Covid-19: l'Allemagne tente de réagir à l'emballement de l'épidémie

L'Allemagne a enregistré jeudi un nombre record de nouvelles infections au Covid-19 avec 50.196 cas supplémentaires en 24 heures. (Photo/AFP)
L'Allemagne a enregistré jeudi un nombre record de nouvelles infections au Covid-19 avec 50.196 cas supplémentaires en 24 heures. (Photo/AFP)
Short Url
Publié le Jeudi 11 novembre 2021

Covid-19: l'Allemagne tente de réagir à l'emballement de l'épidémie

  • Appelé à succéder à Angela Merkel, le social-démocrate affronte sa première crise alors même qu'il ne devrait pas entrer en fonction avant le mois de décembre et la conclusion des négociations entre son parti SPD, les écologistes et les libéraux
  • Le futur gouvernement allemand est rattrapé par une nouvelle vague de contaminations qui enfle depuis la fin de l'été et touche des pays européens où le taux de vaccination est encore insuffisant

BERLIN : Plus de contaminations et plus de malades à l'hôpital: l'épidémie de Covid-19 s'emballe en Allemagne, où la barre des 50.000 nouvelles infections quotidiennes a été franchie, forçant le futur chancelier Olaf Scholz à sortir de sa réserve.

Appelé à succéder à Angela Merkel, le social-démocrate affronte sa première crise alors même qu'il ne devrait pas entrer en fonction avant le mois de décembre et la conclusion des négociations entre son parti SPD, les écologistes et les libéraux.

Le futur gouvernement allemand est rattrapé par une nouvelle vague de contaminations qui enfle depuis la fin de l'été et touche des pays européens où le taux de vaccination est encore insuffisant. Comme l'Allemagne, l'Autriche, les Pays-Bas ou la Suisse sont confrontés à une envolée du nombre de cas.

L'épidémie submerge aussi depuis plusieurs semaines la Bulgarie et la Roumanie qui ont le plus faible taux de vaccination de l'UE.

A contrario, l'Espagne, championne de la vaccination sur le continent, est épargnée par ce rebond.

L'Allemagne a enregistré jeudi un nombre record de nouvelles infections avec 50.196 cas supplémentaires en 24 heures.

"Les politiciens auraient dû réagir beaucoup plus tôt aux analyses claires de la science et introduire une réglementation cohérente à l'échelle nationale", a déploré jeudi le président de l'institut scientifique Max Planck, Martin Stratmann.

Réunion d'urgence

Olaf Scholz tente de désamorcer les critiques sur l'impréparation du pays. Pour donner un cap, les futurs partenaires de coalition ont soumis jeudi au parlement un paquet de mesures misant sur une nouvelle campagne de vaccination, le retour des tests gratuits, l'imposition de restrictions pour les personnes non vaccinées.

"Nous devons prendre de très nombreuses mesures nécessaires pour passer cet hiver", a exhorté devant les députés M. Scholz, ministre des Finances dans le gouvernement sortant d'Angela Merkel.

"Un très grand nombre de ceux qui ne sont pas vaccinés seront infectés (...) C'est la situation qui nous attend", a-t-il mis en garde, souhaitant la réouverture des centres de vaccination.

Les propositions, si elles sont adoptées, devraient entrer en vigueur à la fin du mois.

Les trois partis ont, en revanche, exclu d'imposer la vaccination obligatoire, même pour les soignants.

Une réunion d'urgence entre l'Etat fédéral et les régions a été convoquée pour jeudi prochain.

La flambée est en partie attribuée au taux de vaccination relativement faible de la population en Allemagne, un peu plus de 67%.

Le ministre de la Santé Jens Spahn avait récemment qualifié cette nouvelle vague de "pandémie des non vaccinés".

Carnavaliers insouciants

Le taux d'incidence sur sept jours, qui mesure le nombre de nouvelles infections pour 100.000 habitants, s'élève désormais à 249, au plus haut depuis le début de la pandémie, avec des situations alarmantes dans les Länder de Saxe (521), de Thuringe (469,2) ou en Bavière (427).

Le nombre de décès en 24 heures grimpe, s'élevant jeudi à 235. 

La pression est croissante sur les unités de soins hospitaliers, même si le nombre de malades du Covid hospitalisés en soins intensifs, actuellement de 2.739, est encore loin du record de décembre dernier (5.762).

L'Allemagne a dû commencer à transférer des patients des régions les plus touchées vers des établissements hospitaliers pouvant les accueillir.

Angela Merkel avait jugé mercredi "dramatique" la reprise des infections dans le pays.

Plusieurs Etats touchés ont pris les devants et commencé à serrer la vis aux personnes non vaccinées ou ne pouvant prouver qu'elles sont guéries de la maladie.

A compter de lundi, Berlin va leur interdire l'accès aux restaurants sans terrasse, aux bars, aux salles de sport et aux salons de coiffure.

Ce type de dispositif dit "2G", pour "geimpft" (vacciné) ou "genesen" (guéri), est déjà entré en vigueur cette semaine en Saxe.

Des élus appellent à une nouvelle annulation des traditionnels marchés de Noël dans les régions les plus touchées. 

Mais la flambée de l'épidémie n'a pas empêché la grande ouverture du carnaval de Cologne jeudi dans une ambiance festive pour un public vacciné ou guéri.

"Le risque est raisonnable", a assuré à l'AFP Uwe Schörnig, trésorier d'une association de carnavaliers, au milieu de la foule, rassemblée sans masque au coeur de la vieille ville.


Trump temporise face à Zelensky et sa demande de missiles Tomahawk

Le président américain Donald Trump rencontre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) dans la salle du cabinet de la Maison Blanche à Washington, le 17 octobre 2025. (AFP)
Le président américain Donald Trump rencontre le président ukrainien Volodymyr Zelensky (G) dans la salle du cabinet de la Maison Blanche à Washington, le 17 octobre 2025. (AFP)
Short Url
  • Donald Trump a temporisé face à la demande de missiles Tomahawk formulée par Volodymyr Zelensky, affichant une volonté de mettre fin au conflit sans nouvelle escalade militaire
  • La position ambivalente de Trump, entre compliments à Zelensky et échanges positifs avec Poutine, inquiète Kiev

WASHINGTON: Donald Trump, qui affiche une proximité retrouvée avec Vladimir Poutine, a temporisé vendredi face à Volodymyr Zelensky, venu à la Maison Blanche lui demander des missiles Tomahawk pour renforcer l'armée ukrainienne face aux forces russes.

"J'espère qu'ils n'en auront pas besoin. J'espère que nous pourrons mettre fin à la guerre sans avoir à penser aux Tomahawk", a déclaré à la presse le président américain, assis face à son homologue ukrainien, autour d'une grande table dressée pour le déjeuner.

En février , Volodymyr Zelensky avait quitté la Maison Blanche prématurément, après avoir été rudoyé publiquement par Donald Trump et sans participer au repas prévu.

Il était revenu en août, pour une entrevue plus cordiale. Et cette fois, il est resté près de deux heures et demie à la Maison Blanche.

"Nous avons besoin de Tomahawk", a-t-il dit à Donald Trump, à propos de ces missiles d'une portée de 1.600 kilomètres qui permettraient à l'Ukraine de frapper en profondeur et en Russie, en proposant un échange avec des "milliers" de drones ukrainiens.

Il a aussi montré au président américain, très friand de schémas et plans, des "cartes" montrant "des points de pression de la défense russe et de l'économie militaire qui peuvent être ciblés pour contraindre Poutine à mettre fin à la guerre", a expliqué une source ukrainienne à des journalistes dont ceux de l'AFP.

- Poutine "pas prêt" à la paix -

Volodymyr Zelensky a estimé que le président russe n'était "pas prêt" à la paix, mais Donald Trump a soutenu le contraire.

"Je pense que le président Poutine veut mettre fin à la guerre", a déclaré le président américain, qui a eu jeudi une longue conversation avec le maître du Kremlin.

Ce dernier en a profité pour l'avertir que la livraison de Tomahawk à l'Ukraine "nuirait considérablement" à la relation entre Washington et Moscou.

Les dirigeants russe et américain ont convenu de se voir prochainement à Budapest en Hongrie, pendant cet entretien qualifié de "très productif" côté américain, d'"extrêmement franc et empreint de confiance" côté russe.

Donald Trump a jugé "possible" que Vladimir Poutine essaie de jouer la montre, en réponse à la question d'une journaliste de l'AFP, mais il a également dit: "Pendant toute ma vie, les meilleurs ont essayé de se jouer de moi. Et je m'en suis vraiment bien sorti."

La Russie, à l'entrée de l'hiver, intensifie ses attaques sur les infrastructures énergétiques ennemies. Vendredi, elle a aussi revendiqué la prise de trois villages ukrainiens.

Dans ce contexte, la proximité retrouvée du président américain avec Vladimir Poutine a de quoi inquiéter Kiev, d'autant que Donald Trump a fait vendredi face à Volodymyr Zelensky un compte-rendu très positif de son entretien de la veille avec son homologue russe.

Il a indiqué avoir évoqué avec lui le cessez-le-feu à Gaza, dans lequel il a joué un rôle de médiation.

- "Très généreux" -

Vladimir Poutine "pense que c'est incroyable. Il a été très généreux", a dit le président américain, toujours sensible aux compliments concernant ses efforts pacificateurs.

Le milliardaire new-yorkais a toutefois aussi eu des mots aimables pour Volodymyr Zelensky: "C'est un honneur d'être avec un dirigeant très fort, un homme qui a subi beaucoup de choses et un homme que j'ai appris à bien connaître."

"J'aime résoudre des guerres", a encore lancé Donald Trump, qui assure avoir mis fin à huit conflits depuis son retour au pouvoir, un chiffre que les experts jugent très exagéré.

Son dernier sommet avec Vladimir Poutine, le 15 août en Alaska, s'était conclu sans perspective concrète de paix.

Cet échec avait temporairement irrité Donald Trump, qui s'était dit par la suite "très déçu" par son homologue russe et qui a même estimé un moment que la Russie pourrait perdre la guerre.

Le président américain n'a pas pour autant mis à exécution ses menaces de lourdes sanctions contre Moscou.

Dès son retour au pouvoir en janvier, Donald Trump a rompu l'isolement dans lequel les puissances occidentales maintenaient Moscou depuis l'invasion russe de février 2022 et remis en cause l'aide militaire accordée à l'Ukraine par son prédécesseur Joe Biden.


Des survivants après une frappe américaine au large du Venezuela 

Le Pentagone n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP concernant le nombre de survivants et leur état de santé. (AFP)
Le Pentagone n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP concernant le nombre de survivants et leur état de santé. (AFP)
Short Url
  • Les Etats-Unis ont déployé plusieurs navires militaires dans la zone ces dernières semaines et lancé une série de frappes navales meurtrières contre des bateaux supposés transporter de la drogue
  • Mais la dernière attaque jeudi a laissé des survivants parmi les personnes à bord, selon des télévisions comme CBS, CNN et NBC, citant des responsables américains anonymes

WASHINGTON: Une frappe menée jeudi par l'armée américaine contre un navire dans les Caraïbes a laissé des survivants, selon des médias américains, une première depuis que Washington cible des embarcations de trafiquants de drogue vénézuéliens présumés.

Les Etats-Unis ont déployé plusieurs navires militaires dans la zone ces dernières semaines et lancé une série de frappes navales meurtrières contre des bateaux supposés transporter de la drogue.

Mais la dernière attaque jeudi a laissé des survivants parmi les personnes à bord, selon des télévisions comme CBS, CNN et NBC, citant des responsables américains anonymes.

Le Pentagone n'a pas immédiatement répondu aux sollicitations de l'AFP concernant le nombre de survivants et leur état de santé.

Au moins 27 personnes au total ont été tuées lors de frappes similaires dans les Caraïbes. Caracas accuse Washington de vouloir orchestrer un changement de régime au Venezuela.

Le président américain Donald Trump a indiqué mercredi avoir autorisé des actions clandestines de la CIA et envisager des frappes sur le territoire vénézuélien. "Nous envisageons certainement des opérations terrestres maintenant, car nous contrôlons très bien la mer", a-t-il précisé.

Ces propos ont déclenché la colère de Caracas, qui s'est insurgé contre "les coups d'Etats fomentés" par la principale agence américaine de renseignement extérieur.

Mercredi, la police de Trinité-et-Tobago, archipel au large du Venezuela, a indiqué à l'AFP enquêter sur la possibilité que deux ressortissants trinidadiens figurent parmi les six personnes tuées lors d'une frappe américaine annoncée mardi par Donald Trump.


Ouverture du procès de l'Afghan qui a attaqué au couteau des enfants en Allemagne

Les enquêteurs n'avaient pas identifié de mobile politique ou religieux à cette attaque et ont aussitôt pointé la santé mentale du suspect. Mais elle est venue s'ajouter à une série d'actes meurtriers dont les auteurs présumés étaient des étrangers ou avaient des motivations islamistes. (AFP)
Les enquêteurs n'avaient pas identifié de mobile politique ou religieux à cette attaque et ont aussitôt pointé la santé mentale du suspect. Mais elle est venue s'ajouter à une série d'actes meurtriers dont les auteurs présumés étaient des étrangers ou avaient des motivations islamistes. (AFP)
Short Url
  • Pendant six jours d'audience qui s'étaleront jusqu'au 30 octobre à Aschaffenbourg, en Bavière, les débats tourneront autour de l'état mental d'Enamullah O
  • Commis en pleine campagne législative, son acte a choqué une opinion publique allemande déjà critique d'un accueil jugé trop généreux des migrants

BERLIN: Son geste avait horrifié l'Allemagne, durci le débat sur l'immigration et fait le jeu de l'extrême droite: le procès d'un Afghan de 28 ans qui avait attaqué un groupe d'enfants au couteau, tuant l'un d'entre eux et un adulte, s'est ouvert jeudi.

Pendant six jours d'audience qui s'étaleront jusqu'au 30 octobre à Aschaffenbourg, en Bavière, les débats tourneront autour de l'état mental d'Enamullah O., une expertise ayant conclu à son irresponsabilité pénale en raison de troubles psychiatriques.

Au lieu d'une procédure pénale classique, le tribunal a donc ordonné une procédure de sûreté, à l'issue de laquelle un probable placement en établissement psychiatrique remplacera la peine de prison.

Le parquet a demandé l'internement permanent de l'accusé.

Commis en pleine campagne législative, son acte a choqué une opinion publique allemande déjà critique d'un accueil jugé trop généreux des migrants. Il a aussi mis en lumière les limites du règlement européen dit de Dublin, car Enamullah O. aurait dû être expulsé dès 2023 vers la Bulgarie, son pays d'entrée dans l'Union européenne.

Le 22 janvier 2025, deux éducatrices employées par un jardin d'enfants promènent cinq enfants, à bord d'une grande poussette collective, dans un parc de cette ville bavaroise.

Ils sont soudain attaqués par un homme qui les avait suivis.

Un enfant âgé de deux ans, d'origine marocaine, reçoit plusieurs coups de couteau à la gorge et sur le haut du corps. Une fillette du même âge, d'origine syrienne, est elle gravement blessée au cou.

Essayant de le tenir à distance, une des éducatrices est projetée au sol, le bras cassé. Deux hommes de 41 et 72 ans accourent pour s'interposer et reçoivent eux aussi des coups de couteau.

L'accusé s'enfuit à l'arrivée d'autres passants, avant d'être arrêté peu après. Le garçon et l'homme de 41 ans décèdent sur place.

Les enquêteurs n'avaient pas identifié de mobile politique ou religieux à cette attaque et ont aussitôt pointé la santé mentale du suspect. Mais elle est venue s'ajouter à une série d'actes meurtriers dont les auteurs présumés étaient des étrangers ou avaient des motivations islamistes.

"Remigration" 

Le drame a remis la politique migratoire au cœur de la campagne électorale.

"Remigration maintenant!", avait demandé la cheffe de file de l'Alternative pour l'Allemagne (AfD), Alice Weidel. Un mot employé par l'extrême droite pour appeler à l'expulsion massive d'étrangers.

Devant l'émotion suscitée, les conservateurs de Friedrich Merz avaient été accusés de franchir un pas dans le rapprochement avec l'extrême droite du pays en tentant ensemble de faire adopter une proposition de loi sur l'immigration, du jamais vu dans l'Histoire post-1945 du pays.

Son initiative avait déclenché de vastes manifestations et M. Merz avait dû se défendre de toute idée d'alliance avec l'AfD.

Mais depuis son accession au poste de chancelier au printemps, il a assumé une ligne dure sur l'immigration pour enrayer la progression de l'extrême droite, désormais au coude à coude avec sa formation dans les sondages.