A peine nommé, le futur PDG de NSO claque la porte

Un logo orne le mur d'une succursale de la société israélienne NSO Group, près de la ville de Sapir, dans le sud d'Israël. (Photo, AP)
Un logo orne le mur d'une succursale de la société israélienne NSO Group, près de la ville de Sapir, dans le sud d'Israël. (Photo, AP)
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Publié le Jeudi 11 novembre 2021

A peine nommé, le futur PDG de NSO claque la porte

  • Par ailleurs, un haut responsable palestinien a affirmé que les téléphones portables de six membres d'ONG palestiniennes dans la ligne de mire des autorités israéliennes, incluant un Français et un Américain, avaient été infectés par Pegasus
  • Le 31 octobre dernier, le groupe NSO, établi dans la banlieue de la métropole israélienne Tel-Aviv, avait annoncé une refonte de sa direction

JERUSALEM : Le futur PDG du géant israélien de la cybersécurité NSO, concepteur du logiciel espion Pegasus, a claqué la porte du groupe jeudi, moins de deux semaines après sa nomination et des difficultés aux Etats-Unis, a indiqué à l'AFP une source proche du groupe.

Par ailleurs, un haut responsable palestinien a affirmé que les téléphones portables de six membres d'ONG palestiniennes dans la ligne de mire des autorités israéliennes, incluant un Français et un Américain, avaient été infectés par Pegasus.

Le 31 octobre dernier, le groupe NSO, établi dans la banlieue de la métropole israélienne Tel-Aviv, avait annoncé une refonte de sa direction dans laquelle le vice-président Isaac Benbenisti était promu PDG et le PDG Shalev Hulio devenait "président mondial".

Mais cette réforme n'a pas eu le temps d'être mise en oeuvre dans la mesure où M. Hulio a décidé de rester en selle et M. Benbenisti de quitter le groupe, a indiqué jeudi à l'AFP une source proche du groupe, confirmant des informations de la presse spécialisée israélienne.

Selon cette source, la décision de Shalev Hulio, fondateur du groupe, de rester en poste comme PDG s'explique par la décision de Washington la semaine dernière de placer la société sur la liste noire américaine des entreprises menaçant la sécurité d'Etat.

"Après les problèmes aux Etats-Unis, Shalev a décidé de rester à la tête du groupe", a indiqué cette source requérant l'anonymat. 

Le groupe NSO s'est retrouvé exposé cet été après des enquêtes publiées par un consortium de 17 médias internationaux, révélant que son logiciel Pegasus aurait permis d'espionner les numéros de journalistes, hommes politiques, notamment le président français Emmanuel Macron, des militants et des chefs d'entreprises de différents pays.

« Piratage »

Une fois installé dans un téléphone mobile, Pegasus permet d'espionner son utilisateur, accédant à ses messageries, ses données, ou activant l'appareil à distance à des fins de captation de son ou d'image.

Le logiciel Pegasus ne peut être vendu qu'à des Etats, et ces ventes doivent obtenir le feu vert d'une commission spéciale du ministère israélien de la Défense responsable de l'approbation des ventes d'armes.

"Je ne pense pas qu'il y ait un autre pays au monde qui a des règles plus strictes en matière de cyberguerre", avait déclaré samedi dernier le chef de la diplomatie israélienne, Yaïr Lapid, interrogé sur la désignation de NSO par les Etats-Unis, premier allié de l'Etat hébreu.

NSO s'était dit "consterné" par cette désignation, affirmant avoir un programme "rigoureux", en conformité avec les droits de l'Homme, et avait exhorté les Etats-Unis à revoir leur position.

Mais les portables de six membres d'ONG palestiniennes dans le collimateur des autorités israéliennes, incluant un Français et un Américain, ont été infectés par le logiciel Pegasus, ont indiqué des organisations de défense des droits humains après avoir mené des tests sur leurs appareils.

"Nous avons des confirmations d'experts et d'entités spécialisées indiquant que le logiciel Pegasus a été détecté sur les téléphones portables de trois responsables du ministère (palestinien) des Affaires étrangères", a déclaré à l'AFP Ahmed el-Deek, un haut responsable du ministère. 

L'Autorité palestinienne "condamne dans les termes les plus fermes le piratage par l'occupation israélienne des téléphones de travailleurs d'organisations de la société civile palestinienne et du ministère des Affaires étrangères", a indiqué dans un communiqué l'Autorité palestinienne, affirmant "évaluer ses options" dans cette affaire.


Le chef d'état-major libyen est mort dans un "accident" d'avion en Turquie (officiel)

Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
Photo prise et diffusée par le ministère turc de la Défense le 23 décembre 2025, montrant le chef d'état-major libyen, le général Muhammad Ali Ahmad Al-Haddad. (AFP/ministère turc de la Défense)
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  • Le chef d’état-major libyen Mohamed al-Haddad et plusieurs hauts responsables militaires sont morts dans un accident d’avion après leur départ d’Ankara
  • Les autorités turques évoquent une urgence liée à un dysfonctionnement électrique ; la Libye observe trois jours de deuil national et a dépêché une délégation pour enquêter

TRIPOLI: Le chef d'état-major libyen et plusieurs autres responsables militaires sont morts dans un "accident" d'avion après avoir quitté la capitale turque Ankara, où ils étaient en visite, a annoncé mardi soir le Premier ministre libyen, Abdelhamid Dbeibah.

"C'est avec une profonde tristesse et une grande affliction que nous avons appris la nouvelle du décès du chef d'état-major général de l'armée libyenne, le général de corps d'armée Mohamed Al-Haddad (...), à la suite d'une tragédie et d'un accident douloureux lors de (son) retour d'une mission officielle dans la ville turque d'Ankara", a déclaré M. Dbeibah sur sa page officielle sur Facebook.

Les autorités turques ont annoncé que l'épave de l'avion qui le transportait avait été retrouvée. Elles avaient auparavant indiqué que le contact avait été perdu avec l'appareil moins de 40 minutes après son décollage d'Ankara.

Le général Mohamad al-Haddad, originaire de Misrata (ouest), avait été nommé à ce poste en août 2020 par l'ancien chef du gouvernement Fayez al-Sarraj.

Plusieurs autres responsables militaires se trouvaient à bord selon le Premier ministre libyen: le chef d'état-major de l'armée de terre, le général Al-Fitouri Ghraybel, le directeur de l'Autorité de l'industrie militaire, Mahmoud Al-Qatioui, et le conseiller du chef d'état-major, Mohamed Al-Assaoui Diab.

Un photographe, Mohamed Omar Ahmed Mahjoub, les accompagnait.

M. Dbeibah a déploré une "grande perte pour la patrie"". "Nous avons perdu des hommes qui ont servi leur pays avec loyauté et dévouement", a-t-il noté.

Le gouvernement d'union nationale (GNU) de M. Dbeibah, basé à Tripoli et reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours.

Il a aussi demandé au ministère de la Défense d'envoyer une délégation officielle à Ankara pour faire la lumière sur les circonstances de l'incident, selon un communiqué du gouvernement.

L'appareil "a signalé une urgence due à un dysfonctionnement électrique au contrôle aérien et a demandé un atterrissage d'urgence", a précisé la présidence turque.

Le maréchal Khalifa Haftar, l'homme fort de l'Est libyen, a de son côté présenté ses condoléances et dit sa "profonde tristesse".


Le ministre israélien de la Défense promet de ne "jamais quitter" Gaza

Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
Des enfants jouent dans le camp de Nuseirat pour Palestiniens déplacés, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 décembre 2025. (Photo : Eyad Baba / AFP)
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  • Le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a déclaré qu’Israël « ne quitterait jamais Gaza » et évoqué la création d’avant-postes, avant que son ministère ne précise qu’il n’y a aucune intention de recolonisation
  • Ces propos interviennent alors qu’une trêve fragile est en vigueur et que les médiateurs appellent à la mise en œuvre du plan Trump, qui prévoit un retrait complet israélien de Gaza

JERUSALEM: Le ministre de la Défense israélien Israël Katz a affirmé mardi qu'Israël "ne quitterait jamais Gaza", évoquant la possible création d'avant-postes dans le territoire palestinien ravagé par la guerre, avant que ses services ne modèrent ses propos.

"Nous sommes au cœur de Gaza et nous ne quitterons jamais Gaza", a déclaré M. Katz en déplacement dans la colonie de Beit-El en Cisjordanie occupée, lors d'un discours filmé par des médias israéliens.

"Nous sommes là-bas pour empêcher ce qui s'est passé" de se reproduire, a-t-il ajouté, en référence à l'attaque meurtrière du Hamas palestinien en Israël le 7 octobre 2023.

M. Katz a évoqué l'installation d'avant-postes dans le nord de Gaza, pour remplacer des colonies évacuées par Israël lors de son retrait unilatéral de 2005, citant le modèle de "Nahal", associant présence militaire et implantation agricole.

"Au moment opportun (...) nous établirons dans le nord de Gaza, des avant-postes Nahal à la place des communautés (des anciennes colonies) qui ont été déracinées", a-t-il dit.

Ses services ont rapidement tempéré ses propos, assurant qu'ils "s'inscrivaient exclusivement dans un contexte sécuritaire."

"Le gouvernement n'a aucune intention d'établir des colonies dans la bande de Gaza", selon un communiqué.

Les déclarations du ministre interviennent dans le contexte d'une fragile trêve entrée en vigueur le 10 octobre entre Israël et le Hamas, sous l'égide de Washington et de médiateurs régionaux.

Les pays médiateurs --Qatar et Égypte-- appellent à la mise en œuvre de la deuxième phase du plan de paix du président américain Donald Trump. Cette étape prévoit notamment un retrait complet des forces israéliennes de la bande de Gaza, et le plan stipule qu'"Israël ne va ni occuper ni annexer Gaza."

Les propos de M. Katz ont suscité de vives critiques dans l'opposition.

"Le gouvernement vote d'une main en faveur du plan Trump, et de l'autre il vend des fables sur des centres de peuplement isolés à Gaza", a assené sur X Gadi Eizenkot, ancien ministre et ancien chef d'état-major.

Jeudi dernier, quelques dizaines d'Israéliens ont pénétré illégalement dans la bande de Gaza, en violation des consignes de l'armée, et y ont planté symboliquement un drapeau israélien, pour appeler à la réoccupation et à la recolonisation du territoire palestinien, réclamée notamment par les ministres d'extrême droite du gouvernement Netanyahu.


Liban: l'Italie souhaite maintenir sa présence militaire après le départ de la force de l'ONU

L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
L'Italie est le deuxième pays contributeur à la force de maintien de la paix de la FINUL dans le sud du Liban. (AFP/Archives)
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  • L’Italie confirme qu’elle maintiendra une présence militaire au Liban même après le retrait progressif de la Finul à partir du 31 décembre 2026
  • Rome met en avant le rôle clé des forces armées libanaises pour la stabilité du Liban et de la région, et appelle à des résultats concrets pour éviter toute exploitation de l’instabilité

ROME: L'Italie souhaite maintenir sa présence militaire au Liban, après le départ des Casques bleus de l'ONU qui commence le 31 décembre 2026, a indiqué lundi le ministère italien de la Défense.

"Même après" le départ de la force de maintien de la paix dans le sud du Liban (Finul) de l'ONU, l'Italie continuera à jouer son rôle soutenant avec conviction la présence internationale" dans ce pays, selon les propos du ministre de la Défense Guido Crosetto sur X.

Interrogé par l'AFP pour savoir si cela signifiait une "présence militaire" italienne, un porte-parole du ministère a confirmé que oui.

M. Crosetto a également souligné "le rôle fondamental" des forces armées libanaises "pour garantir la stabilité non seulement au Liban mais dans toute la région".

Le ministre a en outre assuré que Rome œuvrait à ce que les discussions en cours dans la région se traduisent par "des résultats concrets et que personne ne puisse tirer des avantages d'une situation d'instabilité dans le sud du Liban".

L'Italie est, avec 1.099 militaires, le deuxième contributeur de la Finul, derrière l'Indonésie (1.232) et cinq généraux italiens ont été parmi les chefs des Casques bleus au cours des 20 dernières années.