Nouveaux réacteurs nucléaires: EDF se dit prêt, beaucoup de questions à élucider

Une photo montre le logo d'EDF sur un camion d'intervention lors d'un exercice de "La Force d'Action Rapide du Nucléaire (FARN)" sur un site d'entraînement à proximité de la centrale nucléaire EDF de Paluel le 20 janvier 2021. (Photo, AFP)
Une photo montre le logo d'EDF sur un camion d'intervention lors d'un exercice de "La Force d'Action Rapide du Nucléaire (FARN)" sur un site d'entraînement à proximité de la centrale nucléaire EDF de Paluel le 20 janvier 2021. (Photo, AFP)
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Publié le Mercredi 10 novembre 2021

Nouveaux réacteurs nucléaires: EDF se dit prêt, beaucoup de questions à élucider

  • « EDF a beaucoup travaillé avec la filière nucléaire pour pouvoir affirmer que nous sommes prêts. Nous sommes prêts », a assuré le PDG du géant de l'électricité, Jean-Bernard Lévy, lors d'une audition au Sénat
  • Emmanuel Macron a annoncé mardi que la France allait relancer un programme nucléaire et construire de nouveaux réacteurs quelque 20 ans après les derniers mis en service dans le pays

PARIS: EDF s'est dit prêt mercredi à construire de nouveaux réacteurs nucléaires EPR en France, au lendemain du feu vert du président Emmanuel Macron, mais beaucoup de questions restent encore à élucider.

"EDF a beaucoup travaillé avec la filière nucléaire pour pouvoir affirmer que nous sommes prêts. Nous sommes prêts", a assuré le PDG du géant de l'électricité, Jean-Bernard Lévy, lors d'une audition au Sénat.

Emmanuel Macron a annoncé mardi que la France allait relancer un programme nucléaire et construire de nouveaux réacteurs quelque 20 ans après les derniers mis en service dans le pays. Il a toutefois reporté à plus tard les précisions sur ces futurs EPR, conçus pour être plus sûrs et plus puissants que la génération précédente.

"Nous allons, pour la première fois depuis des décennies, relancer la construction de réacteurs nucléaires dans notre pays et continuer de développer les énergies renouvelables", a dit le président lors d'une allocution télévisée, alors que ce sujet agite la pré-campagne présidentielle de 2022.

Certains candidats prônent une sortie plus ou moins rapide du nucléaire (écologistes ou insoumis) tandis que d'autres (notamment à droite et à l'extrême droite mais aussi au parti communiste) sont favorables à cette énergie.

Le candidat à l'investiture LR Xavier Bertrand assure par exemple que sa première mesure de président serait de "lancer la construction de 10 nouveaux réacteurs nucléaires".

La France - qui dépend majoritairement du nucléaire pour produire son électricité mais dont le parc de centrales vieillit - ne construit actuellement qu'un seul réacteur de nouvelle génération, sur le site de Flamanville (Manche). 

Il doit démarrer fin 2022 après maints retards et l'exécutif a finalement renoncé à attendre cette échéance pour prendre des décisions sur les futurs réacteurs, accélérant après un récent rapport du gestionnaire du réseau électrique RTE soulignant les avantages économiques du nucléaire et la nécessité d'agir vite pour atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

"Nous avons proposé qu’une première étape soit de construire six réacteurs sur trois sites", a rappelé Jean-Bernard Lévy: d'abord à Penly (Seine-Maritime), près de Dieppe, puis à Gravelines (Nord) et enfin à Bugey (Ain) ou bien Tricastin (Drôme).

"Il s’agit de changer de dimension, changer de braquet", a souligné le PDG d'EDF.

A partir de 2035

Après les déboires de Flamanville, EDF vante son expérience dans la construction de nouveaux réacteurs en Chine et en Angleterre.

Le renouvellement du parc nucléaire "est un défi industriel et social sans précédent", a aussi estimé auprès de l'AFP Virginie Neumayer, représentante syndicale CGT chez EDF.

"La nouvelle est très bien perçue", souligne de son côté Nicolas Vincent, secrétaire général CGT de la centrale de Penly, premier site envisagé. "Il y a un espèce de consensus local pour accueillir ces deux EPR", regrette de son côté Guillaume Blavette, secrétaire du Collectif STOP-EPR ni à Penly ni ailleurs. "On peut s'interroger sur les délais pour la mise en chantier", remarque-t-il.

EDF pense pouvoir construire ses EPR en une quinzaine d'année, avec un possible premier exemplaire en service en 2035 et un deuxième l'année suivante, a indiqué le groupe.

Mais au-delà du feu vert de principe, Emmanuel Macron n'a pas donné de précisions sur le nouveau programme qui doit être engagé.

"Le président aura l'occasion de s'exprimer dans les prochaines semaines sur ce sujet-là pour donner des précisions", a indiqué Gabriel Attal, porte-parole du gouvernement.

Le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, a aussi dit qu'il ne pouvait pas préciser à ce stade le nombre de réacteurs: "est-ce que c'est 6 ? Est-ce que c'est 8 ? Est-ce que c'est 10 ? Je ne peux pas vous le dire".

Un certain nombre de sujets brûlants restent ainsi à éclaircir, notamment d'ordre financier: "quelle sera la nature des recettes de ces réacteurs ?", "comment tout cela peut se financer puisque chacun sait qu’EDF est extrêmement endetté?", a souligné M. Lévy.

Outre le défi industriel, la Cour des comptes avait chiffré le coût de construction de six EPR de nouvelle génération (EPR2) à 46 milliards d'euros.

 

 


Macron et von der Leyen inciteront lundi les chercheurs étrangers à choisir l'Europe

Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron accueille la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen à son arrivée au sommet de la « coalition des volontaires » au palais de l'Élysée, à Paris, le 27 mars 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques »
  • « Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

PARIS : À Paris, le président Emmanuel Macron et la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen participeront lundi à une conférence pour vanter les mérites de l'Europe auprès des chercheurs étrangers, notamment américains, confrontés à « un certain nombre de menaces », a annoncé l'Élysée mercredi.

Le président français clôturera cette conférence dans la prestigieuse université de la Sorbonne, « dédiée à la science, à l'attractivité de l'Union européenne, mais aussi plus largement à l'innovation, à la recherche et aux libertés académiques », ont affirmé ses services à la presse.

Le message de cette rencontre sera « très clair » : « Choose Science, Choose Europe ».

Selon son entourage, il s'agit de dire, « dans un moment où les libertés académiques connaissent un certain nombre de reculs ou de menaces, que l'Europe est un continent attractif et que l'innovation, l'attractivité, la science et la recherche sont des éléments essentiels pour la croissance européenne ».

Le chef de l'État aura à cette occasion un entretien avec la présidente de la Commission européenne, qui participera à la conférence. 

Le 18 avril, Emmanuel Macron avait donné rendez-vous le 5 mai aux chercheurs « du monde entier ». Sur le réseau X, il les avait invités à « choisir la France et l'Europe », dans une tentative d'attirer les chercheurs américains menacés par la politique de Donald Trump.

« Ici, en France, la recherche est une priorité, l’innovation est une culture et la science est un horizon sans limite », avait-il assuré.

Parallèlement, le gouvernement a lancé une plateforme baptisée « Choose France for Science », présentée comme « une première étape pour préparer l'accueil des chercheurs internationaux ».

Depuis le retour de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier, chercheurs et universités sont dans le collimateur de son gouvernement et redoutent pour leur avenir, entre libertés académiques et de recherche menacées et financements réduits.

De plus en plus de chercheurs ou d'aspirants chercheurs réfléchissent donc à quitter le pays, considéré jusqu'ici comme le paradis de la recherche dans nombre de domaines.

En France, dès début mars, le ministre chargé de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Philippe Baptiste, a demandé aux universités de réfléchir à des moyens de les accueillir. 


« La France ne se définit ni par une race, ni par une religion », affirme Macron

Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
Le président français Emmanuel Macron regarde avant d'accueillir le Premier ministre belge pour un déjeuner de travail au palais présidentiel de l'Élysée à Paris, le 29 avril 2025. (Photo Ludovic MARIN / AFP)
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  • « La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République.
  • Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

AUBAGNE, FRANCE : lors d'une cérémonie militaire commémorant la bataille de Camerone, à Aubagne, où est basé le commandement de la Légion étrangère, Emmanuel Macron a affirmé  mercredi que « la France ne se définit ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée ».

« La France est une patrie de volonté et de bravoure qui ne se définit ni par le sang, ni par une race, ni par une religion, ni par une identité figée », a déclaré le président de la République devant plusieurs dizaines de légionnaires réunis pour commémorer la bataille de Camerone, qui s'est déroulée le 30 avril 1863 au Mexique.

« La France se définit par une volonté chaque jour recommencée d'accomplir de grandes choses avec une poignée de notre terre dans la main. Un rêve d'universel, un idéal, cette solidarité, cette fidélité à la patrie », a poursuivi M. Macron, qui s'est déplacé à Aubagne (Bouches-du-Rhône) pour commémorer cet événement fondateur de la Légion étrangère, célébré chaque année par tous les régiments. 

M. Macron a prononcé ce discours après avoir reçu mardi des représentants d'institutions musulmanes qui ont dénoncé le « climat islamophobe ambiant » et demandé au président de la République des « actes concrets » pour protéger les musulmans, après le meurtre d'un fidèle dans une mosquée du Gard.

À Aubagne, le président a passé en revue les troupes de la Légion étrangère, la force combattante de l'armée de terre qui compte plus de 9 500 hommes.

Près de 150 nationalités se côtoient au sein de la Légion étrangère, où les légionnaires sont commandés par des officiers français.

L'hymne national a été joué et deux avions Rafale ont survolé la cérémonie à laquelle ont assisté les élus locaux et plusieurs centaines de spectateurs.

La cérémonie de Camerone, qui est une fête de la Légion, commémore une bataille survenue à Camerone, dans l'État de Veracruz, dans l'est du Mexique, au cours de laquelle 62 légionnaires français ont résisté à 2 000 soldats mexicains lors de l'expédition française au Mexique. 

Le président Macron a décrit la bataille menée par une « poignée de légionnaires assiégés par 2 000 ennemis » qui ont « tenu une position pendant 11 heures », saluant une « histoire de courage insensé ».

Chargés de protéger le passage d'un convoi de ravitaillement pour les troupes françaises assiégeant la ville de Puebla, les légionnaires retranchés dans une hacienda du village de Camaron de Tejeda avaient fait le serment de se battre jusqu'à la mort.

Après une journée d'affrontement, les derniers encore en état de combattre refusèrent de se rendre et chargèrent les Mexicains à la baïonnette. 


Panneaux solaires, spatial, pharmacie : neuf projets d'usines reçoivent des subventions France 2030

Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
Un employé de TotalEnergies devant des panneaux solaires et des éoliennes du parc éolien de La Perrière à Sainte-Suzanne sur l'île de la Réunion, le 22 janvier 2025. (Photo Richard BOUHET / AFP)
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  • Neuf nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.
  • Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines ».

PARIS : La giga-usine Holosolis de cellules photovoltaïques en Moselle, ainsi qu'un site de chimie verte en Martinique : 9 nouveaux projets d'usines au total vont recevoir des subventions à hauteur de 49 millions d'euros, a annoncé le gouvernement mercredi.

Ces aides publiques, issues du programme d'investissement France 2030, ont été accordées en réponse au septième appel d'offres lancé dans le cadre du dispositif « Premières usines », destiné à soutenir les projets d'ouverture d'usines des start-up et PME industrielles innovantes, indique un communiqué.

À l'exception d'un projet de ferme aquacole écoresponsable « Mangrove » en Bretagne et d'un projet de chimie verte SHB Biotech en Martinique pour la production d'ingrédients naturels à partir de co-produits agricoles, les projets retenus s'inscrivent géographiquement dans la moitié est de la France. 

L'usine de la société française Holosolis, annoncée en grande pompe lors du sommet Choose France de 2023 pour produire des cellules et modules photovoltaïques à Hambach en Moselle, figure sur la liste. Le montant de l'aide n'a pas été divulgué.

Holosolis, dont l'actionnaire principal est InnoEnergy (institut européen d'innovation et de technologie), est un consortium européen de partenaires engagés dans la transition énergétique et la réindustrialisation. Il réunit la société d'investissement immobilier Idec, l'industriel breton Armor Group, le spécialiste français de l'agrivoltaïsme TSE et le groupe allemand Heraeus. Son usine, un investissement de 851 millions d'euros susceptible de générer 1 700 emplois, a obtenu un permis de construire en janvier.

Autre projet soutenu : celui du groupe Bordet en Bourgogne Franche-Comté qui se lance dans la production de carbone végétal pour remplacer les matières fossiles dans l'industrie chimique ou la cimenterie, grâce à un procédé de pyrolyse. 

Un autre projet de chimie est soutenu : Separative (SEP30), une société auvergnate bardée de brevets qui propose des solutions innovantes pour réduire la consommation d'énergie et l'empreinte carbone de l'industrie pharmaceutique.

Dans le secteur de la santé, InBrain Pharma, également aidée, est basée dans les Hauts-de-France et développe une technologie de perfusion cérébrale (Percepar) permettant l'administration ciblée de médicaments pour corriger les troubles des maladies neurologiques. En Île-de-France, Vertikale propose une solution qui miniaturise les bioprocédés et simplifie la production de médicaments biologiques.

Dans le secteur spatial, France 2030 a accordé une subvention à la société Latitude, basée dans le Grand Est, qui développe un micro-lanceur (Zephyr).

Enfin, dans l'agroalimentaire, l'entreprise de biotechnologie Mycophyto, située à Grasse, qui développe des solutions biologiques (biostimulants, bio-intrants) pour tous types de cultures, reçoit également une subvention.