COP 26: que change l'accord Chine-USA pour Pékin?

Les petits points au bas de la photo sont des camions bennes en train de remplir des cargaisons de charbon à partir d'un énorme terril : cette photo montre les dimensions de la consommation chinoise en charbon, une source d'énergie grande émettrice de gaz à effet de serre, et un type de développement que Pékin est amenée à abandonner. (Photo, AFP)
Les petits points au bas de la photo sont des camions bennes en train de remplir des cargaisons de charbon à partir d'un énorme terril : cette photo montre les dimensions de la consommation chinoise en charbon, une source d'énergie grande émettrice de gaz à effet de serre, et un type de développement que Pékin est amenée à abandonner. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 12 novembre 2021

COP 26: que change l'accord Chine-USA pour Pékin?

  • En valeur absolue, le géant asiatique est le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre, il est toutefois loin derrière en émissions par habitant
  • La Chine prévoit de réduire d'ici 2030 son intensité carbone, les émissions de CO2 rapportées au PIB, de plus de 65% par rapport à 2005
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Les petits points au bas de la photo sont des camions bennes en train de remplir des cargaisons de charbon à partir d'un énorme terril : cette photo montre les dimensions de la consommation chinoise en charbon, une source d'énergie grande émettrice de gaz à effet de serre, et un type de développement que Pékin est amenée à abandonner. (Photo, AFP)

 

PEKIN : C'est la surprise de cette fin de COP 26: Chinois et Américains ont annoncé un accord confirmant leur coopération face au changement climatique, et ce malgré leurs divergences politiques. Mais que signifie cet accord pour Pékin? Et comment ces engagements pris lors des derniers jours de la conférence organisée sous l'égide de l'ONU à Glasgow (Royaume-Uni) doivent-ils être interprétés?

Quels sont les objectifs climatiques de la Chine?

La Chine est, en valeur absolue, le pays qui émet le plus de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique, le géant asiatique est toutefois loin derrière en émissions par habitant.

Le pays s'est engagé l'an passé à atteindre son pic d'émissions carbonées en 2030, avant de parvenir en 2060 à la "neutralité carbone", c'est-à-dire d'en produire autant que d'en absorber.

Il prévoit aussi de réduire d'ici 2030 son intensité carbone (les émissions de CO2 rapportées au PIB) de plus de 65% par rapport à 2005.

Pékin doit encore préciser comment il compte atteindre concrètement ces objectifs.

Parmi les craintes des militants écologistes: que le pic atteint en 2030 soit trop élevé.

La Chine a fermé ces dernières années de nombreuses centrales électriques au charbon (très polluantes) parmi les plus vétustes. Son président Xi Jinping s'est lui engagé à ce que son pays n'en finance plus à l'étranger.

Mais leur construction se poursuit en Chine même, faute d'énergie alternative pour l'instant.

 

Sur quoi Pékin et Washington sont-ils d'accord?

Principale promesse: la mise en place d'un groupe de travail bilatéral consacré à la lutte contre le changement climatique. Une rencontre doit avoir lieu au premier semestre 2022.

La Chine et les Etats-Unis, principaux émetteurs de gaz à effet de serre, affirment dans l'accord qu'ils "reconnaissent la gravité et l'urgence de la crise climatique" en particulier au cours de cette "décennie critique".

Ce pacte bilatéral est léger en objectifs concrets et sa valeur est davantage politique.

Pour Li Shuo, un responsable de Greenpeace Chine, l'accord signale ainsi la "volonté politique de séparer quelque peu la question du changement climatique" des sources de tension entre Chinois et Américains.

"Cela permet d'éviter le pire: un découplage sino-américain en matière de climat", indique-t-il à l'AFP.

 

Quelles avancées sur le méthane?

Une centaine de pays se sont engagés à Glasgow à réduire d'au moins 30% leurs émissions de méthane d'ici à 2030, mais la Chine n'en fait pas partie.

"Le méthane est l'un des gaz que nous pouvons réduire le plus vite", a souligné la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen. Cela "ralentirait immédiatement le réchauffement".

L'accord Pékin-Washington comporte aussi un passage sur le méthane, le deuxième gaz à effet de serre présent dans l'atmosphère après le CO2.

Les deux pays vont discuter des moyens d'améliorer les mesures des émissions de méthane par l'industrie, l'agriculture et les déchets, et de leur diminution.

"La Chine prévoit de mettre en place un Plan national d'action global et ambitieux afin de parvenir à un effet significatif en matière de réduction et de contrôle des émissions de méthane dans les années 2020", selon le document signé par les deux Etats.

De l'avis des spécialistes du climat, Pékin manque d'expertise quant à l'origine et à l'ampleur des émissions de méthane sur son sol.

La semaine dernière, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Wang Wenbin, a expliqué que "les pays en développement manquent de données fondamentales et de technologies de mesure pour contrôler les gaz à effet de serre autres que le CO2".

 

Avancer les échéances?

Washington a tenté de convaincre Pékin d'anticiper son "pic" d'émissions, prévu pour l'heure à "avant 2030". Mais les Chinois ont résisté, pour ne pas donner l'impression de céder au grand rival américain.

Confronté à des pénuries d'électricité, la Chine a dû ces derniers mois augmenter sa production de charbon, qui assure 60% de sa production de courant.

En phase de ralentissement économique, le géant asiatique ne souhaite guère se lier les mains avec des objectifs chiffrés, suppose Lauri Myllyvirta, du Centre for Research on Energy and Clean Air.

L'accord sino-américain prévoit cependant que les deux pays puissent revoir leurs stratégies à long terme tout en continuant le dialogue sur les questions climatiques.

Optimiste, Shiran Victoria Shen, experte en politique de l'environnement à l'Université Stanford (Etats-Unis), souligne que la Chine tend à "promettre moins, mais à remplir davantage ses engagements internationaux".

Cela laisse espérer "qu'une promesse apparemment peu ambitieuse s'accompagne en fin de compte des changements nécessaires".


BlackRock et le PIF lancent une plate-forme de gestion d’investissements multi-actifs à Riyad

BlackRock Riyadh Investment Management englobera des stratégies d’investissement pour un éventail de classes d’actifs. (Photo fournie)
BlackRock Riyadh Investment Management englobera des stratégies d’investissement pour un éventail de classes d’actifs. (Photo fournie)
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  • Larry Fink, PDG de BlackRock, déclare: «Nous sommes ravis d’exploiter le partenariat approfondi que nous avons développé avec le PIF au fil de ces nombreuses années»
  • L’Arabie saoudite est devenue une destination de plus en plus attrayante pour les investissements internationaux à mesure que l’initiative Vision 2030 prend vie, selon Fink

RIYAD: BlackRock Arabie saoudite et le Fonds public d’investissement (PIF) ont signé, mardi, un protocole d’accord autorisant la première entité à établir une plate-forme d’investissement multi-actifs basée à Riyad

Il sera soutenu par un mandat d’investissement initial pouvant atteindre 5 milliards de dollars (1 dollar = 0,94 euro) du PIF, sous réserve de la réalisation des objectifs définis par les parties, indique un communiqué de presse. 

Les deux parties ont exprimé leur intention de créer BlackRock Riyadh Investment Management (Brim), qui englobera des stratégies d’investissement pour un éventail de classes d’actifs. Il devrait être dirigé par une équipe de gestion de portefeuille basée à Riyad et soutenu par la plate-forme mondiale de gestion d’actifs de BlackRock. 

Larry Fink, PDG de BlackRock, déclare: «Nous sommes ravis d’exploiter le partenariat approfondi que nous avons développé avec le PIF au fil de ces nombreuses années pour lancer cette première plate-forme de gestion d’investissements internationaux unique en son genre en Arabie saoudite.» 

«La croissance continue des marchés de capitaux du Royaume et la diversification de son secteur financier contribueront à la prospérité future de ses citoyens, à la compétitivité de ses entreprises et à la résilience de son économie.» 

L’Arabie saoudite est devenue une destination de plus en plus attrayante pour les investissements internationaux à mesure que l’initiative Vision 2030 prend vie, selon Fink. 

Il ajoute: «Nous sommes heureux d’offrir aux investisseurs du monde entier la possibilité de participer à cette aventure passionnante à long terme.» 

Yazeed al-Humied, gouverneur adjoint du PIF et responsable des investissements dans la région Mena, soutient: «La relation du PIF avec BlackRock est bien établie et se développe. Ce nouvel accord historique représente une avancée dans le travail du PIF visant à rendre le marché saoudien de l’investissement et de la gestion d’actifs plus diversifié et plus dynamique à l’échelle internationale.» 

Alors que l’Arabie saoudite continue de transformer son économie, le Brim cherchera à soutenir les investissements institutionnels étrangers dans le Royaume et à renforcer davantage le secteur saoudien de la gestion d’actifs, en élargissant les marchés de capitaux locaux tout en favorisant la diversification des investisseurs entre les classes d’actifs, en facilitant le partage des connaissances et le développement de la gestion des talents en Arabie saoudite. 

Le Brim sera entièrement intégré aux capacités d’investissement et à la plate-forme opérationnelle de BlackRock, bénéficiant de l’expertise du marché mondial. 

Le protocole non contraignant devrait remplir certaines conditions nécessaires et approbations réglementaires, en plus de respecter les objectifs spécifiés. 

 

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com 


L’Arabie saoudite et la Chine discutent de leur collaboration en matière de développement urbain lors d’une réunion à Pékin

Le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majed al-Hogail, et le ministre chinois du Logement et du Développement urbain et rural, Ni Hong. (X/@majedhogail)
Le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majed al-Hogail, et le ministre chinois du Logement et du Développement urbain et rural, Ni Hong. (X/@majedhogail)
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  • Cette démarche s’inscrit dans le prolongement de la visite du président chinois au Royaume en décembre 2022 et des accords signés entre les deux pays à l’époque
  • «Nous œuvrons à renforcer la coopération fructueuse entre les deux pays dans divers domaines, notamment en développant les zones urbaines et en attirant les meilleures entreprises de construction chinoises»

RIYAD: L’Arabie saoudite et la Chine ont tout à gagner en partageant leur expertise en matière d’urbanisme, de développement urbain durable et de technologies de construction, comme l’ont indiqué des responsables des deux pays lors d’une réunion à Pékin.

Le ministre saoudien des Affaires municipales et rurales et du Logement, Majed al-Hogail, et le ministre chinois du Logement et du Développement urbain et rural, Ni Hong, se sont entretenus afin d’explorer les possibilités de coopération dans l’élaboration de politiques et de programmes de logement pour les communautés résidentielles.

Cette démarche s’inscrit dans le prolongement de la visite du président chinois au Royaume en décembre 2022 et des accords signés entre les deux pays à l’époque.

«Nos dirigeants se sont accordés sur l’importance de renforcer le partenariat et d’aligner la Vision 2030 de l’Arabie saoudite sur la Belt and Road Initiative (Nouvelles routes de la soie), ce qui se reflétera positivement sur les aspirations et la position économique de l’Arabie saoudite et de la Chine à l’échelle mondiale.», a écrit M. Al-Hogail sur X à la suite de la réunion à Pékin.

 

«Nous œuvrons à renforcer la coopération fructueuse entre les deux pays dans divers domaines, notamment en développant les zones urbaines et en attirant les meilleures entreprises de construction chinoises. Nous souhaitons bénéficier de leur expertise dans l’amélioration des unités de logement dans diverses régions du Royaume, dans le but d’atteindre les objectifs du programme de logement – l’un des programmes de la Vision 2030 du Royaume – en proposant diverses options de logement et de financement aux citoyens», ajoute-t-il.

Les deux pays ont ensuite fait le point sur les expériences couronnées de succès en matière de solutions et d’options de logement, et ils ont discuté des moyens de permettre aux citoyens de posséder plus facilement leur propre logement. Ils ont par ailleurs étudié les moyens de faciliter l’échange d’expériences en matière de gestion urbaine et l’application des meilleures pratiques dans ce domaine.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre d’une visite officielle de M. Al-Hogail dans la capitale chinoise. Au cours de sa visite, il est prévu qu’il s’entretienne avec des hauts responsables du gouvernement chinois, des dirigeants d’entreprises de construction et des représentants de différentes banques afin de renforcer la collaboration dans le secteur de la construction. Cette visite a également pour but d’attirer des entreprises internationales de premier plan dans le domaine de la promotion immobilière.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com


Le prince héritier saoudien appelle à une collaboration mondiale pour bâtir une économie mondiale résiliente

Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo, SPA)
Le prince héritier d’Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane. (Photo, SPA)
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  • Le prince héritier a réaffirmé l’engagement du Royaume à agir en tant que force stabilisatrice dans la région
  • Il a déclaré que la cohésion et la coopération avec les partenaires régionaux et mondiaux sont la clé de la sécurité et de la prospérité

RIYAD: Dimanche, le prince héritier saoudien, Mohammed ben Salmane, a appelé à une collaboration mondiale pour contribuer à la construction d’une économie mondiale plus résiliente et intégrée.

Lors d’une table ronde spéciale dans le cadre de la réunion spéciale du Forum économique mondial (WEF) à Riyad, le prince héritier a discuté des défis géopolitiques et économiques auxquels le monde est actuellement confronté, rapporte l’agence de presse saoudienne (SPA).

Il a réaffirmé l’engagement du Royaume à agir en tant que force stabilisatrice dans la région et il a déclaré que la cohésion et la coopération avec les partenaires régionaux et mondiaux sont la clé de la sécurité et de la prospérité.

L’Arabie saoudite a créé diverses opportunités pour les investisseurs de la région et du monde en s’appuyant sur des décennies de croissance robuste alimentée par ses exportations d’énergie, indique le prince héritier.

Il a également mis en lumière les réalisations du Royaume dans le cadre de la Vision 2030, notant que le pays continue de créer des opportunités d’investissement transformatrices dans les secteurs émergents de son économie en pleine évolution.

Lors de la table ronde spéciale à laquelle ont participé des représentants du gouvernement, des chefs d’entreprise et des universitaires, le prince héritier a évoqué l’ensemble des réformes mises en œuvre dans le Royaume au cours des huit dernières années pour permettre au secteur privé de devenir un moteur de la croissance. Il a déclaré que la croissance du Fonds public d’investissement (PIF) d’Arabie saoudite et son intention de devenir un fonds souverain doté de mille milliards de dollars en étaient un exemple.

En ce qui concerne la diversification rapide de l’économie saoudienne, le prince héritier précise que l’activité économique non pétrolière en Arabie saoudite a contribué à hauteur de 50% au produit intérieur brut du Royaume en 2023, soit le niveau le plus élevé jamais atteint par le pays.

Il insiste par ailleurs sur l’importance d’investir dans la recherche et le développement, notant que de tels investissements ont fortement dynamisé la croissance de géants nationaux tels que Acwa Power, Ceer Motors et Alat.

Ces initiatives créent une base permettant à ces entreprises d'intégrer les technologies émergentes dans leurs modèles d'entreprise et de favoriser la croissance du secteur dans le Royaume, explique le prince héritier. Il ajoute que cela avait contribué à la croissance rapide de l’économie numérique du Royaume, à un rythme trois fois plus rapide que le taux de croissance mondial.

Il a ensuite mentionné que la Vision 2030 de l’Arabie saoudite avait contribué à l’émergence d’une société civile florissante et à l’amélioration considérable de la qualité de vie ainsi qu’à la mobilité et l’inclusion sociales. En effet, la participation des femmes à la main-d’œuvre a doublé depuis 2016.

En collaboration avec des partenaires mondiaux, l’Arabie saoudite est en train de bâtir une économie du futur fondée sur l’innovation, la croissance et les opportunités, déclare le prince Mohammed.

Il a conclu en soulignant que la Vision 2030 de l’Arabie saoudite est un voyage, pas une destination, et que bien que le Royaume ait accompli d’énormes progrès, il y a encore beaucoup à faire.

La réunion spéciale du Forum économique mondial à Riyad s’est achevée lundi soir.

Ce texte est la traduction d’un article paru sur Arabnews.com