France: EDF va cesser de couper l'électricité des particuliers en cas d'impayés

 Le géant français de l'énergie EDF a annoncé vendredi qu'il allait cesser de demander la coupure de l'électricité pour ses clients particuliers en situation d'impayés, et ce toute l'année et non plus seulement durant la trêve hivernale. (Photo, AFP)
Le géant français de l'énergie EDF a annoncé vendredi qu'il allait cesser de demander la coupure de l'électricité pour ses clients particuliers en situation d'impayés, et ce toute l'année et non plus seulement durant la trêve hivernale. (Photo, AFP)
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Publié le Vendredi 12 novembre 2021

France: EDF va cesser de couper l'électricité des particuliers en cas d'impayés

  • «Cette mesure (...) s'appliquera dans tous les cas, sauf s'il existe une impossibilité physique ou technique de limiter la puissance de l'alimentation électrique du logement»
  • En France, le gouvernement a récemment annoncé des mesures face à la hausse des cours de l'énergie, qui touche l'Europe entière

PARIS: EDF va cesser de demander la coupure de l'électricité pour les particuliers en situation d'impayés, et ce toute l'année et non plus seulement durant la trêve hivernale, une mesure qui était réclamée par les associations de lutte contre la précarité.


À la place, le groupe demandera, à partir du 1er avril 2022, une limitation de puissance à 1 kVA, permettant d'avoir accès à des usages essentiels tels que le fonctionnement du réfrigérateur ou la recharge d'appareils électriques, a précisé vendredi dans un communiqué EDF, détenu à près de 84% par l'État.


"Mais le reste, le chauffage par exemple, ne fonctionne plus", a détaillé Marc Benayoun, directeur clients, services et territoires d'EDF dans Le Parisien.


Cette mesure "s'appliquera dans tous les cas, sauf s'il existe une impossibilité physique ou technique de limiter la puissance de l'alimentation électrique du logement", a ajouté l'entreprise.


Cette annonce intervient aussi deux jours après que le Médiateur national de l'énergie a pris position pour un droit d'accès minimal à l'électricité pour les foyers les plus précaires, et alors que les prix de l'énergie ont flambé au cours des derniers mois.


"Sans électricité, pas de lumière, pas de chauffage, pas d'accès à internet, ni au téléphone. Il n'est pas acceptable, dans un pays comme la France, que des foyers puissent se retrouver dans une telle situation de précarité et de pauvreté", avait plaidé Olivier Challan Belval.

Fin des coupures EDF: la Fondation Abbé Pierre appelle les autres fournisseurs à suivre

La Fondation Abbé Pierre a salué vendredi la décision d'EDF de mettre fin toute l'année aux coupures d'électricité pour impayés, appelant les autres opérateurs à suivre cet exemple avant de graver ce principe dans la loi.


"On est évidemment très contents" mais, "maintenant, il faut que les autres opérateurs suivent, on l'espère, et aussi que, comme pour les coupures d'eau qui ont été abrogées en 2013, on passe à un moment par la loi pour protéger tous les ménages de ces pratiques que l'on considère comme indignes", a dit à l'AFP Christophe Robert, le délégué général de la Fondation.

"Ça permet juste temporairement, le temps de trouver une autre solution, d'ouvrir des aides que l'on peut avoir dans les départements, les collectivités locales, de ne pas couper la lumière, de recharger son portable", a expliqué Christophe Robert.  


La Fondation avait lancé récemment une campagne pour l'abolition toute l'année des coupures d'électricité, "cruelle punition sociale", et la remplacer par une réduction de puissance.


Celle-ci n'offre "pas un confort normal" et ne participe "donc nullement à une quelconque +déresponsabilisation+ du consommateur, ni à une hausse des impayés", souligne-t-elle.


Un petit opérateur, Plüm énergie, s'était déjà lancé dans cette démarche. Engie dit l'expérimenter et travailler "pour déployer plus massivement cette méthode à partir du printemps prochain".


"Au-delà de cette bonne nouvelle d'aujourd'hui, il faut aller plus loin", a plaidé Christophe Robert: "derrière, il faut aussi doubler le chèque énergie mais aussi rénover toutes les passoires thermiques dans un délai qui soit le plus court possible".

Quid des autres fournisseurs? 
Chaque année, entre 200 000 et 300 000 foyers voient leur alimentation coupée en raison d'un impayé, selon le Médiateur.


Le 1er novembre a marqué le début de la trêve hivernale des coupures d'électricité et de gaz naturel pour 5 mois mais les fournisseurs pourront de nouveau faire couper l'énergie des foyers en situation d'impayés à partir du 1er avril prochain. L'an dernier, la trêve avait été prolongée de trois mois en raison de la crise du Covid-19, ce qui avait permis de limiter les procédures pour impayés.


En France, le gouvernement a récemment annoncé des mesures face à la hausse des cours de l'énergie, qui touche l'Europe entière : un chèque de 100 euros supplémentaires pour les ménages précaires, gel de l'augmentation du prix du gaz et limitation de celle du tarif de l'électricité.


Les tarifs réglementés de l'électricité doivent augmenter de l'ordre de 4% en début d'année prochaine, mais auraient pu même bondir de quelque 12% sans cette intervention.


Dans son communiqué, EDF souligne qu'il privilégie déjà, depuis quelques années, la limitation de puissance à la demande de coupure d'électricité. Selon lui, ce choix a permis de réduire d'un tiers le nombre de coupures en cinq ans.


Mais le groupe, s'il domine le marché de l'électricité, n'est pas le seul fournisseur et les autres grands concurrents n'ont pas encore annoncé avoir mis fin à la pratique des coupures.


EDF n'a "pas le monopole de cette bonne idée", a toutefois réagi Engie, autre géant tricolore qui dit travailler depuis plus d'un an sur le même principe.


"Nous avons mené une expérimentation sur plus de 10.000 dossiers et avons eu des résultats encourageants. Nous travaillons donc pour déployer plus massivement cette méthode à partir du printemps prochain, à l'issue de l'actuelle trêve hivernale", a indiqué une porte-parole à l'AFP.


La décision d'EDF ne s'applique par ailleurs qu'à l'électricité et non au gaz, car il n'est pas possible pour ce dernier de maintenir un service minimum : l'accès est soit ouvert, soit fermé, mais ne peut être réduit.


Dans tous les cas, le fournisseur doit alerter le consommateur avant toute intervention pour impayés. "Il est donc important pour le consommateur de se manifester dès la réception d'un courrier ou mail de relance" et de convenir d'un "échéancier de paiement", rappelle le Médiateur, qui conseille d'alerter les services sociaux en cas de difficulté à payer.


Assurance chômage: le gouvernement fixera de nouvelles règles à partir du 1er juillet

Dès janvier et sans attendre l'issue des négociations sur l'emploi des seniors, le Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé vouloir "aller plus loin dans la réforme de l'assurance chômage". (Photo, AFP)
Dès janvier et sans attendre l'issue des négociations sur l'emploi des seniors, le Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé vouloir "aller plus loin dans la réforme de l'assurance chômage". (Photo, AFP)
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  • Le gouvernement justifie cette décision par l'échec, il y a près de deux semaines, des négociations entre patronat et syndicats sur la vie au travail et l'emploi des seniors
  • Devant les élus de la majorité, pour certains inquiets, Gabriel Attal a fait valoir que la mesure avait le large soutien de l'électorat de la majorité - sondages à l'appui

PARIS: Fin du suspense sur l'assurance chômage: le gouvernement reprend la main et fixera lui-même de nouvelles règles d’indemnisation pour les demandeurs d’emploi, qui devraient être plus restrictives, à partir du 1er juillet.

Le gouvernement justifie cette décision par l'échec, il y a près de deux semaines, des négociations entre patronat et syndicats sur la vie au travail et l'emploi des seniors. Il "regrette ce désaccord et en prend acte", selon un communiqué du ministère du Travail.

Le gouvernement, qui veut durcir les règles d'indemnisation pour inciter à la reprise d'activité, n'a pas encore précisé ce qui allait changer, mais il a d'ores et déjà arrêté la méthode.

L'exécutif prendra "un décret de carence" d'ici au 30 juin qui aura "pour objectif de concourir à l’atteinte du plein emploi et de favoriser le retour rapide en emploi des chômeurs indemnisés". Comme en 2019, patronat et syndicats perdent à nouveau la main sur la définition de ces règles au profit de l’exécutif.

Les actuelles règles de l'assurance chômage expiraient en principe fin 2023 mais avaient été prolongées par un "décret de jointure" jusqu'au 30 juin.

Le patronat et trois syndicats (CFDT, FO, CFTC) étaient parvenus, au terme d'une négociation difficile, à un accord le 10 novembre sur les règles d'indemnisation. Mais ils avaient laissé en suspens la question de l'indemnisation des seniors, afin de négocier d'abord sur leurs conditions de travail et de maintien en emploi.

Cette négociation a abouti à une impasse le 10 avril, le patronat refusant de prendre de nouveaux engagements contraignants alors que les syndicats voulaient obtenir des droits nouveaux pour les salariés.

"Saccage" 

Or la convention d'assurance chômage n'a pas pu être complétée en l'absence d'accord sur l'emploi des seniors.

La reprise en main de la définition des règles se fera après "une concertation" avec les partenaires sociaux mais il n'y aura pas de nouvelle lettre de cadrage leur demandant de négocier à nouveau, a expliqué à l'AFP un conseiller ministériel. Ces concertations doivent débuter "dans les prochaines semaines", selon le ministère du Travail.

Par ailleurs, le gouvernement "accueille avec intérêt" les discussions sur le compte épargne temps universel (Cetu) et les reconversions professionnelles qui doivent aboutir mardi entre une organisation patronale, l'U2P (artisans, commerçants et professions libérales) et des syndicats, a indiqué le conseiller ministériel. Mais il ne prévoit pas de reprendre in extenso l'accord.

Dès janvier et sans attendre l'issue des négociations sur l'emploi des seniors, le Premier ministre Gabriel Attal avait annoncé vouloir "aller plus loin dans la réforme de l'assurance chômage".

La semaine dernière, il a rappelé trois leviers pour durcir les règles: la durée d'indemnisation, la condition d'affiliation, soit le temps qu'il faut avoir travaillé pour être indemnisé, et le niveau de cette indemnisation.

Tout en soulignant que "les trois possibilités [étaient] ouvertes", il avait dit sa préférence pour un durcissement de la condition d'affiliation.

"Aucune piste n'est pour l'instant consolidée", a souligné le conseiller ministériel.

Devant les élus de la majorité, pour certains inquiets, Gabriel Attal a fait valoir que la mesure avait le large soutien de l'électorat de la majorité - sondages à l'appui.

Les syndicats, qui avaient farouchement combattu les réformes controversées de 2019 et de 2023, sont vent debout.

"Nous ne pouvons pas accepter de nouvelles baisses de droits après le saccage qui a déjà eu lieu. Et cette annonce de reprise en main prépare un nouveau saccage", a affirmé à l'AFP Denis Gravouil, le négociateur de la CGT sur l'assurance chômage.

"Qui veut tuer son chien l'accuse de la rage", s'est indignée dans un communiqué FO, pour qui le gouvernement "prétexte" de l'échec des négociations sur l'emploi des seniors pour reprendre la main sur l'assurance chômage.

"Etre fort avec les faibles, ça ne dure qu'un temps", a aussi réagi amer Jean-François Foucard (CFE-CGC), ajoutant qu'il revenait au gouvernement "d'assumer les conséquences sur la consommation et la politique" des diminutions de droits prévues pour les chômeurs.

Pour Cyril Chabanier, président de la CFTC, cette annonce n'est pas une surprise. "Maintenant nous devons participer aux discussions sur la nouvelle réforme", dit-il.

"La moitié des chômeurs ne sont pas indemnisés, cela veut bien dire que (...) ce n'est pas la pression que l'on met sur eux qui les amène à reprendre un emploi", a jugé sur France Info, Michel Picon, président de l'U2P, "réservé" sur la pertinence de durcir les règles de l'assurance-chômage.

 

 


Macron dit à Netanyahu vouloir "renforcer les mesures" face "aux actions déstabilisatrices de l'Iran"

Le 13 avril, l'Iran a lancé plus de 300 drones et missiles sur Israël lors d'une attaque nocturne qui a causé peu de dégâts, la plupart des projectiles ayant été interceptés. (Photo de MENAHEM KAHANA / AFP)
Le 13 avril, l'Iran a lancé plus de 300 drones et missiles sur Israël lors d'une attaque nocturne qui a causé peu de dégâts, la plupart des projectiles ayant été interceptés. (Photo de MENAHEM KAHANA / AFP)
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  • Le chef de l'État a estimé que l'attaque "sans précédente" et "inacceptable" lancée par l'Iran contre Israël dans la nuit du 13 au 14 avril "faisait peser le risque d'une escalade militaire générale"
  • e président français a "souligné tout particulièrement les efforts de la France", en coordination avec ses partenaires internationaux, "pour travailler à une désescalade sur la Ligne bleue entre Israël et le Liban".

PARIS : Emmanuel Macron a affirmé lundi au Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu vouloir "éviter" un "embrasement" du Moyen-Orient et réitéré sa "détermination à renforcer les mesures pour faire face aux actions déstabilisatrices de l'Iran", a rapporté la présidence française.

Le chef de l'État a estimé que l'attaque "sans précédente" et "inacceptable" lancée par l'Iran contre Israël dans la nuit du 13 au 14 avril "faisait peser le risque d'une escalade militaire générale", selon un communiqué de l'Elysée à l'issue d'un appel téléphonique entre les deux dirigeants.

"Il a indiqué que la France était disposée à travailler avec ses partenaires pour éviter cet embrasement", a invité "toutes les parties à exercer la plus grande retenue", "et a marqué notre détermination à renforcer les mesures pour faire face aux actions déstabilisatrices de l'Iran".

Emmanuel Macron s'était déjà dit favorable à un renforcement des sanctions européennes contre Téhéran.

Dans son échange avec le Premier ministre israélien, initialement annoncé pour le 15 avril mais qui avait été reporté, le président français a "souligné tout particulièrement les efforts de la France", en coordination avec ses partenaires internationaux, "pour travailler à une désescalade sur la Ligne bleue entre Israël et le Liban".

Il a par ailleurs réitéré, "face à l'urgence humanitaire absolue à Gaza où la situation des civils était depuis trop longtemps inacceptable, son appel à un cessez-le-feu immédiat et durable". Et redit "sa ferme opposition à une offensive israélienne sur Rafah, qui ne ferait qu'aggraver une situation déjà catastrophique à Gaza et augmenter les risques d'escalade".

"Il a également évoqué l'urgence absolue qu'il y avait à garantir une entrée massive d'aide humanitaire par tous les points d'accès à la bande de Gaza", a poursuivi l'Elysée.

Emmanuel Macron a enfin mis l'accent sur "sa vive condamnation de l'intensification des violences et des attaques perpétrées par les colons en Cisjordanie", appelant "les autorités israéliennes à y mettre un terme". "La colonisation constitue une violation du droit international et entrave la perspective de paix fondée sur la solution des deux Etats, et qu'elle doit cesser", a-t-il martelé.

L'Union européenne a imposé vendredi des sanctions à quatre colons israéliens et à deux groupes de militants israéliens "extrémistes" pour des violences commises contre des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem.


Le porte-avions Charles-de-Gaulle repart en opération après près d'un an d'indisponibilité

Le porte-avions français Charles de Gaulle est arrivé jeudi à Abou Dhabi. (Photo, Marine française)
Le porte-avions français Charles de Gaulle est arrivé jeudi à Abou Dhabi. (Photo, Marine française)
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  • Du 26 avril au 10 mai, il participera à une mission de l'Otan regroupant des bâtiments de plusieurs nations (Etats-Unis, Grèce, Espagne, Portugal, Italie) sous le commandement de l'état-major maritime, comptant quinze nations dont la France, et dirigée pa
  • Avec cette mission, le Charles-de-Gaulle, qui embarque 1.900 membres d'équipage et 40 aéronefs, reprend les opérations après sa période d'indisponibilité

TOULON : Le porte-avions français Charles-de-Gaulle a appareillé lundi de Toulon, après huit mois de travaux et plusieurs essais en mer, pour six semaines d'opérations en Méditerranée dont deux où il sera placé sous contrôle opérationnel de l'Otan, une première.

Le fleuron de la flotte militaire française, avec ses avions de chasse Rafale Marine, a quitté le port du sud-est de la France vers 10H00, ont constaté des journalistes de l'AFP. Il est escorté dans ses navigations par un sous-marin nucléaire d'attaque, des frégates spécialisées et un ravitailleur, le tout constituant le "groupe aéronaval" français, le plus gros d'Europe.

Du 26 avril au 10 mai, il participera à une mission de l'Otan regroupant des bâtiments de plusieurs nations (Etats-Unis, Grèce, Espagne, Portugal, Italie) sous le commandement de l'état-major maritime, comptant quinze nations dont la France, et dirigée par un vice-amiral américain.

Le 25 avril, à la veille de son passage sous le contrôle opérationnel de l'Otan, le porte-avions accueillera également pour la première fois à son bord la conférence des 32 ambassadeurs des pays membres de l'alliance, signe d'un réinvestissement de la France dans l'Otan.

Le vice-amiral français Didier Maleterre, numéro deux du commandement maritime de l'Otan, avait souligné lors de l'annonce de cette mission que la France pouvait en "un claquement de doigt récupérer le commandement national en cours d'opérations si nécessaire".

Mais des voix avaient critiqué l'annonce du placement du porte-avions sous contrôle de l'alliance. Le leader de La France insoumise Jean-Luc Mélenchon a ainsi dénoncé sur X (ex-Twitter) le 12 avril une "vassalisation affichée" de la France.

"Il ne faut pas céder au mensonge", avait rétorqué sur le même réseau le ministre des Armées Sébastien Lecornu, assurant que "la France ne perd jamais le commandement de ses forces placées sous pavillon de l'Otan". "Notre porte-avions sera le fer de lance de cette mission conduite avec nos alliés. Nous sommes les seuls Européens capables de déployer un groupe aéronaval de cette envergure", avait-il ajouté.

Avec cette mission, le Charles-de-Gaulle, qui embarque 1.900 membres d'équipage et 40 aéronefs, reprend les opérations après sa période d'indisponibilité pour entretien intermédiaire (IEI) débutée en mai 2023, avec huit mois de travaux pour "entretenir et moderniser ses capacités", selon le ministère, et des essais en mer.