitié des participants pensaient que le matcha pouvait contribuer à la gestion du poids et à l'équilibre de la glycémie.

Les experts soulignent toutefois que la modération est de mise. Une consommation excessive de matcha peut interférer avec l'absorption du fer et n'est pas recommandée pour tout le monde.

Le rituel de la préparation du matcha, en particulier pour ceux qui le fabriquent eux-mêmes, fait désormais partie d'une évolution plus large vers un mode de vie lent et intentionnel, auquel de nombreux jeunes Saoudiens adhèrent.

Ce rituel est profondément personnel pour Leen al-Zamil, 27 ans, qui a fait du matcha une curiosité et un plaisir quotidien. "J'étais curieuse au début et honnêtement, je détestais ça, mais je pense que c'est parce que c'était chaud. Je l'ai préféré froid avec du sirop de vanille et du lait d'avoine. Je ne peux certainement pas le boire seul", a-t-elle révélé. 

Aujourd'hui, elle ne peut pas passer une journée sans en boire. "Parfois, elle en boit deux fois ou plus. "J'aime sa couleur... J'apprécie chaque étape de sa préparation et son goût est si bon. Il me rend de bonne humeur."

Mme al-Zamil n'est pas la seule à considérer le matcha comme plus qu'une simple boisson.

Pour Mona Abdullah, 28 ans, le matcha est bien plus qu’une boisson : c’est un remède. "En tant que personne atteinte du syndrome du côlon irritable, le café me cause souvent des inconforts prolongés. Le matcha, lui, m’apporte une énergie stable sans effets secondaires. J’ai arrêté le café depuis trois mois, et je suis convaincue que le matcha est une meilleure source de caféine que le café noir", a-t-elle confié.

Le syndrome du côlon irritable est une affection digestive courante. De nombreuses personnes atteintes du syndrome de l'intestin irritable trouvent que le café, avec son acidité et sa forte teneur en caféine, peut déclencher des malaises, ce qui fait que des alternatives plus douces comme le matcha sont préférées.

Mme Abdullah en consomme deux fois par jour, glacé et sans arômes ajoutés. "C’est ma santé, dit-elle, qui m’a poussée à changer."

Mais l'attrait du matcha ne se limite pas à la santé : il s'agit aussi d'une question d'esthétique et de culture. "Je pense que c'est un mélange de tout", dit al-Mutairi. "Les bienfaits pour la santé, le goût et, oui, l'esthétique".

Anas a fait écho à cette idée, notant que les motivations varient d'une personne à l'autre. "Pour moi, c'est pour ses bienfaits sur la santé et pour son goût. En général, on n'obtient pas une boisson saine avec un bon goût. Mais je pense qu'il y a beaucoup de gens qui le boivent juste pour l'esthétique. On les voit ajouter des centaines de sirops juste pour dire qu'ils boivent du matcha", a-t-elle expliqué. 

Ce mélange de bien-être et d'image - une santé sérieuse associée à une image de marque ludique - a alimenté la montée en puissance du matcha sur les médias sociaux. Avec sa teinte vert vif, son emballage minimaliste et ses fréquentes apparitions dans les selfies de cafés, le matcha est devenu la boisson du mouvement "soft life", qui privilégie la paix, l'équilibre et le plaisir.

"C'est sans aucun doute l'ambiance et le goût", a indiqué al-Zamil.

Dans un pays où la culture du café est profondément enracinée, le matcha ne vient pas remplacer la tradition, mais proposer une alternative : un mélange de saveur, de style de vie et de sens personnel, une tasse vert vif à la fois.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Francophonie : « Porteurs d’espoir », un film canadien dédié à l’environnement

Porteurs d’espoir, un film canadien dédié à l’environnement. (Photo de Elkelawy)
Porteurs d’espoir, un film canadien dédié à l’environnement. (Photo de Elkelawy)
Jean-Philippe Linteau, l’ambassadeur du Canada lors de la projection du film Porteurs d'espoir (Photo de Elkelawy)
Jean-Philippe Linteau, l’ambassadeur du Canada lors de la projection du film Porteurs d'espoir (Photo de Elkelawy)
Jean-Philippe Linteau, l’ambassadeur du Canada lors de la projection du film Porteurs d'espoir (Photo de Elkelawy)
Jean-Philippe Linteau, l’ambassadeur du Canada lors de la projection du film Porteurs d'espoir (Photo de Elkelawy)
Jean-Philippe Linteau, l’ambassadeur du Canada lors de la projection du film Porteurs d'espoir (Photo de Elkelawy)
Jean-Philippe Linteau, l’ambassadeur du Canada lors de la projection du film Porteurs d'espoir (Photo de Elkelawy)
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  • Jean-Philippe Linteau, l’ambassadeur du Canada en Arabie saoudite a déclaré à Arab News : " Nous, les Canadiens, nous nous engageons fortement pour la promotion du français et de la culture francophone.
  • Le film déroule dans une classe dynamique où un professeur passionné tente d'éveiller la conscience écologique de ses élèves à travers des discussions animées

RIYAD : Dans le cadre de la Semaine du film francophone, et en partenariat avec les ambassades francophones, l’ambassade du Canada a organisé, le 6 mai, la projection Les Porteurs d'espoir, un film documentaire abordant de manière inspirante les questions environnementales à travers le prisme de la vie scolaire.

« La francophonie est très importante pour le Canada », a déclaré Jean-Philippe Linteau, l’ambassadeur du Canada en Arabie saoudite à Arab News. « Le Canada est un pays fièrement bilingue, 22 % de la population a le français comme langue maternelle et des millions de personnes l’utilisent comme seconde langue. Nous, les Canadiens, nous nous engageons fortement pour la promotion du français et de la culture francophone.» a-til ajouté

« La francophonie internationale se caractérise par sa diversité. Il y a des pays en Europe, en Amérique, en Afrique et même en Asie qui utilisent le français. La diversité est donc le mot clé pour expliquer ce qu'est le Canada. Notre objectif est de présenter cette diversité francophone en Arabie saoudite. » a affirmé l'ambassadeur canadien.

Les Porteurs d’espoir est un long métrage, documentaire, qui cherche à démontrer que l’avenir du monde se joue peut-être dans une école primaire du Québec. Le film se déroule dans une classe dynamique où un professeur passionné tente d'éveiller la conscience écologique de ses élèves à travers des discussions animées pour les encourager à mener des recherches sur divers problèmes environnementaux qui les touchent directement. 

Porteurs d’espoir, un film canadien dédié à l’environnement. (Photo de Elkelawy)
Porteurs d’espoir, un film canadien dédié à l’environnement. (Photo de Elkelawy)

L’enseignant met à l’épreuve une nouvelle méthode pédagogique basée essentiellement sur la recherche et l’action, qui vise à préparer les élèves de 6(e) à relever les défis environnementaux en leur apprenant à cerner et à régler un problème se posant dans leur milieu immédiat.

Les élèves explorent l'impact du vandalisme sur leur cadre de vie et comprennent que les actes de dégradation, tels que les graffitis sur les arbres ou les détritus dans les parcs, portent atteinte à la beauté de la nature et à la biodiversité.

Ces adolescents ont également abordé la question des terrains boisés, menacés par l'urbanisation et l'exploitation. Les élèves deviennent ainsi des défenseurs de la nature. Ils organisent des sorties fréquentes pour interroger les habitants, récolter des informations et des témoignages, contacter les autorités et poser des questions pertinentes, à la recherche de solutions efficaces pour parer à ces problèmes.    

Porteurs d’espoir, un film canadien dédié à l’environnement. (Photo de Elkelawy)
Porteurs d’espoir, un film canadien dédié à l’environnement. (Photo de Elkelawy)

Ce film, à la fois éducatif et engagé, aborde des problématiques environnementales importantes et inspire les jeunes à devenir des acteurs du changement, captant ainsi l'attention des spectateurs sur la nécessité d'agir pour préserver notre planète.

Katy Spurell, responsable de l'art et des programmes à AIMES Riyad, a confié à Arab News : « Chez AIMES, il s'agit essentiellement de réunir une communauté dans une situation beaucoup moins formelle. Nous voulons que les gens puissent se rassembler autour de la culture. Nous organisons un grand nombre d'événements différents. Le cinéma en fait partie. L'une des choses les plus intéressantes que nous ayons pu faire ici, à AIMES, est d'encourager la scène artistique saoudienne à se manifester et à disposer d'une plateforme où elle peut se produire. »