Immigration: Montebourg rétropédale pour sauver sa campagne

L'ancien ministre de l'Economie sous la présidence de François Hollande a peut-être voulu faire un «coup», dimanche, lui qui n'atteint pas les 4% des intentions de vote dans la plupart des sondages, au sein d'une gauche éclatée en sept candidatures. (AFP)
L'ancien ministre de l'Economie sous la présidence de François Hollande a peut-être voulu faire un «coup», dimanche, lui qui n'atteint pas les 4% des intentions de vote dans la plupart des sondages, au sein d'une gauche éclatée en sept candidatures. (AFP)
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Publié le Mercredi 10 novembre 2021

Immigration: Montebourg rétropédale pour sauver sa campagne

  • Son concurrent Insoumis Jean-Luc Mélenchon a brocardé une «mesure d'une cruauté totale» et «injuste parce qu'elle frappe des gens qui n'y sont pour rien»
  • Le candidat a juré qu'il avait «voulu viser les Etats» et non «ces familles qui travaillent dur, envoient de l'argent dans leurs familles de l'autre côté de la Méditerranée»

PARIS: Arnaud Montebourg peut-il s'en remettre? Alors que certains à gauche s'interrogent sur le maintien de sa candidature à la présidentielle après ses propos sur l'immigration, qu'il a regrettés, les lieutenants de l'ex-socialiste lui conservent pour l'instant leur confiance.


L'ancien ministre de l'Economie sous la présidence de François Hollande a peut-être voulu faire un "coup", dimanche, lui qui n'atteint pas les 4% des intentions de vote dans la plupart des sondages, au sein d'une gauche éclatée en sept candidatures.


Mais l'opération a mal tourné: il a provoqué un tollé à gauche avec sa proposition, dans le grand jury LCI/RTL/Le Figaro, de bloquer "tous les transferts" d'argent des immigrés, "11 milliards qui passent par Western Union", pour faire pression sur les pays qui refusent de reprendre leurs ressortissants expulsés de France.


Son concurrent Insoumis Jean-Luc Mélenchon a brocardé une "mesure d'une cruauté totale" et "injuste parce qu'elle frappe des gens qui n'y sont pour rien", tandis que le patron du Parti socialiste Olivier Faure a reproché à son ancien camarade de "reprendre cette vieille proposition de l'extrême droite".


Pire pour le candidat de la "remontada": plusieurs soutiens ont publiquement pris leur distance. Les Jeunes pour Montebourg ont publié un communiqué expliquant leur retrait de sa campagne: cette proposition, "injuste et inhumaine", "heurte fondamentalement nos valeurs et les raisons de notre engagement", ont-il expliqué.


Arnaud Montebourg a donc dû formuler un "mea culpa" sur LCP lundi soir. "J'ai ressenti beaucoup d'émoi, beaucoup d'émotion, chez mes propres amis, dans ma famille, certains pratiquent ce soutien, cette entraide par-delà les frontières. (...) Je me suis fait engueuler par des gens que j'aime. J'ai compris que je m'étais mal exprimé", a-t-il indiqué.


Le candidat a juré qu'il avait "voulu viser les Etats" et non "ces familles qui travaillent dur, envoient de l'argent dans leurs familles de l'autre côté de la Méditerranée".

Migrants: «La France est dans une maltraitance d'Etat»

"La France est dans une maltraitance d’État" envers les migrants sur son sol, a fustigé dans un entretien avec l'AFP le député Sébastien Nadot, président de la commission d'enquête parlementaire (CEP) sur les migrations dont le rapport est présenté mercredi à l'Assemblée nationale.


Pendant six mois, le député Libertés et Territoires (LT), dont le groupe est à l'initiative de cette commission, a auditionné avec la rapporteure Sonia Krimi des dizaines de membres de l'administration, responsables associatifs, immigrés et autres chercheurs, et s'est rendu sur le terrain, en France et à l'étranger, pour baliser très largement les enjeux des conditions de vie et de l'accès aux droits des exilés.


Il en a tiré un "constat alarmant et dramatique": "La France est dans une maltraitance d’État et un ostracisme envers ces personnes".


De la Méditerranée à la Manche, en passant par la frontière franco-italienne et les campements en périphérie de Paris, les droits de ces personnes sont sciemment bafoués par les autorités, estime le député de la Haute-Garonne.


"C'est aux frontières que les dysfonctionnements sont les plus visibles, les plus exacerbés. A Calais, on a l'impression que c'est une battue de sangliers, quand on va évacuer les campements", déplore-t-il, en pleine grève de la faim de militants associatifs dans la ville-frontière avec le Royaume-Uni pour dénoncer la subsistance "inhumaine" des migrants.

«Sursaut des consciences»
"Mais en réalité, il y a un effet systémique, c'est partout sur le territoire", juge Sébastien Nadot, qui reçoit à l'Assemblée nationale dans son bureau faisant face à celui de Marine Le Pen.


Dans les "préfectures, les administrations, on oublie qu'il y a des droits, des lois, une constitution: dans notre pays, on a le droit d'être hébergé, soigné, qu'on ait un titre de séjour ou pas", souligne cet ancien LREM.


"La France a perdu sa carte d'identité. On se vante d'être le pays des droits de l'Homme, mais aujourd'hui, ça ne se concrétise plus vis-à-vis des étrangers", estime-t-il, appelant à "un sursaut des consciences".


S'il a présidé la commission au nom du groupe composite LT, le rapport soumis au vote à l'Assemblée, mercredi, a été rédigé par la rapporteure LREM.


Quelles que soient les préconisations retenues par la majorité, le travail de la commission aura permis de démonter certaines théories prônées notamment par l'extrême droite, à cinq mois de la présidentielle, se félicite Sébastien Nadot.


"La théorie de l'appel d'air, qui veut que si on accueille trop bien les gens en France ça va générer des flux migratoires, ça ne tient pas la route quand on regarde les motivations de ceux qui partent", détaille le député, qui s'est rendu ces derniers mois sur l'île italienne de Lampedusa ou encore en Irak.


"Quand on va dans un camp de réfugiés syriens au Kurdistan, pensez-vous que les gens s'interrogent sur la qualité des centres d'hébergements en France ? Ils sont à des années-lumière de ça!"

«Grand remplacement» vs intégration 
"On n'accueille pas toute la misère du monde et toute la misère du monde ne veut pas venir en France. Les migrations vers la France, à l'échelle des déplacements, ça ne représente rien", poursuit-il. "Donc il n'y a pas un flot (de personnes) qui va faire basculer le pays vers un grand remplacement. Concrètement, cette réalité n'existe pas."


A l'inverse, ce semestre de travaux a fourni "la preuve que quand on veut travailler à un accueil et une intégration dignes de ce nom, on finit par avoir des gens qui défendent mieux que nous notre pays, peuvent apprendre le français très rapidement".


La commission, assure-t-il, a fait la démonstration que la société française a besoin de la main-d'œuvre étrangère, mais "avec des titres de séjour".


D'autant que "l'emploi de personnes migrantes ne prend en rien le travail des Français", insiste Sébastien Nadot, travaux et auditions d'économistes à l'appui.


Cette intégration par le travail, "c'est le fin mot de l'histoire", dit le député, qui attend des candidats à la présidentielle qu'ils tirent de cette commission des "engagements" pour leurs campagnes. 


Un, en particulier, qu'il estime être la clé pour une amélioration globale de la situation: "Il faut augmenter les voies légales de migrations".

«Grosse bêtise»

Difficile d'évaluer pour l'heure l'ampleur des dégâts dans la campagne du candidat Montebourg, aux moyens et à la dynamique faibles. La cheffe des députés socialistes Valérie Rabault a estimé mardi qu'il devait "en tirer les conséquences sur les suites à donner à sa campagne", en clair retirer sa candidature.


Mais plusieurs lieutenants contactés par l'AFP ont affirmé vouloir continuer l'aventure, tout en reconnaissant la légitimité de la polémique. "C'était une erreur extrêmement grossière", souffle le sénateur PS Mickaël Vallet, qui dit "avoir fait partie de ceux qui l'ont engueulé".


Selon lui, le candidat n'a prévenu personne avant de faire sa proposition, qui n'est pas non plus "improvisée". Le visuel la reprenant, posté dans la foulée sur les réseaux sociaux par la campagne du candidat, ne suggère en effet pas une improvisation. Mickaël Vallet se réjouit cependant du repentir de son champion, qui lui paraît suffisant pour continuer la campagne.


La sénatrice et ancienne ministre Laurence Rossignol relate que les huit sénateurs pro-Montebourg se sont réunis mardi après-midi: "On a essayé de déterminer comment il en était arrivé à dire un truc pareil et quel en était l'impact". Selon elle, ses équipes "ont été meurtries, lui-même a été meurtri", mais "notre conclusion a été que notre soutien ne se dissolvait pas dans cette grosse bêtise".


Du côté des anciens cadres de La France insoumise, qui ont été séduits par la dimension souverainiste d'Arnaud Montebourg, on affirme renouveler également sa confiance. "La mauvaise gestion de cette mesure n'est pas suffisante pour me faire déguerpir", confie ainsi Sacha Mokritzky, qui accompagnait encore récemment Arnaud Montebourg à Châteaudun.


"C'est normal que ça ait choqué parce que ça donnait l'impression qu'il voulait s'en prendre aux plus faibles", commente pour sa part François Cocq, ancien porte-parole de Jean-Luc Mélenchon et l'une des "prises" de l'entrepreneur-apiculteur.


Mais selon lui, M. Montebourg a le mérite de vouloir "lever des lièvres" en géopolitique, quitte à être "imprécis". Comme par exemple lorsqu'il a dénoncé à tort la fabrication en Chine des pulls de l'armée française, en fait sous-traités en partie au Maghreb, autre couac d'une semaine décidément compliquée pour le candidat.


Paris : les envoyés spéciaux américain, saoudien et français réaffirment leur soutien aux forces armées libanaises

Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). (AFP)
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  • Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises
  • Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite

PARIS: Paris a accueilli, le 18 décembre, une réunion de haut niveau consacrée au Liban, réunissant les envoyés spéciaux des États-Unis, de l’Arabie saoudite et de la France avec le commandant des Forces armées libanaises (FAL). Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des efforts internationaux visant à soutenir la stabilité du Liban et le renforcement de ses institutions sécuritaires.

Au cours de la réunion, le général Haykal a présenté aux trois envoyés l’état d’avancement de la mise en œuvre du plan « Bouclier de la Nation », une initiative destinée à renforcer les capacités opérationnelles des Forces armées libanaises et à consolider la sécurité nationale.

Les envoyés spéciaux ont unanimement exprimé leur soutien aux Forces armées libanaises, saluant leur engagement et les sacrifices consentis dans un contexte sécuritaire et économique particulièrement difficile. Ils ont réaffirmé l’importance du rôle central de l’armée libanaise dans la préservation de la stabilité du pays.

Dans le prolongement de la cessation des hostilités entrée en vigueur le 26 novembre 2024 et en appui au plan « Bouclier de la Nation », les participants ont convenu de la création d’un groupe de travail tripartite. Celui-ci sera chargé de préparer une conférence internationale de soutien aux Forces armées libanaises et aux Forces de sécurité intérieure, prévue pour février 2026.

Cette initiative vise à mobiliser un appui politique, financier et opérationnel accru en faveur des institutions sécuritaires libanaises, considérées par la communauté internationale comme un pilier essentiel de la stabilité du Liban et de la sécurité régionale.


L’ambassadeur d’Arabie saoudite en France célèbre la journée internationale de solidarité

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international. (Photo Arlette Khouri)
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  • Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité
  • À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily

PARIS: Célébrée chaque année le 20 décembre, la Journée internationale de la solidarité humaine rappelle une évidence, mise à l’épreuve par les crises contemporaines et pourtant toute simple : l’humanité partage un destin commun.

Instituée par l’Assemblée générale des Nations unies en 2006, cette journée vise à promouvoir l’unité dans la diversité, à sensibiliser l’opinion publique à l’importance de la solidarité et à encourager des actions concrètes en faveur de la lutte contre la pauvreté et des Objectifs de développement durable.

Dans la Déclaration du Millénaire adoptée en 2000, la solidarité est d’ailleurs consacrée comme l’une des valeurs fondamentales devant structurer les relations internationales au XXIᵉ siècle, aux côtés de la liberté, de l’égalité et de la justice sociale.

C’est dans ce cadre que l’ONU a mis en place le Fonds de solidarité mondial, destiné à soutenir les populations les plus vulnérables et à lutter contre l’extrême pauvreté.

La Journée internationale de la solidarité humaine sert donc de rappel annuel du fait que les engagements pris lors des grandes conférences internationales ne doivent pas rester de simples déclarations d’intention, mais se traduire par des politiques et des initiatives tangibles.

Une solidarité au cœur de l’action internationale

À Paris, cette journée a été marquée par une réception organisée à la résidence de l’ambassadeur d’Arabie saoudite en France, Fahd Al Ruwaily.

Devant un parterre de diplomates, de responsables religieux et de parlementaires, l’ambassadeur a souligné la portée universelle de cette date symbolique : « C’est une journée qui nous rappelle que notre humanité est partagée et que notre avenir est commun », a-t-il déclaré, inscrivant son propos dans un contexte international marqué par les conflits, les crises humanitaires et les inégalités croissantes.

Selon Fahd Al Ruwaily, la solidarité humaine et le dialogue constituent des piliers centraux de l’action du Royaume, tant sur le plan national qu’international.

Ces valeurs, a-t-il insisté, sont profondément enracinées dans la culture saoudienne, les principes de l’islam et la Vision 2030, feuille de route stratégique qui guide la transformation du pays.

Engagement humanitaire et dialogue interculturel

Sur le terrain humanitaire, l’Arabie saoudite déploie une aide « sans distinction d’origine ou de religion », notamment à travers le Centre Roi Salmane pour l’aide humanitaire et le secours, qui intervient dans de nombreux pays en fournissant une assistance alimentaire, des soins médicaux, une aide à l’éducation et des secours d’urgence lors de crises majeures.

À cet engagement s’ajoute l’action du Fonds saoudien pour le développement, qui finance plus de 700 projets dans 93 pays, contribuant au développement des infrastructures, de la santé et de l’éducation.

Le secteur privé et les fondations caritatives jouent également un rôle important, à l’image de la Fondation caritative du prince Sultan, active en Arabie saoudite, en France et dans de nombreux pays, notamment à travers un partenariat durable avec l’UNESCO.

Sur le plan du dialogue interculturel et interreligieux, l’ambassadeur a salué le rôle de la Ligue mondiale islamique, reconnue comme membre observateur du Conseil économique et social de l’ONU.

Depuis La Mecque, cette organisation œuvre à promouvoir les valeurs de tolérance de l’islam et à combattre l’extrémisme et le radicalisme. Son action s’inscrit dans une vision plus large de coexistence pacifique et de compréhension mutuelle entre les peuples.

Selon Fahd Al Ruwaily, le Fonds franco-saoudien pour le Liban, créé en 2022, illustre cette volonté commune d’agir concrètement pour soutenir des populations en détresse. De même, les efforts humanitaires du Royaume se déploient dans des zones de crise comme Gaza, la Syrie, l’Ukraine ou le Yémen.

En conclusion, Fahd Al Ruwaily a rappelé que, face aux défis mondiaux tels que les conflits armés, le terrorisme, les crises humanitaires, le changement climatique et les inégalités, la solidarité humaine n’est plus une option, mais une nécessité.

En cette Journée internationale de la solidarité humaine, son appel est clair : renouveler l’engagement collectif en faveur d’un monde plus juste, plus sûr et plus digne, où la coopération et le dialogue demeurent les meilleurs remparts contre les fractures contemporaines.


Enquête pour corruption et perquisitions chez la ministre de la Culture Rachida Dati

Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP. (AFP)
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  • L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati"
  • Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles"

PARIS: Des perquisitions ont été menées jeudi au domicile de la ministre française de la Culture Rachida Dati, ainsi qu'à la mairie de l'arrondissement de Paris qu'elle dirige, dans le cadre d'une enquête pour corruption, selon une source proche du dossier à l'AFP.

La ministre, par ailleurs candidate à la mairie de Paris, est soupçonnée d'avoir perçu 299.000 euros d'honoraires du groupe industriel français GDF Suez quand elle était députée européenne, sans en déclarer la provenance au Parlement européen.

L'enquête est ouverte "notamment des chefs de corruption active et passive, trafic d'influence, détournement de fonds publics, recel et blanchiment de ces délits en lien avec l'exercice du mandat de parlementaire européen de Madame Rachida Dati", a écrit le procureur de la République financier, Jean-François Bohnert, dans un communiqué.

Il y est fait mention jeudi d'"opérations de perquisition visant divers lieux, dont notamment la mairie du 7e arrondissement de Paris et le ministère de la Culture, ainsi que des domiciles".

Ces perquisitions s'inscrivent dans le cadre d'une enquête ouverte le 14 octobre et confiée à deux juges d'instruction du tribunal judiciaire de Paris, toujours selon ce communiqué, confirmant des informations de presse.

Tout est parti d'une enquête préliminaire conduite depuis le 16 avril "sur la base, notamment, d'un signalement Tracfin (renseignement financier, ndlr) reçu par le PNF (Parquet national financier)", explique Jean-François Bohnert.

Me Olivier Pardo, un des avocats de Mme Dati, sondé par l'AFP, s'est refusé à tout commentaire. Ses autres conseils Ses autres conseils n'ont pas donné suite.

Selon une enquête diffusée début juin sur la chaîne de télévision publique France 2, les fonds du géant français de l'énergie avaient transité par un cabinet d'avocats, STC Partners, avant d'être rebasculés sur les comptes de Mme Dati en 2010 et 2011. D'après Complément d'enquête, l'origine de ces revenus n'a pas été déclarée au Parlement européen comme cela est requis pour éviter les conflits d'intérêt.

La candidate à la mairie de Paris avait qualifié sur les radio Europe 1 et télévision CNews ces accusations de "diffamatoires", assurant que les documents évoqués dans cette émission ont déjà "été examinés par la justice" dans le cadre des investigations sur l'affaire Carlos Ghosn.

Car Mme Dati est déjà renvoyée devant le tribunal correctionnel dans un autre dossier, pour corruption et trafic d'influence, dans lequel elle devra comparaître aux côtés de l'ancien tout-puissant patron de Renault-Nissan, Carlos Ghosn.